La Presse
canadienne | 27 mai 2018
Des manifestations contre l’expansion du
pipeline Trans Mountain samedi (26 mai) en Colombie Britannique
et dimanche (27 mai) à Montréal
L’expansion du pipeline Trans Mountain de
Kinder Morgan est jugée «d'intérêt national» par le gouvernement de Justin
Trudeau. Mais le projet mobilise plus que jamais les opposants. À Montréal, ils
étaient des centaines à manifester.
«C'est de la folie furieuse. Premièrement,
ce pipeline ne marche pas du tout dans le cadre de nos objectifs de l'Accord de
Paris face aux gaz à effets de serre. Puis, en plus, on prendrait l'argent
public pour dédommager une pétrolière américaine», s’indigne le député du
Nouveau Parti démocratique (NPD) Alexandre Boulerice.
«Et là, [Justin Trudeau] propose même de
financer un pipeline de sable bitumineux avec l'argent des Canadiens alors
qu'on devrait tout mettre notre argent dans la transition énergétique et créer
des emplois verts», déplore aussi Patrick Bonin, responsable de la campagne
Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.
Daniel Breton, consultant en électrification
des transports et ex-ministre de l’Environnement du Québec, rappelle que les
banques canadiennes investissent encore largement dans l’industrie pétrolière
contrairement à la tendance mondiale.
«Quand on parle d'intérêt national, est-ce
que c'est l'intérêt national ou l'intérêt des banques canadiennes? Ça, c'est
une question qu'il faut poser à M. Trudeau», dit-il.
La
volonté de Justin Trudeau d'indemniser la multinationale pour des pertes subies
continue de susciter l'indignation.
L'indemnisation de Kinder Morgan est ridicule. À titre d’exemple, Exxon Mobil, en termes de revenus, est une entité pratiquement deux fois plus grande que le Canada (respectivement des revenus de 435 milliards $ contre 232,3 milliards $ pour le gouvernement canadien -- en 2007). En 2006 l’ONU faisait de sérieuses mises en garde contre les risques de recolonisation des pays par des multinationales et de l’atteinte à la démocratie associés à ce que des compagnies soient plus puissantes économiquement que des États. En effet, des effets pervers guettent une mainmise des compagnies sur les gouvernements, notamment en ce qui a trait au financement de partis politiques, à l’embauche de lobbyistes qui ont accès direct aux ministres, au contrôle excessif des ressources naturelles collectives et des médias, et parfois par la voie de leurs armées et mercenaires privés. Il faut se questionner aussi à savoir pourquoi la poignée des dirigeants de Exxon Mobil (la compagnie mère de la plus importante pétrolière canadienne Impériale Esso), pour ne citer que cet exemple, peut gérer des affaires de près de deux fois plus importantes que le gouvernement du Canada alors que la population, par le biais du gouvernement, ne pourrait pas le faire?
Nationalisation et étatisation des ressources pétrolières. L’immobilisme des gouvernements canadien et québécois, sous prétexte d’impuissance face aux multinationales privées, ne tient pas la route. En effet, le regain de nationalisme énergétique ces dernières décennies, qui touche de nombreux pays partout sur la planète, ne semble pas avoir écho ici au Canada. Pensons ici au Venezuela, la
Russie,
la Chine, le Mexique, le Tchad, l’Argentine, l’Équateur, l’Inde, la Norvège, la
Bolivie, etc. Les exemples de ces pays démontrent sans l’ombre d’un doute que
lorsqu’il y a une réelle volonté politique interventionniste, visant la prise
en charge de l’exploration et de l’exploitation pétrolières, les
multinationales étrangères doivent s’adapter et négocier avec les États une
participation afin d’y maintenir leurs activités.
