30 mars 2018

Protégerons-nous nos sources d’eau potable?

C’était la journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier.

«Celui dont la pensée ne va pas loin, verra les ennuis de près.» ~ Confucius

Je reviens souvent sur le défi que représente la préservation de l’eau, parce que c’est épouvantable ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. Nous croyons naïvement être à l’abri des pénuries et de la pollution aquifère. Quelle ignorance. Les changements climatiques ne sont pas en grève.
   Comme le Québec bénéficie, pour le moment, d’importantes réserves d’eau douce (encore potable), nous la GASPILLONS stupidement au profit de l’industrie gazière-pétrolière et de l’agrobusiness au glyphosate (1). Nous gaspillons aussi notre électricité au profit d’usines de Bitfarms énergivores et hyper polluantes, qui font partie du scandaleux Data Business.

Je ne crois même plus qu’un quelconque changement d’orientation puisse stopper la foudroyante gangrène du fanatisme tant économique qu’idéologique répandue sur tous les continents. La terre est de plus en plus inhospitalière et les refuges dignes de ce nom disparaissent à la même vitesse que les espèces. On a beau déplorer notre abyssale stupidité collective qui a précipité la planète dans un colossal bourbier, ça ne change rien. J’oscille entre la colère et l’envie de pleurer.
   «Le remarquable développement de l’intelligence humaine s’est accompagné de la faculté de s’aveugler volontairement devant la réalité. Une colonie de fourmis, une bande d’oiseaux migrateurs ou une meute de loups ne se comporte jamais de façon ‘stupide’ et ne prend pas de décision qui nuit de toute évidence à leur survie ou à celle de leur espèce. La ‘stupidité est le propre de l’homme’, et mon intention en disant cela n’est pas d’offenser les humains mais de les inciter à davantage de bon sens.
   Il y a deux langues distinctes maintenant – le langage de l'économie et le langage de l'écologie – et elles ne convergent pas. C’est l’économie qui doit servir les gens, et non pas les gens qui doivent servir l’économie.»
~ Manfred Max-Neef, économiste et environnementaliste

Parc National de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé (sepaq.com. Imaginez un déversement par cargo pétrolier juste là... just too bad.

Le fleuve Saint-Laurent est la source d'eau potable de 43 % de la population Québécoise. Ce majestueux cours d'eau qui relie les Grands Lacs à l’océan Atlantique serpente au cœur des régions les plus peuplées du Québec. Mais le Saint-Laurent subit depuis longtemps les assauts d’une industrialisation et d’une occupation du territoire qui menacent sa biodiversité et la qualité de son eau. Après des siècles de mauvais traitement, l’avenir du fleuve est-il compromis? Pourrons-nous jouir de sa générosité encore longtemps? (La semaine verte, ICI Radio Canada)

Si la question vous préoccupe :

Novembre 2017. Le béluga échoué à Saint-Ulric est un juvénile de 2,90 mètres; le deuxième en deux mois. 22 carcasses de bélugas ont été retrouvées cette année sur les berges du Saint-Laurent. Qu'est-ce que ça dit? Photo : Radio-Canada / Claude Côté 

Au moins une bonne nouvelle : plusieurs de nos représentants municipaux veulent protéger l’eau potable de leurs municipalités – dans la mesure du pouvoir limité que leur accorde le gouvernement québécois. Mais, si nos gouvernements fédéral et provincial n’ont pas la volonté de protéger nos sources d’eau, qui le fera?!  

Protection de l’eau potable : des municipalités québécoises prêtes à aller devant les tribunaux

Radio-Canada avec La Presse canadienne | Le samedi 24 mars 2018

Photo : Radio-Canada. Les municipalités rassemblées devraient avoir une réponse de Québec d'ici le 9 avril à savoir si leur demande de dérogation sera entendue.

Des représentants de plus de 300 municipalités du Québec ont voté à l'unanimité une résolution qui leur permettrait d'aller devant les tribunaux si Québec n'impose pas des normes plus sévères afin de protéger leurs sources d'eau potable. Même s'ils concèdent voir des signes positifs au gouvernement provincial, ils menacent d'entamer des démarches judiciaires si les lois n'évoluent pas rapidement.
   Avec ce vote unanime, les municipalités rassemblées ont envoyé un signe clair à Québec. Les 338 représentants demandent une dérogation, au ministre de l’Environnement, pour obtenir le pouvoir d'imposer des distances d'un minimum de deux kilomètres entre les sources d'eau potable et les éventuelles installations gazières et pétrolières, plutôt que les 500 mètres prescrits par le gouvernement.
   «Ça m’a ému de voir l’unanimité et la solidarité de mes collègues», raconte Gérard Jean, maire de Lanoraie, une municipalité de Lanaudière. M. Jean rappelle que les municipalités attendent une réponse positive depuis près de quatre ans. Dans la négative, les municipalités pourraient envisager des mesures judiciaires.

