Comment les insecticides peuvent contaminer l’environnement. Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus utilisés dans le monde. Insérés dans les graines, les neurotoxines apparaissent dans toutes les parties de la plante.
La chaine de
propagation :
1. Le pesticide
est intégré dans la semence.
2. Les
oiseaux peuvent manger les semences traitées.
3. La
contamination se propage dans l’air par la poussière soulevée durant l’ensemencement.
4. Le
pollen et le nectar ingérés par les abeilles sont contaminés.
5. L’insecticide
se répand dans les champs, les ruisseaux, les rivières, les océans.
6. Année
après année le contaminant s’accumule dans les sols.
La vinaigrette qui tue...
La vinaigrette qui tue...
Les pesticides «tueurs d'abeilles» menacent
l'ensemble de la biodiversité
Publié le
mardi 19 septembre 2017
Ce sont
les apiculteurs qui ont tiré les premiers la sonnette d'alarme quant aux
dangers des néonicotinoïdes [neonics], en rapportant des morts massives
d'abeilles. Ces dernières s'abreuvaient du pollen contaminé par les pesticides,
en plus de voler à travers les nuages de poussière dans les champs où le sol et
les semences sont gorgés de produits chimiques. L'extermination des abeilles
entraînée par ces pesticides n'était donc que la pointe de l'iceberg, selon les
chercheurs.
«Tous les autres pollinisateurs qui ne font
pas du miel – les bourdons, les abeilles sauvages, les coccinelles – tous ces
insectes qui ont la fonction de polliniser sont également exposés et donc
ressentent les mêmes effets, la disparition se produit à la même échelle pour
ces insectes sauvages dont personne ne s'occupe, mais qui ont un rôle
fondamental dans les écosystèmes, parce que sans pollinisateurs, il n'y a pas
de fruits, pas de légumes et pas d'agriculture.» Une des conclusions, c’est que
les objectifs de l’utilisation des néonicotinoïdes – se débarrasser des
ravageurs sans toucher les insectes bénéfiques comme les pollinisateurs – ces
objectifs ne sont pas du tout atteints, et c’est même le contraire. Les
ravageurs se mettent à résister, donc, il va y en avoir de plus en plus, et les
insectes utiles, eux, sont les victimes collatérales de ses insecticides. Par
ailleurs, l'expert Jean-Marc Bonmatin, chercheur au Centre national de la
recherche scientifique en France, a souligné qu'en Europe, aucune baisse
substantielle des récoltes n'a été observée depuis que les néonicotinoïdes ont
été bannis, il y a quatre ans.
Or, tous ne sont pas de cet avis. Le
président du Conseil des entrepreneurs agricoles du Québec, Jacques Cartier,
utilise lui-même des néonicotinoïdes sur ses terres agricoles. Il soutient que
ces pesticides lui donnent une forme d'assurance pour ses récoltes de maïs et
de haricots, particulièrement vulnérables aux insectes.
Pas
de décision au Canada avant 2018. La chercheuse à la Fondation David Suzuki, Lisa Gue, qui a aussi
participé à la publication de la mise à jour du rapport, estime que le Canada
doit emboîter le pas aux Européens et interdire ces pesticides. «J'ai espoir
que les décideurs politiques et que les autorités gouvernementales du Canada vont
voir ce rapport comme un signal d'alarme pour agir», a-t-elle commenté. Depuis 2013, l'Union européenne interdit
l'utilisation des trois «neonics» les plus répandus et prévoit élargir
l'interdiction à d'autres cultures. La France se prépare quant à elle à bannir
complètement la substance dès l'an prochain.
Article
intégral :
Des bandes de fleurs sauvages à travers les
champs agricoles pourraient réduire l'épandage de pesticides
Damian Carrington, Environment editor
The Guardian | Wed 31 Jan 2018
De longues
bandes de fleurs aux couleurs vives ont été plantées dans les champs pour attirer
les prédateurs naturels et potentiellement réduire l'épandage de pesticides. Dans
le cadre d'un essai du Centre for Ecology
and Hydrology (CEH), les chercheurs en ont planté dans 15 grandes
exploitations en Europe centrale et en Angleterre à l'automne dernier, et ils
suivront les résultats pendant cinq ans. On espère aider les prédateurs naturels à
s’attaquer aux insectes ravageurs qui endommagent les cultures céréalières.
La préoccupation concernant les dommages
environnementaux causés par les pesticides a augmenté rapidement au cours des
dernières années. L'utilisation de fleurs sauvages pour aider des insectes utiles
tels que les bombyles, les guêpes parasites et les coccinelles (carabes), a permis
de réduire le nombre de parasites nuisibles dans les cultures et même
d'augmenter leurs rendements.
Jusqu'à récemment on plantait des bandes de
fleurs sauvages seulement autour des champs, de sorte que les prédateurs
naturels n’étaient pas en mesure d'atteindre le centre des grandes surfaces. «Quand
vous pensez à la taille d'une coccinelle, c'est une longue marche sanglante pour
se rendre au milieu du champ», disait le professeur Richard Pywell, du CEH.
