Évidemment, cela peut provoquer un état dépressif.
Allons-y étape par étape car selon Matthieu Auzanneau il est utopique de vouloir se
libérer totalement du pétrole. En effet, il y en a dans ma soupe...
Deux ouvrages de grand intérêt commentés à Plus on est de fous, plus on lit (lundi
7 mai 2018, 13h29), segment l’actualité
vue par les livres avec Nicolas Tittley : le pétrole (à écouter
si vous avez accès à la zone)
Or noir, la
grande histoire du pétrole
Par Philippe Gauthier | Magazine VOIR |
29 septembre 2015
Mathieu
Auzanneau, à qui l’on doit déjà l’excellent blogue «Oil Man : Chroniques du début de la fin du pétrole», sur le site du
journal Le Monde, a publié cette année un livre intitulé Or noir, la grande histoire du pétrole. Fruit d’un effort de
recherche colossal, l’ouvrage de plus de 700 pages raconte la grande et la
petite histoire du pétrole, des origines à nos jours.
Bricoleurs
de génie, entrepreneurs avides de pouvoir, aventuriers louches, souverains
capricieux, tyrans mégalomanes, politiciens de connivence, diplomates serviles,
espions sans scrupules... Le livre évoque sans fard la vie de toute une galerie
de personnages pas toujours reluisants, de John D. Rockefeller, premier magnat
du pétrole, à Ahmed Zaki Yamani, acteur clé de la crise pétrolière de 1973, en
passant par des personnages comme Hitler, Churchill et les présidents Bush,
père et fils.
Le
pétrole, arrivé sur le marché un peu par hasard pour remplacer l’huile de
baleine qui se raréfiait, ne tarde pas à devenir le produit le plus rentable au
monde, puis une ressource stratégique capable de faire et défaire les empires :
les Allemands et les Japonais en feront l’amère expérience pendant la Seconde
Guerre mondiale.
Mais le
pétrole, c’est aussi un monopole commercial anglo-saxon, autour duquel
s’articule la rivalité, puis la coopération entre la Grande-Bretagne et les
États-Unis. Un club fermé où des puissances comme la France, la Hollande ou
l’Italie ne s’imposeront jamais totalement. Elles devront se contenter de
miettes, pendant que les «sept sœurs» anglo-américaines se partageront le
pétrole saoudien, «le plus grand trésor de l’histoire».
150 ans d’histoire vus du point de vue du pétrole
Sans jamais tomber dans des déterminismes
simplistes qui feraient du pétrole le seul moteur de l’histoire, Matthieu
Auzanneau explique l’importance de l’or noir dans l’émergence de l’industrie de
l’automobile et dans l’issue des deux guerres mondiales. Le rôle clé joué par
l’accès aux ressources pétrolières dans l’écrasement de l’Allemagne nazie
explique en grande partie l’importance qu’accorderont les États-Unis aux
réserves du Moyen-Orient après 1945.
Or noir ne s’en tient pas à la
domination américaine d’après-guerre sur l’industrie pétrolière. Il présente
les acteurs de la création de l’OPEP et des chocs pétroliers de 1973 et 1979.
Il raconte aussi comment la vague de nationalisations dans les pays producteurs
a émoussé l’emprise des «sept sœurs», qui ne sont plus que quatre, et comment
les politiques de Ronald Reagan ont fait oublier les précieuses leçons de
sobriété des années 1970.
Le livre
s’achève sur un portrait de l’industrie pétrolière actuelle et de son avenir de
plus en plus incertain depuis l’an 2000. Matthieu Auzanneau évoque la
raréfaction de la ressource, prédite dès 1956 par Marion King Hubbert, et la
réalité du pic pétrolier, dont l’imminence a été annoncée dès 1998 par Jean
Laherrère et Colin Campbell.
L’ouvrage
contient également un certain nombre de statistiques fascinantes. On apprend
ainsi qu’avant son démantèlement en 1911, la Standard Oil, qui avait établi un
quasi-monopole mondial, produisait moins de pétrole que les deux raffineries québécoises
de nos jours. On note aussi qu’en 1939, le Japon et tout son complexe
militaro-industriel ne consommaient que le quart du pétrole actuellement
nécessaire à l’industrie québécoise.
Or noir est le récit passionnant d’une
ressource unique. Solidement documenté, il fait la part des choses entre
l’histoire et la légende, mais sait aussi dénoncer sans concessions toutes les
atrocités qui ont marqué les rivalités pour le contrôle de sa production. Il
fait aussi le pont entre le passé et le présent de cette industrie. Matthieu
Auzanneau signe en somme un livre important, qui captivera autant les amateurs
d’histoire que ceux qui s’intéressent aux enjeux énergétiques actuels.
