L’analyse
des attitudes du président américain par le psychologue Dan P McAdams
(Northwestern University) est fort pertinente. On a tendance à oublier nos
origines... Il compare le leadership de Donald Trump à celui du mâle alpha dans
un groupe de chimpanzés. Selon lui, d’ordinaire, un président combine le
leadership de prestige (plus récent et apparu avec l’évolution de la culture chez
notre espèce) et le leadership de domination (remontant à 4-5 millions d’années
chez nos ancêtres). Visiblement, conclut-il, Donald Trump préfère les stratégies
de domination du primate.
[C'est
une affaire de mâle alpha : ce que les chimpanzés dominants et Donald Trump ont
en commun]
It's an
alpha male thing: what dominant chimpanzees and Donald Trump have in common
When it
comes to US presidents, we expect to see a combination of prestige and
dominance. Donald Trump’s Twitter tirades and demands for fealty show he
prefers the latter – an ape-like strategy for success
Dan P McAdams
The Guardian | 14 September 2017
From early 1974 through most of 1976, a male
chimpanzee named Yeroen held the position of alpha leader in the large,
open-air chimpanzee colony at Burgers zoo in Arnhem in the Netherlands. ... Yeroen
became famous (among Homo sapiens) when the Dutch primatologist Frans de Waal
showcased his leadership style in a classic 1982 book, Chimpanzee Politics. In
their Machiavellian machinations and power games, De Waal argued, chimps turn
out to be a lot like human beings.
The curious
case of Donald Trump, however, now shows that human beings turn out to be a lot
like chimps.
In the wild
and in captivity, chimpanzee colonies organize themselves into tightly
structured hierarchies. Power is vested in the biggest, strongest, and most
outgoing males in the group, with the alpha male on top. The alpha leader
dominates all others through tactics of threat, intimidation, bluffing, and
outright aggression – and importantly, by forming short-term, pragmatic
coalitions (let us call them “deals”) with other high-status males.
[...]
An especially
effective dominance mechanism for the alpha chimp is the charging display. The
top male essentially goes berserk and starts screaming, hooting, and
gesticulating wildly as he charges toward other males nearby. Pandemonium
ensues as rival males cower in fear and females grab their little ones and run
for cover.
Once the
chaos ends, there is a period of peace and order, wherein rival males pay
homage to the alpha, visiting him, grooming him, expressing various forms of
submission.
Trump’s
incendiary tweets are the human equivalent of a charging display. Designed to
intimidate his foes and rally his submissive base, these verbal outbursts
reinforce the president’s dominance by reminding everybody of his wrath and his
force. When the alpha chimp charges, you cannot help but take note – with your
ears and with your eyes.
Look at Mr
Trump. What do you see? He is physically big and dynamic. His face gives the
impression of a volcano about to explode. And explode he does, with regularity.
Trump is more overtly aggressive than any political figure in the United States
today, so aggressive, so insulting, so egregiously denigrating that you thought
he might not be bluffing when, for example, he threatened to “lock Hillary up”,
or when he warned North Korea that it “will be met with fire and fury like the
world has never seen”.
Throughout
primate evolution, bluffing appears prominently on every syllabus ever written
for dominance psychology 101 (including The Art of the Deal). It was a standard
tactic for Yeroen. But is Trump bluffing? What if he isn’t?
One of the
most bizarre (and psychologically telling) events in the Trump administration
so far was the president’s first full cabinet meeting, on 12 June 2017.
With the
cameras rolling, each cabinet official in turn proclaimed how honored or
blessed he (or she) was to serve the primal leader. [...] And on it went,
around the room, one obsequious gesture after another. Similarly, chimps show a
wide range of deference displays in the presence of the alpha, including
grooming, stroking, bowing, and other variations on the theme of sucking up.
[...]
Ne ratez
pas la vidéo des membres du cabinet se confondant en éloges
À lire
aussi : Les sept visages de Donald
Trump
https://www.theguardian.com/us-news/2017/jan/15/the-seven-faces-of-donald-trump-a-psychologists-view
“If they decided to hang all the war profiteers, there
wouldn’t be enough rope to go round. Then we’d have to hang the rope
profiteers.” Same old story...
~~~
Un survol
des inventions se rattachant, par exemple, au contrôle climatique, aux
modifications du comportement, à la surveillance de masse, ou à d’autres
objectifs de «contrôle», donne tout son sens à ces citations d’Albert Einstein
:
– Il faut
prévenir les hommes qu’ils sont en danger de mort, la science devient
criminelle.
– Le
progrès technique est comme une hache qu'on aurait mise dans les mains d'un
psychopathe.
Lettre d’Albert Einstein au président
Franklin D. Roosevelt
Albert
Einstein (14 mars 1879 – 18 avril 1955) est probablement le plus grand
scientifique du XXe siècle. Son nom même est synonyme d’intelligence et
d’autorité. En 1939, trois physiciens nucléaires – Leó Szilárd, Edward Teller
et Eugene Wigner, trois Juifs hongrois exilés pour fuir les persécutions nazies
– l’invitent à signer une lettre d’avertissement au président des États-Unis.
