Mais, est-il raciste d’exiger que les gens travaillent à visage découvert s’ils occupent
un poste au sein de la fonction publique? NON.
Deux manifestations contre la loi 21
Des
politiciens fédéraux, provinciaux et municipaux ont manifesté dimanche en
compagnie de leaders communautaires et de citoyens pour dénoncer le projet de
loi sur la laïcité, lors de deux manifestations tenues sur l'île de Montréal.
En résumé, le projet de loi 21 sur la
laïcité de l’État prévoit que toutes les
institutions parlementaires, gouvernementales et judiciaires doivent respecter
les principes de la séparation de l’État et des religions, de la neutralité
religieuse de l’État, de l’égalité de tous les citoyens et des libertés de
conscience et de religion.
Il prévoit l’interdiction du port de signes religieux chez les employés de l’État
en position de coercition (juges, policiers, procureurs, gardiens de prison) et
d’autres employés de l’État, essentiellement les enseignants des écoles
primaires et secondaires du réseau public et les directeurs d’école.
Les participants ont dénoncé la mesure
législative du gouvernement caquiste, la qualifiant de discriminatoire et
d'inconstitutionnelle. Le rassemblement visait à envoyer un message en faveur
de la liberté religieuse. Selon le député libéral de la circonscription de
D'Arcy-McGee, Davie Birnbaum, le projet de loi 21 va à l'encontre de la
véritable neutralité religieuse et est inéquitable pour tous les citoyens. «L'idée
d'un État neutre est très nette, a-t-il soutenu. Si je peux porter ma kippa, si on peut porter son hijab, si on peut
porter une coupe mohawk avec cinq anneaux dans le nez, l'État doit être
aveugle. Le droit d'exercer sa religion de toutes les façons est sacré.»
Ndlr :
1. On n’embauchera certainement pas un
homme avec une coupe mohawk et cinq
anneaux dans le nez comme enseignant. Nous sommes capables de faire la
différence entre le bonhomme carnaval, une cagoule de motoneige et un hidjab. 2. Tous les citoyens québécois
bénéficient déjà de la liberté
religieuse; ils ont le droit de croire à Dieu, à toutes les divinités
imaginables, même à la Licorne Rose, et de pratiquer leur religion dans leur
lieu de culte. Ils ont aussi le droit d’être ATHÉES (1), même s’ils sont
minoritaires. «Raciste», «insensé», «honteux», «islamophobe»... les épithètes gratuites
pleuvent afin de nous culpabiliser. Du n’importe quoi!
Quoiqu’en
disent les gouvernements et le public, le dilemme n’a rien à voir avec le
multiculturalisme ni avec le libre choix des femmes ni avec le racisme. Les
dérapages ne sont pas là où l’on imagine...
Nous brodons autour des codes vestimentaires
et des symboles religieux depuis 12 ans. Dans l’ensemble, les Québécois sont
patients et tolérants. Mais je crois que nous avons atteint notre limite. Pour
ma part, j’en ai marre des discussions cul-de-sac, je suis au bord de l’indigestion.
Vient un moment où il faut trancher. Ce dont l’islam radical ne se prive pas –
si j’osais circuler en Arabie saoudite sans niqab, je risquerais
l’emprisonnement, voire un châtiment coranique.
Cessons de couper les cheveux en quatre et
imitons les pays qui interdisent le niqab et la burqa – France, Belgique,
Luxembourg, Cameroun, etc. Clair, simple et équitable : visage découvert pour
TOUT le monde, non seulement dans la fonction publique, mais dans tous les
espaces publics.
Donc, va pour le hidjab, mais non à la
burqa, au niqab et au kirpan (poignard sikh, une arme offensive).
Et tant que les intégristes musulmans ne
réclameront pas des tribunaux islamiques leur permettant d’appliquer la charia chez nous,
tout devrait bien aller. Nous ne voulons pas voir les séances publiques de coups
de fouet, de lapidation, de tronçonnage de mains et autres pratiques barbares exécutées par les bourreaux de leur police du vice et de la vertu.
