C’est un
signe des temps, un miracle :
nous
pourrons réduire les effets du réchauffement climatique en augmentant la
production de gaz de schiste pour l’exporter principalement en Asie.
N’adhérez pas
aux idées noires des environnementalistes. Y’en aura pas de problèmes avec les oléoducs,
les trains, les cargos et les plateformes tout à fait sécuritaires. Et sachez une fois pour toutes que
l’extraction des sables bitumineux pollue à peine. Alors, coopérez avec l'industrie pétrolière pour maintenir l'Économie à flot (dans l'eau).
Résumé satirique (sur le ton des pubs «Make
America great» des années 1960) :
Let’s Pollute : Détruisons la planète
dans la joie et la bonne humeur
Let’s
Pollute (English Audio) : https://www.youtube.com/watch?v=uBAyvqWP-VI
Qui est responsable de l’éco-suicide? Personne
et tout le monde.
Quelques déversements et fuites en 2016. Jugez vous-mêmes.
http://meteopolitique.com/Fiches/petrole/deversements-de-petrole/2016/Deversements-de-petrole-en-2016.htm
Le site
inclut photos et références de presse.
13 novembre 2016
Le
consortium de construction d’un barrage
hydroélectrique, l’Empresa de Energia São Manoel a confirmé un déversement
d’hydrocarbures. Près du site de construction du barrage São Manoel sur la
Rivière Teles Pires, un tributaire de la
rivière Tapajós en Amazonie. Brésil.
La quantité de pétrole déversé est inconnue mais la compagnie de construction a
fait parvenir à un village de 300 personnes en aval, 4 000 litres d’eau propre.
Le chef des indigènes Taravi Kayabi a souligné les impacts. L’eau est devenue
impropre à la consommation, la pêche de subsistance n’est plus possible, une
épidémie de diarrhée s’est répandue.
31 octobre 2016
7 déversements de produits pétroliers nécessitant
l'intervention d'Urgence-Environnement du ministère de l'Environnement du
Québec pour le mois d'octobre 2016. Province de Québec. Canada. Liste :
http://meteopolitique.com/Fiches/petrole/deversements-de-petrole/2016/Deversement-petrole-hydrocarbures-octobre-2016-au-Quebec.htm
31 octobre 2016
Explosion
d’un oléoduc majeure propriété
de Colonial Pipeline, une firme basée à
Alpharetta dans l’État de la Géorgie. La
quantité d’essence déversée n’est pas connue. L’incident s’est produit à
environ 1 kilomètre de là où des milliers de galons (US) se sont déversés le 15
septembre 2016. Près de l’autoroute 13. Ville de Helena située à environ 20
miles au sud de Birmingham dans le Shelby County. État de l’Alabama.
États-Unis. La Caisse de dépôt et placement du Québec est actionnaire de la
firme Colonial Pipeline. Au moins sept employés ont été transportés à l’hôpital
à la suite à l’explosion.
22 octobre 2016
Une fuite du
Dakota Logistics Partners LP pipeline
propriété de Sunoco a déversé 55 000 gallons (environ 1 300 barils) de pétrole
dans la nature. Dans la rivière Wallis Run un tributaire du Loyalsock creek qui
se draine dans le fleuve Susquehanna du
comté de Lycoming. Pennsylvanie. États-Unis. Les autorités de la Pennsylvanie
ont avisé la population d’éviter de boire de l’eau provenant des rivières
polluées.
20 octobre 2016
Deux
déversements pétroliers d’une quantité inconnue provenant de l’oléoduc Norperuano. Cela porte à sept
le nombre de fuites de pétrole en 2016. Le premier déversement a eu lieu entre
les kilomètres 82 et 83 de la section 1 dans le district de Lagunas, province
d’Alto Amazonas Région du Nor-peruano. Le deuxième déversement a eu lieu sur l’oléoduc Nor-peruano passant par la
communauté de Monterrico, dans le district de Urarinas. Pérou. Les communautés
autochtones dans les régions d’Amazonas et de Loreto ont été les plus touchées
par la marée noire. Ce qui induit une restriction de l’approvisionnement en eau
et des terres agricoles endommagées, sans oublier l’impact sur la pêche, l’un
des fondements de l’alimentation des populations natives.
13 octobre 2016
Le navire-remorqueur "Nathan E.
Stewart" et une barge servant à transporter des produits pétroliers se
sont échoués et déversé le diésel de propulsion du remorqueur. Dans le détroit
de Seaforth, près de Bella Bella, le long de la côte centrale de la province de
Colombie-Britannique. Canada. L'entreprise Kirby Offshore Marine, propriétaire
des deux bateaux, estime que le remorqueur transportait 50 000 litres de diésel
au début de son voyage et que trois de ses réservoirs ont été abîmés au cours
de l'accident.
11 octobre 2016
20 000
gallons de diésel (à faible teneur en soufre) ont déversés lorsque le navire-remorqueur Capt. Jim Green a
heurté le quai de la compagnie Subsea 7, une firme d’ingénierie, construction
et services. Canal entre côtes (Intracoastal Waterway) près de Port Isabel au Texas.
États-Unis. La garde côtière états-unienne fait enquête sur les faits ayant
mené au déversement.
6 octobre 2016
L'entreprise Trilogy Energy Corp a signalé la présence
d'une émulsion de pétrole dans un marais sur le trajet d'un oléoduc. À environ 15 kilomètres de Fox
Creek région de Greenview, au Nord de l'Alberta. Canada. L'émulsion est
composée, selon Alberta Energy Regulator, à 50 pour cent d'eau et à 50 pour
cent de pétrole. La quantité de liquide qui s'est écoulé n'est toutefois pas
connue, mais a recouvert une surface équivalente à quatre terrains de football.
3 octobre 2016
Un bris
mécanique dans le système de séparation des eaux, huile et gaz a causé un
déversement de 95 tonnes de pétrole équivalant à 665 barils provenant de la plate-forme Clair Ridge propriété de
British Petroleum (BP). Dans la Mer du Nord à environ 75 kilomètres à l’ouest
de Shetland. Écosse. Royaume-Uni. Le panache de pollution était visible sur la
mer.
31 août 2016
12
déversements de produits
pétroliers nécessitant l'intervention d'Urgence-Environnement du ministère de
l'Environnement du Québec pour le mois septembre 2016. Province de Québec. Canada.
Liste :
http://meteopolitique.com/Fiches/petrole/deversements-de-petrole/2016/Deversement-petrole-hydrocarbures-septembre-2016-au-Quebec.htm
15 septembre 2016
Déversement
estimé entre 250 000 et 336 000 gallons d'essence (hydrocarbures) provenant de l’oléoduc Colonial Pipeline. À environ
30 miles au sud de Birmingham dans le Shelby
County. État de l’Alabama. États-Unis. Trois jours plus tard, l’oléoduc n’était
toujours pas vidé de la gazoline et continuait à se déverser. Les autorités
s’inquiétaient du risque que le panache de pollution se rende à la rivière
Cahaba.