Source : Auzanneau, Matthieu. Or noir : la grande
histoire du pétrole, Éditions La Découverte, Paris, 2015, 713 p.
---
Matthieu Auzanneau, «Le pétrole : une
histoire sans prix», Mars 2015, 2 de 2
---
OIL MAN
Chroniques du début de la fin du pétrole
Le moment
de vérité (1/2) 16 novembre 2016, par Matthieu Auzanneau
[...] Tout est prêt pour le dernier acte
: sommes-nous sur le point d’atteindre les limites physiques à la croissance?
L’élection de Donald Trump pourrait accélérer le rendu du verdict.
Une
semaine après la victoire de Donald Trump, les investisseurs du monde entier
fonçaient vers l’espoir d’un regain d’une croissance économique supposée
intarissable, du même coup menaçant au contraire d’accélérer le processus
susceptible de conduire à une plausible nouvelle crise financière d’une ampleur
inouïe, une déflation par la dette fondamentalement induite par l’incapacité de
l’humanité technique à maintenir la croissance du flux d’énergie jusqu’ici
nécessaire à son essor. [...]
Le moment
de vérité (2/2) 03 janvier 2017, par Matthieu Auzanneau
[...] Exxon d’abord. La croissance de la
firme américaine est rongée de l’intérieur par les limites physiques de ses
champs pétroliers.
La
production de pétrole d’Exxon décline lentement mais sûrement depuis dix ans,
bien qu’entre-temps la première des majors occidentales ait multiplié par deux
ses investissements productifs.
2011 est
la date à laquelle Rex Tillerson a imposé à Exxon un changement de pied
sensationnel et périlleux, en s’associant à Vladimir Poutine. Le but :
développer – à coups de centaines de milliards d’investissements éventuels au
cours des prochaines décennies – les deux ultimes cibles majeures sur Terre
pour l’industrie pétrolière, dont le potentiel réel demeure inconnu :
l’Arctique russe et les pétroles et gaz «de schiste» de Sibérie occidentale.
Le
rapprochement d’Exxon et du Kremlin est un vertigineux symptôme de l’approche
du pic pétrolier. [...]
~~~
Puisque nous ne pouvons pas compter sur les gouvernements, il faut agir en communauté à
petite échelle.
Manuel de
Transition
De la
dépendance au pétrole à la résilience locale
Rob Hopkins
| Guides pratiques | 216 pages
Préface de Serge Mongeau | Traduit de l'anglais
par Michel Durand
Éditions Écosociété 2010
Que
seraient nos sociétés sans pétrole? Brutalement métamorphosées... Plus
d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures
ni d’avions, plus de plastique; nous devrions rapidement réapprendre à produire
un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous
capables d’une telle autonomie?
Ce scénario catastrophe est loin d’être paranoïaque. Il représente au contraire un avenir proche que nous devrons affronter tôt ou tard. Car allié aux changements climatiques, le pic pétrolier (la fin d’un pétrole abondant et peu cher) exige un changement draconien de nos habitudes de vie, une Transition énergétique qui mettrait fin à notre vulnérabilité collective. Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyen.ne.s, de prendre l’initiative et de nous préparer.
C’est ce
que propose ce Manuel de Transition, outil révolutionnaire et inspirant,
entièrement consacré aux solutions pour construire dès maintenant des sociétés
écologiques et résilientes, capables de s’adapter aux catastrophes que
constituent le pic pétrolier et les changements climatiques. Enfin traduit et
adapté en français, ce livre accessible, clair et convaincant expose tous les
outils, les détails pratiques et les étapes nécessaires pour préparer l’avenir
en diminuant radicalement les besoins énergétiques à l’échelle de sa
communauté.
Déjà, des
milliers d’Initiatives locales ont démarré leur processus de Transition.
Planter des arbres fruitiers, réapprendre à la population à cultiver un
potager, développer la résilience, réorganiser la production énergétique,
développer le transport actif, réapprendre les savoir-faire que nous avons
oubliés, telles sont, entre autres, les nombreuses actions concrètes que les
citoyenNEs peuvent réaliser au sein de leur village, leur ville, ou leur
quartier.
Vous
tenez entre vos mains un outil de changement incroyable… Alors, on commence
quand?
