26 mai 2019

Quid de notre propre obsolescence programmée?

Si les ambitions économiques d’un parti politique sont basées sur la contamination de l'eau et des sols, l’augmentation de la pollution de l'air (GES), la destruction des terres arables, des forêts et des espèces, il est assuré de remporter la victoire. Le premier ministre de l’Alberta Jason Kenney l’a démontré avec aplomb.

Doit-on dire Prime Minister ou ‘Crime’ Minister?

«Les gouvernements ne veulent pas des gens bien informés, bien éduqués, capables de pensée critique, ils veulent des ouvriers obéissants, des gens qui sont juste assez intelligents pour faire fonctionner des machines et s’occuper de la paperasse. Et juste assez stupides pour accepter ça passivement.» ~ George Carlin

RIEN pour réduire notre «écoanxiété» croissante :

«Il faut reconnaître aux conservateurs le mérite de la franchise. Ce sont des pollueurs qui s’assument, alors que la contradiction entre le discours et l’action – ou l’inaction – des libéraux de Justin Trudeau confine à l’hypocrisie.
   «Tout le monde connaît notre position par rapport aux ressources naturelles de l’Ouest canadien; on est pour l’exploitation», a déclaré le lieutenant d’Andrew Scheer au Québec, Alain Rayes. «C’est clair que c’est un discours qui n’est peut-être pas sexy pour certaines personnes, mais nous, on a décidé de faire le discours de la réalité et du pragmatisme.» M. Rayes convient que cela va imposer un «exercice de pédagogie» d’ici l’élection du 21 octobre.» ~ Michel David (Le Devoir, 30 avril 2019)

Everything in the store (Canada) is for sale

Comme Justin Trudeau, François Legault prétend qu’il est possible d’exploiter gaz naturel et autres énergies fossiles tout en préservant l’environnement. La Coalition avenir Québec est fortement orientée sur le capitalisme néolibéral radical, cette solution miracle qui «fait grandir» l’économie, mais qui au final n’enrichit que les grandes entreprises et leurs investisseurs.
   Hier le ministre de l’Environnement de la CAQ reprenait quasiment mot pour mot les propos d’Alain Rayes «nous optons pour la réalité et le pragmatisme».
   «Je suis très ouvert à écouter les contributions des citoyens et de groupes de pression. Mais la CAQ n'est pas au service des groupes de pression, elle est au service de l'ensemble de la population», disait François Legault   
   Le gouvernement souhaite adopter une approche «pragmatique» à l'égard de l'environnement, défendant même le projet GNL Québec qui vise la construction d'une usine de gaz naturel liquéfié à Saguenay.  M. Legault a tenu à rappeler que ce projet vise à exporter ce gaz liquide vers l'Europe pour remplacer de l'énergie produite avec du charbon, «une bonne nouvelle pour l'environnement», selon lui.

Autrement dit : polluons le Québec pour dépolluer l’Europe! Même chose pour la vente d’hydroélectricité pour dépolluer la ville de New York. La population de New York était évaluée à 8 611 698 en 2017, dépassant déjà la population du Québec en entier, estimée à 8 455 402 en 2019. Alors, imaginez le saccage vu le nombre de barrages et d’infrastructures additionnels que cela nécessitera pour les alimenter. Génial... 

Caricature : Serge Chapleau, La presse 23.05.2019

«Les propriétaires de la mine n'avaient pas trouvé l'or, ils n’avaient pas extrait l'or, ils n’avaient pas broyé l'or, mais par une alchimie bizarre, tout l'or leur appartenait.»
~ William Haywood, leader américain du mouvement ouvrier IWW



Le Parti populaire du Canada prône aussi l’économie néolibérale radicale. Au Québec, en quête d’électeurs, il courtise les régions où le nombre de conservateurs d’extrême droite est prononcé.

Qui se laisse berner?

