Le roi couvert de paillettes d’or et de
diamants est moins utile à la terre qu’un arbre. En réalité, c’est un parasite
extrêmement nuisible.
«L’arbre
n’est l’apanage de personne. Il mérite d’être reconnu comme un patrimoine
commun à toute l’humanité, dont la connaissance doit être collective. Quelle
est l’ampleur des réalisations des arbres, notamment leurs prouesses
biochimiques et génétiques, les communications qu’ils établissent entre eux
ainsi que leur sensibilité aux phases lunaires et aux variations du champ
magnétique terrestre? Quelle est la place de l’arbre dans les villes et son
apport dans nos vies?
Selon des recherches scientifiques en cours
au Japon, les arbres nous permettraient de prévoir les tremblements de terre.
Les racines qui sont plus grosses que ce que l'on voit font comme une antenne.
Ils mettent une électrode dans le tronc et dans les racines, et ils obtiennent
une courbe régulière tant qu'il ne se passe rien et, quand un séisme arrive, la
courbe s'emballe. C'est génial ça, et tout à fait passionnant.
Si on a des émissions toxiques, il faut les
arrêter. Ce n'est pas parce que les arbres vont nous rendre le service d'absorber
ces émissions que nous avons le droit de les produire. C'est une solution
valable, mais pas souhaitable.
J'ai vu les forêts primaires tropicales
disparaître. Quand j'étais jeune chercheur, il y avait de belles forêts
primaires partout, personne n'aurait pu penser que 50 ans après c'était fini.»
~ Francis Hallé (Auteur de Plaidoyer pour
l’arbre; Éd. Actes Sud, Arles, 2005)
Francis Hallé rappelle qu'une forêt secondaire a besoin
de sept siècles pour revenir à l'état primaire et dénonce le désastre écologique
que constitue la déforestation abusive pratiquée par les grands groupes
industriels, dont on peut déjà voir les conséquences dans des pays tels que
Haïti, le Nigéria, Madagascar ou la Malaisie. Il fait remarquer que les
populations forestières des forêts primaires n'ont jamais changé le caractère
primaire de celles-ci, et que la déforestation peut être assimilée à un
génocide car sans ces forêts ces populations sont perdues.
En termes d’effondrement de la biodiversité,
Francis Hallé rappelle que les forêts primaires contiennent 75 % de la
biodiversité mondiale et que d'ici 2020, celles des tropiques auront disparu.
Animé du souci constant de ne pas détruire
les végétaux, il a impulsé la mise au point du Radeau des cimes, un dispositif
d’étude original de la canopée des forêts tropicales, dont il a dirigé les
missions scientifiques de 1986 à 2003. Les nombreux chercheurs au Radeau des
cimes ont permis de multiplier par dix l’évaluation de la diversité biologique,
c’est-à-dire du nombre d’espèces vivant sur Terre. (Source : Wikipédia)
Le soleil brille au Vermont
Jean-Michel
Leprince | ICI Radio-Canada | 19 septembre 2017
Le Vermont est l'un des leaders américains
de l'énergie solaire depuis quelques années. Et la deuxième ville de l'État,
Rutland, se veut l'épicentre de l'innovation dans ce domaine, dans le nord-est
des États-Unis. [...] L'utilisateur
d'énergie solaire peut même «revendre» sa production au réseau, sous forme de
crédit.
Le défi
(incluant vidéo) :
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"L'Éden est fracassé" : un leader des Caraïbes appelle à l'action pour freiner le changement climatique
"L'Éden est fracassé" : un leader des Caraïbes appelle à l'action pour freiner le changement climatique
Natalie Meade | The New Yorker | 24/09/2017
À 11
heures samedi matin, bien après que Donald Trump, d'autres dirigeants du monde,
et les centaines de journalistes qui couvraient chacun des discours, aient décampé
de New York, Roosevelt Skerrit, le Premier Ministre de quarante-cinq ans de
l'île Dominique dans les Caraïbes, s’est adressé à l'Assemblée générale des
Nations Unies. En habit et cravate, un drapeau dominicain épinglé à sa
boutonnière, Skerrit, dont le pays a été dévasté par l'ouragan Maria, a déclaré
«l'Éden est fracassé» et exigé que les dirigeants du monde reconnaissent le
changement climatique.
