Parmi les manifestants, le réalisateur
Dominic Champagne, du Pacte pour la
transition, rappelle que les inondations des derniers jours montrent que
les changements climatiques sont déjà à l’œuvre : «Montréal est en état
d'urgence, le premier ministre, les deux pieds dans l'eau, dit qu’il va falloir
se rendre à l'évidence : nous sommes en crise climatique, d'urgence climatique,
dit-il. Il faut être solidaire de ceux qui vivent aujourd'hui les impacts
cruels, brutaux du climat, mais il faut se mettre aussi en mode prévention.»
«Il y a quand même quelque chose
d'incroyable. C'est une des pires crises environnementales qu'on connaît dans l'histoire
du Québec», ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau.
La sauvegarde de l’environnement, qui passe
par la lutte aux changements climatiques, est sans doute la cause la plus
importante pour l'humanité, mais c'est aussi le combat le plus difficile à
mener, car il signifie un changement de mode de vie à l'échelle planétaire.
Malgré les marches pour la planète qui se
multiplient partout dans le monde, la dégradation de l'environnement se
poursuit. La concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint son plus haut
niveau depuis trois millions d'années.
«La santé environnementale et la santé
humaine, c'est vraiment indissociable», rappelle Roxanne Houde, présidente des
Jeunes médecins pour la santé publique.
L'augmentation de la population humaine
reste l'éléphant dans la pièce, car elle entraîne forcément l'épuisement des
ressources, la disparition des écosystèmes et le bouleversement du climat.
La mobilisation des environnementalistes va
se poursuivre dans les prochains mois pour culminer le 27 septembre. On entend
alors déclencher un mouvement de grève mondiale en faveur la planète.
Reportage
de Michel Marsolais :
Photo :
Mario Beauregard / Agence QMI
D’autres
marches ont eu lieu à Alma, Carleton-sur-Mer, Gaspé, Mont-Laurier, Rimouski,
Rouyn-Noranda, Sherbrooke, Trois-Rivières, Val-David ainsi qu’à Ottawa. Au
total, ce sont des milliers de citoyens québécois qui ont pris part à tous les
rendez-vous organisés samedi. (TVA Nouvelles, 27 avril 2019)
Karel
Mayrand, directeur général pour le Québec, Fondation David Suzuki;
président,
Réalité climatique Canada. Photo : ICI Radio-Canada / nouvelle
«Là,
on n'est plus en train de défendre les ours polaires. Je suis ici en train de
défendre mes deux enfants de 14 ans. À mon âge, probablement que la planète sur
laquelle on va vivre ne leur permettra pas d'avoir la qualité de vie dont je
dispose aujourd'hui.»
«Se pointer [Andrew Scheer] au Québec
pendant que nous luttons contre une catastrophe climatique, ne rien avoir à
dire sur le climat et promouvoir les énergies fossiles. Quelle insensibilité.»
«Résumé du plan d’Andrew Scheer pour le
climat :
1)
Construire des pipelines et des autoroutes 2) Provoquer le dérèglement du
climat 3) Construire plus de pipelines et d’autoroutes pour financer la
transition et l’adaptation 4) Attraper le Roadrunner (not!) 5) Recommencer
l’étape 1.»
~ Karel
Mayrand
Andrew Scheer maintient le flou
conservateur sur l'environnement
Publié le samedi 27 avril 2019 à 16 h 39
Le
chef conservateur fédéral Andrew Scheer refuse, à quelques semaines de la
publication du plan environnemental de sa formation en vue des élections de
l'automne, d'en dévoiler les premiers détails.
En marge du conseil québécois du Parti
conservateur du Canada (PCC), tenu cette fin de semaine à Victoriaville, M. Scheer
se contente ainsi d'évoquer la nécessité de «laisser la planète en meilleur
état». Pour lui, dit-il, l'essentiel est de défendre les travailleurs du
secteur canadien de l'énergie.
Si
le chef conservateur s'est retrouvé dans l'embarras, cette semaine, après des
révélations du Globe and Mail à propos d'une rencontre secrète avec des
dirigeants de l'industrie pétrolière, il affirme que «sa position a toujours
été claire» dans ce domaine.
Il a également profité de l'occasion pour
s'attaquer de nouveau à son adversaire libéral, le premier ministre Justin
Trudeau, «qui rencontre des groupes environnementaux radicaux qui veulent
détruire» le secteur canadien de l'énergie et les emplois qui lui sont
associés, soutient-il.
Article
intégral :
Les conservateurs passent aux
préparatifs
«Au
Canada, il y a déjà 840 000 km de pipelines d’est en ouest et du nord au
sud qui servent à la collecte et à la distribution du pétrole.» (J.T.)
Conseil
général du Parti Conservateur du Canada – Le point avec Janic Tremblay :
Retour
à une théocratie évangéliste anti-écolo et pro-pétrole avec le dauphin de
Stephen Harper? Une perspective des plus sombres. Le problème est que nous n’avons
aucun parti politique digne de confiance puisqu’ils sont tous atteints de boulimie
pétro-gazière.
En
2016, le gouvernement Couillard proposait un
virage au gaz naturel pour réduire la consommation de produits pétroliers et
diminuer notre dépendance aux énergies fossiles :
«Les industries minière et pétrolière du
Québec accueillent favorablement les orientations présentées par le
gouvernement Couillard dans le cadre de sa politique énergétique pour les 15
prochaines années. Elle vise notamment à soutenir un virage vers l'utilisation
du gaz naturel comme énergie de transition.
