18 mars 2018

Ding-a-ling


Difficile de déterminer si les hyper riches sont malveillants, inconscients ou simplement dépourvus d’intelligence «humaine».

Ding-a-ling (fou), comme on dit en québécois :

Walmart dépose un brevet pour des abeilles-robots


La mort des abeilles cause des problèmes en agriculture, alors le plus grand détaillant du monde a déposé des brevets d'utilisation de «drones» pour faciliter la pollinisation et la production agricole. Dans les documents de l’Office américain des brevets rendus publics la semaine dernière, on apprend que Walmart a déposé six brevets de drones qui pourraient identifier les dégâts causés par les insectes nuisibles, pulvériser des pesticides et polliniser les plantes.
   Walmart dit que son moniteur de vision artificielle lui permettra de surveiller les dommages aux récoltes, de repérer et d’identifier les ravageurs. En prévention, les drones pourraient pulvériser de pesticides dans les zones ciblées ou simplement chasser les oiseaux avec une nouvelle génération d’épouvantails «métalliques».
   Certains ont comparé le concept des drones pollinisateurs de Walmart à un horrible épisode de Black Mirror, appliqué aux abeilles-robots. En réalité, les drones-insectes existent depuis un bon moment. [La série de science-fiction Black Mirror explore notre dépendance aux nouvelles technologies et les conséquences inattendues qu’elles pourraient avoir.]  

A comme Abeille. Les abeilles, dans la vraie vie, avant qu'on ne les tue avec des cocktails de pesticides et de fongicides répandus à grande échelle en Amérique du Nord. 

Le plus ironique, c’est que les personnes les mieux renseignées sur les avancées de l’intelligence artificielle la craignent. Par exemple : Elon Musk, Bill Gates et feu Stephen Hawking.

Un extrait du reportage de Catherine Mathys, chroniqueuse à l’émission La sphère :

La question que je n’ai pas pu poser à Elon Musk

Le milliardaire Elon Musk est arrivé sur la scène de South by Southwest (SXSW) avec 30 minutes de retard. Quand il est apparu devant la foule, tout le monde a bondi de son siège avec son téléphone pour prendre une photo de son idole. Et il n'avait pas encore ouvert la bouche. [...]
   Inutile de dire que j’avais bien hâte d’assister à cet événement pour avoir la chance de lui poser une question. Ses positions sont bien connues, certes, mais je voulais l’entendre sur les travaux qui se font un peu partout dans le monde autour des défis éthiques de l’intelligence artificielle.
   J’aurais aimé lui demander ce qu’il pensait de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle, qui vise justement à poser des balises éthiques pour s’assurer de déployer une technologie qui respecte les valeurs humaines. Est-ce qu’il appuie ce genre d’initiative? Cela le rassure-t-il? Est-ce trop peu, trop tard? Ma question, sans doute trop sérieuse, ne sera pas choisie.
   Quand le sujet de l’intelligence artificielle est finalement abordé après plus de 30 minutes de discussion, il commence en disant que la plupart des experts dans le domaine n’en savent pas autant sur le sujet qu’ils le pensent. «Ils pensent qu’ils sont plus intelligents qu’ils le sont réellement.»
   Il poursuit en disant que c’est ce qui définit les gens brillants; ils se définissent par leur intelligence. Ils n’aiment pas l’idée qu’une machine puisse être beaucoup plus intelligente qu’eux alors ils la discréditent. Ce qui est une grande erreur, selon lui.
   L’intelligence artificielle est une grande menace pour l’humanité, et il faut à tout prix s’en prémunir. Elon Musk se dit très au fait des dernières avancées en intelligence artificielle, et ça lui fait peur au plus haut point. «L’intelligence artificielle est capable de bien plus que ce que l’on sait, et le taux de progression est exponentiel», ajoute-t-il. Musk pense que les prédictions des experts ont été plutôt mauvaises jusqu’à maintenant et qu’ils n’avaient pas vu venir la plupart des plus récentes avancées. «Nous devons trouver un moyen de nous assurer que le déploiement de superintelligences artificielles soit en symbiose avec l’humanité. C’est la plus grande crise existentielle à laquelle nous faisons face. C’est urgent.»
   Bien que ce ne soit pas dans ses habitudes, dit-il, il favorise la réglementation du développement de l’intelligence artificielle pour que toutes les entreprises privées lancées dans la course le fassent de manière sécuritaire. «Le danger de l’intelligence artificielle est beaucoup plus grand que le danger nucléaire. De loin. Et personne ne songerait à laisser n’importe qui développer ses armes nucléaires.»


Je suis d’accord avec Musk : c’est le propre de l’homme de ne pas réfléchir aux possibles conséquences désastreuses de ses créations. Bien que parfois, les connaissant, les hommes passent outre, propulsés par le «gène égoïste» et «le gène de Caïen».

Si Elon Musk veut coloniser Mars pour sauver sa peau s’il y a lieu, Peter Thiel s’est acheté un immense refuge en Nouvelle-Zélande :

Why Silicon Valley billionaires are prepping for the apocalypse in New Zealand
By Mark O'Connell

If you’re interested in the end of the world, you would have been interested, soon after Donald Trump’s election as US president, to read a New York Times headline stating that Peter Thiel, the billionaire venture capitalist who co-founded PayPal and was an early investor in Facebook, considered New Zealand to be “the Future”. Because if you are in any serious way concerned about the future, you’re also concerned about Thiel, a canary in capitalism’s coal mine who also happens to have profited lavishly from his stake in the mining concern itself.
   Thiel is in one sense a caricature of outsized villainy: he was the only major Silicon Valley figure to put his weight behind the Trump presidential campaign; he vengefully bankrupted a website because he didn’t like how they wrote about him; he is known for his public musings about the incompatibility of freedom and democracy, and for expressing interest – as though enthusiastically pursuing the clunkiest possible metaphor for capitalism at its most vampiric – in a therapy involving transfusions of blood from young people as a potential means of reversing the ageing process.
[...]