«Nier le changement climatique c’est tergiverser
tandis que la terre s’effondre; c'est nier une vérité que nous venons juste de
vivre. C'est se moquer des milliers de mes compatriotes qui dans quelques
heures n’auront plus de toit sur la tête et regarderont la nuit descendre sur
la Dominique, craignant de soudains glissements
de terrain ... et ce que le prochain ouragan pourrait apporter», déplorait Skerrit.
«Chers collègues dirigeants, le temps n’est plus aux discours. Il reste peu de
temps pour agir. Pendant que les grandes puissances discutent, les petites
nations insulaires souffrent. Nous avons besoin d'action et nous en avons
besoin maintenant.»
Skerrit
mentionna que l'air plus chaud et la hausse de température des océans avaient «modifié
de façon permanente» le climat entre les Tropiques du Cancer et du Capricorne,
et menaçait de dévaster les Caraïbes, une région de 40 millions de personnes. «La
chaleur est le carburant qui s’empare des orages ordinaires – des tempêtes que
nous pourrions normalement affronter – et les charge d’une force dévastatrice.»
[...]
«Nous avons creusé des tombes aujourd'hui à
la Dominique, enterré des proches hier, et je suis sûr qu’à mon retour demain,
nous découvriront d'autres morts», déclara Skerrit à l'Assemblée générale.
Article intégral :
“Eden Is
Broken”: A Caribbean Leader Calls for Action on Climate Change
~~~
Désirs, folles dépenses, purges
Exiger la perpétuelle croissance économique,
avec la folie collective qu’elle provoque, mène inexorablement vers
l’effondrement environnemental
George Monbiot
15
septembre 2017
Extrait
Si l’on
applique la théorie d’Alan Greenspan en matière de finances, il ne peut pas y
avoir de problème car le marché est appelé à s’autoréguler. Voilà ce que dit la
théorie. Comme le disait Milton Friedman, un des architectes de l'idéologie
néolibérale, «les valeurs écologiques peuvent trouver leur place naturellement
dans le marché, comme toute autre demande des consommateurs». Tant que le prix
des biens environnementaux est correctement fixé, la planification et la
réglementaion ne sont pas nécessaires. Toute tentative par les gouvernements ou
les citoyens de changer le cours probable des événements est superflue et malavisée.
Mais il y a une faille. Les ouragans ne répondent
pas aux signaux du marché. Les fibres en plastique dans nos océans, la
nourriture et l'eau potable ne répondent pas aux signaux du marché. L'effondrement
des populations d'insectes, ou des récifs coralliens, ou des orangs-outans à
Bornéo, ne répondent pas aux signaux. Le marché non réglementé est aussi
impuissant face à ces forces que les Floridiens qui ont décidé de lutter contre
l'ouragan Irma en tirant dessus au fusil. C'est un mauvais outil, une mauvaise
approche, un mauvais système.
Évaluer le monde vivant et sa destruction
comporte deux problèmes inhérents. Le premier consiste à attribuer une valeur monétaire
à des éléments tels que les humains, les espèces et les écosystèmes qui ne
peuvent pas être échangés contre de l'argent. Le deuxième consiste à essayer de
quantifier des événements et des transformations qui ne peuvent pas être
prédits avec certitude.
La destruction de l'environnement ne
progresse pas de façon ordonnée. Vous pouvez estimer l'argent que vous pourriez
faire en construisant un aéroport : c’est linéaire et assez prévisible. Mais
vous ne pouvez pas raisonnablement estimer le coût environnemental que
l'aéroport pourrait générer. La détérioration du climat se comporte comme une
plaque tectonique dans une zone sismique : des périodes de stase relative
suivies de brusques secousses. Toute tentative de comparer les avantages
économiques au coût économique est, dans de tels cas, un exercice bancal [exercise
in false precision].
[...]
Vous pouvez maintenant acheter un toaster-selfie qui grille une image de
votre visage sur votre pain – le suaire de Turin sur toast. Vous pouvez acheter
de la bière pour chiens et du vin pour chats; un support à papier hygiénique
qui vous avertit sur votre téléphone si le rouleau de papier achève; une brique
de marque à 30 $; une brosse à cheveux qui vous signale que vous ne les brossez
pas correctement. Panasonic a l'intention de produire un réfrigérateur mobile à
commande vocale qui apportera vos bières jusqu’à votre fauteuil.
Désirs, folles
dépenses, purges : nous avons été aspirés dans un cycle de compulsion, suivie de
consommation, suivie de détoxication périodique, de nous-mêmes ou de nos maisons,
comme les Romains qui vomissaient après avoir mangé afin de continuer à se bourrer.
