29 avril 2019

Vivre de peu... mais mieux

La Nature est LE baromètre de l’activité humaine, notamment, industrielle. Nous étions au bord du gouffre, mais grâce à la croissance de l’industrie pétrochimique, nous avons fait un grand pas en avant.

En 2019, pratiquement à chaque jour, des déversements de produits toxiques (transport par pipelines/gazoducs, camions/wagons citernes, etc.) se produisent – on ne peut pas cacher ces catastrophes au grand public.

Fracturation hydraulique. Infographie Le Monde.

Registre des déversements et fuites d’hydrocarbures :

Registre des interventions d’Urgence-Environnement QC – pétrole, hydrocarbures...
Mars 2019 :
Avril 2019 :

Par contre, il y aussi les déversements que le grand public ignore (tel l’enfouissement illégal de matières dangereuses).
   Émission Enquête, épisode du jeudi 14 mars 2019 – Chaque année, des tonnes de débris et de terre contaminée voyagent des chantiers de construction de Montréal jusqu'à certaines terres agricoles du Québec. Cette semaine à Enquête, on cherche les coupables. Et aussi, une enquête dans le luxueux monde des jets d'affaires...

Il y a 250 millions d’années, des changements climatiques ont asphyxié les océans

Renaud Manuguerra-Gagné | Radio-Canada, le 14 décembre 2018

Courant marin. Photo : iStock

La plus grande extinction de masse de l'histoire de la Terre a emporté 96 % de la vie marine. En utilisant des outils pour comprendre les changements climatiques actuels, des chercheurs ont révélé l'identité du tueur responsable de cette hécatombe.
   La Terre traverse actuellement la sixième extinction de masse de son histoire lors de laquelle les espèces animales et végétales disparaissent à des rythmes cent fois plus rapides qu’elles ne le feraient si elles ne cohabitaient pas avec l'homme.
   Survenue il y a 252 millions d’années, à la fin de l’ère nommée le Permien, cette catastrophe sans précédent a mené à la disparition de la quasi-totalité des formes de vie marine et d’environ les deux tiers des espèces terrestres.
   Des traces géologiques ont permis de conclure que cet événement avait été causé par des éruptions volcaniques d’une ampleur inégalée, menant à des hausses de température de 10 degrés Celsius en moyenne.
   Bien que les chercheurs s’entendent pour dire que les bouleversements climatiques qui s’en sont suivis ont été la source de cette extinction de masse, les événements ayant directement entraîné la mort de ces espèces restent incertains.
   Les chercheurs estiment qu’au cours de cette période, des centaines de milliards de tonnes de méthane, de CO2 et de dioxyde de soufre auraient pu être libérées dans l’atmosphère, entraînant des pluies acides, décimant des forêts et augmentant les températures à des niveaux suffisants pour égaler les 10 degrés Celsius estimés par les études géologiques.
   Plus la température des eaux augmente, moins l'oxygène peut y être dissous. Les eaux relâchent alors ce gaz dans l’atmosphère, provoquant l’asphyxie des espèces aquatiques qui en ont besoin pour respirer.
   Selon l’étude, les régions les plus touchées par le phénomène étaient les eaux froides des pôles, plus riches en oxygène. Des animaux habitués à ces eaux n’auraient alors eu nulle part où aller et auraient été poussés vers l’extinction.
   Bien que les stress sur l’environnement engendrés par les changements climatiques actuels soient très loin du cataclysme du Permien, les chercheurs considèrent que leurs données peuvent servir d’avertissement et appellent à s’intéresser davantage aux risques causés par la diminution d’oxygène dans les fonds marins.

Article intégral :

Mais à quoi ont servi les avertissements et les alertes lancés depuis les années 1960 jusqu’à maintenant? It’s a cosmic joke!

«Quand l’homme ne tue pas l’homme, il tue ce qu’il peut, c’est-à-dire ce qui l’entoure. L’homme sort de son cadre, veut prendre la place des forêts et des animaux, souille les rivières, pollue l’air, se multiplie sans raison, se bâtit un enfer et s’étonne ensuite naïvement de n’y pouvoir vivre.» 
~ René Fallet (1927-1983)

Vivre de peu
Joseph Delteil (1894-1978)

La civilisation moderne, voilà l’ennemi. C’est l’ère de la caricature, le triomphe de l’artifice. Une tentative pour remplacer l’homme en chair et en os par l’homme robot. Tout est falsifié, pollué, truqué, toute la nature dénaturée. Voyez ces paysages métallurgiques, l’atmosphère des villes corrompue (les poumons couleur Louvres), les airs et leurs oiseaux empestés d’insecticides, les poissons empoisonnés jusqu’au fond des océans par les déchets nucléaires, partout la levée de substances cancérigènes, la vitesse hallucinante, le tintamarre infernal, le grand affolement des nerfs, des cœurs, des âmes, à la chaîne vous dis-je... Telle est la vie industrielle, la vie atomique. Le grand crime de l’homme moderne! Oui, ceci n’est qu’un cri : Au feu! Au fou! À l’assassin!

