Travail
qui par ailleurs n’est pas nécessairement propre. Et puis, on sait que les gens
qui ont du fric confient toujours le sale boulot aux «classes inférieures» de la
hiérarchie socioéconomique.
Au
sens économique usuel, le travail est l'activité rémunérée ou non qui permet la
production de biens et services. Avec le capital, c'est un facteur de
production de l'économie. Il est essentiellement fourni par des employés en
échange d'un salaire et contribue à l'activité économique. Le processus
d'entrée et de sortie de l'emploi se fait par le marché du travail. Il est fêté
en certains pays le 1er mai. (Wikipedia)
Tableau :
empilage de chemises de travail vintage.
Le
terme de «travailleur» a presque complètement disparu du vocabulaire. Il a
longtemps été remplacé par celui d’employé, qui illustrait déjà une
dérive utilitariste. Employer ou utiliser une personne, c’est du pareil au
même. Peut-être parce qu’il a cette connotation négative, on n’utilise à peu
près plus ce terme, qui a fait place à celui de ressources humaines.
Depuis belle lurette, les grandes entreprises ont leur département des
ressources humaines comme elles en ont un des ressources matérielles. Les
travailleurs sont considérés de la même manière que les stylos, les ordinateurs
et les pupitres. Que fait-on d’une ressource, d’une ressource naturelle, par
exemple? On l’exploite. ... Ce procédé rhétorique constitue un projet
déshumanisant.
D’ailleurs, que fait-on d’une ressource
naturelle, une mine par exemple, lorsqu’on l’a épuisée? On l’abandonne. On peut
filer la métaphore, puisque l’épuisement professionnel serait le «fléau de l’heure»
pour les entreprises... Lorsqu’un ordinateur ne fonctionne plus, on appelle le
service des ressources informatiques, pour le réparer. Lorsqu’un travailleur ne
fonctionne plus dans son emploi, on appelle le service des ressources humaines.
Le burn-out représente un défaut de
fonctionnement du travailleur, qu’on doit corriger. On est donc en «arrêt de
travail» pendant un moment, comme l’ordinateur repose entre les mains des
techniciens, le temps de le rafistoler. Lorsque le travailleur ne fonctionne
plus, on le répare à coup de petites pilules. On évacue la noblesse et la
souveraineté du travail humain, qu’on remplace par l’idéal du consommateur,
moteur de l’économie contemporaine, et l’efficacité instrumentale de la «ressource
humaine».
Henry Mintzberg, sommité mondiale du
management, dénonce ce vocabulaire en affirmant qu’il n’est pas une ressource
humaine, mais bien un être humain, ce qui estompe sa nature multidimensionnelle.
Cette déshumanisation atteint de nouveaux sommets depuis quelques années. Les
entreprises ne recrutent plus des travailleurs ni même des employés, mais
plutôt des talents. Cette mode provient, notamment, des travaux du
géographe Richard Florida, qui a soutenu que la présence de ce qu’il nomme la classe
créative permettrait l’attraction des investissements économiques.
Cette «classe» se caractérise par les «3T du développement économique» :
le talent, la technologie et la tolérance. Nous ne sommes plus des personnes,
mais un amalgame de caractéristiques et de compétences au service de l’entreprise.
Non seulement on recrute ces talents,
mais cela étant réalisé, on les active au même titre qu’on met en
marche un logiciel sur son ordinateur après l’avoir acheté. Le processus de la
déshumanisation est complet. Il n’y a plus d’humains : ne subsistent que
leurs attributs professionnels. (p. 77 / 79)
Source :
Les passagers clandestins /
Métaphores et trompe-l’oeil de l’économie, Ianik
Marcil; Éditions Somme toute 2016
Le
mythe de la méritocratie
Si
la richesse est le résultat inévitable du travail acharné et de l’esprit d’initiative,
chaque femme en Afrique serait millionnaire. ~ George Monbiot (The
Self-Ambition Fallacy)
CQFD
– Le mot de méritocratie est employé pour la première fois par Michael Young en
1958 dans son ouvrage The rise of the
meritocraty (L'ascension de la méritocratie). L'auteur de cette
«sociologie-fiction» l'utilise «pour dénoncer les effets pervers du système
d’éducation anglais» et développe l'idée que loin d'être un idéal, ce modèle
poussé à ses limites engendrerait «des situations invivables pour les
«non-méritants», responsables alors de leur propre sort». Michael Young décrit
une société dans laquelle le modèle rend les individus situés au bas de la
pyramide sociale incapables de se protéger contre les abus d'une élite
autocratique. L'application intégrale du modèle méritocratique ayant créé «une
société cauchemardesque pour la population et nuisible pour le lien social».
