26 avril 2018

Quotient Environnemental canadien : zéro

Je m’interroge sur les motifs qui poussent les monopoles industriels à faucher le Canada au bouldozeur-bélier sur 8 000 km (distance de la Transcanadienne d’un océan à l’autre). Bien sûr on invoque souvent le terrorisme capitaliste (une sorte de mafia économique mondiale), la compétition commerciale féroce, l’appât du gain démesuré, les idéologies politiques antisociales, le contrôle de masse, etc. Derrière tout ça se cache une chose qu’on n’a pas encore réussi à détecter. Donc, je revisite le DSM-5, le «catalogue» des troubles mentaux, en quête de réponses. Que penser de nos béni-oui-oui au pouvoir, de quels troubles souffrent-ils? La dépendance au pétrole, ça se soigne. Sinon, on pourra ouvrir des centres d’injections de pétroïdes pour les personnes incapables de réduire leur consommation.

L’autre jour, un chroniqueur radio a déclaré à la blague : «Ottawa couche avec les pétrolières». Pas fou.
   Qui croit encore aux promesses virtuelles?
   Le gouvernement devrait simplement avouer : «Nous ne protégerons pas les océans, l’eau douce, les forêts, la faune et la flore si cela risque de nuire à l’industrie pétrolière-gazière ou forestière ou... et à la croissance économique. C’est dans l’intérêt national et de compétence fédérale.»
   Le cabinet Trudeau martèle que tout ce qui traverse les provinces, notamment les oléoducs, est de juridiction fédérale. Je pense qu’il devrait s’occuper avec la même férocité de tout ce qui passe par-dessus le Canada, c’est-à-dire les impôts dus envolés dans les paradis fiscaux.

Les députés libéraux de la C-B suivent la ligne de parti et mordent à l’hameçon comme les saumons du Pacifique : «Le plan de protection des océans est le meilleur plan jamais vu», affirmait Sukh Dhaliwal, député de Surrey-Newton. 
   Publié sur le site officiel du gouvernement fédéral. 
Le 7 novembre 2016 à Vancouver, Colombie-Britannique : 
Le Plan de protection des océans du gouvernement du Canada vise à préserver et à restaurer les écosystèmes marins qui sont vulnérables à l’augmentation du transport et du développement maritime. À cette fin, le plan permettra de réduire l’incidence qu’a la circulation quotidienne de navires sur les mammifères marins en tirant profit de données scientifiques probantes et des connaissances des eaux locales de communautés autochtones et d’autres résidents de communautés côtières. Principaux objectifs : protéger les mammifères marins; prévenir les incidents liés à la pollution marine et y intervenir; restaurer les écosystèmes côtiers; aborder la question des navires abandonnés et désertés et des épaves.

Ces décisions prouvent une énième fois que le gouvernement Trudeau nous roule dans le bitume :

Ottawa ouvre une future zone de protection marine aux pétrolières
Alexandre Shields | Le Devoir, 28 juin 2017


Malgré le fait qu’une étude scientifique fédérale a démontré que l’exploration pétrolière et gazière est incompatible avec la mise en place de la zone de protection marine du chenal Laurentien, le gouvernement Trudeau a confirmé mardi que ce futur territoire protégé sera accessible à l’industrie.
   Le ministre de Pêches et Océans Canada, Dominic LeBlanc, a annoncé mardi la publication du règlement qui précise les activités qui seront permises dans cette zone de protection marine (ZPM), en vue de la période de «consultations»  des 30 prochains jours.
   Celle-ci sera située à l’entrée du golfe du Saint-Laurent, au sud de l’île de Terre-Neuve, au coeur d’une vallée sous-marine reconnue par le gouvernement comme «une zone d’importance écologique et biologique». Une fois officiellement établie, la ZPM du chenal Laurentien sera la plus importante de l’est du Canada, avec un total de 11 619 km2.
Article intégral :

BP obtient le feu vert pour forer au large de la Nouvelle-Écosse
Alexandre Shields | Le Devoir, 23 avril 2018

Les autorités canadiennes et de la Nouvelle-Écosse viennent d’accorder les autorisations finales à BP, qui compte entamer un forage en eaux profondes au large de la province. Le secteur ciblé par la pétrolière à l’origine de la gigantesque marée noire du golfe du Mexique est fréquenté assidûment par des espèces en voie d’extinction, dont la baleine noire.


Selon le président de l’Office Canada / Nouvelle-Écosse sur le pétrole extracôtier, Stuart Pinks, le forage de BP «sera réalisé de manière sécuritaire» et sous étroite surveillance de l’organisme réglementaire.
   Ce feu vert survient quelques jours après l’arrivée de la plateforme de forage West Aquarius au large de la Nouvelle-Écosse. Celle-ci avait déjà été transportée depuis l’Europe, à la demande de BP. Elle se trouvait d’ailleurs déjà dans la zone ciblée pour le forage à venir.
   La pétrolière pourra donc forer un puits exploratoire à près de 300 kilomètres au sud-est d’Halifax. C’est dans ce secteur que BP compte forer jusqu’à sept puits d’exploration d’ici 2022, afin de vérifier s’il existe un gisement de pétrole.
   Ce premier forage en haute mer sera réalisé à une profondeur de près de 3000 mètres, soit le double de la profondeur du forage exploratoire qui a mené à la catastrophe de Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique. Et aucun puits de secours (utilisé pour stopper une fuite) n’est prévu pour ces travaux en plein Atlantique Nord.

Mckenna approuve La ministre de l’Environnement du Canada, Catherine Mckenna, s’est portée dimanche à la défense de la décision d’autoriser BP à lancer cette nouvelle campagne de forages. [...]
   Le discours rassurant du gouvernement Trudeau ne convainc pas Angela Giles, du Conseil des Canadiens. «La réalité est que l’industrie pétrolière ne peut pas nous promettre qu’il n’y aura pas de déversement. Pour nous, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Nous ne voulons pas devenir le prochain golfe du Mexique», a-t-elle souligné, à la suite de l’autorisation accordée à la pétrolière. [...]  

Baleines noires Selon des informations publiées la semaine dernière par Radio-Canada, à partir de données recueillies par les chercheurs américains, les baleines noires fréquentent assidûment la région maritime ciblée pour les forages de BP. Et selon la documentation produite par le gouvernement fédéral en vertu de la Loi sur les espèces en péril, l’exploration pétrole constitue une «menace» directe sur l’habitat de ce cétacé. [...]
Article intégral :

Les exploitations canadiennes de British Petroleum ont leur siège social à Calgary et la société exerce ses activités principalement dans la région de l'Alberta, les Territoires du Nord-Ouest et la Nouvelle-Écosse (quatre blocs offshore). C’est en effet une compagnie fiable dont les installations sont sécuritaires... 
Fuites et déversements de BP les plus connus :
– Britain1965: Sea Gem offshore oil rig disaster 
– Texas City Refinery explosion and leaks: 2005 explosion; 2007 toxic substance release; 2010 chemical leak
– Alaska 2006: Prudhoe Bay oil spill
– Caspian Sea 2008: gas leak
– Gulf of Mexico 2010: Deepwater Horizon explosion and oil spill

Un exemple étasunien démontrant que les propriétaires terriens qui se trouvent sur le tracé d’un pipeline n’ont aucun droit. S’ils refusent les compensations financières, les bouldozeurs feront leur job avec l’aide des forces armées. Catherine Mckenna doit bien s'entendre avec son homologue américain Scott Pruitt dont le but est d'éliminer l'EPA. 

Une femme de 61 ans essaie d'empêcher le passage d’un pipeline sur ses terres 
Gregory S. Schneider | Washington Post, 21 avril 2018

Roanoke County, Virginie – Theresa "Red" Terry, une mère de trois enfants âgée de 61 ans, vit perchée sur une plate-forme de 32 pieds entre deux chênes, pour empêcher un pipeline de gaz naturel de traverser le domaine de 1500 acres concédé à la famille de son mari par le roi d'Angleterre à l'époque coloniale.

Photo : Michael S. Williamson / le Washington Post. Theresa "Red" Terry vit dans cet arbre pendant sa vigile. On l’a avisée qu'elle sera arrêtée dès qu’elle mettra les pieds à terre.

Pendant trois semaines, elle a enduré la pluie, la neige, la grêle, des températures nocturnes dans les - 7°C et les grands vents. Son corps est raide et douloureux. Lorsqu’elle ferme la bâche pour rester au chaud, il fait habituellement trop sombre pour lire. Elle s'ennuie.
   Il y a dix jours, la police a déclaré que la famille et les amis ne pouvaient plus lui apporter de nourriture et de l'eau sur la plateforme. Les agents attendent 24/24 au pied des arbres et l'arrêteront aussitôt qu’elle descendra. Sa fille de 30 ans, perchée dans un autre arbre, trop loin dans le boisé familial pour qu’on puisse la voir, défie aussi la police.
   Invoquant l'expropriation, les constructeurs du pipeline ont offert une compensation pour utiliser une partie des terres de la famille Terry. Ils ont refusé l'argent et ont plutôt intenté une poursuite pour bloquer le projet. Un juge fédéral a statué contre eux au début du mois dernier.
   Du personnel médical passent à tous les après-midi pour vérifier l’état de santé des femmes. «Nous ne leur refusons pas la nourriture et l'eau, dit l’agent Whittaker, elles peuvent en obtenir au pied des arbres, si elles descendent.»
   Si elles descendent, elles seront arrêtées.
   Les manifestant/e/s ne veulent pas attirer l'attention uniquement sur le déboisement, mais aussi sur l'eau qui est présente partout sur le tracé du pipeline. Dans au moins un des endroits de la terre des Terry, une source naturelle s'écoule vers un ruisseau maintenant sous une pile d’arbres abattus. L’un des enjeux marquants du parcours est qu’il longe le ruisseau et ses zones de terres humides.
   L'eau de Bent Mountain se jette dans la rivière Roanoke qui fournit l'eau potable à l'ensemble de la région et, avec ses affluents, elle sera traversée par le pipeline des centaines de fois. Les opposants craignent une catastrophe écologique.

Article intégral : https://www.washingtonpost.com/    

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