Le dossier
des charges contre les industries pétrochimiques et minières est facile à
documenter. Les paysages industriels résultant de l’activité humaine réalisés par
Edward Burtynsky parlent fort. Ne
vous laissez pas subjuguer par les vibrantes couleurs de certains résidus
miniers toxiques; la série sur le pétrole est dans les tons de gris, rouille, brun
et noir.
L’ensemble de son œuvre constitue une
métaphore du sujet lui-même : un jour en cherchant l'autoroute, il a pris un
mauvais virage. Tandis qu’il roulait à travers le nord-est de la Pennsylvanie il
s'est retrouvé à Frackville devant un paysage surréaliste, défiguré par l’extraction
du charbon. Ce détour fut un éveil. Le photographe canadien décida alors de
consacrer sa vie à rechercher et documenter des sites similaires partout dans
le monde. [...]
Artworks for Change http://www.artworksforchange.org/portfolio/edward-burtynsky/
Plus de 90 % de la population mondiale
respire de l'air pollué, prévient l’OMS
Stéphane
Bordeleau | 2 mai 2018 | ICI Radio-Canada Info
La qualité de l'air continue de se
détériorer sur Terre, malgré les efforts entrepris par certains pays pour
réduire la pollution atmosphérique. Selon l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), plus de 90 % de la population mondiale respire un air pollué. Et
celui-ci fait plus de 7 millions de morts par an.
D'après
des données recueillies par l'OMS dans 4300 villes réparties dans 108 pays, la
pollution atmosphérique mondiale est demeurée élevée, mais plus ou moins
stable, au cours des six dernières années, avec des concentrations en baisse
observées dans certaines régions d'Europe et des Amériques, notamment.
«Neuf personnes sur dix respirent de l'air
contenant des niveaux élevés de polluants», prévient l'agence de l'ONU, qui
souligne que ces chiffres demeurent inchangés d'une année à l'autre. Et comme
c'est souvent le cas, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont
davantage exposées aux polluants. [...]
«Les
principales sources de pollution de l’air due aux particules fines comprennent
l’utilisation inefficace de l’énergie par les ménages et les secteurs de
l’industrie, de l’agriculture et des transports, ainsi que les centrales
électriques au charbon», note le rapport de l'OMS. [...]
Les
principales substances responsables de la pollution de l'air à grande échelle
sont essentiellement les particules fines en suspension dans l'air qui pénètrent
profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire des humains,
causant des maladies comme des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes
cardiaques et des cancers du poumon.
Les
concentrations de particules fines les plus surveillées par l’OMS comprennent
le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui sont les polluants les plus
dangereux pour la santé humaine.
Ces particules en suspension dans l'air et
la fumée sont si abondantes dans certaines villes qu'elles obscurcissent le
ciel et réduisent la visibilité même en plein jour sur de vastes superficies. [...]
«La
pollution de l’air ne connaît pas de frontières.» (OMS)
Québec a hérité d’au moins 618 puits
pétroliers et gaziers abandonnés
Alexandre
Shields | 1 mai 2018 | Le Devoir Environnement
Le gouvernement du Québec a hérité d’au
moins 618 puits pétroliers et gaziers abandonnés au fil des ans, dont bon
nombre sont «à repérer, à inspecter ou à sécuriser». Mais plusieurs sont
difficiles à localiser, admet le ministre de l’Énergie et des Ressources
naturelles, Pierre Moreau. Et le Québec compte toujours 242 puits considérés
comme «actifs», donc où l’exploration pourrait être relancée.
En
dévoilant mardi son «plan de match» pour «intensifier» les mesures prises pour
régler le dossier des «puits inactifs», le ministre Moreau a indiqué que le
gouvernement a recensé un total de 711 puits abandonnés au fil des décennies.
De ce nombre, 618 puits sont considérés
comme «sans responsable connu», mais ils sont toujours «à repérer, à inspecter
ou à sécuriser». Cela signifie que c’est le gouvernement du Québec qui devra,
dans chacun des cas, repérer les puits en question et apporter des correctifs
si nécessaire. Il pourrait s’agir de stopper de «petites émanations» de gaz, de
retirer des éléments de tubage du puits, ou encore d’installer une pancarte
pour prévenir de la présence d’un puits abandonné.
Le ministère de l’Énergie et des Ressources
naturelles (MERN) prévoit d’ailleurs d’entreprendre des «travaux» sur 91 de ces
puits «dès cet été». «Toute situation préoccupante sera traitée sans délai», a
promis le ministre, en invitant aussi les citoyens à contacter le ministère
s’ils trouvent un puits abandonné sur leur terrain ou s’ils en soupçonnent la
présence.
Puits introuvables
Dans
certains cas, les choses pourraient s’avérer compliquées pour le gouvernement.
Le ministre Pierre Moreau a en effet admis mardi que certains puits abandonnés
sont difficiles à repérer, puisque les données dont dispose le ministère ne
sont pas toutes fiables. «C’est comme chercher une aiguille dans une botte de
foin», a illustré le ministre. Combien y a-t-il de puits «introuvables»? «C’est
difficile à dire», a répondu le ministre.