Guidés
par GPS les fermiers peuvent récolter facilement entre les bandes de fleurs
sauvages et les laisser tout au long de l'année comme refuges. Les premiers
tests de Pywell montrent que planter les bandes à 100m les unes des autres permet
aux prédateurs d'attaquer les pucerons et autres parasites sur l'ensemble du
champ. Les fleurs utilisées incluent la grande marguerite, le trèfle rouge, la
centaurée commune et la carotte sauvage.
Dans les nouveaux essais sur le terrain, les
bandes feront six mètres de large, et l’ensemble occupera jusqu'à 2 % de la
zone de culture. On les surveillera durant un cycle de rotation complet du blé
d'hiver, du colza oléagineux et de l'orge de printemps.
«C'est un test décisif – nous, les
scientifiques, devons trouver de vraies solutions pratiques», dit Pywell, qui a
dirigé une importante étude publiée en 2017 montrant que les insecticides
néonicotinoïdes endommageaient les populations d'abeilles, pas seulement des insectes
nuisibles particuliers.
Dans les nouveaux essais, les scientifiques
surveilleront les signes qui pourraient démontrer
qu’attirer les insectes utiles au centre du champ, et donc plus près de
l'endroit où les pesticides sont pulvérisés, peut causer plus de tort que de
bien.
Des essais similaires sont également en
cours en Suisse *. Pywell espère que les prédateurs naturels pourront contrôler
les parasites d'année en année, évitant ainsi les grands foyers d’insectes
nuisibles : «Ce serait l'idéal – plus jamais besoin de pulvériser
d’insecticides».
En septembre dernier, le conseiller
scientifique en chef du gouvernement britannique déclarait que les allégations des
organismes de réglementation du monde entier prétendant qu’il est sécuritaire
d’utiliser des pesticides à l'échelle industrielle dans les champs, les vergers
et les jardins étaient fausses. Cela faisait suite à d'autres rapports très
critiques sur les pesticides, y compris une recherche démontrant que la plupart
des agriculteurs pourraient réduire leur utilisation de pesticides sans pertes,
ainsi qu’à un rapport de l'ONU dénonçant le «mythe» que les pesticides sont nécessaires
pour nourrir le monde.
«Réduire l'utilisation des pesticides a
indubitablement à notre portée – c'est un fait», disait Bill Parker, directeur de recherche à Agriculture
and Horticulture Development Board. «Il faudra probablement plusieurs années avant
que les parasites ne soient plus un problème et que l'utilisation des
pesticides puisse être considérablement réduite. Il y aura encore des cas où un
parasite particulier ou une maladie grave apparaitrait, mais ce seraient les seules
occasions où nous aurions besoin de pesticides.»
Parker ajoutait aussi qu'un «grand
changement culturel» était nécessaire en agriculture, parce qu’en ce moment les
pesticides sont généralement pulvérisés préventivement, que des parasites aient été identifiés ou non. «La
majorité des recommandations fournies par les agences de protection au
Royaume-Uni viennent d'agronomes affiliés aux entreprises qui font leur argent avec
la vente des pesticides», disait-il. «Il y a une forte détermination commerciale
et ils auront tendance à adopter une approche prophylactique et proactive.»
---
* Bandes fleuries pour organismes utiles – La promotion des pollinisateurs, des
organismes auxiliaires et des services écosystémiques pour une agriculture
suisse durable
Les
mélanges de semences sont testés et développés dans le cadre du projet «100
bandes fleuries pour organismes utiles dans la pratique».
La production agricole doit relever de
nombreux défis et, dans une perspective de durabilité, elle doit être
efficiente tout en préservant les ressources naturelles et en garantissant un revenu
décent aux agriculteurs. Un de ces nombreux défis consiste à disposer
d’éléments écologiques qui encouragent et assurent les services écosystémiques
(pollinisation, contrôle des ravageurs...) – garantissant une production
agricole de qualité – tout en favorisant la biodiversité. C’est pour apporter
leur contribution à ce défi qu’Agroscope, le FiBL, la HAFL et l’USP ont lancé
la plate-forme «Habitats fleuris».
Des bandes fleuries spécialement orientées
sur les besoins des organismes utiles peuvent constituer un outil intéressant
dans la pratique pour renforcer la lutte biologique contre les ravageurs sur le
terrain. C’est ce qu’ont montré des essais avec des «bandes fleuries pour
organismes utiles». Ces bandes ont été mises en place pour une année dans une
grande culture et comprenaient 13 à 16 espèces sauvages et cultivées comme le
bleuet, la coriandre, le sarrasin, le pavot et l’aneth.