La croissance économique perpétuelle dépend de l'élimination perpétuelle de
déchets : si nous ne jetons pas rapidement au dépotoir les biens que nous
achetons, le système échoue. L'économie de croissance et le gaspillage ne
peuvent pas être séparés. La destruction de l'environnement n'est pas un sous-produit
de ce système – elle est un élément indispensable.
La crise environnementale est l’inévitable
résultat, non seulement du néolibéralisme – la forme la plus extrême du
capitalisme – mais du capitalisme lui-même.
[...]
Urge,
Splurge, Purge http://www.monbiot.com/
Je saurai
que je suis au paradis (si ça existe)
quand je ne verrai plus ce qui se passe sur terre.
Nos politiciens privilégient les grandes entreprises privées, et le pays est un buffet
chinois «all you can eat» ouvert à tous
Ce
terrifiant constat indique un degré d’irresponsabilité alarmant chez les élus tant
fédéraux que provinciaux. D’un côté, ils prônent le passage aux énergies
durables, et de l’autre, ils investissent l’argent des fonds publics dans les
projets les plus polluants qui existent.
Durant le mandat de Marois, le PQ a fait de
nombreuses gaffes environnementales, notamment en distribuant à qui en voulait des
permis d’exploration et d’exploitation pétrolière, gazière et minière. Et, le gouvernement
Couillard (PLQ) est très heureux de les concrétiser avant les prochaines
élections.
À quand un réel virage écologique au Québec? C’est bien
mal parti.
#$@&%*!
Cimenterie McInnis : Couillard
se veut rassurant
Même si la nouvelle cimenterie générera 1,76 million de tonnes de GES par année, le premier ministre
Couillard dit assumer «totalement, totalement» ce projet, d'abord initié par
l'ex-gouvernement Marois en 2014. À elle
seule, la cimenterie McInnis fera grimper de 6% le total estimé de GES produits
par le secteur industriel québécois.
Jocelyne Richer | 24 septembre 2017
La cimenterie devait au départ coûter environ 1,1 milliard de dollars, mais la facture s’élève maintenant à 1,5 milliard de dollars. La famille Beaudoin-Bombardier avait investi une partie des fonds initiaux, mais à la suite d’un vice de gestion*, le gouvernement lui a évité la catastrophe – ce groupe profite fréquemment des fonds publics*. Tout ça pour quelque 400 emplois (une opération de sauvetage pour les chômeurs de la région, selon M. Couillard), et un potentiel retour de capital dans 50 ans.
* Les gestionnaires ont peut-être investi dans la fabrication du toaster-selfie...
En 2016,
la rémunération de six hauts dirigeants de Bombardier a bondi de 48 %, malgré
les milliers de mises à pied et l’aide financière de plusieurs milliards de
dollars consentie par Québec et Ottawa pour sortir l’entreprise du pétrin.
Rémunération totale des hauts dirigeants : 43 millions
de dollars
– Alain Bellemare : 12,5 millions de dollars (8,5 millions en 2015)
– Pierre Beaudoin : 7 millions de dollars
Mises à pied
– En 2015-2016 : 18 000
– Oct. 2016 : 7500 suppressions d’emploi prévues, s’ajoutant aux
7000 annoncés en février 2016
Argent provenant des fonds
publics
– Ottawa : prêt de 372,5 millions de dollars
– Caisse de dépôt et placement du Québec : investissement de 1,5
milliard de dollars dans Bombardier Transport, en retour d'un actionnariat de
30 % dans cette entreprise.
– Investissement Québec : en 2015, Québec a investi 1,3 milliard $ (1
milliard $ US) de fonds publics sous forme de participation au projet C Series,
pour l'aider au moment où la filiale était en péril. Le gouvernement provincial
détiendrait 49,5 % des actions.
L’attachée de presse de la
ministre de l’Économie Dominique Anglade, disait en mars 2017 au sujet de
la rémunération : «Ces décisions relèvent du conseil d’administration.
Bombardier est une entreprise privée. Le gouvernement du Québec est impliqué
dans C Series, et non directement dans Bombardier Inc.»
Guerre des Boeings : Washington veut imposer des droits
compensatoires de 220 % sur les avions C Series de Bombardier.