Un précédent
Le 18 février, la municipalité de Ristigouche Sud-Est a gagné son procès face à la pétrolière Gastem. Le droit de protéger les sources d'eau potable de ses citoyens lui a été reconnu par la Cour supérieure. Selon le maire de Ristigouche Sud-Est, François Boulay, ce jugement permet d'«appuyer les municipalités» face à un règlement qu'il juge actuellement «inadéquat».


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La ministre québécoise de l'Environnement ferme la porte à l'exploitation des énergies fossiles

Publié le vendredi 23 mars 2018

Disant vouloir «réduire les gaz à effet de serre», la ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Isabelle Melançon a affirmé que s'il n'en tenait qu'à elle, le Québec fermerait la porte aux projets d'exploitation de pétrole et de gaz naturel sur le territoire de la province.
   La déclaration de la ministre est survenue à la toute fin du point de presse où était présenté, vendredi, le bilan de mi-parcours du Plan d’action 2013-2020 des libéraux en matière de lutte contre les changements climatiques.
  Quand on lui a demandé si le Québec devait ouvrir la porte à l'exploitation des énergies fossiles, dans un contexte où le gouvernement peine à atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, la ministre Melançon a répondu par la négative.
  Le discours tenu par la ministre Melançon contraste avec la position du gouvernement Couillard. [...]

Protéger... sans protéger
Si Québec semble vouloir agir pour bloquer les projets pétroliers et gaziers, le gouvernement laisse néanmoins les municipalités se battre contre les possibles exploitants de ces combustibles fossiles. [...]


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Les «fermes» de cryptomonnaies bannies de Brome-Missisquoi pour trois mois

Un texte de Charles Beaudoin | Le 23 mars 2018

Photo : Radio-Canada. Bitcoin Bitfarm.

Bitfarms possède des centres de calculs informatiques où de superordinateurs sécurisent le réseau pour pouvoir effectuer des transactions de cryptomonnaies.
Inquiète des impacts négatifs engendrés par l'arrivée de centres consacrés au minage de cryptomonnaies, comme Bitfarms, sur son territoire, la MRC de Brome-Missisquoi a imposé un moratoire de trois mois pour y interdire leur propagation, a appris Radio-Canada.
   Les élus ont adopté à l’unanimité mardi, lors du conseil des maires de la MRC, une résolution qui empêchera l'implantation de centres de traitement de données ou tout agrandissement de ces derniers pour une durée de trois mois. «Pendant ce temps-là, le conseil va réfléchir à l’adoption d’un règlement pour mieux encadrer les permis de construction de ce type d’entreprises là sur notre territoire», explique le directeur général de la MRC, Robert Desmarais.
   L’entreprise spécialisée en cryptomonnaies Bitfarms possède trois centres de calculs à Farnham (5575 mètres carrés), Notre-Dame-de-Stanbridge (1394 mètres carrés) et Cowansville (4645 mètres carrés). Une autre entreprise de plus petite envergure se trouve aussi à Bromont.
   «Il y a beaucoup d’autres demandes également de la part de centres comme ceux-là. Ces centres-là occupent des espaces assez importants, créent peu d’emplois, ont une demande en électricité extrêmement importante et entraînent des nuisances au niveau du bruit, parce que ça prend des ventilateurs extrêmement forts pour sortir la chaleur qui est générée par les ordinateurs dans les entrepôts.» (Robert Desmarais)
   Des avis d'experts seront demandés par les municipalités de la MRC afin de leur permettre de légiférer. Il n'est pas exclu que le moratoire soit prolongé. «Pour le moment, le conseil ne voit pas les retombées positives, sociales, économiques ou environnementales de ce type d’entreprises là», laisse tomber Robert Desmarais.
   Pourtant, Bitfarms, qui s’est récemment installée à Magog, doit s’implanter à Sherbrooke d'ici les prochains mois, où elle a promis d’investir 250 millions de dollars et de créer 250 emplois.
   «Il y a peut-être des entreprises qui vont faire de la recherche et du développement, mais la plupart des demandes d’entreprises qu’on a eues sur notre territoire, c’était pour installer des entrepôts d’ordinateurs qui feraient simplement les calculs pour faire du minage de cryptomonnaies. Dans ces cas-là, c’est très peu de création d’emplois», affirme Robert Desmarais.
   L’alarme a été sonnée au cours des dernières semaines, notamment à Bromont, où une «ferme» de minage de cryptomonnaies aurait accaparé 30 mégawatts sur les 36 dont la ville dispose. «C’est essentiellement de la consommation d’énergie. Tu peux avoir un immense bâtiment, avec beaucoup de serveurs, de cartes graphiques qui vont consommer énormément d’énergie, et ça n’a aucun apport économique pour la ville, en plus de créer des problèmes environnementaux», déplore le maire de Bromont, Louis Villeneuve.
   L’entreprise en question lorgnait Bromont alors qu’Hydro-Québec venait d’y investir près de 80 millions de dollars depuis deux ans pour augmenter la capacité électrique de la municipalité.
   «C’est là que le conseil a jugé que c’est devenu extrêmement sérieux. Si on ne veut pas hypothéquer le développement futur de Bromont et de toute la région, il faut vraiment réfléchir à savoir si on veut ce genre d’entreprises sur notre territoire», soutient Robert Desmarais.
   «Hydro-Québec a fait dans la région des investissements importants pour augmenter la capacité électrique de certaines villes et certains parcs industriels pour le développement futur de la région et ces centres-là viendraient chercher toute la capacité excédentaire électrique, ce qui fait qu’on se retrouverait avec un problème de non-capacité électrique pour du développement futur», précise-t-il.