En rapport avec la haute technologie et l’intelligence artificielle :


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Revenons aux Walton.

En 2018, Alice Walton, dont la fortune nette est de 46,6 milliards de dollars, passe devant l'héritière de L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers, dont la fortune nette est de 43,9 milliards de dollars, maintenant au deuxième rang des femmes les plus riches du monde.
   En octobre 2017, les cinq membres de la famille Walton, qui sont les principaux héritiers de la fortune de Wal-Mart, ont vu leur valeur nette collective augmenter de 5 milliards de dollars en un jour.

Alice Walton (1949 -  ), elle ne paraît pas son âge... Photo : Sylvain Gaboury, 2016.

Je ne magasine pas chez Wal-Mart, par acquit de conscience. Je trouve leur façon de traiter les employés scandaleuse. Même si l’entreprise était respectable je n’irais pas à cause de la mauvaise qualité des produits, en particulier leur malbouffe sans frontières à la toxine Bt (insecticide utilisé dans les plantes transgéniques). Mais je peux comprendre les pauvres qui n’ont pas d’alternatives pour se meubler, s’habiller ou se nourrir. Ce sont d’ailleurs les clients visés par l’entreprise puisque les défavorisés se dénombrent par milliards. Appauvrissez la population et elle sera à votre merci.
   J’ai visité un de leurs hypermarchés par curiosité. En entrant, j’ai été assaillie par l’odeur toxique (qui poigne à la gorge) dégagée par les objets. Et là, j’ai pensé aux employés (les fameux associés de l’entreprise) qui travaillent plus de 40 heures par semaine dans un endroit aussi toxique; puis j’ai pensé aux esclaves des pays émergents qui s’empoisonnent en les fabriquant *. Wal-Mart se vante de faire travailler des millions de gens à travers le monde. À quel prix! À mesure de son implantation, l’entreprise a détruit une multitude de petites et moyennes entreprises aux États-Unis et ailleurs.
   On n’en sortira pas... sauf quand la terre aura atteint sa limite de résilience. Triste, vraiment triste, qu’ils n’aient pas une seule once d’intelligence «humaine» qui leur permettrait peut-être de stopper leur contribution à l’exploitation des plus démunis et au génocide industriel.

Au Québec, on surnomme cette chaine Wal-Marde.

* Depuis la fin des années 1990, le nombre d’enfants de moins de 14 ans «économiquement actifs» oscille entre 176 et 211 millions, auxquels s’ajoutent une centaine de millions d’enfants de 15 à 17 ans. En dépit d’une diminution progressive, le maintien d’une main-d’œuvre enfantine à cette échelle s’explique par les limites rencontrées par les politiques de scolarisation et surtout par la permanence de la pauvreté – 2,7 milliards d’humains survivent avec moins de deux dollars par jour, et un milliard souffrent de la faim. (Le Monde diplomatique, 2010)

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Un documentaire à voir ou revoir : 
Walmart – High Cost of Low Prices by Robert Greenwald *  
Walmart is an iconic American company, known worldwide for selling cheap retail goods. While economists and global marketers call Walmart a success, there are many stories of mistreatment of employees, and a general feeling of mistrust and discontent among the businesses it has destroyed, such as local community stores. Walmart – High Cost Of Low Prices highlights that it is worth being aware of the labour, social and corporate governance practices of companies that you do business with…
Brave New Films 2005 1:37:38

Greenwald a aussi produit un documentaire sur la NRA (2016) :
'Making A Killing: Guns, Greed & the NRA'
On Horrific Gun Violence in America (The Young Turks Interview):

'Koch Brothers Exposed' Director Robert Greenwald (2012) Full documentary:
The Young Turks Interview:

* Robert Greenwald, founder and president of Brave New Films (BNF), is an award-winning television, feature film and documentary filmmaker. He has produced and/or directed more than 50 TV movies and miniseries. At BNF, Greenwald has produced and directed eight full-length documentaries and over a dozen short videos, uncovering corporate abuse, the military industrial complex, the unbridled political influence of billionaires, and the unfair and unbalanced tactics of Fox News.

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Top 50 des hommes et femmes les plus riches au monde
Par Yves Grandmontagne - 19/02/2018

Les dix familles les plus riches (25/05/2017)
Par Quentin D
1. La famille royale Saoudienne : 1,4 billion de dollars (ou1400 milliards de dollars)  
2. Les Rothschild : 350 milliards  
3. Les Walton : 130 milliards
4. Les Koch : 82 milliards  
5. Les Mars : 78 milliards
6. Les Slim : 51 milliards
7. Les Arnault : 51 milliards
8. Les Cargill-MacMillan : 49 milliards
9. Les Bettencourt : 42 milliards
10. Les Cox : 41 milliards

D’après des études psychologiques, il n’existe pas de corrélation directe entre revenus et bonheur. Une fois atteint un certain niveau de revenus pouvant subvenir à nos besoins élémentaires et soulager la pression (certains disent environ 60 000 $ et d’autres 90 000 $ CA par an), la richesse ne fait plus vraiment la différence au niveau du bien-être et du bonheur. Elle a même plutôt des effets négatifs sur le bien-être. Les gens extrêmement riches souffrent plus de dépression. Certaines données suggèrent que ce n’est pas l’argent en lui-même qui conduirait à l’insatisfaction, mais l’effort constant pour en acquérir. (Huffington Post)

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