Pour sa part, l'entreprise québécoise
Pétrolia estime que les orientations présentées par Québec «envoient un signal
fort» à l'industrie des hydrocarbures. ... «L'accent sur la transition
énergétique est en soi une bonne nouvelle, puisque celui-ci reconnaît
l'importance des hydrocarbures dans le portrait énergétique québécois»,
explique la société par voie de communiqué. (Radio-Canada, 7 avril 2016)
La
CAQ suit la même voie totalement illogique.
Zones
des permis d’exploitation au Québec (2017). À proximité des rives du fleuve, notre
principale source d’eau potable. Quelle inconscience!
Le gaz naturel est un combustible
fossile également
obtenu par fracturation hydraulique. Le
gaz naturel et le pétrole brut sont souvent associés et extraits simultanément
des mêmes gisements, ou encore des mêmes zones de production. Les hydrocarbures
liquides proviennent du pétrole brut pour une proportion moyenne de l'ordre de
80 %; les 20 % restants, parmi les fractions les plus légères, le propane et le
butane sont presque toujours liquéfiés pour en faciliter le transport.
L'exploration (recherche de gisements) et l'extraction du gaz naturel utilisent
des techniques à peu près identiques à celles de l'industrie du pétrole. Une
grande partie des gisements de gaz connus à travers le monde a d'ailleurs été
trouvée au cours de campagnes d'exploration dont l'objectif était de trouver du
pétrole. (Wikipédia)
J’ai envie de dire avec Ashleigh Brilliant :
“I think I’ll just sit here and wait till life
gets easier.”
«En cannibalisant la nature, nous
sommes en train de détruire le fruit de 3,8 milliards d’années de vie sur
Terre, fruit dont il ne restera bientôt plus grand-chose. Et bien que la Terre
n’ait aucunement besoin du vivant pour exister (c’est elle qui a permis sa
constitution et non l’inverse), sa présence active lui donne l’occasion de
déployer sa prolifique somptuosité.
Survivre à une nature ravagée replacerait l’humain sur une voie qu’il
avait pourtant choisi d’éviter dès le départ : celle de se retrouver isolé, aux
prises avec le déplaisir de l’angoisse existentielle dans un monde sans aucune
autre vie que la sienne. Est-ce cela que nous voulons?
Mutiler la Terre, c’est donc beaucoup plus que mettre en péril
l’existence de l’humanité. C’est d’abord nier le sens ultime de notre existence
comme témoin privilégié d’un environnement prodigieux. Vivre sans tenir compte
de ce rôle, ce n’est déjà plus vivre, c’est tenter bêtement de survivre sans
aucune raison d’être.»
~ Pierre Desjardins, philosophe (Peut-on vivre sans raison d’être? | La
Presse+ Opinion, 06.12.2015)
Logomachie politique – repères pour
mieux comprendre la langue de bois des élus
La moitié du mal que l'on fait en ce monde
La moitié du mal que l'on fait en ce monde
Est
dû aux gens qui veulent se sentir importants.
Ils ne veulent pas faire le mal – mais le mal leur est indifférent.
Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient,
Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort
Pour penser du bien d'eux-mêmes.
Mais c'est que tout le monde est seul – du moins, me semble-t-il.
Ils font du bruit, et pensent que c'est de la conversation,
Ils font des grimaces, et croient qu'ils se comprennent.
Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences
De nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention,
Et au-delà de notre compréhension limitée
De nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.
Ils ne veulent pas faire le mal – mais le mal leur est indifférent.
Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient,
Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort
Pour penser du bien d'eux-mêmes.
Mais c'est que tout le monde est seul – du moins, me semble-t-il.
Ils font du bruit, et pensent que c'est de la conversation,
Ils font des grimaces, et croient qu'ils se comprennent.
Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences
De nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention,
Et au-delà de notre compréhension limitée
De nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.
~ T.S. Eliot 1888-1965 (Cocktail Party; 1950)
Tout le monde
et personne n’est coupable. Les funestes gérants de la planète, qui s’en croient
les propriétaires, ont réussi à nous déconnecter de la Nature et à nous faire
oublier notre interdépendance avec tout le vivant.
Si l’on veut parler économie, notre
dette envers la terre dépasse notre capacité de rembourser. Cependant, ensemble,
nous pouvons choisir de restaurer et préserver
ce qui peut l’être! Même si les anti-écolos font énormément de bruit médiatique,
il y a des milliers de gens silencieux qui s’activent. Restent nos colosses aux
pieds d’argile (gouvernements) à ébranler...
«C’est un combat épique, une lutte
ouverte, entre la force de destruction et la force de restauration.» ~ Hubert Reeves
À
voir :
La terre vue du cœur (documentaire 2018)
La terre vue du cœur (documentaire 2018)
En ligne sur
le site Doc Humanité (Radio-Canada
Télé)
Hubert Reeves
est devant nous, dans son jardin. À partir de son environnement immédiat, qu’il
connaît par cœur, il nous raconte des histoires fabuleuses qui nous permettent
de comprendre la vastitude des biodiversités animale, végétale, océanique et
cosmique, et surtout leurs liens d’interdépendance. Il nous montre également la
multitude d’actions posées aujourd’hui par des personnes investies d’une
mission plus grande qu’eux, chacun à leur façon, par des gestes artistiques,
politiques, scientifiques ou communautaires. Il nous invite à les rencontrer,
par le biais du film d’abord, puis à les rejoindre par le geste, en partant de
qui nous sommes et des moyens à notre disposition. Il nous invite à être
créatifs et joyeux, et à célébrer la vie. Il y a urgence d’agir, nous le
savons, mais nous savons moins que les gestes pour changer les choses sont à
notre portée et peuvent nous rendre profondément heureux.
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