Encore une autre baleine morte : un grave
rappel des énormes problèmes causés par le plastique
À la fin
de février, un cachalot mâle échoué sur la côte de Murcie au sud de l'Espagne,
nous rappelle que les déchets de plastique dans les océans sont devenus
un réel problème.
Après
enquête et autopsie, l’El Valle Wildlife
Rescue Center a déterminé que le cachalot était mort d’un choc gastrique et
intestinal après avoir ingurgité 29 kg de matière plastique, comprenant des sacs, des filets, des cordes, et même un bidon en plastique.
Les experts ont noté que les parois internes de l'abdomen de la baleine présentaient une inflammation due à une infection bactérienne ou fongique. C'était probablement dû au fait le système de la baleine était dans l'impossibilité d'expulser naturellement les matières plastiques, avec une péritonite comme résultat.
Source :
Yet Another Dead Whale Is Grave
Reminder of Our Massive Plastic Problem
Trevor
Nace, Contributor
L’évolution
du plastique
Les phoques
aussi consomment du plastique
Par Annie Labrecque
Québec Science | 13/03/2018
[...]
Des tonnes
de déchets
On estimait, en 2014, qu’il y avait dans nos
océans au moins 268 940 tonnes de déchets de plastique provenant de différentes
sources: emballages, bouteilles, microbilles utilisées dans les cosmétiques,
fibres de vêtements, peinture, pneus... Tout ce plastique, sous l’effet des
radiations UV et des courants marins, s’effrite et se fractionne en
microparticules de moins de 5 millimètres. Ces petits fragments sont ensuite
ingérés par le zooplancton et les poissons. Les prédateurs marins se
contaminent à leur tour en mangeant du poisson.
Bouteille à
l'amère
Par Marie Lambert-Chan
Québec Science | 24/08/2017
[...]
Pendant qu’on chipote sur la qualité de notre eau,
on oublie que moins de la moitié des bouteilles de plastique achetées en 2016
ont été collectées pour le recyclage et que seulement 7 % d’entre elles ont été
transformées en nouvelles bouteilles. Les autres se sont retrouvées dans des
sites d’enfouissement ou dans les cours d’eau, puis dans les océans où elles
sont ingérées en partie par la faune. Ces déchets contaminent toute la chaîne
alimentaire. En 2014, des chercheurs
belges ont calculé que, en Europe, chaque amateur d’huîtres et de moules
avalait annuellement 11 000 particules de plastique!
La pollution par le plastique s’aggrave de jour en
jour, à tel point que certains n’hésitent plus à dire que cette crise est aussi
préoccupante que celle du réchauffement climatique.
Devant l’ampleur de la menace, plusieurs se
retroussent les manches. Des collèges et des universités interdisent la vente
de bouteilles d’eau sur leur campus. Une poignée de villes, San Francisco en
tête, les ont bannies de leurs lieux publics. Le maire de Montréal, Denis
Coderre, a aussi lancé cette idée sans jamais y donner suite. Il faut dire que
s’opposer aux PepsiCo, Nestlé et Coca-Cola de ce monde, qui engrangent des
milliards de dollars en pompant les eaux souterraines, exige du courage
politique.
Le
ministre de l’Environnement, David Heurtel, fera-t-il preuve d’un tel courage,
lui qui a mandaté un groupe de travail pour trouver des solutions à la
récupération des bouteilles d’eau et des autres contenants de boisson? Le
comité doit faire rapport cet automne. Sera-t-il question d’imposer une
consigne? De mesures pour améliorer le taux de recyclage du plastique? De faire
pression sur les embouteilleurs pour qu’ils utilisent du plastique recyclé?
Au-delà
du contenant, les élus devraient aussi s’attarder au contenu. L’eau potable est
un bien public auquel tous devraient avoir accès. En 2015, au Québec, un
regroupement d’associations avait lancé un appel aux municipalités pour
augmenter le nombre de fontaines d’eau dans les espaces publics – une commodité
qui se fait de plus en plus rare, contrairement aux machines distributrices.
Et une
fois lancé, pourquoi ne pas inviter les bars, les cafés et les restaurants à
remplir gratuitement les gourdes réutilisables? C’est ce qu’a fait la ville de
Bristol, au Royaume-Uni, il y a deux ans. Elle a rallié plus de 200 commerces
qui affichent désormais en vitrine un autocollant «Eau du robinet gratuite
disponible ici». Depuis, d’autres municipalités ont emboîté le pas à Bristol.
Combien
d’eau coulera sous les ponts avant qu’une première ville québécoise se joigne
au mouvement?
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