2 août 2016
Environ 100
000 litres d'un liquide contenant du pétrole se sont écoulés d'un pipeline d'émulsion de la compagnie
Crescent Point Energy. Près de Pennant, au nord-ouest de Swift Current, dans la
province de Saskatchewan. Canada. Le
pétrole s'est écoulé sur une terre agricole servant à faire pousser du canola.
C'est une autre compagnie passant par là qui a avisé Crescent Point Energy
22 juillet 2016
Fuite
provenant d'un oléoduc survenue sur le
site d'une usine de Suncor. L'entreprise estime qu'environ 20 000 litres de
diluant, un produit utilisé pour rendre le pétrole assez fluide pour être
transporté par oléoduc, se sont déversés. À environ 26 km au nord de Fort
McMurray. Province de l'Alberta. Canada. La cause de la fuite n'a pas été
déterminée.
22 juillet 2016
Husky Energy a confirmé un déversement de 200
000 à 250 000 litres de pétrole brut et d’autres polluants dans la rivière. La
fuite provient de leur oléoduc près
de Maidstone. Rivière Saskatchewan Nord
à environ 40 kilomètres de la ville de North Battleford, province de la
Saskatchewan, Canada. Un panache de pétrole sur la rivière a obligé la ville de
North Battleford à fermer son plan de production d’eau potable dont la prise
est dans la rivière. La ville a un réservoir souterrain et une tour d’eau, elle
a trois jours de réserve. Le 23 juillet 2016, c'est au tour de la ville de
Prince-Albert de protéger son eau brute.
Les terroristes font usage d’armes chimiques (chlore
et phosphore blanc) en Syrie. Nos médias locaux en parlent très peu, silence de
mort – les bavures de nos politiciens occupent les manchettes, c’est tellement
distrayant...
Par contre ce matin, à l’émission The Current (CBC), Anna Maria Tremonti a
interviewé la journaliste Margaret Evans revenant d'un séjour en Syrie, notamment à Alep. À la
fin du reportage on entend le rap d’un petit garçon de 10 ans – il tenait
absolument à ce qu’on enregistre son histoire (la faim, les enfants et les
mères qui meurent, les bombes). Il dit entre autres : «le son des explosions
a remplacé le chant des oiseaux.»
http://www.cbc.ca/radio/thecurrent/the-current-for-november-28-2016-1.3868044/cbc-s-margaret-evans-shares-apocalyptic-view-of-aleppo-1.3868140
Dimanche 27 novembre 2016
Vingt-deux
rebelles syriens portent les symptômes d'une attaque aux «gaz chimiques» après avoir été visés par une roquette tirée par des combattants
du groupe armé État islamique (EI) dans le nord du pays. L'attaque s'est
produite dans la région d'Haliliye où les rebelles soutenus par la Turquie
assiègent une ville contrôlée par l'EI. (Reuters) Des milliers de Syriens fuient Alep – Alors que les forces du régime
syrien ont réussi à prendre le contrôle d'au moins un tiers des secteurs
détenus par les rebelles, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants
continuent de fuir les affrontements. Selon l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme, au moins 10 000 personnes auraient ainsi quitté la portion est de la
ville, seulement dans la nuit de samedi à dimanche. Environ 250 000 habitants
résident dans le secteur est d'Alep, où il y a une recrudescence des
bombardements depuis une dizaine de jours. (AFP)
L’utilisation des armes chimiques n’a pas cessé
depuis les deux Grandes guerres. On continue d’en fabriquer alors que plus d’un million de tonnes de bombes
chimiques dorment encore dans les
océans tout autour de la terre depuis que les alliés ont décidé en 1945 de
les balancer à la mer – «ne réveillons surtout pas les chats qui dorment».
Les gaz de
combat de la Première Guerre mondiale regroupaient une vaste gamme de composés
toxiques : gaz lacrymogène (relativement
bénin), phosgène, dichlore ou bertholite (mortels), et gaz moutarde (brûlant
et perforant la peau, les yeux, muqueuses, etc.). Cette guerre chimique est un
composant majeur de la première guerre totale. On estime qu'environ 4 % des
morts ont été causées par les gaz. Contrairement à la plupart des autres armes,
il était possible de développer des contre-mesures efficaces à ces gaz ce qui
mena les deux camps à se livrer une
course acharnée pour créer de nouveaux composés. (Wikipedia)
L’histoire de la planète? Une guerre qui ne finira
qu’avec l’extinction des humains. Sauver l’espèce? Une cause désespérée.
Voyez la lettre de Jean Giono ci-après, écrite deux
ans avant le début de la Seconde Guerre mondiale (1).
Les gueules
de la terre
Sculpture : Patrice Alexandre. Entre 2001-2011, l’artiste effectue un travail
de réflexion et d’interprétation sur les monuments à la Grande Guerre. Les «Gueules de la terre» sont des représentations
commémoratives des «gueules cassées» de la Première Guerre mondiale. L’expression «gueules cassées» inventée par
le Colonel Picot premier président de l’Union des Blessés de la Face et de la
Tête, désigne les survivants ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et
affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau du visage.
Elle fait référence également à des hommes profondément marqués
psychologiquement par le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie
civile ou qui durent, pour les cas les plus graves, être internés à vie.
(Wikipedia)
Les soldats de la Première Guerre mondiale ont
creusé des tranchées, s’enfonçant dans la terre tandis que le sculpteur, comme
dans un mouvement inverse, a fait surgir de cette même terre ces visages pétrifiés.
Il déforme les visages en incrustant une chambre à air par exemple dans la
terre, ce qui donne un effet dramatique aux sculptures. Les têtes semblent être
fossilisées dans la boue des tranchées, comme figées dans un dernier souffle de
vie. L’artiste dénonce la guerre et ses atrocités avec ses oeuvres tragiques.
Celles-ci sont expressives et font penser aux dessins et peintures d’Otto Dix,
peintre qui a fait la guerre de 14-18 et qui en a rapporté des images
témoignant des atrocités qu’il a pu voir au combat.
Dessin d’Otto
Dix
Source :
https://dnbhistoiredesarts.wordpress.com/2014/02/12/les-gueules-de-la-terre/
~~~
(1) L’écrivain français Jean Giono (30 mars 1895 –
9 octobre 1970), célèbre pour des œuvres comme Le Hussard sur le toit ou Regain,
dépeint dans son écriture romanesque la position de l’homme face au monde,
livrant une réflexion morale et métaphysique. Dans cette lettre, l’écrivain
s’adresse à des paysans, pacifistes comme lui, qui ont composé la majeure
partie des soldats de la Grande Guerre de 1914-1918.