Cette situation a mené l’an dernier les
inspecteurs du MERN (ils étaient alors deux pour l’ensemble du Québec) à juger
«conformes» plusieurs puits abandonnés qui n’avaient pourtant jamais été
repérés. Parmi ceux-ci, on retrouve des puits forés par des entreprises privées
qui ont cessé d’exister, mais aussi des puits de la défunte Société québécoise
d’initiative pétrolière (SOQUIP), une société d’État.
On compte également au moins un puits de gaz
de schiste foré en 2009 ou 2010. Classé «introuvable», il a tout de même été
inscrit comme étant «conforme».
Plan d’action 2014
Fait à
noter, l’annonce du ministre Pierre Moreau mardi n’était pas la première du
gouvernement Couillard pour le dossier des puits «inactifs». En octobre 2014,
Québec avait lancé un «plan d’action» dont l’objectif était de compléter
l’ensemble des inspections de puits sur une période de trois ans.
«Trois ans et demi après avoir lancé son
plan d’action pour l’inspection des puits inactifs au Québec en 2014, et après
avoir géré ce dossier avec une opacité et un laxisme ahurissants, le gouvernement
Couillard lance… la même chose», a d’ailleurs réagi mardi Carole Dupuis, du
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec.
Dans une réaction conjointe publiée à la
suite de l’annonce du ministre Moreau, des groupes environnementaux ont aussi
dénoncé «une manoeuvre visant à rassurer la population au moment où le
gouvernement s’apprête à adopter ses contestés règlements sur les hydrocarbures
et à accélérer l’exploration pétrolière et gazière au Québec».
Le gouvernement Couillard doit présenter
sous peu la réglementation de mise en oeuvre de la Loi sur les hydrocarbures. «Le
ministre précisera ses intentions au cours des prochaines semaines», a précisé
mardi son attachée de presse, Catherine Poulin. Selon les projets de règlements
publiés en septembre 2017, le gouvernement compte autoriser la fracturation
hydraulique. Il était aussi question de permettre les forages près des zones
habitées et des milieux naturels protégés.
Entreprises responsables
Un total
de 93 puits abandonnés sont par ailleurs toujours sous la responsabilité
d’entreprises. Le ministre a précisé que celles-ci seront contactées afin de
repérer leurs puits.
Est-ce que le ministère entend faire les
travaux nécessaires et refiler la facture aux entreprises responsables? «Non»,
a dit le ministre Moreau. «Nous allons dire aux propriétaires qu’ils sont
responsables de leurs puits et leur dire : “Vous devez faire les travaux et
nous démontrer que c’est sécurisé”.»
En plus des puits abandonnés au fil des
décennies, le gouvernement a aussi recensé un total de 242 puits «où il
pourrait y avoir des activités» et qui sont, dans certains cas, fermés
«temporairement».
Mais cela ne signifie pas que l’exploration
pétrolière et gazière reprendra dans chacun de ces puits. Selon Pierre Moreau,
les éventuelles ressources pétrolières exploitables au Québec «ne sont pas
énormes» et elles seraient «concentrées» dans la région de la Gaspésie. Trois
projets sont réellement actifs, a-t-il précisé, un contrôlé par Junex (Galt) et
deux contrôlés par Pieridae Energy (Bourque et Haldimand). Ils sont tous situés
dans la région de Gaspé.
Au total, les entreprises actives dans la
recherche d’énergie fossile détiennent présentement 304 permis d’exploration au
Québec, essentiellement dans la vallée du Saint-Laurent (pour son potentiel en
gaz de schiste), dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Ces permis
recouvrent un territoire de plus de 53 225 km².
Puits et
permis d’exploration en cartes :
Collage :
Joe Webb http://www.joewebbart.com/
La Vérif : combien d'emplois seront générés
par le pipeline Trans Mountain?
Vincent
Maisonneuve | 11 avril 2018 | ICI Radio-Canada Info
La première ministre de l'Alberta fait
miroiter des dizaines de milliers d'emplois au pays si l'élargissement du
pipeline Trans Mountain va de l'avant. Les promesses de Rachel Notley
sont-elles fondées? L'équipe de La Vérif s'est penchée sur la question.
Le projet
Trans Mountain consiste à doubler un pipeline qui relie Edmonton à Burnaby,
tout prêt de Vancouver.
Pour défendre le projet, le gouvernement
fédéral et celui de l'Alberta disent que la construction du pipeline à elle
seule pourrait créer 15 000 emplois directs ou indirects dans l'ouest du pays.
Ce chiffre est tiré d'une étude réalisée par
le Conference Board du Canada, un document qui a été commandé et payé par Trans
Mountain.
En audition devant l'Office national de
l’énergie, les dirigeants de Trans Mountain ont avancé qu'en moyenne, 2500
personnes avaient travaillé directement pendant environ 3 ans sur la
construction du pipeline. D'autres emplois - indirects - auraient été générés
par les retombées économiques du projet.
