10 septembre 2017

Changement climatique : un tueur en série (suite)

[Non textuel] «Les leçons n’ont pas de portée. La mémoire s’atrophie sous la pression économique et les intérêts financiers. Les désastres dynamisent l’économie; la reconstruction rapporte. L’incurie des gouvernements fait en sorte qu’on ne réfléchit pas à l’étalement urbain et à la bétonisation, comme au Texas, et à l’aménagement des zones littorales, comme en Floride. L’éducation est une nécessité.»
~ Rodolphe de Koninck, géographe (Université de Montréal)  

«La mémoire s’efface devant l’appétit du profit.»
~ Michel Desautels

Source : Desautels le dimanche, Radio-Canada Première | 10/09/2017  
Spécial «Irma» (excellente émission) :

C’est vrai que les sinistres sont particulièrement lucratifs pour les industries – réseaux routiers, aqueducs, édifices, habitations, services essentiels, etc., doivent être reconstruits. «Ça fait rouler l’économie», disent les élus et les travailleurs. Pourquoi prévenir alors? On rebâtit donc aux mêmes endroits, sachant que le même genre de désastre se reproduira tôt ou tard. Payant.

Le gouverneur de la Floride, Rick Scott, exhortait les gens à prier pour les Floridiens : “Pray, pray for everybody in Florida.” (Fox News Sunday)  

Si «Dieu» existe, il ne peut rien contre la folie des hommes. «Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain», disait Friedrich Schiller. «Dieu» n’empêchera pas les hommes de bétonniser les bayous, les essuie-tout qui épongent les dégâts d’eau littoraux... Ces riches écosystèmes, contrairement au béton, absorbent à la fois l'eau et le dioxyde de carbone.  


À mon avis, les climatosceptiques sont soit des ignorants (manque d’éducation scientifique s’entend) , des ignorants crasses, ou des naïfs qui croient les professionnels du déni grassement payés pour désinformer le public. Plus d’éducation, moins de climatosceptiques. 


Voyez le documentaire (complet) «Montée des eaux, une menace planétaire» :
 

En 2012, à l’occasion de l’ouragan Sandy, Bill McKibben disait que les ouragans devraient porter les noms des producteurs d’énergies fossiles. Pas fou, j’approuve. Harvey aurait pu s’appeler KOCHTOPUS (voyez l’article précédent, 09/09/2017).

Why we should name hurricanes after fossil fuel corporations
Hurricane Sandy's intensity is connected to global warming caused by fossil fuel use so let's pin the blame where it belongs

Bill McKibben
The Guardian | Tuesday 6 November 2012

As gutsy New Yorkers begin the task of drying out the city, here's one thought that occurred to me last night watching the horrifying pictures from a distance. It's obviously not crucial right now – but in the long run it might make a difference. Why don't we stop naming these storms for people, and start naming them after oil companies?
   Global warming didn't "cause" the hurricane, of course – hurricanes are caused when a tropical wave washes off the coast of Africa and begins to spin in the far Atlantic. But this storm rode ocean waters five degrees warmer than normal, so it's no great shock that it turned into a monster. By the time it hit land, it had smashed every record for the lowest barometric pressure and the largest wind field.
   Most of its damage, of course, came from the savage storm surge, washing over the Rockaway, into Holland Tunnel. It was astonishing to watch on TV as the Lower East Side became a part of the East River. And one reason that surge was so high? The sea level in New York harbour has gone up a foot as the climate has warmed. Sandy had a big head start on flooding out the city.
   The fossil fuel companies have played the biggest role in making sure we don't slow global warming down. They've funded climate denial propagandists and helped pack Congress with anti-environmental extremists, making sure that commonsense steps to move toward renewable energy never happen. So maybe it's only right that we should honour their efforts by naming storms for them from now on. At the very least it's fun to imagine the newscasters announcing, “Exxon is coming ashore across New Jersey, leaving havoc in her wake”, or “Chevron forces evacuation of 375,000”.
[...]