Les essais ont montré que les densités du
ravageur appelé criocère des céréales dans les parcelles de blé d’automne
voisines étaient de 40 à 53 % plus basses que lorsque qu’il n’y avait pas de
bande fleurie en bordure de champ. Cette baisse de la pression des ravageurs a
même permis de réduire les dommages de 61 % sur les plants de blé. Outre les
antagonistes des criocères des céréales et des pucerons, d’autres espèces
animales, mais aussi végétales bénéficient de ce type d’habitats fleuris. Pour
que les bandes fleuries annuelles encourageant la présence des organismes
utiles puissent produire pleinement les effets escomptés, deux points sont
importants; premièrement, elles doivent être intégrées dans des biotopes
pluriannuels interconnectés avec des haies, des prairies extensives et des
jachères florales; et deuxièmement, elles doivent être combinées avec un mode
d’exploitation qui ménage les organismes utiles.
Depuis 2015, les agricultrices et les
agriculteurs peuvent mettre en place des «bandes fleuries pour les
pollinisateurs et les autres organismes utiles» à titre de surface de promotion
de la biodiversité (SPB) pour la compensation écologique. Via la plateforme
«Habitats fleuris», Agroscope coordonne le développement de biotopes fleuris
dans le paysage agricole, en collaboration avec ses partenaires, le FiBL, la
HAFL et l’USP. Le groupe de travail GTBGC (Groupe de Travail Biodiversité dans
les Grandes Cultures) a pour but d’encourager la compensation écologique dans
les régions de grandes cultures. Ses membres participent au développement de
mélanges de semences.
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(1) En
2016, il s’est vendu plus de 800 000 tonnes de glyphosate, l’agent actif du
pesticide Roundup de la multinationale Monsanto. L’année précédente, le Centre
international de recherche sur le cancer l’avait pourtant déclaré «cancérigène
probable» pour l’homme. Depuis plusieurs années, l’inquiétude ne cesse de
croître quant aux dangers du pesticide le plus utilisé au monde dans les champs
et les jardins : le glyphosate.
À VOIR : le documentaire de Marie-Monique ROBIN sur le procès contre MONSANTO pour le Roundup ainsi que pour les autres désherbants génériques utilisant du glyphosate.
Diffusé sur Arte le 17/10/2017 : http://www.dailymotion.com/video/x651lip
Le Roundup face à ses juges
Marie-Monique Robin | 256 pages
Préface
de Louise Vandelac
Éditions La Découverte
«Glyphosate»
: retenez ce mot. Il désigne l’agent actif du pesticide le plus utilisé au
monde dans les champs et les jardins, commercialisé surtout sous la marque
Roundup du géant de l’agroalimentaire Monsanto. Un pesticide qui devrait être
banni urgemment, pour notre santé et celle de nos sols. Prolongeant son enquête
sur les dangers des produits toxiques de la multinationale, Marie-Monique Robin
révèle dans ce livre choc l’un des plus grands scandales sanitaires et
environnementaux de l’histoire moderne.
Le glyphosate rend malades ou tue sols,
plantes, animaux et humains, car l’herbicide se retrouve partout : dans l’air,
l’eau, la terre, les aliments... Ayant été reconnu comme étant «cancérigène
probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, le produit
est aussi un perturbateur endocrinien, un puissant antibiotique et un chélateur
de métaux, rendant plusieurs métaux lourds solubles dans l’eau. Il fait des
victimes dans le monde entier, comme le montrent les entretiens réalisés par
l’auteure aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, notamment
avec de nombreux scientifiques : asthme, diabète et cancers des populations
vivant à proximité des champs de soja transgéniques en Argentine; maladie des
reins chez les paysans des rizières au Sri Lanka (seul pays ayant banni le
glyphosate de son territoire); malformation et stérilité des animaux nourris
aux OGM, etc.
Devant l’absence de volonté des agences et
des gouvernements de mettre fin à cet empoisonnement silencieux, la société
civile se mobilise: le Tribunal international Monsanto s’est tenu à La Haye en
2016, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup. Monsanto a refusé
d’y participer. Donnant son fil conducteur à ce livre et au documentaire du
même nom, le procès a conduit à un avis juridique pour faire reconnaître le
crime d’«écocide» en droit international, ce qui permettrait de poursuivre les
dirigeants des firmes responsables au niveau pénal.
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Des mauvaises herbes ultrarésistantes
héritées des OGM
Publié le
vendredi 15 janvier 2016
Il y a 20 ans, les premiers OGM
Le
glyphosate a été breveté par la multinationale agroalimentaire Monsanto en 1974
sous la marque Roundup.
C'est en 1996 que les scientifiques ont créé
les premiers OGM. L'herbicide Roundup
était auparavant utilisé, mais cette année-là, il a été jumelé avec succès à une semence dont l'ADN a été modifié pour
tolérer l'application du Roundup.
Résultat : l'herbicide tuait toutes les plantes sur son passage sauf celles qui
avaient été modifiées pour résister à son application.
Ces cultures Roundup Ready, le nom
commercial des semences génétiquement modifiées, ont fait fureur aux
États-Unis. Notre voisin américain produit désormais 40 % des cultures
génétiquement modifiées dans le monde.
Toutefois, l'engouement pour ces cultures a
fait bondir la consommation de pesticides, et certaines mauvaises herbes comme
l'amarante de Palmer sont devenues résistantes au glyphosate, l'agent actif de
l'herbicide Roundup.
Article
intégral :
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