«Le sifflet pour chien est inaudible pour la plupart, mais irrésistible pour les abrutis et les crétins, surtout les ‘cerveaux libéraux’ marinant dans le formol de la politique identitaire.» ~ Luciana Bohne

En tant que climato-négationniste, Maxime Bernier s’était magistralement ridiculisé en octobre dernier :

Changements climatiques : le CO2 «nourrit les plantes», plaide Bernier
Maxime Bergeron | La Presse le 24 octobre 2018

(Ottawa) Le député Maxime Bernier a remis en question le lien entre la production de dioxyde de carbone (CO2) par l'activité humaine et le réchauffement climatique, mercredi, une position qu'il a eu du mal à expliquer pendant un point de presse haut en couleur à Ottawa.
   «Il y a des changements climatiques qui existent, mais la question est de savoir si c'est l'homme qui cause ces changements climatiques ou non, a-t-il lancé. C'est ça, la vraie question. Je ne suis pas un scientifique pour me prononcer là-dessus.»
   Plus tôt en journée, le chef du Parti populaire du Canada s'en était pris sur Twitter au plan de tarification du carbone annoncé la veille par le gouvernement Trudeau.
   «Ce qui est certain, c'est qu'il serait irresponsable de dépenser des milliards de dollars et d'imposer une réglementation exagérément sévère pour régler un problème dont on est toujours loin de cerner la gravité. L'alarmisme qui a souvent caractérisé cette question n'est plus de mise.»
Article intégral :

Au fond, ce guignol débroussaille le terrain pour Andrew Scheer en le faisant paraître «modéré».

Maxime Bernier sème le doute sur l'avortement

Après s'être présenté comme un défenseur des libertés individuelles, le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, sème maintenant le doute quant à sa position personnelle sur l'avortement.
   De passage à Québec pour y présenter près d'une dizaine de candidats, l'élu de Beauce a déclaré mardi que son parti n'a «pas de position là-dessus». Pour sa part, il a refusé de dire devant les journalistes s'il est «pro-vie» ou «pro-choix».
   M. Bernier n'exclut pas un débat sur le droit à l'avortement à la Chambre des communes si l'un de ses futurs députés décide de déposer un projet de loi là-dessus.
(La Presse, 21 mai 2019)

En mai 2008, Maxime Bernier, alors ministre des Affaires étrangères, annonça sa démission en raison d’une affaire de documents classés secrets (à propos d'un déplacement du Premier ministre Stephen Harper à l'OTAN), qu'il avait oubliés une quinzaine de jours chez son ex petite amie Julie Couillard; celle-ci n’avait pas de casier judiciaire, mais elle avait fréquenté le milieu des motards (Hells Angels et Nomads).

Bernier était déjà sur ma liste d’éventuels lauréats d’un Prix Darwin (1).


«Comment pouvons-nous parler de progrès alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles manifestations de la vie? Nous nous enfonçons dans nos dernières forêts, la main sur la détente d’une arme automatique. [...] Il faut lutter contre cette dégradation de la dernière authenticité de la Terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux où il vit.» ~ Romain Gary

Nous faisons preuve d’un tel manque de lucidité que nous ne voyons pas la progression de la machine à asservir et dévorer les humains – que cela vienne des capitalistes «démocrates» occidentaux ou des capitalistes «communistes» chinois! Avec la mondialisation, en Occident, les criminels à la tête des grandes multinationales ont retiré aux gouvernements le peu de contrôle qu’ils pouvaient avoir sur les activités industrielles et commerciales, ils sont devenus impuissants. Plusieurs sociétés canadiennes territoriales et extraterritoriales sont responsables de crimes contre l’environnement et l’humanité, mais aucune cour pénale internationale n’intentera de procès contre elles, c’est évident.