Source : http://www.deslettres.fr/
Lettre de
Jean Giono aux paysans
16 août 1938
[Extrait]
Je n’aime pas la guerre. Je n’aime aucune sorte de
guerre. Ce n’est pas par sentimentalité. Je suis resté quarante-deux jours
devant le fort de Vaux et il est difficile de m’intéresser à un cadavre
désormais. Je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut : c’est un fait. Je
déteste la guerre. Je refuse la guerre pour la simple raison que la guerre est
inutile. Oui, ce simple petit mot. Je n’ai pas d’imagination. Pas horrible;
non, inutile, simplement. Ce qui me frappe dans la guerre ce n’est pas son
horreur : c’est son inutilité. Vous me direz que cette inutilité précisément
est horrible. Oui, mais par surcroît. Il est impossible d’expliquer l’horreur
de quarante-deux jours d’attaque devant Verdun à des hommes qui, nés après la
bataille, sont maintenant dans la faiblesse et dans la force de la jeunesse. Y
réussirait-on qu’il y a pour ces hommes neufs une sorte d’attrait dans
l’horreur en raison même de leur force physique et de leur faiblesse. Je parle
de la majorité. Il y a toujours, évidemment, une minorité qui fait son compte
et qu’il est inutile d’instruire. La majorité est attirée par l’horreur; elle
se sent capable d’y vivre et d’y mourir comme les autres; elle n’est pas fâchée
qu’on la force à en donner la preuve. Il n’y a pas d’autre vraie raison à la
continuelle acceptation de ce qu’après on appelle le martyre et le sacrifice.
Vous ne pouvez pas leur prouver l’horreur. Vous n’avez plus rien à votre
disposition que votre parole : vos amis qui ont été tués à côté de vous
n’étaient pas les amis de ceux à qui vous parlez; la monstrueuse magie qui
transformait ces affections vivantes en pourriture, ils ne peuvent pas la
connaître; le massacre des corps et la laideur des mutilations se sont
dispersés depuis vingt ans et se sont perdus silencieusement au fond de vingt
années d’accouchements journaliers d’enfants frais, neufs, entiers, et
parfaitement beaux. À la fin des guerres il y a un mutilé de la face, un
manchot, un boiteux, un gazé par dix hommes; vingt ans après il n’y en a plus
qu’un par deux cents hommes; on ne les voit plus; ils ne sont plus des preuves.
L’horreur s’efface. Et j’ajoute que malgré toute cette horreur, si la guerre
était utile il serait juste de l’accepter. Mais la guerre est inutile et son
inutilité est évidente. L’inutilité de toutes
les guerres est évidente. Qu’elles soient défensives, offensives, civiles, pour
la paix, le droit pour la liberté, toutes les guerres sont inutiles. La
succession des guerres dans l’histoire prouve bien qu’elles n’ont jamais conclu
puisqu’il a fallu recommencer les guerres. La guerre de 1914 a d’abord été pour nous, Français, une guerre défensive.
Nous sommes-nous défendus? Non, nous sommes au même point qu’avant. Elle devait
être ensuite la guerre du droit. A-t-elle créé le droit? Non, nous avons vécu
depuis des temps pareillement injustes. Elle
devait être la dernière des guerres; elle était la guerre à tuer la guerre.
L’a-t-elle fait? Non. On nous prépare de nouvelles guerres; elle n’a pas tué la
guerre; elle n’a tué que des hommes inutilement. La guerre d’Espagne n’est
pas encore finie qu’on aperçoit déjà son évidente inutilité. Je consens à faire
n’importe quel travail utile, même au péril de ma vie. Je refuse tout ce qui
est inutile et en premier lieu la guerre car son inutilité est aussi claire que
le soleil.
[…]
L’intelligence
est de se retirer du mal.
Aucune crise économique n’empêche les gens de dépenser
sans compter pendant les fêtes. En janvier prochain, comme à tous les ans, plusieurs
seront épuisés, déçus, déprimés, endettés sinon ruinés. La foire mercantile avec
ses promesses de bonheur pogne encore.
«Avoir les
moyens de dépenser devrait vouloir dire ceci : être capable de couvrir l’ensemble
des obligations de "l’adulte responsable". [...] La vie est
ainsi faite que les besoins ne correspondent pas toujours aux liquidités
disponibles. On a alors deux choix : être à court de liquidités ou
planifier. [...]
En règle générale, "avoir les moyens" veut
dire "avoir prévu le prévisible ET l’imprévisible". Ce n’est pas être
prudent à l’extrême, mais bien être conscient que les obligations financières
résultent en une finalité beaucoup plus grande que ce qu’on peut imaginer.
Par
exemple, ai-je les moyens de ce voyage ou suis-je en train de manger les droits
de scolarité de mes enfants? Ai-je les moyens de cette voiture sport ou suis-je
en train de m’obliger à faire des heures supplémentaires pendant quatre ans et
finir par en faire une dépression? Ai-je les moyens d’une douche en marbre ou
suis-je en train de dépenser l’argent du compte urgence-toit-qui-coule?
Certains
me diront : "Oui, mais on a juste une vie à vivre!" C’est vrai, mais c’est
le cas pour tous les consommateurs, ce qui fait en sorte que les désirs ne
pourront tous être comblés.» ~ Pierre-Yves
McSween (Avoir les moyens, en as-tu
vraiment besoin, in En as-tu vraiment besoin?; Guy
Saint-Jean Éditeur 2016)
Un livre à offrir en cadeau! Suggestion : insérez
votre carte de crédit dans le porte-carte gracieusement fourni –
ça aide à penser avant d’acheter. (Publicité gratuite
de ma part, espérant qu'elle pourra aider les malheureux consommateurs subjugués à
mettre le Père Noël à la rue plutôt qu’eux-mêmes...)
[...] «Vivre dans la consommation, ce
n’est pas la liberté. Personne ne va me faire croire que faire des paiements
chaque mois et cumuler du stress et des dettes, c’est de la liberté. Non, la
liberté, c’est d’avoir une marge de manœuvre, pas de porter les vêtements
financés à 19,99 %.
Je ne
blâme personne. La société a voulu qu’on vive comme ça. La consommation, ça
fait rouler l’économie. Au nom d’une hiérarchie des savoirs, on a décidé que la
vie financière s’apprenait sur le tas, comme le vélo. Le problème, l’équilibre
financier est beaucoup plus complexe que l’équilibre physique. L’équilibre
financier, c’est comme rouler à vélo avec des obstacles partout et des gens qui
tentent de vous faire tomber de votre scelle en vous poussant de tous les
côtés.» [...]