«Devant la Commission du commerce
international, il faudra prouver que la participation dans l’actionnariat du
projet C Series, est une subvention. Ce n’est pas facile à gagner.» (Mehran
Ebrahimi, directeur du Groupe d’étude en management des entreprises de l’aéronautique
de l’UQAM)
«Bombardier voit la porte du
marché américain se fermer au moins pour un certain moment, alors il va sans
doute y avoir des tentatives d'aller chercher des commandes du côté chinois.» (Louis
Hébert, professeur titulaire au Département de management de HEC Montréal)
Chantage, manipulation? Tout cela
fait partie de la féroce compétition au sein de l’économie mondialiste.
#$@&%*!
Pétrolia aux limites du parc national de la
Gaspésie
Après
avoir reçu 20 millions de dollars du gouvernement du Québec, l’entreprise
Pétrolia compte lancer un nouveau programme d’exploration pétrolière et gazière
sur un territoire situé tout juste au sud du parc national de la Gaspésie. Le
projet de règlement sur les forages pétroliers et gaziers devrait favoriser les
activités de l’entreprise, dont le gouvernement est le premier actionnaire. ...
Le gouvernement Couillard entend permettre les forages à une distance de 60
mètres d’un parc national ou d’une aire protégée.
Alexandre
Shields | 25 septembre 2017
#$@&%*!
Les plans d’eau du Québec ouverts aux
pétrolières
Le
gouvernement Couillard a décidé d’ouvrir les lacs et les rivières du Québec aux
projets d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz. Les forages en
milieu hydrique, mais aussi ceux en milieu terrestre pourront d’ailleurs être
réalisés avec des opérations de fracturation, à proximité de secteurs habités,
d’écoles, d’aires protégées et de parcs nationaux.
Alexandre
Shields | 21 septembre 2017
#$@&%*!
Dessert
du buffet «all you can eat» servi sur un plateau d'argent : le
Plan Nord sera supporté par des investissements chinois.
Creusons, saccageons et polluons dans la joie et la bonne humeur, il y aura des
retombées économiques et des emplois. Le reste on s’en fout.
Avis aux ennemis de ces beaux projets
Extrait du
roman C’est le cœur qui lâche en dernier
de Margaret Atwood, Laffont Canada, 2017.
«Un roman aussi hilarant qu’inquiétant, une implacable satire de nos vices et travers qui nous enferment dans de viles obsessions quand le monde entier est en passe de disparaître.» http://margaretatwood.ca/
«Un roman aussi hilarant qu’inquiétant, une implacable satire de nos vices et travers qui nous enferment dans de viles obsessions quand le monde entier est en passe de disparaître.» http://margaretatwood.ca/
«Le
modèle de Consilience connaît un tel succès qu’il s’est fait des ennemis. C’est
le lot de toutes les entreprises qui réussissent. En règle générale, là où il y
a de la lumière, les ténèbres ne tardent pas à surgir. ... Quels sont ces
ennemis? En premier lieu, des reporters. Des journalistes amateurs de scandales
qui essaient de s’immiscer partout, d’obtenir des preuves... des photos et
autres matériels qu’ils pourront dénaturer pour étayer de prétendus exposés et
monter le monde extérieur contre tout ce que le Projet Positron représente. Ces
individus suspects, ces prétendus reporters, cherchent à saper et à miner la
confiance, confiance sans laquelle nulle société ne peut fonctionner de manière
stable. Plusieurs journalistes ont franchi le mur en prétextant vouloir adhérer
au Projet, mais par chance ils ont été identifiés à temps. Par exemple, une
journaliste de télévision disposant d’excellentes références a bénéficié d’un
minitour dans de strictes conditions de confidentialité et a été surprise en
train de prendre des photos à la sauvette à seule fin d’illustrer un point de
vue biaisé.
Comment expliquer que de tels gens puissent
souhaiter saboter une initiative aussi remarquable? Sinon en disant que ce sont
des asociaux, des caractériels qui prétendent agir dans l’intérêt d’une
prétendue liberté de la presse et dans le but de restaurer de prétendus droits
de l’homme, au prétexte que la transparence est une vertu et que les individus
doivent être informés. Mais les hommes n’ont-ils pas le droit d’avoir un
travail? Et de quoi manger, ainsi qu’un logement décent, ce que Consilience
fournit – voilà qui relève assurément des droits légitimes!
Ces ennemis, inutile de mâcher ses mots, ont
déjà fomenté des manifestations, très modestes heureusement, et ont tenu des
blogs hostiles, mais par chance dénués de crédibilité. ... Ces gens et leurs
réseaux doivent être identifiés, puis neutralisés.
[...] ces ennemis, s’ils réussissent,
détruiraient la sécurité d’emploi et le mode de vie de tous!» (p. 177-178)
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