Au
Canada, en ce qui concerne le pétrole, nous sommes un
pays nettement
autosuffisant. De plus, le Canada
est le plus important exportateur vers les États-Unis. Nous sommes le sixième producteur de pétrole
et détenons la deuxième réserve de pétrole prouvée au monde. Le Canada est aussi le seul pays
producteur et exportateur de pétrole et de gaz naturel dont ses ressources
collectives appartiennent à des intérêts
étrangers. Le contrôle étranger des entreprises
et des ressources naturelles canadiennes représente une dette permanente que les
Canadiens devront payer et qui fait perdre le contrôle juridique de ces avoirs,
entraînant ainsi la perte de souveraineté. Le contrôle étranger de toute
économie est dommageable, davantage qu’une dette publique. Il ne faut pas non plus perdre
de vue que le pétrole n’est pas un bien de consommation comme les autres; il
constitue une ressource vitale pour l’économie tout autant que pour les
intérêts stratégiques d’un pays.
Le Canada est bien placé pour que les gouvernements
interviennent, certes, sur le prix de l’essence à la pompe, mais également sur
la nationalisation du pétrole comme d’autres pays l’ont fait et où ce sont les
populations directement qui profitent des recettes, et non pas qu’une poignée
d’actionnaires. Toutefois, au Québec ainsi qu’au Canada, le débat ne dépasse
pas le prix de l’essence à la pompe, et encore, les gouvernements se disent
impuissants à agir face aux pétrolières. Nos gouvernements ont le devoir
d’intervenir dans ce secteur vital pour les intérêts stratégiques, la sécurité
nationale, l’économie et l’élémentaire souveraineté du Canada face à ces
firmes étrangères. Il n’y a qu’une seule
solution possible : la nationalisation. (1)
Source :
Le piège gluant du pétrole
En
avez-vous marre d’ingérer du pétrole (et ses sous-produits)?
Voulez-vous savoir
– pourquoi
vous payez autour de 1,50 $ le litre d’essence à la pompe?
– pourquoi
il y a du sang dans le pétrole?
– pourquoi
les cartels pétroliers nous tiennent en otage?
– pourquoi
ils mènent les gouvernements par le bout du nez?
– pourquoi
nous sommes dépendants du pétrole?
Vous
trouverez des réponses dans cette série de quatre documentaires traçant l’essentiel
de l’histoire des grandes pétrolières.
«Le monde entier marche au pétrole. Le
secret était bien gardé et nous en avons subi toutes les conséquences. Deux
années sur la piste des Sept Sœurs, et comme le dit Kelley, le bilan est
terrible.» (Frédéric
Tonolli, réalisateur)
Ce rap conclut
le dernier épisode de la série Le Secret
des Sept Sœurs
De la
fumée monte dans le ciel
Tôt le
matin quand la ville semble endormie
Au cœur
de la nuit mon enfant se met à éternuer
Au cœur
de la nuit l’autre a du mal à respirer
La torche
éclatante brûle toute la nuit
Pour
m’orienter vers la maison je n’ai même pas besoin de lumière
J’ai
appris à ignorer le grondement de ta flamme
Bien
qu’il fasse trembler le sol sous mes pieds
Je sais
que j’habite un quartier reculé de la ville
Que je
devrais me tenir tranquille et me taire
On
pourrait même penser que je fais de l’esprit
Mais mes
voisins et moi avons la peau de divers tons de brun
J’espère
que nos leaders ne sont pas complices
Car ces
odeurs de benzène sont un vrai supplice
Mais si
je meurs ce soir est-ce que mes assassins
Avoueront
m’avoir inoculé ce poison qui a causé ma fin?
Mais ils
diront que mon travail et ma mort n’étaient pas liés
C’était ma
réalité toxique...
Ma
réalité toxique...
Ma
réalité toxique...