En complément : The Corporation, un documentaire canadien (en) réalisé par Jennifer Abbott et Mark Achbar sorti en 2003. Ce film est basé sur le livre The corporation, the pathological pursuit of profit and power (Les Multinationales, la recherche pathologique du profit et du pouvoir) de Joel Bakan (en). Le film est divisé en trois parties, reprenant les trois parties du titre du livre.
   Ce documentaire montre l'évolution des Sociétés anonymes (appelées Corporations en anglais) aux États-Unis, reprenant leur histoire depuis leur apparition avec la Révolution industrielle, où elles avaient été conçues pour répondre au «bien public» mais qui furent détournées de cet objectif par la recherche du profit.
   Parallèlement, les réalisateurs cochent les réponses à l'aune d'un manuel de référence de la psychopathologie : le DSM-IV, et il s'établit peu à peu sous les yeux du spectateur que, si l'entreprise a bien les caractéristiques d'un individu, ce n'est pas n'importe quel individu non plus, mais un psychopathe : égoïste, menteur, indifférent au bien-être et au respect d'autrui comme à ses malheurs.
   Le documentaire dresse une liste des comportements antisociaux des entreprises dans le monde contemporain, à travers quatre exemples : comportement dangereux envers 1) les travailleurs, 2) la santé des êtres humains, 3) les animaux et 4) la biosphère. Le diagnostic final fait des entreprises des psychopathes. [...]
(Description : Wikipedia)

Documentaire :

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(1) Tristement, ma liste de candidats ne cesse de s’allonger! Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas le concours.
   Les Prix Darwin récompensent les gens qui se sont accidentellement retirés du patrimoine génétique global à la suite de comportements particulièrement stupides. Les prix sont généralement décernés à titre posthume, mais parfois à des survivants qui se sont auto-stérilisés.
   L’ensemble du projet Darwin Awards est supervisé depuis 1993 par Wendy Northcutt, à l'époque étudiante en biologie moléculaire à l’Université de Stanford en Californie. La tradition se poursuit http://www.darwinawards.com/
                                  
Toutes les histoires des nominés sont vraies et authentifiées (témoins, vidéos, photos, articles de journaux, etc.)

Les candidatures sont évaluées selon ces critères :
1. Le candidat doit s'être auto-éliminé de manière définitive et ne laisser aucune descendance (ou s’être auto-stérilisé)
2. Le candidat doit avoir fait preuve d'une erreur de jugement phénoménale
3. Le candidat doit être lui-même la cause de son décès (ou de sa stérilité)
4. Le candidat doit être en pleine possession de ses facultés intellectuelles
5. Enfin l'acte et l'anecdote doivent être avérés pour obtenir un Prix Darwin

«Un des effets secondaires positifs du gène de la stupidité pourrait être de faire prendre des risques idiots à une personne de bon sens. Cela pourrait par exemple provoquer des découvertes étonnantes. Ces histoires lamentables viennent parfois d’idées tout à fait originales. Il existe des centaines de gènes de la stupidité. Si vous n'en possédez qu'un ou deux, vous pouvez être un génie créatif, si vous en possédez une bonne douzaine, vous êtes un dangereux imbécile.
   La différence entre celui qui prend un risque et fait faire un grand pas à l'humanité et celui qui prend un risque et périt dans l'humiliation suprême, réside dans l'équilibre entre les risques pris et l'attrait de l'innovation : si celui qui prend les risques n'en évalue pas attentivement les conséquences, seule la chance pourra le sauver du désastre.
   Nous pouvons avoir plusieurs lignes de pensées parallèles. Au moment où une idée «géniale» arrive au point où elle déclenche une réponse physique, une ligne de pensée parallèle plus prudente prend naissance mais n'arrive pas à temps pour interrompre l'action stupide. Si un jour, vous avez fait quelque chose de stupide et que, pendant une microseconde, juste avant la catastrophe, vous vous êtes posé des questions, alors, vous avez expérimenté ce processus de pensées parallèles. C'est très rare que quelqu'un puisse dire : ‘je n'avais même pas envisagé les conséquences’.»

~ Wendy Northcutt

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