Season of smoke
In a summer of wildfires and hurricanes, my son asks “Why is everything going wrong?”

Naomi Klein
The Intercept | September 9, 2017

Whatever You Do, Don’t Talk About Oil

Yet anyone holding out hope that the fires might jolt Trudeau into serious climate action has been gravely disappointed. Canada’s prime minister loves being photographed frolicking in British Columbia’s spectacular wilderness (preferably shirtless), and his wife Sophie Grégoire recently unleashed a hurricane of emojis by posting a picture of herself surfing off Vancouver island (it was during the fires and the sky looked hazy).
   But for all his gushing about British Columbia’s forests and coastal waters, Trudeau is slamming his foot on the accelerator when it comes to pipelines and tar sands expansion. “No country would find 173 billion barrels of oil in the ground and just leave them there,” he told a cheering crowd of oil and gas executives in Houston last March. He hasn’t budged since. Never mind that Houston has since flooded and a third of his country is on fire. This month, one of his top ministers said of the Kinder Morgan pipeline approval: “Nothing that’s happened since then has changed our mind that this is a good decision.” Trudeau is on fossil fuel autopilot and nothing, it seems, will make him swerve.
   Then there is President Donald Trump, whose climate crimes are too comprehensive and too layered to delineate here. It does seem worth mentioning, however, that he chose this summer of floods and fires to disband the federal advisory panel assessing the impacts of climate change on the U.S. and to greenlight Arctic drilling in the Beaufort Sea.
[...]
   During disasters, you hear a lot of praise for human resilience. And we are a remarkably resilient species. But that’s not always good. It seems we can get used to almost anything, even the steady annihilation of our own habitat.
[...] 


Que feraient les victimes si le naufrage du Titanic se déroulait aujourd'hui? C’était le thème choisi par le caricaturiste Pierre Brignaud au Concours international d'arts visuels Juste pour Rire 2015, catégorie humour noir (3e place sur 200 participations).

Le naufrage du Titanic ressemble à une répétition générale du naufrage planétaire qui se déroule sous nos yeux en temps réel.
Après 160 minutes, l’insubmersible paquebot a disparu.
Après 160 ans d’industrialisation à toute vapeur, pouvons-nous faire demi-tour et éviter le mur? Comme pour le Titanic, nos vigiles n’ont pas de jumelles, nos opérateurs radio ne transmettent pas les avertissements de danger imminent et le bateau file trop vite... Prenons des photos tandis qu’on le peut.

Depuis les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), on s'est rendu compte que les émissions de gaz à effet de serre par la civilisation industrielle constituent un facteur commun du développement des sociétés actuelles. C'est en effet depuis la révolution industrielle que les sociétés humaines extraient des énergies fossiles (charbon, puis pétrole et gaz naturel), dont la combustion rejette dans l'atmosphère des quantités très importantes de dioxyde de carbone, dont l'accumulation dans l'atmosphère est responsable de l'effet de serre et du réchauffement climatique global.
   Même si les diverses formes de combustion d'énergies fossiles constituent la source des émissions les plus évidentes, elles ne sont pas les seules : il y a aussi la combustion de la biomasse, la déforestation, la concentration urbaine (déchets), l'agriculture (émissions azotées causées par les engrais), l'élevage, etc. Même si certains facteurs préexistaient à la révolution industrielle, il est indéniable que l'augmentation des émissions du carbone fossile depuis 1860, et surtout depuis la Seconde Guerre mondiale, a provoqué une accélération du changement climatique.
   Le réchauffement climatique n'est pas la seule conséquence environnementale. Il faut citer également la perte de biodiversité, liée en grande partie à la déforestation, et aux diverses formes de pollution de l'eau, de l'air ou des sols. (Source : Wikipédia)

La nef humaine : ce navire perdu (article intégral, septembre 2016) :

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