Hilton
Kelley, Community In-Power
Association, Port Arthur, Texas, USA
Auteurs de
la série : Arnaud Hamelin et Frédéric Tonolli
Réalisation : Frédéric Tonolli
Production : France Télévisions / Sunset Presse; diffusion 2011
Réalisation : Frédéric Tonolli
Production : France Télévisions / Sunset Presse; diffusion 2011
À voir
absolument. Une
plongée dans les arcanes de l’univers pétrolier avec quatre documentaires qui
retracent la véritable et impitoyable histoire de l’or noir. Depuis presque un siècle, elles font et
défont des gouvernements, influencent les relations entre des États ou
nourrissent des conflits au gré de leurs intérêts. Elles, ce sont les toutes-puissantes compagnies pétrolières. Une
poignée de sociétés qui, un jour, se sont arrogé le droit de se partager le
monde! Et leur arrogance va se révéler très profitable…
L’histoire commence un soir d’août 1928, en
Écosse, au château d’Achnacarry, où sont réunis les hommes forts de l’industrie
pétrolière de l’époque. Le Néerlandais Henri Deterding, cofondateur de la Royal
Dutch Oil, propose alors aux autres convives «d’exploiter fraternellement et le
plus profitablement possible les ressources pétrolières mondiales». Zones
d’exploitation, prix du transport et de vente… tout est débattu et distribué
équitablement. Au petit matin, le pacte est scellé et le nouveau cartel, prêt à
dominer le marché planétaire. D’autres compagnies vont bientôt rejoindre ce
complot de milliardaires.
Exxon, Shell, BP, Mobil, Chevron, Gulf et
Texaco forment par la suite le groupe connu sous le nom des Sept Sœurs. Établi
dans le plus grand secret, l’accord
informel de 1928 qui les lie ne tient
aucun cas des pays consommateurs de pétrole, et encore moins des pays
producteurs. Il faudra attendre le début des années 1950 pour que le voile
commence enfin à se lever. [...] https://www.mediapart.fr/
En mêlant
interviews de spécialistes, images d'aujourd'hui [2011], ainsi qu'archives et
reconstitutions, cette série documentaire de quatre épisodes fait revivre près
d'un siècle de géopolitique à travers le prisme de l'or noir. Dès le début du
siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances
occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin
d'assurer aux Sept Soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient. Lassés
de voir leurs états spoliés, certaines voix s'élèvent contre cette
exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en
1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s'unissent et créent l'OPEP.
L'influence des Sept Soeurs est donc menacée. C'est paradoxalement le choc
pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette
région du monde reste capital, comme l'ont prouvé récemment les conflits
irakiens de 1991 et 2003.
[Ndlr :
l’accord de 1928 est répété au début de chaque épisode...]
Le Secret
Des Sept Sœurs – 01 Tempêtes et fortunes
du désert
En 1928,
le Hollandais Henri Deterding, patron de la Royal Dutch Shell, réunit dans son
château d'Achnacarry, en Écosse, les présidents des plus grandes compagnies
pétrolières. Le but de cette rencontre : exploiter les réserves mondiales de
pétrole. Les convives concluent l'accord d'Achnacarry, dit aussi «des Sept Soeurs»
(Shell, BP, Mobil, Chevron, Exxon, Gulf, Texaco) qui va sceller la prospérité de
leurs sociétés. Dès lors, ces compagnies n'auront de cesse d'intriguer, de
comploter et d'interférer dans la marche du monde. En ce début du XXIe siècle,
elles figurent toujours parmi les dix plus puissantes...
Le Secret
Des Sept Sœurs – 02 Safari dans
l’eldorado noir
À la fin
des années 1960, les Sept Sœurs contrôlaient 85 % des réserves mondiales. Aujourd’hui
[2011] elles contrôlent seulement 10 %. Le Moyen-Orient n'a pas constitué
l'unique source de pétrole pour le monde occidental. Les «Sept Soeurs» se sont
mises en quête de nouveaux gisements et l'Afrique est devenue leur nouveau
terrain de jeu. Dès les années 1930, la présence de pétrole dans le Sahara est
suspectée. Lors de sa campagne victorieuse de 1942, le maréchal Leclerc laisse
des garnisons dans le Sud algérien et en Libye afin de poser les jalons d'une
future exploitation. Le pétrole est en effet bien là et l'exploitation
intensive est lancée par les «Sept Soeurs» mais, rapidement, des difficultés
apparaissent...
