29 septembre 2017

«Le bon et le mauvais font une croix.» (Jacques Roumain)

Les commissions d’enquête privées n’ont pas le pouvoir d’intenter des procès contre des assassins tels que Bachar Al-Assad et ses hauts gradés. Toutes les tentatives pour les poursuivre devant la Cour pénale internationale se sont butées aux vetos de la Chine et de la Russie. CIJA (Commission internationale pour la justice et la responsabilité) a tout de même préparé une preuve documentaire dans l’éventualité d’un procès pour crimes contre l’humanité. Les témoins sont vivants. Les documents sont en sécurité. Reste à attendre le verdict de l’histoire.

Le reportage d’Enquête nous met sous les yeux l’ampleur de la violence et de la cruauté du régime que des millions de Syriens ont fui au risque de mourir – cette perspective paraissant sans doute moins horrifiante que de rester en enfer.

«À quoi bon tout le tourment que prennent les hommes? Ils semblent un tas de fous recherchant les moyens de se torturer eux-mêmes. Je souris devant les peintures naïves de l’Enfer que l’on voit dans les temples des diverses religions. Comme elles sont enfantines, en dessous de la réalité! Sans passer en aucun «autre monde» on voit bien mieux en fait de torture tout autour de soi!
   Depuis qu’il y eu deux hommes sur la terre, cela a été un écœurant spectacle de les regarder agir; cela n’a pas changé depuis et ne changera vraisemblablement jamais. Le plus surprenant dans ce scénario qui se déroule dans un Olympe quelconque et qui a pour personnages de petits dieux qui s’ennuient, c’est que l’actualité y est présente dans ce qu’elle a de plus horrible : la bombe atomique qui a réduit à néant Hiroshima et que les Français viennent d’expérimenter à Bikini. Les petits dieux jouent à la bombe atomique et se bousculent pour mieux voir ‘le spectacle d’annihilation’.
   Est-il absolument inévitable qu’il y ait antagonisme entre l’intérêt de l’individu et celui de la collectivité? – Probablement que non. Mais l’on peut, aussi, se demander, pourquoi notre terre, qui pourrait être d’un séjour passablement agréable pour des êtres intelligents, est transformée en enfer par la stupidité de ses habitants.»
~ Alexandra David-Néel (Correspondance, 1940-1946)

Documenter les horreurs du régime syrien au péril de sa vie

Dans le plus grand secret, une centaine de Syriens sortent des documents de leur pays dans l'espoir de prouver la responsabilité criminelle de Bachar Al-Assad. Une mission périlleuse coordonnée par un enquêteur canadien.

Document signé par Bachar Al-Assad. Photo : Radio-Canada / Luc Tremblay

Des preuves explosives contre le régime syrien : des procès-verbaux de réunions, des directives de l’État à la police militaire et des mandats d’arrêt pour mater la révolte populaire qui a commencé à l’hiver 2011. Des photos des prisonniers torturés et mutilés sont incluses au dossier. ...
   Après six ans de travail sur le terrain, CIJA a analysé, numérisé et archivé 750 000 documents sortis clandestinement de Syrie. Les documents sont gardés dans une chambre forte secrète à laquelle Enquête a eu un accès privilégié. ...
   Aujourd’hui, ils ont au moins huit dossiers criminels prêts à être présentés devant un tribunal. Des dossiers incriminant des hauts dirigeants, dont Bachar Al-Assad. ...
   Plusieurs réfugiés syriens, arrivés récemment au Canada, ont survécu à la torture des geôles syriennes.

Conflit en Syrie : Plus de 470 000 personnes ont été tuées et plus de 6 millions d’autres ont été déplacées depuis le début du conflit syrien en 2011. Source : Centre syrien pour la recherche sur les politiques


Le reportage d’Enquête est diffusé sur TOU.TV

Depuis 2011, le régime syrien réprime violemment les manifestations populaires et multiplie les arrestations massives. Tortures systématiques, exécutions sommaires, les rapports sont accablants. Durant des opérations ultrasecrètes, menées par un Canadien, des Syriens sortent, au péril de leur vie, des caisses de documents incriminants. Le but : établir les liens entre les crimes commis et le président Bachar Al Assad et ses hauts gradés.