Une
jeune femme reçoit des coups de canne en rotin sur le parvis d’une mosquée de
Banda Aceh, Sumatra. Photo : Chaideer Mahyuddin / AFP
Extrait
d’un article publié il y a deux ans.
La tyrannie confessionnelle
Situation
planétaire, 26 décembre 2017
«Parfois,
la vérité doit être mise à l’envers pour être vue à l’endroit. Il n’y a ni
fossé ni champ de mines dans le monde de la réflexion. Les tyrans et les
dictateurs le savent bien. Ils redoutent la liberté que représente la faculté
de penser chez leurs concitoyens.
Est-ce un rêve outrancier que d’imaginer une
civilisation à l’échelle mondiale qui ne soit pas fondée sur l’oppression?
Outrancier ou non, c’est un rêve nécessaire. Il est clair que la prochaine
génération ne sera sans doute pas beaucoup plus avancée que la nôtre. Mais il
est possible que ceux qui viendront plus tard soient moins stupides que nous. »
~ Henning Mankell (Sable mouvant, Fragments de ma vie; Éditions du Seuil, 2015)
«Chaque siècle a son moyen-âge.» (Stach)
On
se penserait au temps de l’Inquisition. Les gens peuvent bien pratiquer les
religions qu'ils veulent, mais il est inadmissible qu'ils tentent de les
imposer aux non-croyants.
Des enfants retirés à leur mère pour
cause d’athéisme
Une
femme musulmane avec ses deux enfants, au Caire, juin 2017. L'athéisme
pourrait bientôt être puni par la loi. Photo : Samer Abdullah / AFP
Il vaut
mieux ne pas afficher son athéisme en Égypte. Dans un contexte de dénonciation
de la croissance de l’athéisme, particulièrement chez les jeunes, une mère a
perdu la garde de ses deux enfants en raison de son absence de foi.
Au Caire, une mère a été privée de ses deux
enfants parce qu’athée. C’est le
tribunal des affaires familiales de la ville qui a prononcé dimanche 24
décembre ce jugement sans précédent. La décision de justice intervient en
pleine campagne de chasse à l’athéisme dans le pays.
«L’extrémisme et l’athéisme sont les deux
faces d’une même pièce». Une affirmation martelée sur plusieurs chaines de
télévisions par des ulémas de l’islam dans ce qui ressemble à une campagne
nationale contre l’athéisme.
Campagne déclenchée par un rapport de la
très officielle direction générale des Fatwas, qui affirme que l’athéisme est
un mal qui se répand de manière alarmante au sein de la jeunesse. Avec la
bénédiction de la Grande Mosquée d’al-Azhar, la commission des affaires
religieuses du Parlement s’est aussitôt saisie de l’affaire. Elle a décidé
d’élaborer une loi qui pénalise l’athéisme.
Toute
personne affirmant publiquement son athéisme ou sa sympathie pour les athées
pourrait se retrouver passible d’amende ou de prison. Le projet de loi prévoit
une surveillance d’internet et notamment des médias sociaux. Pour les laïcs
et les libéraux, cette loi viole la Constitution, qui garantit la liberté de
croyance.
Avec
notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti, 24 décembre 2017
~~~
(1)
S’il fallait que les athées s’offusquent et agissent comme les intégristes
musulmans, eh bien on ne verrait pas l’ombre d’un voile ici. Les islamistes se
réclament à grands cris de l’état de droit (là où il existe), alors qu’ils sont
d’une intolérance et d'une violence inouïes à l’égard des non-croyant.e.s.
Quelques
extraits du dossier discrimination contre
les athées (Wikipédia)
La
discrimination contre les athées est une forme d'intolérance religieuse, parfois
désignée sous le nom d'athéophobie.
Afghanistan
La
constitution afghane appelle au respect des conventions internationales que le
pays a signées, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme dont un
article prévoit la liberté de religion. Mais elle oblige toute loi à être conforme à l'islam, dont l'interprétation
traditionnelle réserve la peine de mort aux musulmans ayant renoncé à leur
religion.