Avec le pic du pétrole, les guerres au
Moyen-Orient et la hausse des prix du brut, l'Afrique est le nouveau champ de
bataille des compagnies pétrolières. Dans leur tentative de dominer l'Afrique,
les Sœurs ont installé un roi en Libye, un dictateur au Gabon, et ont combattu
la nationalisation des ressources pétrolières en Algérie. Par la corruption, la
guerre et les assassinats, le Nigeria a été mis à genoux; le pétrole peut
s'écouler dans les cales d’énormes navires-citernes, mais à Lagos, les pénuries
d'essence sont chroniques. Les quatre raffineries nigériennes sont obsolètes et
le principal exportateur de pétrole du continent est contraint d'importer du pétrole
raffiné – un paradoxe qui rapporte des fortunes à une poignée de compagnies
pétrolières. Encouragée par les entreprises, la corruption est devenue un
système de gouvernement – quelque 50 milliards de dollars, selon les estimations,
ont «disparu» des 350 milliards de dollars reçus à l'indépendance.
Mais de nouveaux joueurs ont rejoint le
grand jeu du pétrole. La Chine, avec son appétit croissant d'énergie, a trouvé
de nouveaux amis au Soudan, où les constructeurs chinois ont emménagé. Le
président soudanais Omar al-Bashir était fier de sa coopération avec la Chine –
un barrage sur le Nil, des routes, et des stades. Quelque 25 000 esclaves
chinois ont été envoyés pour travailler au pic et à la pelle. Afin d'exporter
500 000 barils de pétrole par jour à partir des sites pétroliers dans le sud – la
Chine a financé et construit le pipeline de Heglig connecté à Port Soudan – aujourd'hui
la précieuse ressource du Soudan du Sud est expédiée aux ports chinois via le
nord du Soudan.
Dans le but de sécuriser l'approvisionnement
en pétrole de la Libye, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Sept Sœurs avaient
fait la paix avec le colonel Mouammar Kadhafi jusqu'à ce qu'il soit tué lors de
la révolte libyenne de 2011, mais l'écoulement du pétrole libyen demeure ininterrompu.
En besoin de fonds pour la reconstruction, la Libye produit maintenant plus
d'un million de barils de pétrole par jour. Et les Sœurs sont heureuses de lui rendre
le service.
Le Secret
Des Sept Sœurs – 03 La danse de l’ours
Les
gisements du Caucase et de Sibérie ont assuré la puissance de l'Union
soviétique. Néanmoins, dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent
le marché de barils, faisant ainsi chuter les cours. Pour les Russes, qui vont
aussi perdre le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique
est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières,
Boris Eltsine décide de les privatiser. C'est la naissance d'une génération
d'oligarques qui va devenir puissante, trop puissante. Son successeur, Vladimir
Poutine, va user de stratagèmes pour reprendre la main...
Dans le Caucase, les États-Unis et la Russie
se disputent le contrôle de la région. Le grand jeu du pétrole est en plein
essor. Quiconque contrôle le Caucase et ses routes, contrôle le transport du
pétrole de la mer Caspienne. Tbilissi, Erevan et Bakou sont les trois capitales
du Caucase. Le pétrole de Bakou en Azerbaïdjan est une priorité stratégique
pour toutes les grandes entreprises. Le pétrole du Caucase et de la mer
Caspienne a enrichi la famille suédoise Nobel et a joué un rôle central durant la
révolution russe et la Deuxième Guerre mondiale. Lénine visait la conquête de
la capitale azerbaïdjanaise Bakou pour son pétrole, tout comme Staline et
Hitler. Après la Seconde Guerre mondiale, le Président Nikita Khrouchtchev allait
bâtir l'empire soviétique et son Armée rouge avec les recettes des nouvelles
réserves de pétrole.