Ce reportage est produit en collaboration avec l’émission The Fifth Estate de la CBC.
Réalisateur : Luc Tremblay
Journaliste : Johanne Faucher
Monteurs : Rebecca Moréel, Jean-François Vézina
Caméramans : Jean-Pierre Gandin, Doug Husby
En collaboration avec CBC, the fifth estate
Journaliste : Gillian Findlay

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Il n’y aura plus de croissance économique ni d’emplois sur une planète morte!  

Voici un autre genre de criminels qui devraient être poursuivis pour crimes contre la terre (écocide), et contre l’humanité par voie de conséquence. Faute de cours pénales internationales reconnues dans ce domaine, et malgré les preuves accablantes qui pèsent sur eux, il faudra «attendre le verdict de l’histoire». Et, il sera trop tard.

Comme d’habitude, les industriels détruisent tout ce qui leur barre la route.

L'ONÉ sévit contre Kinder Morgan pour avoir perturbé des cours d'eau sur le trajet de son pipeline

The National Observer | September 26 2017

Dans un message adressé au président de Kinder Morgan, Ian Anderson, l’Office national de l'énergie (ONÉ) a servi un avertissement sévère à l’entreprise qui a installé des clôtures à neige en plastique dans les cours d'eau afin d’empêcher les saumons et les truites de frayer là où le pipeline doit être construit.


Le projet Trans Mountain est le prolongement d'un gazoduc existant qui permettra d’augmenter le transit du pétrole brut d’Edmonton (Alberta) vers la côte ouest.
   Les producteurs de pétrole et les entreprises de la région disent que le pipeline de Trans Mountain est essentiel pour l'emploi et la croissance économique du Canada vu la chute du pétrole. Les adversaires disent qu'il augmentera les émissions de gaz à effet de serre et les risques de déversements dangereux le long de son itinéraire ou dans les eaux côtières. Le gouvernement Trudeau a approuvé le projet l'automne dernier, faisant valoir qu'il avait trouvé un juste équilibre entre croissance économique et protection de l'environnement. [...]
   Trans Mountain considère que l’utilisation des clôtures à neige pour empêcher le frai est innovatrice. La compagnie en a installé dans certains cours d’eau à la mi-août, et elle prévoit en installer dans 26 autres cours d’eau, à la fois en Alberta et en Colombie Britannique, avant le début des travaux en 2018. Dans un e-mail, le porte-parole de Trans Mountain, Ali Hounsell, affirme que l’empêchement du frai est une «mesure préventive» pour réduire les impacts environnementaux de la construction, et il ajoute que la société travaille pour obtenir une réponse de l’ONÉ.

Ian Anderson, président de Kinder Morgan

Keith Stewart, de Greenpeace Canada, estime qu'il est difficile de croire que le propriétaire de Trans Mountain Kinder Morgan ignorait ou n'avait pas pu vérifier si son initiative anti-frai était autorisée ou pas par l’ONÉ. «Kinder Morgan a peut-être tenté d'impressionner ses investisseurs avec cette intervention prématurée, mais ils devraient réaliser que les gens de la région les surveillent tout le long du tracé, et qu’ils continueront de dénoncer ce genre de frappes préventives auprès des gouvernements et des organismes de réglementation», a déclaré Stewart au National Observer.

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Le verdict du procès de Ristigouche attendu avec impatience par les municipalités
Avec les informations de Michel-Félix Tremblay | 29 septembre 2017

La délibération de la cause qui oppose Ristigouche à la compagnie Gastem commence lundi. Le verdict est attendu avec fébrilité par plusieurs élus municipaux. La juge Nicole Tremblay aura six mois pour rendre sa décision. Celle-ci pourrait faire jurisprudence. 

Gastem poursuit la municipalité pour 1 million de dollars, parce qu'elle considère que le règlement municipal protégeant l'eau potable a provoqué l'arrêt de ses activités d'exploration. Le procès a duré deux semaines, lors desquelles la poursuite et la défense ont fait valoir leurs arguments respectifs, au palais de justice de New Carlisle.