Article intégral : https://voir.ca/pierre-yves-mcsween/2016/11/25/en-as-tu-vraiment-besoin/
~~~
«On a peine à croire à quel point est
insignifiante et vide, aux yeux du spectateur étranger, à quel point stupide et
irréfléchie, chez l'acteur lui-même, l'existence que coulent la plupart des
hommes : une agitation qui se traîne et se tourmente, une marche titubante et
endormie, à travers les quatre âges de la vie, jusqu'à la mort, avec un cortège
de pensées triviales. Ce sont des horloges qui, une fois montées, marchent sans
savoir pourquoi. Chaque fois qu'un homme est conçu, l'horloge de la vie se
remonte, et elle reprend sa petite ritournelle qu'elle a déjà jouée tant de
fois, mesure par mesure, avec des variations insignifiantes. Chaque individu,
chaque visage humain, chaque vie humaine, n'est qu'un rêve sans durée de
l'esprit infini qui anime la nature, du vouloir vivre indestructible; c'est une
image fugitive de plus, qu'il esquisse en se jouant sur sa toile immense,
l'espace et le temps, une image qu'il laisse subsister un instant, et qu'il
efface aussitôt, pour faire place à d'autres.» [Arthur Schopenhauer]
Telle
est la vie humaine, dans son apparition générale et commune. Toute fugitive
qu'elle est, elle pourrait encore nous plaire, si du moins elle n'exigeait rien
de nous. Mais il faut que nous la remplissions avec des actes. Chaque être est,
pour son compte, une personnification du vouloir vivre universel. Or, vouloir vivre, c'est faire effort.
Quand l'effort est contrarié, il se traduit par une souffrance. Quand il
aboutit, il procure une satisfaction mais cette satisfaction dure peu, car elle
est suivie aussitôt d'un nouvel effort; et cette continuité d'efforts, lors
même qu'ils seraient tous heureux, cause un état d'inquiétude, qui est encore
une souffrance.
La douleur
et l’ennui (Extraits de Schopenhauer,
l'homme et le philosophe, A. Bossert, Paris, 1904, pp. 219-223) http://www.schopenhauer.fr/index.html
Je me souviens qu’à la petite école, on voyait
des enfants arriver le matin avec des marques de violence physique. Ce n’était pas en milieu défavorisé, je tiens à le préciser car on
croit que c’est uniquement là que ça arrive. J’ai connu deux fillettes qui se faisaient
battre par leur père – un médecin de famille. Hé oui!
Quel malaise, nous ne savions pas comment réagir. Tout le monde savait, mais personne ne parlait – c’était tabou. Il n’y avait pas de DPJ et la psychologie était taboue aussi. Dans les années 1950/60, les sévices corporels et l’agression
psychologique faisaient partie des stratégies «d’éducation» approuvées par le clergé
catholique qui en usait lui-même dans ses institutions! On se demande ensuite
pourquoi il y tant de gens psychologiquement perturbés.
Ces comportements se perpétuent car on enseigne très peu à traiter tous les êtres vivants avec respect et dignité... La quantité de procès corrélés à la maltraitance d’enfants, allant des sévices corporels et psychologiques jusqu’aux meurtres qualifiés,
montre que beaucoup de parents souffrent d’un manque de maturité tel, que leur
confier la garde de leurs propres enfants devient une entreprise à haut risque.
Voyez «Les enfants comme enjeu dans la violence
familiale» :
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2015/09/les-enfants-comme-enjeu-dans-la.html
La moitié
des enfants du Québec victimes de violence
Les conditions dans lesquelles vivent les petits
Québécois de 0 à 5 ans se sont globalement améliorées depuis une dizaine
d'années, selon un rapport de l'Observatoire des tout-petits. Toutefois,
certaines données montrent que l'insécurité alimentaire, l'accès au logement et
la violence commise par les parents sont encore source de préoccupation.
Pressions
économiques et conduites parentales violentes toujours présentes
(...) Le portrait met également en lumière les conduites
parentales à caractère violent. Entre 2004 et 2012, le pourcentage de
tout-petits ayant fait l’objet de violence physique mineure, au moins une fois
durant l'année, comme brasser un enfant ou lui donner une tape sur la main ou
le bras, a diminué, passant de 56,2 % à 47,8 %. Durant ces mêmes années, la proportion d’enfants âgés de six mois à 5
ans exposés à des agressions psychologiques répétées, comme crier après un
enfant ou menacer de le frapper, est toutefois demeurée stable aux environs de
44 %, ce qui représente plus de 200 000 tout-petits. On estime par ailleurs que
4,3 % des enfants québécois âgés de 6 mois à 5 ans ont été victimes de violence
physique sévère par un adulte de la maison, comme donner un coup de poing ou
serrer la gorge de l’enfant au moins une fois au cours de l’année. Cette proportion
n’a pas non plus changé de façon significative depuis 1999.
Selon les données scientifiques les plus récentes,
les conduites à caractère violent des adultes ne sont pas sans risque pour le
développement des enfants. Les enfants affectés par ces conduites sont plus
nombreux à vivre des problèmes d’anxiété, d’agressivité ou liés à des
dépressions. Les risques d’escalade entre la violence mineure et sévère sont
aussi élevés.
À propos de
l’Observatoire des tout-petits
L’Observatoire des tout-petits, un projet de la
Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de contribuer à placer le
développement et le bien-être des tout-petits au cœur des priorités de la
société québécoise. Pour y parvenir, l’Observatoire regroupe les données les
plus rigoureuses concernant les 0-5 ans, produit des dossiers thématiques et
suscite le dialogue autour des actions collectives nécessaires dans ce domaine.
Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de l’Observatoire des
tout-petits : http://tout-petits.org/
L’effort
humain
Jacques
Prévert
L’effort humain
n’est pas ce beau jeune homme souriant
debout sur sa jambe de plâtre
ou de pierre
et donnant grâce aux puérils artifices du
statuaire
l’imbécile illusion
de la joie de la danse et de la jubilation
évoquant avec l’autre jambe en l’air
la douceur du retour à la maison
Non
l’effort humain ne porte pas un petit enfant sur
l’épaule droite
un autre sur la tête
et un troisième sur l’épaule gauche
avec les outils en bandoulière
et la jeune femme heureuse accrochée à son bras
L’effort humain porte un bandage herniaire
et les cicatrices des combats
livrés par la classe ouvrière
contre un monde absurde et sans lois
L’effort humain n’a pas de vraie maison
il sent l’odeur de son travail
et il est touché aux poumons
son salaire est maigre
ses enfants aussi
il travaille comme un nègre
et le nègre travaille comme lui
L’effort humain n’a pas de savoir-vivre
l’effort humain n’a pas l’âge de raison
l’effort humain a l’âge des casernes
l’âge des bagnes et des prisons
l’âge des églises et des usines
l’âge des canons
et lui qui a planté partout toutes les vignes
et accordé tous les violons
il se nourrit de mauvais rêves
et il se saoule avec le mauvais vin de la
résignation
et comme un grand écureuil ivre
sans arrêt il tourne en rond
dans un univers hostile
poussiéreux et bas de plafond
et il forge sans cesse la chaîne
la terrifiante chaîne où tout s’enchaîne
la misère le profit le travail la tuerie
la tristesse le malheur l’insomnie et l’ennui
la terrifiante chaîne d’or
de charbon de fer et d’acier
de mâchefer et de poussier
passée autour du cou
d’un monde désemparé
la misérable chaîne
où viennent s’accrocher
les breloques divines
les reliques sacrées
les croix d’honneur les croix gammées
les ouistitis porte-bonheur
les médailles des vieux serviteurs
les colifichets du malheur
et la grande pièce de musée
le grand portrait équestre
le grand portrait en pied
le grand portrait de face de profil à cloche-pied
le grand portrait doré
le grand portrait du grand divinateur
le grand portrait du grand empereur
le grand portrait du grand penseur
du grand sauteur
du grand moralisateur
du digne et triste farceur
la tête du grand emmerdeur
la tête de l’agressif pacificateur
la tête policière du grand libérateur
la tête d’Adolf Hitler
la tête de monsieur Thiers
la tête du dictateur
la tête du fusilleur
de n’importe quel pays
de n’importe quelle couleur
la tête odieuse
la tête malheureuse
la tête à claques
la tête à massacre
la tête de la peur
Paroles (Gallimard,
1946)
Seuls les politiciens peuvent réduire les effets du
réchauffement climatique en augmentant la production d'énergies
fossiles. Croyez-vous à la magie?!
Erreur 404, solution introuvable. (Photo via soslignes-ecrivain-public.fr)
«Ne demandez pas à l’erreur d’où elle sort.»
«Qui a
jamais demandé à la thèse et à l’antithèse si elles étaient d’accord pour
devenir synthèse?»
«Les mensonges ont la vie dure : une fois
démasqués, ils croient qu’ils sont devenus vérités.»
~ Stanislaw
Jerzy Lec, écrivain polonais (1909-1966)
Payer pour
avoir le droit de polluer plus
«Nous sommes dans les noeuds de la violence et
nous y étouffons. Que ce soit à l'intérieur des nations ou dans le monde, la
méfiance, le ressentiment, la cupidité, la course à la puissance sont en train
de fabriquer un univers sombre et désespéré où chaque homme se trouve obligé de
vivre dans le présent, le mot seul d'avenir
lui figurant toutes les angoisses, livré à des puissances abstraites,
décharné et abruti par une vie précipitée, séparé des vérités naturelles, des
loisirs sages et du simple bonheur.» ~ Albert Camus (La crise de l'homme)
Dans son
ouvrage, Ce que l’argent ne saurait acheter, le philosophe américain Michael
Sandel réfléchit sur notre société hyper mercantile. L’entreprise qui achète le
droit de polluer, se dédouane-t-elle d'une faute morale envers l'environnement?
Peut-on vendre un enfant à l'encan au plus offrant ou faire
le commerce d'organes humains? Selon lui, la vie, l'eau et
l'air ne devraient jamais être des valeurs marchandes.
“When money governs access to education, political
voice, and influence, inequality matters a great deal.” (Michael Sandel)
«Avec le protocole de Tokyo sur le changement climatique en particulier, les économistes ont trouvé dans le marché une méthode encore plus éloignée de tout ce qui pourrait ressembler à une mesure vexatoire. Chaque agent pollueur est tenu de rester dans les limites d'un plafonnement décidé à priori mais il peut acheter le droit de dépasser ces limites en payant un autre agent qui, lui, restera en deça de celles qui lui ont été affectées. ... C'est précisément l'avantage que les économistes attribuent au marché qui pose problème : il ne ferait pas de morale. En réalité, il recouvre un mal qui devrait être perçu comme tel (la destruction de l'environnement) par un bien (le droit de polluer) que l'on peut acheter.» ~ Jean-Pierre Dupuy (au sujet de la taxe de carbone)
Si tous les
membres de la secte «Économie marchande» et les politiciens lisaient
cet ouvrage, peut-être que la manière de gouverner pourrait s’améliorer. Camus
disait aussi : «Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie.»
Ce que
l'argent ne saurait acheter
Les limites
morales du marché
Michael J.
Sandel
Traduit par Christian Cler
Sciences humaines (H.C.)
Seuil (02/10/2014)
L’ignorance
infantilise et victimise, la connaissance
responsabilise et permet de choisir.
La communication perverse
«La mise en place de l’emprise utilise des
procédés qui donnent l’illusion de la communication – une communication
particulière, non pas faite pour relier, mais pour éloigner et empêcher
l’échange. Cette distorsion de la communication a pour but d’utiliser l’autre.
Pour qu’il continue à ne rien comprendre au processus en cours et le rendre
confus, il faut le manipuler verbalement. Le black-out sur les informations réelles est essentiel pour réduire
la victime à l’impuissance. Quand une question directe est posée, les
pervers éludent. Comme ils ne parlent pas, on leur prête grandeur et sagesse.
Mais dans le registre de la communication perverse, il faut avant tout
empêcher l’autre de penser, de comprendre, de réagir. Le message d’un
pervers est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. En
utilisant des allusions, il fait passer des messages sans se compromettre.
Offrant des propos sans lien logique, il entretient la coexistence de différents
discours contradictoires. Il envoie des messages obscurs et refuse de les expliciter.
Un autre procédé verbal habituel des
pervers est d’utiliser un langage technique, abstrait, dogmatique, pour
entraîner l’autre dans des considérations auxquelles il ne comprend rien, et
pour lesquelles il n’ose pas demander d’explications de peur de passer pour un
imbécile. Ce discours froid, purement théorique, a pour effet d’empêcher celui
qui écoute de penser et donc de réagir. Le pervers, en parlant d’un ton très docte,
donne l’impression de savoir, même s’il dit n’importe quoi. Dire sans dire est une façon habile de
faire face à toute situation. Le discours du pervers narcissique trouve des
auditeurs qu’il arrive à séduire. La violence perverse est à distinguer de
l’abus de pouvoir direct ou de la tyrannie. La tyrannie est une façon d’obtenir
le pouvoir par la force. L’oppression y est apparente. L’un se soumet parce que
l’autre a ouvertement le pouvoir. Dans l’abus de pouvoir, le but est simplement
de dominer. Chez un pervers, la domination est sournoise et niée. Il
n’y a jamais de conflit franc.»
~ Marie-France Hirigoyen (Le harcèlement
moral, La violence perverse au quotidien)
Article intégral / références :
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/la-communication-perverse.html
Un enfant offre ses services (1930) – bientôt sur
un trottoir près de chez vous.
La loi 70 : pour lutter contre l’appauvrissement des fortunés
Avec cette loi, le gouvernement prévoit épargner,
à terme, jusqu'à 50 millions de dollars par année, qui pourront servir là où ça compte, par exemple à ajuster le
salaire des médecins à l’augmentation dramatique du coût de la vie.
Chronologie
d’appoint
Fin janvier 2016, Sam Hamad, alors président du
Conseil du trésor, pousse très fort sur le projet de loi 70 du gouvernement
Couillard. «Un assisté social qui décide
de ne pas ‘faire l'effort’ doit ‘subir les conséquences’», plaide-t-il
pour défendre la réforme controversée de l'aide sociale. Les prestations mensuelles
des nouveaux bénéficiaires qui refuseraient les démarches d'employabilité proposées
par le ministère seraient réduites de moitié, passant de 623 $ à 399 $.
Mais... Le
2 avril 2016, Sam Hamad doit se retirer du Conseil des ministres pour la durée
de l’enquête du commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale. Des allégations
de trafic d’influence pèsent sur le lui depuis la diffusion d’un reportage de
l’émission Enquête. Il aurait fourni
des informations privilégiées à «son ami» Marc-Yvan Côté, alors vice-président
du conseil d’administration de l’entreprise Premier Tech (Côté est l’une des
six personnes arrêtées, notamment pour fraude et complot, par l’Unité
permanente anticorruption, l’UPAC). Le 7 avril 2016, Sam Hamad démissionne de
son poste de ministre dans la foulée des accusations.
Pour des raisons obscures, le PLQ joue régulièrement
à la chaise musicale avec ses ministres. Ainsi, François Blais a récupéré le
dossier du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et se montre
intraitable – le projet de loi 70 sera adopté au plus tard le 24 novembre
prochain. La «ligne de partie» est respectée.
Le cercle vicieux
de la pauvreté
Chaque année, quelque 17 000 Québécois sans
contrainte à l'emploi présentent une demande d'aide sociale. Dans la majorité
des cas des personnes âgées de moins de 29 ans, et plusieurs milliers d'entre
elles sont issues d'une famille vivant de l'aide sociale. Le gouvernement
pousse inévitablement les jeunes vers l'itinérance et/ou la criminalité. Verrons-nous
bientôt des camps Arbeit macht frei? Peut-être.
Qui peut vivre avec 399 $ par mois? Pas besoin d’être comptable pour savoir que c’est
impossible.
Le dernier rapport du réseau Banques alimentaires Canada est publié alors qu'au Québec, le
gouvernement de Philippe Couillard vient de faire adopter son projet de loi 70. Le
rapport révèle qu’un nombre grandissant de Canadiens ont recours aux banques
alimentaires et montre du doigt des mesures gouvernementales jugées insuffisantes.
Au
Canada, un foyer sur six a recours à l’aide alimentaire et les enfants
constituent 36 % des Canadiens soutenus par cette aide.
Le coût de la vie
ne cesse d’augmenter mais pas les salaires.
«Au lieu de
décider s’ils vont manger des côtes levée ou des ailes de poulet, [certains]
doivent décider s’ils vont s’acheter de la nourriture ou payer leur loyer.
Personne ne devrait avoir à faire un tel choix.»
~ Le
réseau Banques alimentaires Canada, dans son rapport
Illustration : Pawel Kuczynski http://www.pawelkuczynski.com/
En novembre 2015, j’ai publié un article au sujet
de ces mesures antisociales récurrentes à l’endroit des prestataires de l’aide
sociale :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2015/11/le-test-de-laide-sociale.html
LE TEST DE
L’AIDE SOCIALE – TOUS LES ÉLUS, à
commencer par Sam Hamad (maintenant ce serait François Blais), devraient vivre au
moins deux mois d’errance en tant que prestataires de l’aide sociale et subir
leurs propres préjugés. Exactement comme les deux cobayes de la série Naufragés des villes : sans statut ni adresse fixe, sans CV ni
réseau d’amis, sans carte bancaire, carte de crédit ni passe de métro...
Nous aurions assurément des administrateurs plus équitables et charitables!
L'article inclut un texte de Bianca Longpré intitulé Sam et le BS. Et la note de pied sur les Naufragés des villes inclut une brève description de chacun des épisodes.
Aperçus (vidéo) et plus d'info :
http://www1.tfo.org/naufrages/emissions_episode.aspx?id=2
Photo via ICI Radio-Canada Première
Jean Lemire a sillonné les mers pendant près de 25
ans, d'abord comme scientifique et, à partir de 1987, comme cinéaste. Son
dernier ouvrage, L'odyssée des illusions,
retrace ses années d'explorations aux quatre coins de la planète.
Un ouvrage de collection à prix plus qu’abordable à
offrir en héritage à vos enfants. Il n’y a pas de mots assez forts pour qualifier ses photos. J’avoue
que ça m’arrache le cœur de voir cette splendeur vouée à l’extinction (1).
«Notre planète est composée de millions de
créatures exquises. Nous sommes l'une d'entre elles. Même si nous sommes
responsables d’une part de cette beauté, nous sommes aussi responsables de
terribles destructions. Aucun autre animal ne détruit son environnement tel que
nous le faisons. En fait, dans son habitat naturel, chaque créature contribue à
l'ensemble de l'écosystème, participe à maintenir l'équilibre de la planète. Une
espèce détruit son environnement uniquement quand une espèce étrangère s’introduit
et crée un déséquilibre. La vraie question est : allons-nous continuer de participer
à la destruction? Ou devons-nous commencer à agir comme les autres animaux et
créer un équilibre? Nous pensons souvent que les animaux sont dangereux. Mais
si vous regardez les animaux les plus dangereux de la planète, ceux que nous
craignons le plus, les requins, les loups et les ours, ils ne sont pas en haut
de la liste – l’espèce humaine est la plus dangereuse.»
~ Emma Seppälä, PhD http://www.awaken.com/
Cet «océan d’indifférence et d’insouciance» que
mentionne Jean Lemire dans sa conclusion est le facteur le plus préoccupant et
décourageant de la question environnementale. Tous les dirigeants de la
planète et leurs lobbyistes industriels devraient recevoir un exemplaire!
Visitez «1000 jours pour la planète» et jugez
vous-même l’ampleur des défis
http://sedna.radio-canada.ca/fr/aventure/photos-videos
Voyez quelques photos (Éditions La Presse)
http://editions.lapresse.ca/nos-livres/categorie/biographies-recits-et-recueils/livre/lodyssee-des-illusions/
Extrait de La
simple beauté du monde / Communiquer la science
J’ai passé une bonne partie de ma vie en mer, à
étudier les baleines. Fasciné devant si grand et si imposant, j’ai sillonné les
eaux du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent pour apprendre le métier de
chercheur, sous la supervision d’un vieux loup de mer, Richard Sears, qui m’a tout
montré. [...]
En ces temps, les villages riverains ressemblaient
encore à des havres de paix où l’on «jiggait» la morue en famille, ramassait
les milliers de capelans qui roulaient sur les plages de cette mer d’abondance.
[...] Les traditions maritimes et le savoir-faire se perpétuaient ainsi,
de génération en génération [...]