Des décennies plus tard, le pétrole allait
mettre l'empire à genoux, quand l'Arabie Saoudite et les États-Unis
s'associèrent pour ouvrir le robinet du pétrole, inonder le marché et ramener
le prix du pétrole à 13 $ le baril. Les oligarques russes voulurent gérer le
pétrole, mais le président Vladimir Poutine les en empêcha, sachant que pétrole
égalait pouvoir. Les États-Unis et la Russie de Poutine allaient soutenir des
despotes, et exploiter les conflits régionaux pour maintenir leur emprise sur
les champs de pétrole du Caucase et de la Caspienne. Mais c’était sans compter
sur l’émergence d’une Chine puissante et affamée, ayant un appétit presque
illimité pour le pétrole et les énergies fossiles. Aujourd'hui, les États-Unis,
la Russie et la Chine compétitionnent pour contrôler les réserves de
combustibles fossiles et les routes d'approvisionnement de l'ex-URSS. Un match entre
trois bêtes féroces – l'aigle américain, l'ours russe et le dragon chinois – dont
le monde entier est le spectateur.
Le Secret
Des Sept Sœurs – 04 La conspiration des
milliardaires
Le temps des mensonges. Le pic pétrolier, c’est le moment où
l’extraction atteint son plus haut niveau, qui par la suite décline. Plusieurs
géologues et l’Agence internationale de l’énergie affirment que cela s’est
produit en 2005. Les États-Unis, contrôlant une grande partie du pétrole du
Moyen-Orient, sa rivale, la Chine se tourne vers de nouveaux partenaires.
L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le
cas du Venezuela d'Hugo Chavez** toujours au pouvoir malgré le coup d'état de
2002 appuyé par les Sept Soeurs.
Exaspérés de ne rien voir des retombées
économiques du pétrole, les peuples tunisien, égyptien et libyen finissent par
se révolter et renversent leurs dirigeants. Contraintes de se tourner vers de
nouvelles solutions, les compagnies historiques repoussent toujours plus loin
les limites...
Mais tandis qu'il y a moins de pétrole qui
sort du sol, la demande est définitivement à la hausse. Le dernier épisode de
cette série explore ce qui se passe lorsque le pétrole devient de moins en
moins accessible, tandis qu’en même temps, de nouvelles puissances comme la
Chine et l'Inde essaient de combler leurs besoins croissants en énergies. Des
pays comme l'Iran, qui subissent des sanctions américaines et internationales, ont accueilli ces nouveaux
acheteurs de pétrole, non concernés par les conférences sur les droits de
l'homme et les ambitions nucléaires. En même temps, les pays producteurs de
pétrole en ont assez des Sept Soeurs qui contrôlent leurs actifs pétroliers. La
nationalisation des réserves de pétrole dans le monde a ouvert la voie à une
nouvelle génération de sociétés pétrolières en lice pour leur part du gâteau.
Ce sont les nouvelles Sept Sœurs : Saudi
Aramco (Arabie Saoudite), la plus grande et la plus sophistiquée des sociétés
pétrolières au monde; Gazprom (Russie),
une entreprise que le président Poutine a arrachée aux oligarques; China National Petroleum Corporation (et
filiale PetroChina), la deuxième plus grande compagnie en terme de valeur
marchande; National Iranian Oil Company,
monopole de l'exploration, de l'extraction, du transport et de l'exportation du
pétrole brut iranien (deuxième plus grand producteur de pétrole de l'OPEP après
l'Arabie Saoudite); PDVSA (Venezuela),
une entreprise que le président Hugo Chavez avait démantelée puis reconstruite;
Petrobras (Brésil), leader dans la
production de pétrole en eaux profondes (on pompe 2 millions de barils de
pétrole brut par jour; Petronas (Malaisie),
la compagnie la plus rentable d’Asie [2011]. Principalement constitué d’entreprises
étatiques, le nouveau cartel de sept sœurs contrôle le tiers de la production
de pétrole et de gaz, et plus d'un tiers des réserves mondiales. L'ancien cartel
des sept sœurs, par comparaison, produit un dixième du pétrole mondial, et ne
contrôle que trois pour cent des réserves. L'équilibre s'est déplacé.