Une fois en service, on dit que le pipeline
pourrait soutenir jusqu'à 37 000 emplois sur un horizon de 20 ans. Or, la
plupart d'entre eux seraient en réalité des emplois indirects. Selon Ressources
naturelles Canada, l'exploitation du pipeline devrait nécessiter l'équivalent
de 440 travailleurs à temps plein.
Forget
Trans Mountain, here’s the sustainable way forward for Canada’s energy sector
Jeffrey D. Sachs | April 13, 2018 | The Globe and Mail
Jeffrey
D. Sachs is a professor at Columbia University and director of the Center for
Sustainable Development and the UN Sustainable Development Solutions Network.
Oil seems to make politicians lose their bearings. The
get-rich-quick mentality or too-much-to-lose thinking is very hard to overcome.
Thus, two of Canada’s most progressive leaders, Prime Minister Justin Trudeau
and Alberta Premier Rachel Notley, have both doubled down recently on Alberta
oil sands and the pipelines to carry them to world markets. Whether Kinder
Morgan’s controversial Trans Mountain expansion through British Columbia is
built, or the company steps away from the project, remains uncertain. Either
way, the truth is that Alberta oil sands have absolutely no place in a
climate-safe world. Investing in them is almost surely to be investing in a
future bankruptcy. [...]
There are
overwhelming reasons to honour the Paris climate agreement. Even with the
amount of global warming to date (1.1 degrees C above the preindustrial average
temperature), the world is experiencing record hot temperatures, devastating
heat waves, droughts, extreme floods, and increasingly frequent high-intensity
storms and hurricanes. Climate attribution science links these extreme events
to human-induced warming. With two degrees or more of warming, the world could well
experience a devastating rise in the ocean level, as well as devastating losses
and dislocations from crop failures, temperature-linked diseases, invasive
species, forest fires, and mega-storms.
For these
decisive reasons, the world will rapidly shift away from fossil fuels toward
renewables. And herein lies the rub for Canada. [...]
One impulse
wants to say to Kinder Morgan and TransCanada, “Okay, build the pipelines. Then
we will bankrupt you.” But admirers and friends of Canada should speak honestly
to friends. “Don’t waste your hard-earned money on the Trans Mountain and
Keystone XL pipelines. Spend your money on sustainable projects tapping
Canada’s abundant zero-carbon energy.” [...]
With Donald
Trump trying to break the Paris climate agreement and championing fossil-fuel
development, it may seem convenient to Canada’s politicians to go along with
the U.S. President’s fossil-fuel recklessness. Yet Mr. Trump will be gone and
human-induced climate change will remain. Canada is clever enough to look
beyond Mr. Trump to its true long-term interests and those of the world.
Half of
Alberta's boreal forest could disappear due to fires and climate change. 'It
really means a different landscape in the future.'
Colette Derworiz | Mar 26, 2018 | The Canadian Press /
CBC Edmonton
A study
shows half of Alberta's boreal forest could disappear in just over 80 years due
to wildfires and climate change.
The research, published Monday in the journal
Ecosphere, gives a glimpse at how vegetation could change based on the current
rate of carbon emissions and climate change.
"We
found that wildfire could initiate the conversion of approximately 50 per cent
of the current boreal forest into grassland or deciduous open forest,"
said Diana Stralberg, who did the research as part of her PhD in the biological
sciences department at the University of Alberta.
The study
simulated wildfire using a model from Natural Resources Canada and data from
the Alberta Biodiversity Monitoring Institute to determine what vegetation
might grow back under future climates. Marc-Andre Parisien, a fire research
scientist at Natural Resources Canada, said the potential for change is strong.
Parisien, a
co-author on the study, said the research looked at changes based on the
potential for more wildfire in the coming years.
"We're
integrating a little bit more realism by allowing the vegetation to change
after a major disturbance – in this case wildfire," he said.
He noted that it's already easy to find a
lot of dead trees in and around Edmonton. "The series of droughts of
the 2000s have slammed so many aspen and also so many coniferous trees as well –
notably white spruce, the nice trees that we have in our river valley here in
Edmonton," said Parisien.
That points to the city already being in a
climate that's more associated with prairies than forests, he said. "That's why trees are dying," he
said. "They just cannot get the moisture they need to persist." The
research, he said, tells the same story on a much broader scale.
"This climate that has supported
forests for millenia is basically going beyond that cusp, beyond that point
where it can really support trees on the uplands any more."
The changes
could have major implications for the forestry sector in Alberta, said
Parisien.
"If you no longer can have these
productive forests on the uplands, there's going to be a hit to this
economy."
Both he and Stralberg
said the changes could also have detrimental effects on wildlife, such as
songbirds, and other plants.
"It's
implying pretty major changes on the landscape," said Stralberg. "I
know Albertans are really outdoor, nature-loving people and it really means a
different landscape in the future."
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