19 novembre 2016

PNB du discours paradoxal : en nette croissance!

Seuls les politiciens peuvent réduire les effets du réchauffement climatique en augmentant la production d'énergies fossiles. Croyez-vous à la magie?! 


Erreur 404, solution introuvable. (Photo via soslignes-ecrivain-public.fr)  

«Ne demandez pas à l’erreur d’où elle sort.»
«Qui a jamais demandé à la thèse et à l’antithèse si elles étaient d’accord pour devenir synthèse?»
«Les mensonges ont la vie dure : une fois démasqués, ils croient qu’ils sont devenus vérités.»  
~ Stanislaw Jerzy Lec,  écrivain polonais (1909-1966)

Payer pour avoir le droit de polluer plus

«Nous sommes dans les noeuds de la violence et nous y étouffons. Que ce soit à l'intérieur des nations ou dans le monde, la méfiance, le ressentiment, la cupidité, la course à la puissance sont en train de fabriquer un univers sombre et désespéré où chaque homme se trouve obligé de vivre dans le présent, le mot seul d'avenir lui figurant toutes les angoisses, livré à des puissances abstraites, décharné et abruti par une vie précipitée, séparé des vérités naturelles, des loisirs sages et du simple bonheur.» ~ Albert Camus (La crise de l'homme)

Dans son ouvrage, Ce que l’argent ne saurait acheter, le philosophe américain Michael Sandel réfléchit sur notre société hyper mercantile. L’entreprise qui achète le droit de polluer, se dédouane-t-elle d'une faute morale envers l'environnement? Peut-on vendre un enfant à l'encan au plus offrant ou faire le commerce d'organes humains? Selon lui, la vie, l'eau et l'air ne devraient jamais être des valeurs marchandes.

“When money governs access to education, political voice, and influence, inequality matters a great deal.” (Michael Sandel)

«Avec le protocole de Tokyo sur le changement climatique en particulier, les économistes ont trouvé dans le marché une méthode encore plus éloignée de tout ce qui pourrait ressembler à une mesure vexatoire. Chaque agent pollueur est tenu de rester dans les limites d'un plafonnement décidé à priori mais il peut acheter le droit de dépasser ces limites en payant un autre agent qui, lui, restera en deça de celles qui lui ont été affectées. ... C'est précisément l'avantage que les économistes attribuent au marché qui pose problème : il ne ferait pas de morale. En réalité, il recouvre un mal qui devrait être perçu comme tel (la destruction de l'environnement) par un bien (le droit de polluer) que l'on peut acheter.» ~ Jean-Pierre Dupuy (au sujet de la taxe de carbone) 

Si tous les membres de la secte «Économie marchande» et les politiciens lisaient cet ouvrage, peut-être que la manière de gouverner pourrait s’améliorer. Camus disait aussi : «Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie.»

Ce que l'argent ne saurait acheter
Les limites morales du marché
Michael J. Sandel
Traduit par Christian Cler
Sciences humaines (H.C.)
Seuil (02/10/2014)

L’ignorance infantilise et victimise, la connaissance responsabilise et permet de choisir.

La communication perverse

«La mise en place de l’emprise utilise des procédés qui donnent l’illusion de la communication – une communication particulière, non pas faite pour relier, mais pour éloigner et empêcher l’échange. Cette distorsion de la communication a pour but d’utiliser l’autre. Pour qu’il continue à ne rien comprendre au processus en cours et le rendre confus, il faut le manipuler verbalement. Le black-out sur les informations réelles est essentiel pour réduire la victime à l’impuissance. Quand une question directe est posée, les pervers éludent. Comme ils ne parlent pas, on leur prête grandeur et sagesse. Mais dans le registre de la communication perverse, il faut avant tout empêcher l’autre de penser, de comprendre, de réagir. Le message d’un pervers est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. En utilisant des allusions, il fait passer des messages sans se compromettre. Offrant des propos sans lien logique, il entretient la coexistence de différents discours contradictoires. Il envoie des messages obscurs et refuse de les expliciter. Un autre procédé verbal habituel des pervers est d’utiliser un langage technique, abstrait, dogmatique, pour entraîner l’autre dans des considérations auxquelles il ne comprend rien, et pour lesquelles il n’ose pas demander d’explications de peur de passer pour un imbécile. Ce discours froid, purement théorique, a pour effet d’empêcher celui qui écoute de penser et donc de réagir. Le pervers, en parlant d’un ton très docte, donne l’impression de savoir, même s’il dit n’importe quoi. Dire sans dire est une façon habile de faire face à toute situation. Le discours du pervers narcissique trouve des auditeurs qu’il arrive à séduire. La violence perverse est à distinguer de l’abus de pouvoir direct ou de la tyrannie. La tyrannie est une façon d’obtenir le pouvoir par la force. L’oppression y est apparente. L’un se soumet parce que l’autre a ouvertement le pouvoir. Dans l’abus de pouvoir, le but est simplement de dominer. Chez un pervers, la domination est sournoise et niée. Il n’y a jamais de conflit franc.»
~ Marie-France Hirigoyen (Le harcèlement moral, La violence perverse au quotidien)  

Article intégral / références :
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/la-communication-perverse.html

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