«Un argument
se discute, une superstition ne se discute pas.» ~ Amin Maalouf
Islam signifie «soumission». La soumission à
Dieu et aux codes religieux créés par des hommes, fidèlement suivis par les
croyant.e.s, sont au-dessus de toutes les lois civiles. D’où l’incompatibilité évidente
avec démocratie et respect d’une société laïque.
Voile et laïcité : féroce débat entre
deux enseignantes musulmanes
Médium large | 1 mai 2019
Chahira
Battou et Djamila Addar. Photo : Olivier Lalonde / Radio-Canada
Chahira
Battou est née au Québec de parents marocains, et elle quittera le Québec avant
de retirer son voile en public afin de respecter ce qu'elle considère être son
devoir de musulmane. Djamila Addar est originaire d'Algérie et elle estime que
les choix religieux doivent avoir lieu exclusivement en privé. Les deux
enseignantes débattent des effets du projet de loi 21 du gouvernement Legault
sur leur métier.
«On a des
enseignants qui ont le bras complètement tatoué, ce qu’on ne voyait pas dans
les années 1970, clame Chahira Battou. On a des enseignants [ouvertement]
homosexuels, ce qu’on ne voyait pas dans les années 1970. On a des enseignantes
qui sont voilées, ce qu’on ne voyait pas dans les années 1970. On est en train
de [dire] à nos élèves : «Vous pouvez faire ce que vous voulez! Sois toi-même,
ne te bloque pas pour suivre tes passions».
«Le projet de loi 21 enlève encore une fois
des droits fondamentaux aux femmes d’être libres de s’habiller [comme elles
veulent], de choisir et de faire ce qu’elles veulent. Mon voile ne dérange
personne.» Chahira Battou
Garder la foi pour soi
«Les règles
[de l’islam] reviennent à la personne qui a la foi, et l’islam n’a pas à
imposer ses règles à la cité, plaide Djamila Addar. Il y a une diversité de
croyants et de non-croyants [dans la société]. Une religion n’a pas à dicter
ses règles. C’est la séparation du religieux du politique. Je veux que l’islam
reste à sa place.»
«Le voile, c’est le drapeau des Frères
musulmans. Ce n’est pas le drapeau des musulmans. C’est le drapeau des
intégristes musulmans. […] Vous portez sur votre tête un projet politique,
idéologique qui a assassiné des milliers de personnes.» Djamila Addar
Audiofil :
Je ne peux
même plus lire ou entendre le mot «Dieu» sans l’associer à : luttes de pouvoir
politico-religieuses, guerres civiles, assassinats, terrorisme, génocides,
vengeance, cruauté, barbarie, esclavage, sectarisme, patriarcat, sexisme,
intolérance, etc. Alors, pour la bonté, la bienveillance, la charité et la
compassion, il faut aller chercher ailleurs que dans les religions... En
réalité, au Québec, nous ne sommes pas islamophobes ni racistes, nous sommes
plutôt prosélytismophobes et chariaphobes, de par une sorte
d’instinct de survie. Nous ne voulons pas nous faire enfoncer dans la gorge (ou
le cerveau) des valeurs soi-disant morales appartenant à des codes
religieux passés date, et encore pires que ceux que nous avons endurés pendant
notre ère catholique.
«Rappelons-nous qu’un bon nombre de
Québécois, âgés aujourd’hui de plus de 60 ans, ont été éduqués dans des écoles
truffées de crucifix, par des enseignants religieux portant ostensiblement
d’immenses croix pendantes à leur cou et faisant souvent preuve d’un
prosélytisme de tout instant. Rappelons-nous également que ces Québécois ont
été soignés dans des hôpitaux où la croix et la prière avaient presque autant
d’importance, sinon davantage, que le médicament et la compétence des
soignants. Pourtant, cela n’a pas empêché beaucoup d’entre nous de nous
éloigner de l’Église et, dans beaucoup de cas, de devenir athées.
~ Pierre
Rivard (ex-conseiller en immigration au ministère de l’immigration, de la
diversité et de l’inclusion; Accueillir
la différence avec confiance)
Source :
La laïcité en débat Opinions, La Presse+ le 7 avril 2019
«Si on avait
supprimé la peine de mort contre ceux qui quittent l'islam, l'islam
n'existerait plus aujourd'hui. L'islam
aurait disparu dès la mort du prophète, paix sur lui. Condamner l'apostasie,
c'est ce qui a permis de garder l'islam jusqu'à nos jours.»
~ Yusuf
Al-Qaradawi (chef des Frères Musulmans)
Déclaré
persona non grata dans de nombreux pays, pour, notamment, apologie du
terrorisme et appel aux meurtres, le prédicateur égyptien de 91 ans Qaradawi vit
des jours tranquilles et luxueux au Qatar où il s’est réfugié.
Les Frères musulmans réussissent à
radicaliser des populations et à faire taire toute critique grâce aux
accusations de xénophobie, de racisme, de persécution religieuse, avec leur
cortège de poursuites judiciaires très coûteuses. Les ressources financières
semblent inépuisables. Qaradawi présente toujours les Frères musulmans comme
des «modérés» ou des «réformateurs»...
«L’islam,
c’est la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie
publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et
rejette toutes les affections du cœur du côté de l’intérieur de la famille.»
~ Alexis de
Tocqueville.
«Il y a des
musulmans modérés, mais l’islam lui-même n’est pas modéré. L’islam est une
idéologie fasciste. Il n’y a aucune différence entre l’islam et le
fondamentalisme islamique, il y a tout au plus une différence de degré mais pas
de nature.»