Puis les stocks de poissons ont diminué, victimes
d’une surpêche causée par un appât du gain démesuré et des moyens
technologiques de plus en plus performants. Notre désir d’accumuler toujours
davantage, sans nous inquiéter de la pérennité des ressources, est venu piller
le précieux héritage de nos prédécesseurs. Les grands géniteurs des espèces
phares, celles sur lesquelles reposaient les bases de toute notre économie
régionale, avaient été tellement exploitées qu’elles n’allaient plus jamais se
remettre d’une pareille surpêche, fauchant du même coup des siècles de
traditions. Sans métier à exercer, les jeunes ont été contraints d’abandonner
les régions pour rejoindre les grands centres. [...]
Cette catastrophe aurait pu être évitée, je le
pense sincèrement. La science a failli à son devoir de préservation, et les
grands décideurs n’ont jamais osé affronter les lobbyistes de l’industrie des
pêches, qui faisaient pression sur les gouvernements pour conserver les emplois
de cette industrie en perte de vitesse. Ce laxisme et cette pression
insoutenable sur les stocks ont vidé les océans : 90 % des grands poissons
ont ainsi disparu au cours des dernières décennies et le carnage se poursuit,
loin au large, loin des regards.
Le syndrome de la surexploitation des ressources
venait de faire une première victime, la mer, et je savais que les mêmes
menaces planaient au-dessus des autres écosystèmes de la planète. Le désir de
tout mettre en œuvre pour sensibiliser les populations aux dangers de
l’exaction abusive des ressources allait donc naître d’un crime inconnu, d’un
génocide planifié et assumé contre l’équilibre naturel précaire qui constituait
les fondements mêmes de notre relation avec la nature. Dès lors, ma destinée
était devenue évidente.
Conclusion
J’aime la vie et rien ne me touche autant que la
nature, dans toute sa splendeur, son équilibre et sa force silencieuse. D’un
tempérament optimiste, j’aurais voulu un livre à la conclusion belle et
porteuse d’espoir. Je désirais tellement être un prophète de bonheur, une
preuve tangible que tout est en voie de s’améliorer. Mais j’ai un devoir de
vérité. La mienne, qui, je le souhaite, sera balayée par un vent de changement.
Si la simple beauté du monde et l’engagement des
jeunes pour demain constituent de formidables baumes d’espoir, le grand bilan
de cette odyssée demeure parfois sombre et pessimiste. Je tiens à m’en excuser,
sincèrement. Car après toutes ces années, après avoir pu constater l’ampleur de
la tâche à accomplir et comparé les niveaux de réformes des différents pays, je
sais aujourd’hui que le rêve fou de changer le monde ne se produira pas. Que la
terre nouvelle convoitée, améliorée, nourrie par le désir réel de l’humanité de
faire le grand ménage de sa maison, n’arrivera pas avant le crépuscule de mes
jours. Que les efforts de sensibilisation de tous les artisans du changement
n’auront pas réussi à percer la forteresse économique et politique des
dirigeants de la planète. Que nos petites victoires pour préserver la simple
beauté du monde ne sont que minuscules diachylons appliqués sur une nature
meurtrie, blessée, mutilée, estropiée, battue et écorchée par nos mauvais
traitements.
L’espoir est un ingrédient de bonheur, mais il se
fait rare dans les recettes pour garantir l’avenir de cette nature qui souffre
en silence.
Il y aura
nos mots et nos images, une goutte d’eau dans un océan d’indifférence et
d’insouciance. Puissent-ils toucher les générations futures, pour qu’un
réel vent de changement souffle sur demain, et que l’espoir renaisse enfin dans
le cœur et les âmes de ceux et celles qui y croient encore.
Présentation
de l’éditeur
L’odyssée des illusions
25 ans à parcourir la planète
Sensibiliser
les gens à la beauté et à la fragilité de la planète, voilà le défi que s’est
lancé il y a 25 ans le biologiste, cinéaste, photographe et auteur Jean Lemire.
À bord du voilier SEDNA IV, il a sillonné
les mers du monde et a pu constater les grands enjeux environnementaux. Il a
cherché des réponses devant l’inexplicable et parfois même l’inconcevable.
À travers ce livre, illustré de plus de 150
photos, il nous fait revivre les grandes escales de ce périple autour de la
planète. Il partage avec nous ses réflexions, ses moments de bonheur, mais aussi
ses déceptions et ses désillusions.
Témoigner, encore et encore, en espérant que
les mots et les images sauront insuffler un vent de changement sur les
générations futures.
Jean
Lemire
Biologiste
de formation, Jean Lemire parcourt les mers depuis plus de 25 ans. D’abord
comme scientifique, puis comme cinéaste. À bord du voilier SEDNA IV, il
entreprend diverses missions : Mission Arctique en 2002 ; Mission Baleines en
2003 ; Mission Antarctique en 2005 et finalement 1 000 jours pour la planète en
2012. Jean Lemire est également récipiendaire de nombreux prix et distinctions.
Il a notamment été nommé Officier de l’Ordre du Canada et a reçu le prestigieux
Prix Hommage des Prix canadiens de l’environnement. En 2010, l’Organisation des
Nations unies lui a accordé le titre d’ambassadeur honorifique de la Vague
verte, un vaste mouvement mondial de sensibilisation des jeunes à la
biodiversité de la planète. Il est l’auteur des best-sellers Mission
Antarctique, (2007) et Le dernier continent, 430 jours au cœur de
l’Antarctique, (2009) publiés aux Éditions La Presse.
Entrevue (audiofil)
http://ici.radio-canada.ca/emissions/gravel_le_matin/2016-2017/chronique.asp?idChronique=421307
---
(1) Rapacité humaine... Voilà le sort réservé aux cornes de rhinocéros – des objets et
bijoux dont nous n'avons pas besoin! Si l’on se fie aux superstitions populaires
asiatiques, on leur attribue sans doute des propriétés aphrodisiaques. Grrr.
Illegally
traded rhino horn products recovered during investigations in Nhi Khe, Vietnam.
Photograph: Wildlife Justice Commission Investigation/AFP/Getty Images
https://www.theguardian.com/environment/gallery/2016/nov/11/the-week-in-wildlife-in-pictures
The Towering Inferno
(1974) était-il un film symboliquement prémonitoire? (voyez le synopsis sur Wikipédia...)
À l’émission de Stephen Colbert, l’astrophysicien
Neil deGrasse Tyson disait :
“Make
America smart again”.
En réalité, Trump n'est qu'un cheveu sur la soupe (cosmique)!
En appuyant sur la touche «réinitialiser» les Américains viennent de reculer jusqu’à la Guerre
de Sécession (Back to the future). Une
moitié de la population refuse de cohabiter avec l’autre (53 % / 47 %). Toujours dans le mille : TRUCE
OR CONSEQUENCES, by Bill Maher https://www.youtube.com/watch?v=U1s-TqzhwEk
«Certains hommes vénèrent le rang social, certains
vénèrent les héros, certains vénèrent le pouvoir, certains vénèrent Dieu; ils
se disputent au sujet de ces idéaux et n’arrivent pas à s’entendre – mais tous
vénèrent l’argent.