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Bitfarms à Sherbrooke : une consommation électrique de 8000 ménages par année

Publié le vendredi 9 mars 2018

Sherbrooke en demande
Une dizaine de demandes d'ouverture de dossier pour des locaux ou pour des terrains afin d'y construire des locaux ont été reçues par Sherbrooke Innopole.
   «Il y a de la demande beaucoup en ce moment, confirme la directrice générale de Sherbrooke Innopole, Josée Fortin. C'est sûr qu'on ne pourra pas accueillir tous les projets, parce qu'Hydro-Sherbrooke a une capacité limitée et qu'il faut les desservir en électricité, mais on a encore de la marge pour en accueillir quelques-uns.»


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Ce qui se passe actuellement en Afrique est la partie visible de l’iceberg 

"Jusqu’ici, les pays africains étaient les principaux touchés, mais le monde entier doit aujourd’hui faire face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et longs. Le Chili, [le Brésil], l’Inde, l’Australie, les États-Unis (Californie, Nevada, Colorado, Nebraska, sud du Minnesota, Texas), la France et même la Russie sont autant de régions du monde qui souffrent de l’accélération de la sécheresse mondiale. Même s’il n’a pas l’attention qu’on devrait lui porter, le problème de la sécheresse (et de tout ce qu’il implique dont les feux de forêts) est l’un des phénomènes les plus inquiétants auquel nous allons devoir faire face au cours des années à venir. Et nombreux sont les pays qui mesurent les conséquences du changement climatique." (OMPE.org)

Pour un portrait global de la situation en Afrique : https://www.voaafrique.com/z/5166

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(1) Les documentaires ci-après racontent la guerre que livrent des compagnies comme Nestlé et Coca Cola aux communautés rurales pour exploiter les sources d’eau potable partout sur la planète. N’oublions que Nestlé a acheté des terres et des permis au Canada aussi : en Colombie Britannique, en Ontario, au Québec, etc. Suggestion : boycotter l'eau embouteillée de Nestlé (qui porte divers noms de marque); ainsi que son chocolat à l'huile de palme (une des causes de la déforestation massive en Indonésie, et aussi un facteur d'obésité).

La vie embouteillée, l’histoire de Nestlé – à qui appartient l’eau de la planète?, se demande le documentariste.

Bottled Life

Urs Schnell 2012 1:29:23

While the world’s population continues to grow at an alarming rate, water is becoming increasingly hoarded and scarce. Bottled Life documents the trend of the privatisation of water by focusing on the Nestlé Corporation that is hoarding water supplies for profit and control across the globe. Nestlé currently owns more than seventy of the world’s largest bottled water brands, with annual sales of water alone totalling some $10 billion. But the company does not want to discuss this business. Management refuses interviews. Information is not provided. What entails is a revealing look at the schemes and strategies of a powerful corporation, in a time of water crisis and extreme inequality.


A World Without Water

Brian Woods 2006 1:16:15

A World Without Water investigates the future of the world’s water supply as it currently stands and travels to Bolivia to show just one example in many of the privatisation of the water supply and the turning over of water to corporations such as Coca Cola…


Care about water? Become a member of the Story of Stuff Water Defenders.

Fights over public water are popping up around the United States from Michigan to Pennsylvania to California and beyond. From struggles to ensure clean water access to efforts to secure public water sources and systems against privatization attempts, these fights are widespread and deeply personal.
   We oppose corporate control of water, from plastic bottled water to city water systems, because corporations routinely put profits before people. Corporate-owned water is privatized water, and a resource as precious and necessary to life as water shouldn't be controlled or sold for financial gain.
   Sign up to receive updates and action alerts on these fights as we work to keep water clean, affordable, and public for all.
   Water privatization is what happens when private corporations buy or operate public water utilities, and it is often presented as a solution to city budget problems and water systems that need updates and repairs. Unfortunately, this more often backfires, leaving communities with higher rates, worse service, job losses, and even poorer quality of water.
   The rise of the water bottling industry is an extension of privatization. This industry benefits by driving a wedge between the public and its local tap water, despite the fact that in many places tap water is safe and almost everyone can access it for just a tiny fraction of the price of a bottle of water.
   Individuals and local groups around the world have been fighting back against multinational corporations like Nestlé Waters that buy off land and permits to spring water in rural areas for bottling. And others are fighting to protect their local water systems from government mismanagement and sell-offs to private corporations.
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