Algérie
Un
non-musulman ne peut pas se marier avec une femme musulmane (Code de la famille
algérien I.II.30). Les apostats sont
déshérités (Code de la famille algérien III.I.138).
Arabie saoudite
En
Arabie saoudite l'accès aux villes
saintes de La Mecque et de Médine est interdit aux athées (comme d'ailleurs à
tous les non-musulmans). De plus, le fait pour un ancien musulman de se
déclarer athée (apostasie) est passible de la peine de mort par décapitation.
Selon le décret royal 44, «l’appel à la pensée athée sous toutes ses formes»
relève du terrorisme, et est puni de
trois à vingt années de prison.
Égypte
En
Égypte, se déclarer athée peut être
considéré comme une insulte à l'islam, et conduire à des arrestations. En
milieu rural, ou traditionnel, il peut
entraîner des crimes dits
d'«honneur», l'un des membres de la famille d'une personne se déclarant
athée pouvant être désigné pour assassiner
la personne, pour laver l'honneur,
de ce qui est vu comme une forme de honte.
États-Unis
En
1994, au cours du procès intitulé Board
of Education of Kiryas Joel Village School District v. Grumet, la cour
suprême de justice statue que «le
gouvernement ne devrait pas préférer une religion à une autre, ou la religion à
l'irréligion». Le procès a d'autre part établi que «Ni un État ni le
gouvernement fédéral ne peuvent faire entrer en vigueur des lois qui aident une
religion particulière, qui aident toutes les religions, ou qui préfèrent une
religion à toutes les autres». Cette clause s'applique aussi bien aux États
qu'au gouvernement fédéral. Cependant, de
nombreuses constitutions étatiques laissent conditionnelle la protection des
personnes vis-à-vis de la discrimination religieuse, et notamment sur la
question de l'existence d'une divinité, ce qui laisse les athées dépourvus de
leur droit à la liberté de religion, ou plus exactement liberté
d'irréligion. (Voyez le lien pour plus de détails)
Indonésie
Le
droit de ne pas avoir de religion n'est pas reconnu en Indonésie. Toute personne critiquant ou contestant
l'une des religions reconnues (islam, christianisme [catholique ou
protestant], hindouisme, bouddhisme ou confucianisme), et diffusant cette critique, encourt
jusqu'à onze ans de prison. Chaque personne doit faire figurer sa religion
sur sa carte d'identité. L'obligation
d'être croyant est «le premier
pilier de la philosophie d'État en Indonésie – Pancasila». Endy Bayuni,
rédacteur en chef du Jakarta Post, rapporte que l'obligation légale imposée à
chacun d'être croyant a été incorporée à la constitution dans les années 1940,
lors de la lutte contre une insurrection communiste. L'athéisme est ensuite
réprimé sous le régime du Président Suharto (1967-1998), «qui traita l'athéisme
comme ennemi de l'État» en l'assimilant au communisme. Les athées doivent alors se déclarer officiellement membres d'une
religion pour échapper aux persécutions. [...] (Voyez le lien pour plus de
détails)
Iran
De
tradition chiite, l'Iran a condamné à
mort des musulmans ayant apostasié sur la base de la charia non codifiée.
Des peines sont régulièrement prononcées. Avant
1989, se déclarer athée en Iran conduisait directement à la potence. Depuis la fin des années 1990, la mort
n'est plus prononcée pour les athées, mais les peines de prison sont toutes
pénibles et lourdes, avec des peines de travaux forcés, et l'attitude du régime
est tout aussi sévère. Pour confondre un athée, la torture peut toutefois être utilisée et entraîner des «bavures»
pouvant déboucher sur la mort d'un individu. De nos jours, être athée en Iran se fait dans la clandestinité, pour
éviter des souffrances, et celui qui n'est pas croyant va éviter de le
revendiquer, même s'il est notoire qu'il ne fréquente pas la mosquée, ce qui
montrerait presque une certaine forme de tolérance. En revanche, si un athée injure la religion musulmane,
c'est alors vu comme du blasphème, et entraîne automatiquement la peine de mort.