Guide
citoyen du droit québécois de l'environnement
Jean Baril
Éditions Écosociété, mai 2018
Présentation : http://ecosociete.org/livres/guide-citoyen-environnement
Un livre pour rendre le droit environnemental
accessible aux citoyens
Jean Baril, professeur au Département des sciences
juridiques de l'Université du Québec à Montréal, publie le Guide citoyen du droit québécois de l'environnement pour aider les
Québécois à prendre en main la protection de l'environnement. Il n’est qu’un
simple citoyen lorsqu’il décide de se battre contre un projet de barrage sur la
rivière Bastican, en Mauricie. Après quatre années de démarches juridiques, la
Cour d’appel du Québec lui donne finalement raison. [...]
«La dernière chose à faire, c’est de laisser le droit de l’environnement aux seules mains des avocats et des juges, ou des élus.» (Jean Baril)
Audiofil entrevue, 8 mai 2018
En complément
– Des
multinationales ou des groupes de représentation paient des acteurs et des figurants
pro-ci/pro-ça pour faire croire que leurs projets reçoivent l’approbation des citoyens.
En voici un exemple :
Nouvelle
Orléans – En octobre dernier, environ 50 personnes en chemises orange se sont
présentées à l'Hôtel de ville lors d’audiences publiques en octobre et février sur.
Sur leur chemise on lisait : «Énergie propre. Bons emplois. Pouvoir fiable».
Les audiences avaient pour but d'évaluer le soutien communautaire la demande
d'Entergy de construire une centrale électrique au gaz de 210 millions de
dollars dans l'est de la Nouvelle Orléans.
Néanmoins, pour plusieurs personnes de la foule, il s’agissait d’un rôle. Au moins quatre comédiens professionnels et des figurants de l'industrie cinématographique locale ont été reconnus. Certains ont été payés 60 $ pour porter les chemises orange et applaudir à chaque fois que quelqu’un parlait contre les éoliennes et l’énergie solaire. D’autres ont reçu 200 $ pour livrer des discours pré-écrits, comme on le voit dans les captures d'écran Facebook recueillies par The Lens. On leur a demandé de signer une entente de non-divulgation dans les médias, avec instruction de ne révéler à personne qu'ils avaient été rémunérés. (Actors were paid to support Entergy’s power plant at New Orleans City Council meetings; Michael Stein, May 4 2018) https://thelensnola.org/
Néanmoins, pour plusieurs personnes de la foule, il s’agissait d’un rôle. Au moins quatre comédiens professionnels et des figurants de l'industrie cinématographique locale ont été reconnus. Certains ont été payés 60 $ pour porter les chemises orange et applaudir à chaque fois que quelqu’un parlait contre les éoliennes et l’énergie solaire. D’autres ont reçu 200 $ pour livrer des discours pré-écrits, comme on le voit dans les captures d'écran Facebook recueillies par The Lens. On leur a demandé de signer une entente de non-divulgation dans les médias, avec instruction de ne révéler à personne qu'ils avaient été rémunérés. (Actors were paid to support Entergy’s power plant at New Orleans City Council meetings; Michael Stein, May 4 2018) https://thelensnola.org/
– En
période électorale, les politiciens paient des gens pour qu’ils remplissent
leurs salles et suscitent d’éventuels votes – et ça marche. Internet est un
véhicule des plus intéressants pour manipuler les électeurs :
Le Parti
libéral de l'Ontario affirme que les progressistes-conservateurs utilisent des
vidéos promotionnelles déguisées en reportages et que cette pratique
enfreindrait la loi sur le financement des campagnes électorales. Les libéraux
ont demandé à Élections Ontario d’enquêter. «La campagne de (Doug) Ford utilise
peut-être sa fausse chaîne d'information pour contourner la Loi sur le
financement des élections en faisant passer sa publicité comme du journalisme»,
ont déclaré les libéraux dans un communiqué diffusé dimanche. «En essayant de
faire passer sa publicité politique pour de la couverture médiatique, la campagne
des conservateurs ne ment pas seulement aux Ontariens, elle va peut-être à l'encontre
des lois électorales», peut-on lire dans ce communiqué.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1099428/liberaux-enquete-elections-ontario-ford-nation-live
Ontario PC supporters rallied outside the first televised
leaders' debate in Toronto on Monday. Some of those supporters were paid
actors, a PC spokesperson confirmed. (Chris Young/Canadian Press)
Doug Ford
looking into why actors were hired as PC supporters at Ontario leaders' debate
'We don't need to pay anyone,' Progressive Conservative
leader told reporters.
CBC News · Posted: May 08, 2018
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