** Chavez
est décédé en 2013. L’actuel président, Nicolas Maduro, a été réélu le 20 mai 2018.
Le pays pétrolier, autrefois le plus riche d’Amérique latine, est plongé dans
une crise économique historique, se débattant entre hyperinflation (attendue à
13.800 % cette année par le FMI) et graves pénuries d’aliments et de
médicaments.
Version de
la série en anglais :
(1) Ton pays ce n’est pas ton pays...
Au
Canada, les grandes entreprises pétrolières étrangères sont présentes dans les
exploitations de sables bitumineux, notamment Imperial Oil, ExxonMobil,
Chevron, Marathon, ConocoPhillips et Koch Industries des États-Unis; British
Petroleum (BP) du Royaume-Uni; Shell des Pays-Bas; Total de France;
Statoil de Norvège.
Les puissances industrielles, très
intéressées par ces ressources, ont acquis des parts importantes dans des
sociétés publiques ou privées :
– Le
Japon a créé la Japan Canada Oil Sands (JACOS) en 1978.
– La Korea
National Oil Corporation de la Corée du Sud a investi dans la société BlackGold
et possède Harvest Operations.
– Le
monopole pétrolier Petronas de la Malaisie a acheté Progress Energy Resources en
décembre 2012.
– Sinopec
de la Chine a acquis 40 % de la société Northern Lights en 2005 et a acheté les
parts de ConocoPhillips dans Syncrude pour 4,65 milliards $ en 2010. De plus,
PetroChina a acquis une participation majoritaire dans Brion Energy en 2010, et
CNOOC a acquis Nexen en 2013 pour 15,1 milliards $. Cette dernière acquisition a suscité beaucoup de controverse sur les
prises de contrôle de l'économie canadienne par des sociétés étrangères,
surtout qu'elle venait juste après l'achat effectué par Petronas.
Les compagnies canadiennes et les filiales
de compagnies américaines sont évidemment présentes, les plus importantes étant
Suncor, Canadian Natural Resources, Cenovus, Baytex, Canadian Oil Sands, Husky
et Syncrude.
De plus, des sociétés émergentes se
multiplient dans le secteur : PetroBank Energy (1983), Pengrowth Energy (1988),
Connacher Oil and Gas (1997), MEG Energy (en) (1999), Alberta Oil Sands (2003),
Athabasca Oil Corporation (2006), Poplar Creek Resources (2006), Sunshine Oil
Sands (2008, Hong-Kong 2012), Cavalier Energy (2011) et SilverWillow Energy
Corporation (2012).
Il y a également de nombreux groupes privés
créés par des infusions de capital canadien ou étranger : Andora Energy (2004),
Laricina Energy (2005), Grizzly Oil Sands (2006), Birchwood Resources Inc. (2010),
E-T Energy, N-Solv, Oak Point Energy, OSUM, Surmount et Value Creation.
Plusieurs de ces sociétés ont également des
participations dans le raffinage du bitume et le transport par oléoduc.
En septembre 2014, la société Statoil
abandonne d'importants projets d'investissement pour au moins trois ans, en
donnant comme motifs un ensemble de facteurs : coût élevé de la main-d'œuvre,
baisse des prix du pétrole, difficulté d'accès aux marchés internationaux et
critiques du public sur l'impact environnemental. Peu de temps auparavant,
Total SA, Suncor Energy et Royal Dutch Shell PLC avaient également suspendu divers
projets d'investissement.
«L’industrie traite l’atmosphère comme un égout à ciel ouvert», disait Al Gore.
(Source :
Wikipédia)
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