Je viens de lire le quotidien. Je le fais chaque
matin – sachant très bien que je vais y trouver les habituelles dépravations,
bassesses, hypocrisies et cruautés qui font la civilisation; de sorte que je
passerai le reste de la journée à prier pour que la race humaine soit damnée.
Mes prières ne semblent jamais exaucées, mais je ne désespère pas.» (Lettre à William Dean Howells, 1899)
~ Mark Twain
On peut certes affirmer qu’il y a péril en la demeure. Les scientifiques ont raison de s’inquiéter de la façon dont Trump composera
avec la science en matière d’environnement, de santé, d’éducation, d’immigration,
etc.
Pour ma part, la disparition du monde mécanique infernal que nous avons créé ne me dérangerait pas du tout.
Image :
Thinker cropped, David Parkins; via
Nature
The ultimate experiment: How Trump
will handle science
Climate-change and immigration
policies raise alarm, but much of the incoming US president's agenda is simply
unknown.
Trump’s first target will likely be
the Clean Power Plan, Obama’s set of regulations to reduce greenhouse-gas
emissions from power plants, which roughly two dozen states are challenging in court. The case is
expected to reach the Supreme Court as early as next year. By then, Trump may
have filled the court’s current vacancy, tipping the panel’s ideological
balance towards the conservative. That would put the climate regulations in
jeopardy.
But it would be easy enough for the
Trump administration to just revoke the Clean Power Plan on its own, Holmstead says.
The administration could also revise a regulation that essentially bans the
construction of new coal-fired power plants unless they are equipped to capture
and bury a portion of their carbon emissions. And Trump could repeal the
moratorium on new federal coal leases with the stroke of a pen.
http://www.nature.com/news/the-ultimate-experiment-how-trump-will-handle-science-1.20971
Collage : Joe Webb http://www.joewebbart.com/
Burning the Future: Coal in America
Les mines de charbon qui avaient été fermées ces
dernières années vont sûrement rouvrir. En Virginie-Occidentale l’industrie minière
redémarrera à fond la caisse sous l’administration Trump – dig deeper... À cause de la
décapitation des montagnes dans cette région des Appalaches, les vallées sont
régulièrement inondées. Les coulées de boues de charbon envahissent les cours d’eau,
rendant les sources totalement impropres à la consommation – les gens
développent des maladies cutanées, des cancers, des problèmes neurologiques,
etc. C’est épouvantable, triste et révoltant. Les industriels organisent des
rallies pro-charbon et leur propagande est simple : vous ne pouvez pas
avoir d’électricité, faire fonctionner votre brosse à dents électrique et tous
vos gadgets électroniques, sans charbon. Joe Manshin III (un démocrate!) remercie
Dieu pour ce cadeau du ciel, tout comme le faisait Steven Harper pour les
sables bitumineux en Alberta. Malheureusement ces cadeaux empoisonnés – qui
viennent non pas de Dieu mais des hommes – tuent beaucoup de monde et d’animaux.
Pourtant le virage aux panneaux solaires est
faisable, avec le même argent qui en ce moment fait de la terre un dépotoir
toxique.
C'est à voir
tandis que se déroule la COP22 (sur Thought maybe, en anglais)
https://thoughtmaybe.com/burning-the-future/
Le documentaire Burning the Future expose
au grand jour les désastres environnementaux et sociaux dus à l'exploitation du
charbon, plus particulièrement en Virginie-Occidentale (É.-U.). Les montagnes ont été décapitées et dépouillées de 1,4 millions d'acres de forêts, l'eau contaminée, et
les terres agricoles et les communautés détruites. Le film suit un groupe de
personnes directement touchées qui osent s’opposer à l'industrie du charbon afin
de protéger les montagnes, sauver leurs familles et préserver la vie.
Cependant, leurs efforts sont entravés par des systèmes qui protègent les
intérêts de l’industrie minière et ses magnats à Washington. Ce film montre
l'impérieuse nécessité de lutter contre ces puissants industriels, et aussi à
quel point les moyens légaux pour persuader et réformer n'existent tout
simplement pas. Comment faire pour empêcher cette exploitation massive qui
détruit le monde dans lequel nous vivons? (Produit en 2008)
Burning The Future
David
Novack, Featured, Richard Hankin, 2008
Burning The Future documents the devastating
environmental and social impacts of coal mining specifically in West Virginia
in the United States, where mountaintop removal mining has obliterated 1,4 million
acres of mountains, polluted the groundwater, destroyed farm land and
communities. The film follows a group of people directly affected by mining who
venture to challenge the coal industry with the intent to protect mountains,
save their families, and preserve life. However, their efforts are hampered by
the systems that protect coal interests, the interests of business and
industrial civilisation. This film shows the imperative need to fight back
against powerful mining magnates, and how common legal channels of persuasion
and reform simply do not exist. How do we stop these massive mining magnates
from killing the world we live in?
Communities at risk from mountaintop
removal
For years,
it was impossible to track the spread of mountaintop removal coal mining in
Central Appalachia over the course of time. But now, 30 years of satellite
imagery and other data show how the destructive practice is encroaching on our
people. Explore the maps and learn more about the mountaintop removal:
http://ilovemountains.org/
“Mountaintop
removal/valley fill is a mining practice where the tops of mountains are
removed, exposing the seams of coal. Mountaintop removal can involve removing
500 feet or more of the summit to get at buried seams of coal. The earth from
the mountaintop is then dumped in the neighboring valleys.”
http://earthjustice.org/slideshow/images-of-mountaintop-removal-mining
“Whenever I see them tearing down these
mountains, I just feel this pit in the bottom of my stomach. You know that was
somebody’s home or special spot. I feel disgusted, and I feel compelled to stand
up and do something about it.” ~ Junior Walk of West Virginia
Mountaintop removal mining devastates the landscape, turning areas that should
be lush with forests and wildlife into barren moonscapes. Huge machines, called
“draglines,” push rock and dirt into nearby streams and valleys, forever
burying waterways. The massive dragline in the photo, which can weigh up to 12
million pounds and be as big as an entire city block, is dwarfed by the scale
of this devastation. (Earth Justice)
In the past few decades, an area the size of Delaware has been flattened. Coal
companies first raze an entire mountainside, ripping trees from the ground and
clearing brush with huge tractors. This debris is then set ablaze as deep holes
are dug for explosives. Explosive is poured into these holes and mountaintops
are literally blown apart. As much as 800 to 1,000 feet are blasted off the
tops of mountains in order to reach thin coal seams buried deep below. (Earth Justice)
Photo : banlieue de Kaboul. Future banlieue de Charleston (Virginie-Occidentale) dans quatre ans?