1 octobre 2014

Liposuccion budgétaire et autres inepties


Dans quel gras faut-il couper?

Bon, on a annulé la suppression du 4,36$ par jour accordé aux bénéficiaires de l’assistance sociale, notamment les personnes intellectuellement handicapées qui ont des petits boulots de réinsertion sociale. J’entendais le témoignage d’un tel bénéficiaire à C’est pas trop tôt. Vous savez ce qu’il fait? Figurez-vous qu'il le gagne son BS et son 4$! en lavant de la vaisselle, des planchers, des WC, etc. Il trouvait injuste de perdre cette allocation. Qu’en pensez-vous? 
       Beaucoup d’hyper égoïstes pensent que les pauvres n’ont pas droit au plaisir, aux petits extras (une sortie au cinéma, une excursion à la campagne ou un snack au resto) qui peuvent rendre leur vie un peu supportable.

Je ne sais pas, mais s’il faut couper dans le gras, ne vaudrait-il pas mieux couper dans les allocations promotionnelles des élus (voyages, vêtements haut-de-gamme, repas gastronomiques, etc.)? Il y aurait, au total, j’en jugerais, d’importantes sommes à attribuer aux «vraies affaires».

«Il semble vraiment qu'une volonté méchante préside aux événements humains. À voir comme elle s'entend parfois à tourner tout au pire, on la prendrait pour une providence à rebours. Le hasard seul n'aurait ni cette perspicacité ni cette persistance dans le choix des combinaisons mauvaises.»  
~ Louise Ackermann (1813-1890)

Le monde à l’envers

Photo : via redbubble.com

Je n’en reviens pas de celle-là :

ICI Radio Canada – Grands titres [extraits]
       «Les écologistes sous surveillance – Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) tente de réduire la portée d'une plainte déposée par l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique qui soutient que le SCRS a violé la loi en surveillant des groupes environnementalistes. 
       En février dernier, certains médias ont laissé entendre que le SCRS et d'autres ministères et agences gouvernementales considèrent que toute opposition à l'industrie pétrolière constitue une menace à la sécurité nationale
       Le SCRS aurait ainsi exercé sa surveillance sur les organismes Sierra Club of British Columbia, Leadnow, ForestEthics Advocacy Association, le Conseil des Canadiens, Dogwood Initiative, EcoSociety et le mouvement de Premières Nations Idle No More
       Jusqu'où peut aller le comité de surveillance du SCRS dans ses activités d'espionnage menées sur des groupes critiques à l'égard de la politique énergétique du gouvernement canadien? 
       L'association des libertés civiles s'est par ailleurs opposée récemment à la décision du comité de surveillance de confier à Yves Fortier l'enquête sur sa plainte, invoquant un conflit d'intérêts puisque l'avocat et ancien diplomate a déjà siégé au conseil d'administration de TransCanada, et a été promoteur du projet d'oléoduc Keystone XL. M. Fortier est l'un des trois membres du comité de révision au sein du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité. Steven Blaney s'est dit sûr que le comité allait examiner en toute impartialité les efforts du SCRS pour protéger les Canadiens contre les activistes ou les radicaux

Autrement dit : 
- si vous oeuvrez pour freiner l’extinction des humains, des espèces animales et la destruction de la nature et de ses ressources,
- si vous réclamez de l’air, de l’eau et des aliments moins pollués,
eh bien, vous constituez une menace pour la sécurité nationale.

Ça alors!

Or le point de bascule est à notre porte  

Image : Thomas Friedman

(D’après une entrevue avec Marie-Claude Lemieux, WWF Québec) 

La population mondiale de poissons, d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles a diminué de 52 % de 1970 à 2010 à un rythme plus rapide que prévu, indique l'organisation Fonds mondial pour la nature (WWF). 
       Dans un rapport biennal, l'ONG précise que les besoins humains dépassent désormais de 50 % les réserves naturelles disponibles avec un abattage d'arbres, une exploitation des nappes phréatiques et des émissions de CO2 plus rapides que le temps nécessaire à la Terre pour répondre à ces demandes. 
       «Ces dégâts ne sont pas inévitables, ils sont seulement la conséquence de la manière dont nous choisissons de vivre.» ~ Ken Norris, directeur du département scientifique à Zoological Society de Londres
       «Il est essentiel que nous saisissions l'opportunité tant qu'il est encore temps pour mettre en œuvre un développement durable et créer un avenir dans lequel les gens pourront vivre et prospérer en harmonie avec la nature», précise le directeur général de WWF, Marco Lambertini. Protéger la nature n'est pas seulement protéger les espèces sauvages, mais également sauvegarder l'avenir de l'humanité, «ce qui signifie notre survie même», ajoute-t-il. 
       Le déclin des espèces sauvages vertébrées a été le plus spectaculaire dans les régions tropicales, notamment en Amérique latine. L'indice établi dans le rapport «Living Planet» se base sur 10 380 populations de 3038 espèces de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons. 
       Ce déclin de 52 % en moyenne est plus rapide que ne l'avaient anticipé les précédentes études. Le rapport publié en 2012 évoquait un déclin de 28% des espèces sauvages entre 1970 et 2008. 
       Les populations les plus touchées sont les espèces d'eau douce où la disparition atteint 76 % entre 1970 et 2010 tandis que les espèces marines et terrestres ont diminué toutes deux de 39 %.

Les principales raisons de ce déclin sont la perte de l'habitat naturel, la chasse et la pêche ainsi que le réchauffement climatique.
(…)
«Compte tenu du rythme et de l'ampleur du changement, nous ne pouvons désormais plus exclure la possibilité de parvenir à un point de basculement qui pourrait de manière brutale et irréversible modifier les conditions de vie sur Terre.»  

Source :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/international/2014/09/30/002-especes-sauvages-population-forte-baisse.shtml

Espérons que les élus auront la sagesse de lire ce rapport et d’agir en conséquence, sinon… nous perdrons le nord et bien d'autres choses avec. 

Vous pouvez télécharger le rapport :
http://wwf.panda.org/about_our_earth/all_publications/living_planet_report/

Note, 04.10.2014 : J'ai toujours douté de l'intégrité de WWF International, notamment à cause des aristocrates et des industriels (les plus riches du monde) à la tête du mouvement qui prétendent ne pas exploiter les nations dépositaires de ressources. Un article du Guardian confirme mes doutes : double-message, conflits d'intérêts. Mais, "une illusion de moins est une vérité de plus" (A. Dumas) :

WWF International accused of 'selling its soul' to corporations
Pandaleaks writer says conservation group has forged links with business which is using it to 'greenwash' their operations
 
Its author, Wilfried Huismann, says the Geneva-based WWF International has received millions of dollars from its links with governments and business. Global corporations such as Coca-Cola, Shell, Monsanto, HSBC, Cargill, BP, Alcoa and Marine Harvest have all benefited from the group's green image only to carry on their businesses as usual.
   Huismann argues that by setting up "round tables" of industrialists on strategic commodities such as palm oil, timber, sugar, soy, biofuels and cocoa, WWF International has become a political power that is too close to industry and in danger of becoming reliant on corporate money.
   "WWF is a willing service provider to the giants of the food and energy sectors, supplying industry with a green, progressive image … On the one hand it protects the forest; on the other it helps corporations lay claim to land not previously in their grasp," says Huismann.

Article complet :

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