(Wikipédia)
Humour
noir : Les gens ne comprennent pas le principe de la méritocratie. Voilà
pourquoi les hausses de salaire des médecins spécialistes soulèvent tant d’indignation.
Aussi bien que les primes et les salaires mirobolants des PDG et des cadres de
grandes entreprises – qu’ils méritent! Pourquoi? Parce que faire travailler
des esclaves (sans travailler soi-même) requiert des compétences et des
qualités de leadership exceptionnelles. Le jour où les classes inférieures comprendront
cela, eh bien, elles cesseront de se plaindre inutilement...
TRAVAIL
Extrait
du blogue http://citaquote-boudabla.blogspot.ca/
Rien
ne tue plus sûrement la pensée, la créativité, le rêve, la lucidité ou le
délire que le travail intensif, l’efficience, l’amour frénétique du gain, la
course au profit et aux boulots profitables. ~ Jacques Sternberg
L’emploi
qu’un homme finit par obtenir est rarement celui pour lequel il se croyait préparé
et dans lequel il pensait pouvoir être utile. ~ Marguerite Yourcenar
Je
suis d’avis que si le travail était une chose vraiment merveilleuse, les riches
en auraient gardé pour eux. ~ Bruce Grocott
Extreme danger! Photo: Margaret Bourke-White.
Quand
vous voyez les hommes que certaines femmes épousent, vous pouvez mesurer leur
horreur du travail. ~ Helen Rowland
Si
l’on veut gagner sa vie, il suffit de travailler. Si l’on veut devenir riche,
il faut trouver autre chose. ~ Alphonse Karr
C’est
au moment de payer ses impôts qu’on s’aperçoit qu’on n’a pas les moyens de
s’offrir l’argent que l’on gagne. ~ Frédéric Dard (alias San Antonio)
À
celui qui vous dira qu’il s’est enrichi par le travail, demandez : ‘De
qui?’ ~ Don Marquis
Pay-day
on the levee, 1900-1906 (USA) https://www.shorpy.com/
Si
pour gagner deux fois plus, il faut travailler deux fois plus, je ne vois pas
où est le bénéfice. ~ Raymond Castans
En
napolitain, le mot «travailler» n’existe pas. On dit «fatigare». ~ Roberto
Rossellini
J’ai
toujours détesté le labeur et si je travaille, c’est dans le but unique de
subvenir à mes débauches. ~ Alphonse Allais
Henri
Jeanson :
•
Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le communisme?
C’est le contraire…
•
Travailler! C’est bon pour ceux qui n’ont rien à faire.
Coluche :
•
Gagner sa vie ne vaut pas le coup, attendu qu’on l’a déjà. Le boulot y en a pas
beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça.
• À
la télé ils disent tous les jours : «Y a trois millions de personnes qui
veulent du travail». C’est pas vrai : de l’argent leur suffirait.
Chaque
minute compte. August 1942. Republic Drill and Tool Co., Chicago. Office of War
Information. https://www.shorpy.com/
Auteurs
inconnus :
•
Il y a vingt ans, la stabilité était la règle et le changement l’exception;
aujourd’hui, le changement est devenu la règle et la stabilité l’exception.
•
Si le travail c’est la santé, donnez donc le mien à quelqu’un de malade.
•
Le seul travail que l’on puisse commencer par le haut, c’est creuser un trou.
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