12 avril 2018

La facture du plastique

Un cachalot meurt après avoir ingurgité 29 kg de matière plastique

Encore une autre baleine morte : un grave rappel des énormes problèmes causés par le plastique
À la fin de février, un cachalot mâle échoué sur la côte de Murcie au sud de l'Espagne, nous rappelle que les déchets de plastique dans les océans sont devenus un réel problème.
   Après enquête et autopsie, l’El Valle Wildlife Rescue Center a déterminé que le cachalot était mort d’un choc gastrique et intestinal après avoir ingurgité 29 kg de matière plastique, comprenant des sacs, des filets, des cordes, et même un bidon en plastique.


Les experts ont noté que les parois internes de l'abdomen de la baleine présentaient une inflammation due à une infection bactérienne ou fongique. C'était probablement dû au fait le système de la baleine était dans l'impossibilité d'expulser naturellement les matières plastiques, avec une péritonite comme résultat.

Source :
Yet Another Dead Whale Is Grave Reminder of Our Massive Plastic Problem
Trevor Nace, Contributor 

L’évolution du plastique
Les phoques aussi consomment du plastique

Par Annie Labrecque
Québec Science | 13/03/2018

Photo : Wikimedia Commons

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Des tonnes de déchets
On estimait, en 2014, qu’il y avait dans nos océans au moins 268 940 tonnes de déchets de plastique provenant de différentes sources: emballages, bouteilles, microbilles utilisées dans les cosmétiques, fibres de vêtements, peinture, pneus... Tout ce plastique, sous l’effet des radiations UV et des courants marins, s’effrite et se fractionne en microparticules de moins de 5 millimètres. Ces petits fragments sont ensuite ingérés par le zooplancton et les poissons. Les prédateurs marins se contaminent à leur tour en mangeant du poisson.


Bouteille à l'amère

Par Marie Lambert-Chan 
Québec Science | 24/08/2017

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Pendant qu’on chipote sur la qualité de notre eau, on oublie que moins de la moitié des bouteilles de plastique achetées en 2016 ont été collectées pour le recyclage et que seulement 7 % d’entre elles ont été transformées en nouvelles bouteilles. Les autres se sont retrouvées dans des sites d’enfouissement ou dans les cours d’eau, puis dans les océans où elles sont ingérées en partie par la faune. Ces déchets contaminent toute la chaîne alimentaire. En 2014, des chercheurs belges ont calculé que, en Europe, chaque amateur d’huîtres et de moules avalait annuellement 11 000 particules de plastique!

La pollution par le plastique s’aggrave de jour en jour, à tel point que certains n’hésitent plus à dire que cette crise est aussi préoccupante que celle du réchauffement climatique.

Devant l’ampleur de la menace, plusieurs se retroussent les manches. Des collèges et des universités interdisent la vente de bouteilles d’eau sur leur campus. Une poignée de villes, San Francisco en tête, les ont bannies de leurs lieux publics. Le maire de Montréal, Denis Coderre, a aussi lancé cette idée sans jamais y donner suite. Il faut dire que s’opposer aux PepsiCo, Nestlé et Coca-Cola de ce monde, qui engrangent des milliards de dollars en pompant les eaux souterraines, exige du courage politique.
   Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, fera-t-il preuve d’un tel courage, lui qui a mandaté un groupe de travail pour trouver des solutions à la récupération des bouteilles d’eau et des autres contenants de boisson? Le comité doit faire rapport cet automne. Sera-t-il question d’imposer une consigne? De mesures pour améliorer le taux de recyclage du plastique? De faire pression sur les embouteilleurs pour qu’ils utilisent du plastique recyclé?
   Au-delà du contenant, les élus devraient aussi s’attarder au contenu. L’eau potable est un bien public auquel tous devraient avoir accès. En 2015, au Québec, un regroupement d’associations avait lancé un appel aux municipalités pour augmenter le nombre de fontaines d’eau dans les espaces publics – une commodité qui se fait de plus en plus rare, contrairement aux machines distributrices.
   Et une fois lancé, pourquoi ne pas inviter les bars, les cafés et les restaurants à remplir gratuitement les gourdes réutilisables? C’est ce qu’a fait la ville de Bristol, au Royaume-Uni, il y a deux ans. Elle a rallié plus de 200 commerces qui affichent désormais en vitrine un autocollant «Eau du robinet gratuite disponible ici». Depuis, d’autres municipalités ont emboîté le pas à Bristol.
   Combien d’eau coulera sous les ponts avant qu’une première ville québécoise se joigne au mouvement?

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