En effet, connaissant les avancées scientifiques de l’époque, ils craignent que
l’Allemagne nazie soit en train d’enrichir de l’uranium pour fabriquer des
bombes d’un genre inédit. Dans la course contre le temps et à l’armement,
Einstein signe donc cette lettre. Elle serait l’un des éléments déclencheurs du
projet Manhattan. Il annonce ainsi au président américain une grande nouvelle
pour la science mais bien triste pour l’humanité : la fabrication de la bombe
nucléaire est devenue possible.
Après la guerre et Hiroshima, Einstein
exprimera des regrets d’avoir signé cette lettre et militera jusqu’à sa mort
pour le désarmement atomique mondial. Leó Szilárd aussi, même s’il a été l’un
des premiers à envisager les applications militaires de l’énergie nucléaire,
passera sa vie à promouvoir le désarmement.
2 août
1939
Monsieur,
Un
travail récent d’E. Fermi et L. Szilard, dont on m’a communiqué le manuscrit,
me conduit à penser que l’uranium va pouvoir être converti en une nouvelle et
importante source d’énergie dans un futur proche. Certains aspects de cette
situation nouvelle demandent une grande vigilance et, si nécessaire, une action
rapide du gouvernement. Je considère qu’il est donc de mon devoir d’attirer
votre attention sur les faits et recommandations suivantes.
Au cours des quatre derniers mois, grâce aux
travaux de Joliot en France et ceux de Fermi et Szilard en Amérique, il est
devenu possible d’envisager une réaction nucléaire en chaîne dans une grande
quantité d’uranium, laquelle permettrait de générer beaucoup d’énergie et de
très nombreux nouveaux éléments de type radium. Aujourd’hui, il est
pratiquement certain que cela peut être obtenu dans un futur proche.
Ce fait nouveau pourrait aussi conduire à la
réalisation de bombes, et l’on peut concevoir — même si ici il y a moins de
certitudes — que des bombes d’un genre nouveau et d’une extrême puissance
pourraient être construites. Une seule bombe de ce type, transportée par un
navire et explosant dans un port, pourrait en détruire toutes les installations
ainsi qu’une partie du territoire environnant. On estime néanmoins que des
bombes de cette nature seraient trop pesantes pour être transportées par avion.
Les États-Unis n’ont que de faibles
ressources en uranium. Le Canada est assez bien pourvu, ainsi que l’ancienne
Tchécoslovaquie, mais les principaux gisements sont au Congo belge.
Devant cette situation, vous souhaiterez
peut-être disposer d’un contact permanent entre le gouvernement et le groupe
des physiciens qui travaillent en Amérique sur la réaction en chaîne. Une des
possibilités serait de donner cette tâche à une personne qui a votre confiance
et pourrait le faire à titre officieux. Cette personne devrait être chargée des
missions suivantes.
a) Prendre l’attache des différents
ministères, les tenir informés des développements à venir, faire des propositions
d’action au gouvernement, en accordant une attention particulière à la question
de l’approvisionnement américain en uranium.
b) Accélérer les travaux expérimentaux qui
sont actuellement menés sur des budgets universitaires limités, en leur apportant
un financement complémentaire, si besoin est, grâce à des contacts avec des
personnes privées désireuses d’aider cette cause et en obtenant peut-être la
collaboration de laboratoires industriels disposant des équipements requis.
J’ai appris que l’Allemagne vient d’arrêter
toute vente d’uranium extrait des mines de Tchécoslovaquie dont elle s’est
emparée. Le fils du vice-ministre des Affaires étrangères allemand, von
Weizsäcker, travaille à l’Institut Kaiser Wilhelm de Berlin, où l’on a
entrepris de répéter des expériences américaines sur l’uranium. Voilà ce qui
explique peut-être la rapidité de cette décision.
Sincèrement
vôtre.
Source :
Des lettres
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Photomontage interactif : 1944 / 2014
Cliquez
sur la photo de 1944 pour voir le même endroit en 2014.
Un bouleversant
voyage virtuel dans le temps. «On croyait que les humains apprendraient – mais
non!», m’écrivait un ami en voyant ce montage. En effet. On efface, et puis on
recommence, en boucle.
Sauf que les
armes nucléaires ont un caractère irréversible : on ne peut pas revenir en
arrière.
«J'ai connu le nucléaire toute ma vie. De
mon enfance, je garde le souvenir de manifestations hostiles, et de la peur que
nous inspiraient à la fois l'arme atomique et la perspective d'une terrible
guerre entre deux bêtes féroces, l'Union soviétique et les États-Unis. La paix
entre elles était toute relative, fragile et précaire, et il fallait à tout
prix empêcher leur affrontement. Après cela, il y a eu les grandes catastrophes
nucléaires -- Three Mile Island, Tchernobyl et la dernière en date : Fukushima.
J'ai la conviction, bien naturelle, que le
compte à rebours nous séparant de la prochaine a déjà commencé. Je suis un
opposant à l'énergie nucléaire. Chaque accident avéré -- et chaque incident où
le pire a été évité de justesse -- renforce ma défiance. Je savais que le temps
nécessaire pour neutraliser la radioactivité était long, et connaissais le
danger de ces déchets avec lesquels il allait falloir cohabiter pendant des
millénaires.» ~ Henning Mankell (SABLE MOUVANT; Éditions du Seuil 2015)
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