Quant à l’alimentation… Le pain, le vrai pain est mort. Vous savez comment on dégerme, énerve, décervelle le brave blé (après quoi il reste il est vrai l’amidon, sans doute pour les lavandières du Portugal). Comment on sophistique toutes choses, à force de bromures, de carbonates de magnésie, de persulfates d’ammonium, etc. Vous consommez le lait conservé à l’aldéhyde formique, les épinards verdis au sulfate de cuivre, le jambon au borax, le vin fuschiné, etc. C’est l’alimentation chimique.

Ils appellent ça le progrès. Mais entre l’hippopotame dans son marigot, le lézard au soleil et l’Homme au fond de sa mine, où est le progrès?

Il s’agit de faire front, de retrouver terre, de redevenir sauvages, vierges de sens et d’esprit comme au premier matin...

Source :
Cent poèmes pour l’écologie
Choisis par René Maltête (photographe, 1930-2000)
Le cherche midi éditeur; 1991

Dans la préface, Hubert Reeves écrivait (en 1991, notons-le) :
«Notre planète, nous le découvrons avec stupeur, est bien malade. Chaque semaine, pratiquement, on nous signale une nouvelle agression à la biosphère, restée jusque-là insoupçonnée. Nous savons que si tout espoir n’est pas perdu, il faudra agir vite et avec efficacité pour que la Terre de nos enfants soit encore habitable. []
Comme on le verra dans ces pages, la préoccupation écologique, (même si le mot est relativement récent), n’est pas un thème nouveau pour les poètes. Jamais pourtant cette préoccupation n’avait pris une telle ampleur; jamais la situation n’a été aussi dramatiquement pressante. Il faut remercier les éditeurs d’avoir rassemblé ici un ensemble de poèmes étalés le long des âges. Leur message prend aujourd’hui une nouvelle actualité.» 

Aux antiquaires, les arbres! À la fourrière, les animaux! À la glacière, les oiseaux!  disait Jacques Prévert.  

J’ajouterais : Aux charniers, les humains?

Le phénomène de la haine et le danger qu’il représente pour la survie de l’humanité – vingt ans après l'entretien, la réponse troublante de l’anthropologue Serge Bouchard trouve résonnance avec l’actualité de ces dernières années. 

Extrait d’un entretien à l’émission La vie d’artiste, 1999.

Quand je suis venu au monde en 1947, on était deux milliards. ... On est en explosion démographique sur la planète. ... On est intelligents, donc on est des animaux extrêmement dangereux. On vit sur une ligne très tendue. On est dangereux. On est dangereux pour les autres, pour les animaux. D’ailleurs la preuve c’est que les espèces animales disparaissent. Malgré tout ce que les gens disent, à long terme y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous, et ce que nous faisons, et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, humanise tout.
   Mais aussi, il s’en prend à lui-même. Sa haine ne s’arrête pas à l’ours qu’il tue pour vendre sa rate pour 54 piasses. Sa haine va envers lui-même. Et l’histoire de l’humanité, sans être de mauvaise humeur là... c’est une histoire de meurtres, c’est une histoire de guerres, c’est une histoire d’extermination et c’est une histoire de racisme.
   Alors, je vous dirai que ce qui nous menacerait le plus, à dix milliards, ce serait de grands mouvements racistes haineux. Imaginez la scène! Depuis que le AK-47 existe et d’autres trucs euh... avec lesquels on peut exprimer notre haine avec beaucoup d’efficacité, je vous dirais que nous sommes haineux, des animaux haineux. Le serpent est venimeux, l’être humain est haineux. C’est dangereux. Et on devrait plus se méfier de ça que de la bombe atomique ou que des météorites et des martiens. La probabilité est beaucoup plus forte qu’une partie de l’humanité se mette à tuer l’autre partie. Pis j’veux pas devenir prophète et qu’un jour, dans 75 ans, ils ressortent cette cassette pis qu’ils disent «aïe, ce gars-là l’avait dit».
   Moi j’aime beaucoup les êtres humains. Mais quand je rentre dans certaines places, je m’en méfie, je me tiens le long du mur, pis j’ai ma place pour m’asseoir. Parce que, on a beau aimer, euh ... méfie-toi. Comme on dit, tu flattes pas un ours... naïvement. Les ours, c’pas des oursons.

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