12 avril 2018

L’obésité morbide de TransCanada

Le pipeline existant ne comble pas l’appétit pantagruélique de l’industrie pétrolière, il lui en faut un deuxième. 


L’Alberta irait jusqu’à interrompre les livraisons de carburant en Colombie-Britannique, entre autres sanctions économiques – la C.-B. veut restreindre (au lieu d’augmenter) le transport de bitume dilué sur son territoire. Quel pouvoir avons-nous contre les tyrans financiers?
   L’Alberta utilise le même stratagème que les pays pétroliers qui, dans les années 70, avaient soudain pris conscience qu’ils étaient en position de force. Entre 1970 et 1973, le prix de l’or noir a donc doublé. Le but était de déstabiliser les économies occidentales pour les manipuler à leur guise.

Marg McCuaig-Boyd sort ses griffes parce qu’elle fait face aux conséquences désastreuses de la mono-économie albertaine établie sur les énergies fossiles. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier...

L’Alberta menace les prix de l’essence à Vancouver

L'Alberta pourrait réduire ses livraisons de carburant pour les voitures et les avions, en plus de restreindre ses exportations de pétrole et de gaz, selon des informations publiées mercredi, que le gouvernement provincial n'a pas démenties.

Le prix de l'essence a atteint un sommet au début du mois de mars dans la région vancouvéroise. Photo : CBC / Gian-Paolo Mendoza

Le Calgary Herald avance que le gouvernement albertain pourrait se donner les moyens de réduire les livraisons de marchandise par rail et par camions.
   La ministre albertaine de l’Énergie Marg McCuaig-Boyd a cependant refusé de confirmer ou d’infirmer les détails publiés par le Herald. «Le projet de loi nous donnera de nouveaux outils pour contrôler nos ressources de pétrole et de gaz», a-t-elle répété.
   Le projet de loi 12, intitulé «Pour protéger la prospérité économique du Canada», devrait être déposé la semaine prochaine à l’Assemblée.
   L’Alberta reproche à la Colombie-Britannique de mettre les bâtons dans les roues de l’expansion du pipeline Trans Mountain, le promoteur Kinder Morgan menaçant désormais de l’abandonner.
   Le chef de l’opposition albertaine, Jason Kenney, soutient l’idée de faire pression sur Victoria en menaçant d’interrompre les livraisons d’hydrocarbures. «J’espère que nous n’aurons pas à aller aussi loin», a-t-il dit.

ICI Radio-Canada / Alberta 

«Le Canada a besoin du pipeline», lancent des manifestants à Calgary
Publié le mardi 10 avril 2018 à 23 h 33

Un rassemblement en soutien au projet de pipeline Trans Mountain a attiré plusieurs centaines de personnes mardi soir au centre-ville de Calgary.
   «Ce pipeline rendra l'Alberta prospère à nouveau et permettra à notre pétrole d'avoir un prix plus compétitif sur le marché mondial.» ~ Bill Mathison, participant au rassemblement
   «Ce n'est pas juste qu'une minorité décide de ce qui est bon pour le reste du Canada», explique une autre manifestante en faisant référence à la Colombie-Britannique qui a annoncé en janvier dernier vouloir restreindre le transport de bitume dilué sur son territoire pour protéger la côte pacifique des risques de déversements.
(ICI Radio-Canada / Alberta)

L’État de Washington aussi inquiet de l'expansion de Trans Mountain

L'État de Washington est un allié de la Colombie-Britannique et s'interroge sur le bien-fondé du projet d'expansion du pipeline Trans Mountain, selon son gouverneur.
   Celui-ci, Jay Inslee, a dit vendredi, lors d’une rencontre avec le premier ministre John Horgan, des représentants de l’Oregon et des représentants de la Californie, que le projet menace les eaux de la côte ouest.
   Il a ajouté que son État côtier et voisin de la Colombie-Britannique étudie des lois de sécurité maritime qui aideraient à réduire les effets en cas de déversement d’un pétrolier.
   «Nous espérons que les efforts du premier ministre pour que les voix de ses concitoyens soient entendues aboutiront parce qu’elles ressemblent beaucoup à celles de nos concitoyens», a-t-il dit. Il a ajouté que les résidents de son État avaient récemment rejeté des projets de ports charbonnier et pétrolier.


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Les pipelines ne sont pas plus sécuritaires que les trains, camions et cargos qui par ailleurs seront toujours utilisés pour acheminer le pétrole en région et ailleurs dans le monde.


25 février 2018 Du carburant s'est déversé de la frégate NCSM Calgary.
Le déversement est d'environ 30 000 litres de carburant qui sert à alimenter des moteurs diesel. Entre Parksville et le port de Tsawwassen près de Vancouver. Détroit de Georgia province de la Colombie-Britannique. Canada.
   «Parce que c’est un déversement dans l’océan, le gouvernement fédéral est l’organisme responsable, dit M. Karn. Il travaille avec le ministère de la Défense nationale.»
   Source : Société CBC/Radio-Canada Colombie Britannique/Yukon: Du carburant a coulé d'un bateau de la marine dans le détroit de Georgia.


17 janvier 2018 Près de 150 000 gallons (en mesure états-unienne) de fluide de forage provenant de la technique de fracturation oblique utilisée par la compagnie Kallanish Energy pour son oléoduc Rover ont été déversés dans la nappe phréatique et dans des milieux humides.
   Rivière Tuscarawas dans le comté de Stark dans l’État d’Ohio. États-Unis.
   Le même oléoduc en avait déversé 2 millions de gallons en avril 2017.
   Source : EcoWatch: Rover Pipeline Spills Another 150,000 Gallons of Drilling Fluid Into Ohio Wetlands

An aerial view shows the darkened ground of an oil spill which shut down the Keystone pipeline between Canada and the United States, located in an agricultural area near Amherst, South Dakota, U.S., in this photo provided November 18, 2017. Reuters / Dronebase http://thechronicleherald.ca/canada/

16 novembre 2017 De 77 000 annoncé lors de l'incident à plus de 1,5 million de litres de pétrole ont fui de l’oléoduc Keystone géré par TransCanada.
   56 kilomètres au sud de la station de pompage Ludden dans le comté de Marshall à environ 3 milles de la ville d’Amherst.
   État du Dakota du Sud. États-Unis.
   David Flute, président de la communauté amérindienne de Sisston-Wahpeton Oyate explique que cette section de l’oléoduc est limitrophe à la réserve amérindienne. Il souligne que la région possède les lacs les plus propres du Dakota du Sud ainsi qu’un aquifère qui est présentement mis à risque de contamination devant le déversement. Tout dépendant de la capacité de récupération des huiles déversées, elles vont percoler vers la nappe phréatique. Même situation que la fuite dans le Sargent County du Dakota du Nord le 9 mai 2011 et encore en 2016.
   Sources : Journal de Montréal: Fuite de l’oléoduc Keystone: le déversement était deux fois plus important – 6 avril 2018; NPR News: Keystone Pipeline Oil Spill Reported In South Dakota; The Hill: Keystone pipeline shut down after spilling 5,000 barrels of oil in South Dakota

Source :

Climat : Trudeau ne respectera pas l'Accord de Paris, voici pourquoi

Jean-Michel Goulet | National Observer Français | 2015

[...] Le Canada est un pays pétrolier. Au fait, il s'agit de la deuxième réserve mondiale. Le Canada, l'Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse... et la Bourse de Toronto ont investi des dizaines de milliards de dollars et ils vont se battre jusqu'à la fin pour ne pas perdre leurs pétrodollars. Le hic, sans diminution de la production pétrolière nous pouvons dire bye bye à Paris, qui ira rejoindre Kyoto dans la poubelle de l'histoire canadienne.

Le show de boucane de Justin Trudeau
Au début de l'année 2015, une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature a donné la marche à suivre: le Canada doit laisser dans son sol plus de 85 % de ses ressources pétrolières connues s'il veut aider la planète à éviter la catastrophe climatique.
   On comprend qu'il est irréaliste de demander aux politiciens de fermer demain matin tous les puits de pétrole, mais on pourrait au moins commencer à diminuer la production. C'est tout le contraire : l'augmentation des sables bitumineux est estimée à 40 % d'ici 2025. Petit rappel historique : de 1990 à 2015, l'Alberta était responsable de 73 % de la hausse des émissions de GES au Canada.
   Que fait Justin Trudeau? Il tient un discours impossible, celui de réduire les GES tout en construisant de nouveaux pipelines «pour rejoindre de nouveaux marchés». En vérité, c'est l'un ou l'autre. Pas les deux. Les pipelines, que ce soit Trans Mountain dans l'Ouest, Énergie Est dans l'Est ou Keystone XL au Sud, ont pour but d'augmenter la production des sables bitumineux. Qui dit augmentation des sables bitumineux, dit augmentation des GES. Les mathématiques sont plutôt simples.
   Que fait Justin Trudeau? Il approuve un projet titanesque d'exportation de gaz de schiste en Colombie-Britannique. S'il voit le jour, le projet va augmenter les émissions de 8,5 % dans la province et de 1 % au Canada.

Le Québec dans tout ça?
La réalité, c'est que le Québec est un joyau d'énergie verte encastré dans un Canada pétrolier. Pendant qu'Hydro-Québec tente de vendre notre électricité renouvelable aux États-Unis, des diplomates canadiens, payés également avec nos impôts, font la promotion des pipelines et des sables bitumineux, d’un pétrole qui émet 50 % plus de GES que le brut léger.
[...]  
Article intégral :

Il y a une chose qui me choque royalement : pourquoi la presse officielle omet-elle de parler des vrais propriétaires du site pétrolier albertain – Koch Industries? C’est le raffinage du pétrole albertain qui crée la fortune de Charles et David Koch. Si l’historique de la présence de ces Américains dans la politique et l’industrie pétrolière canadienne vous intéresse, je vous suggère cet article publié dans National Observer.

How Canada made Koch Brothers rich
Bruce Livesey in News | National Observer | May 5th 2015

Illustration: Victor Juhasz

Few people know how Canada and its oil riches have been central to creating their vast fortune. Canadian sour crude travels through a network of pipelines that begin in Hardisty, Alberta, where the Kochs own an oil terminal with 670,000 barrels of capacity. The Kochs also control a 864-kilometre pipeline system that distributes its Pine Bend products to customers.
   “They’ve made untold millions from that refinery from Canadian oil, for many decades now,” says Kert Davies, executive director of the Climate Investigations Center in Washington, DC. At times it’s refined as much as one quarter of the 1.3 million barrels of oil exported from Canada to the US per day.
   Historically, Koch made its fortune not in exploring and drilling for oil, but in the transportation and refining part of the business – and then converting it into other products (like jet fuel or asphalt). In contrast, Dunkirk indicates the company is planning to develop their oil sands holdings themselves.
   In fact, since 2011, KOSO has applied to Alberta’s energy regulator to drill dozens of exploratory wells on their land, and build at least one other in situ bitumen recovery project – called the Gemini Oil Sands Project.
   If true, it might explain why the Koch brothers want the Keystone XL pipeline built, why the oil sands are a critical asset to the company’s future – and why they are taking such an active role in American politics.

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