Malaisie
L’article
11 de la constitution fédérale de Malaisie garantit à chacun le droit de
choisir sa religion, mais l’article 3
dispose que l’islam est la religion officielle, et qu’on ne doit pas en prêcher
d’autre aux musulmans. La majeure partie des États ont adopté la Loi de contrôle et de restriction, qui
prévoit une amende de 10 000 ringgits, ou une peine d’un an de prison, pour
ceux qui induisent un musulman à changer de religion. La critique de
l’islam est considérée par la loi comme un acte de sédition (Sedition Act
hérité de la période coloniale). Il est donc très difficile aux musulmans
(essentiellement les Malais considérés comme musulmans de naissance)
d’abandonner leur religion car ils doivent pour cela faire entériner leur choix
par un tribunal religieux musulman, seule juridiction compétente en la matière
depuis 1988. La demande est presque toujours refusée, et une peine peut être
imposée pouvant aller jusqu’à la prison
ou l'enfermement dans un camp de «réhabilitation» jusqu'au renoncement de leur
projet d'officialisation de leur apostasie. [...] La question de
l’apostasie fait l’objet de débats animés entre les musulmans libéraux qui
estiment qu’il n’y a aucun avantage à maintenir de force un non-croyant dans
l’islam, et une forte et active minorité de fondamentalistes désireux d’imposer
encore plus de restrictions, comme des peines
de prison obligatoires, voire la peine
de mort. [...] (Voyez le site pour plus de détails)
Mauritanie
En
Mauritanie, le Code pénal de 1984 dit : «Toute personne qui aura commis un
outrage public à la pudeur et aux mœurs islamiques, ou a violé les lieux sacrés
ou aidé à les violer, si cette action ne figure pas dans les crimes emportant
la Ghissass ou la Diya, sera punie d'une peine correctionnelle de trois mois à
deux ans d'emprisonnement et d'une amende de 5.000 à 60.000 UM. Tout musulman coupable du crime
d'apostasie, soit par parole, soit par action de façon apparente ou évidente,
sera invité à se repentir dans un délai de trois jours. S'il ne se repent pas
dans ce délai, il est condamné à mort en tant qu'apostat, et ses biens seront confisqués au profit du Trésor.
S'il se repent avant l'exécution de cette sentence, le parquet saisira la Cour
suprême, à l'effet de sa réhabilitation dans tous ses droits, sans préjudice
d'une peine correctionnelle prévue au 1er paragraphe du présent article. «Toute personne coupable du crime
d'apostasie (Zendagha) sera, à moins qu'elle ne se repente au préalable, punie
de la peine de mort.»
Libye
Le
rejet de l'islam peut être sanctionné par la perte de la citoyenneté.
Soudan
Le
Soudan, à l'exception du Soudan du Sud, applique la charia qui, selon
l'interprétation individuelle, peut
condamner à mort les musulmans apostats.
Suède
En
Suède, pourtant considéré comme l'un des pays les plus séculiers du monde, il
existe des lois qui peuvent être
considérées comme discriminatoires contre les athées : dans les écoles
publiques, le début de chaque semestre se tient dans une église et un prêtre
délivre son sermon; de même, les écoles organisent des sorties à l'église avant
certaines périodes de vacances scolaires. Lorsque les athées suédois se sont
opposés à cette tradition, les politiciens sont intervenus pour la défendre.
Ainsi, le 26 octobre 2006, le ministre suédois de l'éducation, Jan Björklund, fit
savoir que «Nous ne devrions pas avoir de règles en Suède qui feraient que les
gens ne continueraient pas les débuts d'années scolaires et les cérémonies à
l'église. Il n'y aura pas de changements sur ces règles.» [...]
~~~
Sites
d’intérêt sur l'athéisme :
L’observatoire
de l’athéophobie
Association
humaniste du Québec; La voix des humanistes athées et agnostiques
Athéisme
L’Homme debout
The Thinking Atheist
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