François Boulay, maire de Ristigouche-Sud-Est, lors de la 2e journée du procès opposant sa municipalité à Gastem. Photo : Radio-Canada

Le maire de Lanoraie, Gérard Jean, est porte-parole des municipalités qui réclament le droit d'imposer elles-mêmes une distance minimale pour autoriser les forages près des sources d'eau potable. Il croit que même le ministère de l'Environnement craint des poursuites. C'est pour cette raison, dit-il, que le gouvernement Couillard refuse d'autoriser les municipalités à légiférer en la matière. «Même Québec a peur d’être [éventuellement] poursuivi [pour avoir adopté] un règlement trop sévère et qui serait interprété comme [une façon] d’empêcher les gazières et les pétrolières de s’installer», avance-t-il. Aux yeux de M. Jean, le gouvernement «devrait défendre ses citoyens plutôt que les pétrolières». «Il y a un climat de peur, ajoute le maire. C’est rendu qu’on devrait être gênés de protéger l’environnement pour nos citoyens. C’est inconcevable!» Il attend donc le verdict avec impatience.
   Par ailleurs, la campagne de financement populaire pour aider Ristigouche à assumer les frais judiciaires, a porté ses fruits. Selon la page Facebook de Solidarité Ristigouche, il reste moins de 8000 $ pour atteindre l'objectif de 328 000 $.


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Intempéries et pollution ont coûté des milliards de dollars aux États-Unis
Reuters | 28 septembre 2017

Les phénomènes climatiques extrêmes et la pollution atmosphérique imputable à la combustion d'énergies fossiles ont coûté 240 milliards de dollars américains chaque année aux États-Unis au cours des 10 dernières années, indique un rapport publié mercredi par Universal Ecological Fund, une ONG basée à Oslo, en Norvège.
   L'année 2017 sera sans doute la plus coûteuse de l'histoire, quelque 300 milliards de dollars de pertes étant attendues après le passage des ouragans Harvey, Irma et Maria et les incendies qui ont ravagé ces deux derniers mois certaines régions des États de l'Ouest, indique le rapport.
   «Les preuves sont implacables, plus on brûle de carburants fossiles, plus vite le climat poursuit son changement», disent les auteurs du rapport, qui recommandent au président Donald Trump de s'impliquer dans la lutte contre le réchauffement climatique.
   «Nous ne disons pas que tous les phénomènes climatiques extrêmes sont imputables à l'activité humaine, mais que l'ampleur de tous ces événements va crescendo», a dit Robert Watson, un des auteurs du rapport et ancien patron du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Faisons-nous mieux que les Américains?!  

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Où ont été menés les tests nucléaires?
Sophie-Hélène Lebeuf | 16 septembre 2017

C'est le 16 juillet 1945, dans une zone désertique d'Alamogordo, au Nouveau-Mexique, que les Américains ont lancé l'expérimentation nucléaire en testant une bombe de 20 kilotonnes. Depuis, sept autres pays, dont la Corée du Nord, ont développé et exhibé leurs muscles nucléaires. Bilan : plus de 2000 tests menés en 70 ans.
   Le quart des bombes testées l’ont été dans l’atmosphère, essentiellement dans les premières années de l’expérimentation nucléaire.
   Guy Marleau, professeur à Polytechnique Montréal évoque les quelque 70 tests menés par les Américains dans les îles Marshall.
   La détonation la plus dévastatrice est survenue en mars 1954, au-dessus de l’atoll de Bikini, qui avait été évacué. D’une puissance de 15 mégatonnes (1000 fois plus grande que celle de Little Boy), la bombe à hydrogène Castle Bravo, la plus puissance jamais testée par les États-Unis, a provoqué un désastre radiologique : les atolls habités environnants et un navire de pêcheurs japonais à 150 kilomètres de là ont été contaminés.
   Selon la CTBTO, les retombées radioactives se sont étendues sur plus de 11 000 kilomètres carrés. Près de 70 ans plus tard, un rapport de l’ONU concluait à une «contamination environnementale quasi irréversible» de l’atoll.
   Les essais sous l’eau ont quant à eux un «impact aussi grand sinon plus» que les tests dans l’atmosphère, ajoute Guy Marleau, mais ils sont moins visibles, car c’est la faune aquatique qui subit les effets.
   Après le traité interdisant les essais nucléaires sous l’eau, dans l’atmosphère et dans l’espace, en 1963, les explosions souterraines ont proliféré. Près des trois quarts des tests nucléaires ont ainsi été menés sous terre. Ils ont comme principale conséquence d’occasionner des séismes, explique Guy Marleau. Lors du plus récent test de la Corée du Nord, au début de septembre 2017, un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 a été ressenti jusqu’en Chine, rappelle-t-il.
   «Ce type de test peut aussi avoir des répercussions à plus long terme, indique-t-il. Les plaques tectoniques sont capables de résister à des chocs importants, mais les chocs répétés pourraient, dans une région où il y a des failles plus faibles, engendrer des séismes incontrôlés.»

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