~ Ibn Warraq
~~~
En conclusion, quelques sages citations de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf (1949-)
Biographie https://fr.wikipedia.org/wiki/Amin_Maalouf
• Le maître
mot, ici encore, est réciprocité : si j’adhère à mon pays d’adoption, si je le
considère mien, si j’estime qu’il fait désormais partie de moi et que je fais
partie de lui, et si j’agis en conséquence, alors je suis en droit de critiquer
chacun de ses aspects; parallèlement, si ce pays me respecte, s’il reconnaît
mon apport, s’il me considère, avec mes particularités, comme faisant désormais
partie de lui, alors il est en droit de refuser certains aspects de ma culture
qui pourraient être incompatibles avec son mode de vie ou avec l’esprit de ses
institutions.
Le droit de
critiquer l’autre se gagne, se mérite.
(Les Identités meurtrières)
• Lorsque la
foi devient haineuse, bénis soient ceux qui doutent!
• Cette
recommandation [Aime ton prochain comme toi-même] paraît, à première vue,
irréprochable [mais] à voir ce que la plupart des gens font de leur vie, à voir
ce qu'ils font de leur intelligence, je n'ai pas envie qu'ils m'aiment comme
eux-mêmes.
(Le Périple de Baldassare)
• Pour moi,
toute cause qui tue cesse de me séduire. Elle s'enlaidit à mes yeux, se dégrade
et s'avilit, aussi belle qu'elle ait pu être. Aucune cause n'est juste quand
elle s'allie à la mort.
(Samarcande)
• Je ne juge
pas? Si, je juge, je passe mon temps à juger. Ils m'irritent profondément ceux
qui vous demandent, les yeux faussement horrifiés : «Ne seriez-vous pas en
train de me juger?» Si, bien sûr, je vous juge, je n'arrête pas de vous juger.
Tout être doté d'une conscience à l'obligation de juger. Mais les sentences que
je prononce n'affectent pas l'existence des «prévenus». J'accorde mon estime ou
je la retire, je dose mon affabilité, je suspends mon amitié en attendant un
complément de preuves, je m'éloigne, je me rapproche, je me détourne, j'accorde
un sursis, je passe l'éponge – ou je fais semblant. La plupart des intéressés
ne s'en rendent même pas compte. Je ne communique pas mes jugements, je ne suis
pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un
dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même.
(Les désorientés)
• Contrairement
à l'idée reçue, la faute séculaire des puissances européennes n'est pas d'avoir
voulu imposer leurs valeurs au reste du monde, mais très exactement l'inverse :
d'avoir constamment renoncé à respecter leurs propres valeurs dans leurs
rapports avec les peuples dominés. Tant qu'on n'aura pas levé cette équivoque,
on courra le risque de retomber dans les mêmes travers.
La première de ces valeurs, c'est
l'universalité, à savoir que l'humanité est une. Diverse, mais une. De ce fait,
c'est une faute impardonnable que de transiger sur les principes fondamentaux
sous l'éternel prétexte que les autres ne seraient pas prêts à les adopter. Il
n'y a pas des droits de l'homme pour l'Europe, et d'autres droits de l'homme
pour l'Afrique, l'Asie, ou pour le monde musulman. Aucun peuple sur terre n'est
fait pour l'esclavage, pour la tyrannie, pour l'arbitraire, pour l'ignorance,
pour l'obscurantisme, ni pour l'asservissement des femmes. Chaque fois que l'on
néglige cette vérité de base, on trahit l'humanité, et on se trahit soi-même.
(Le dérèglement du monde : Quand nos
civilisations s'épuisent)
• Lorsque
l'esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre est vaste.
N'hésite jamais à t'éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les
frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances.
(Léon l’Africain)
• J'appartiens
à cette frange médiane qui, n'ayant ni la myopie des nantis ni l'aveuglement
des affamés, peut se permettre de poser sur le monde un regard lucide.
(Les désorientés)
• Chacun
d'entre nous doit se frayer un chemin entre les voies où on le pousse, et
celles qu'on lui interdit ou qu'on sème d'embûches sous ses pieds; il n'est pas
d'emblée lui-même, il ne se contente pas de «prendre conscience» de ce qu'il
est, il devient ce qu'il est; il ne se contente pas de «prendre conscience» de
son identité, il l'acquiert pas à pas.
(Les Identités meurtrières)
• – Je ne
l'ai pas inventé. Ibn-Batouta, le grand voyageur, dit textuellement que les
pyramides «sont d'une forme circulaire».
– C'est qu'il
ne les as jamais vues. Ou alors de très loin, et de nuit, Dieu lui pardonne!
Mais ne le blâme pas. Quand un voyageur raconte ses exploits, il devient
prisonnier des gloussements admiratifs de ceux qui l'écoutent. Il n'ose plus
dire «je ne sais pas» ou «je n'ai pas vu», de peur de perdre la face. Il est
des mensonges pour lesquels les oreilles sont plus fautives que la bouche.
(Léon l'Africain)
~~~
Je vis dans
un pays musulman où il est plus grave de perdre sa virginité que de perdre la
vie.
Je vis dans
un pays où l’achat d’un test de grossesse est plus scandaleux que l’achat de
voix lors des élections.
Je vis dans
un pays où il est plus facile de regarder une gamine de 3 ans fouiller dans les
poubelles que de regarder un couple s’embrasser.
Je vis dans
un pays où la culture s’arrête à la première syllabe du mot.
Je vis dans
un pays qui n’est plus le mien.
Waleed
Al-Husseini (essayiste et écrivain, fondateur du Conseil des ex-musulmans de
France)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire