28 avril 2019

Le temps du barguignage est terminé

Des marches ont été organisées à nouveau dans plusieurs villes du monde, dont à Montréal, pour rappeler l'urgence climatique. On demande des actions concrètes au gouvernement pour protéger l'environnement.
   Parmi les manifestants, le réalisateur Dominic Champagne, du Pacte pour la transition, rappelle que les inondations des derniers jours montrent que les changements climatiques sont déjà à l’œuvre : «Montréal est en état d'urgence, le premier ministre, les deux pieds dans l'eau, dit qu’il va falloir se rendre à l'évidence : nous sommes en crise climatique, d'urgence climatique, dit-il. Il faut être solidaire de ceux qui vivent aujourd'hui les impacts cruels, brutaux du climat, mais il faut se mettre aussi en mode prévention.»
   «Il y a quand même quelque chose d'incroyable. C'est une des pires crises environnementales qu'on connaît dans l'histoire du Québec», ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau.
   La sauvegarde de l’environnement, qui passe par la lutte aux changements climatiques, est sans doute la cause la plus importante pour l'humanité, mais c'est aussi le combat le plus difficile à mener, car il signifie un changement de mode de vie à l'échelle planétaire.
   Malgré les marches pour la planète qui se multiplient partout dans le monde, la dégradation de l'environnement se poursuit. La concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint son plus haut niveau depuis trois millions d'années.
   «La santé environnementale et la santé humaine, c'est vraiment indissociable», rappelle Roxanne Houde, présidente des Jeunes médecins pour la santé publique.
   L'augmentation de la population humaine reste l'éléphant dans la pièce, car elle entraîne forcément l'épuisement des ressources, la disparition des écosystèmes et le bouleversement du climat.
   La mobilisation des environnementalistes va se poursuivre dans les prochains mois pour culminer le 27 septembre. On entend alors déclencher un mouvement de grève mondiale en faveur la planète.

Reportage de Michel Marsolais :

Photo : Mario Beauregard / Agence QMI

D’autres marches ont eu lieu à Alma, Carleton-sur-Mer, Gaspé, Mont-Laurier, Rimouski, Rouyn-Noranda, Sherbrooke, Trois-Rivières, Val-David ainsi qu’à Ottawa. Au total, ce sont des milliers de citoyens québécois qui ont pris part à tous les rendez-vous organisés samedi. (TVA Nouvelles, 27 avril 2019)

Karel Mayrand, directeur général pour le Québec, Fondation David Suzuki;
président, Réalité climatique Canada. Photo : ICI Radio-Canada / nouvelle

«Là, on n'est plus en train de défendre les ours polaires. Je suis ici en train de défendre mes deux enfants de 14 ans. À mon âge, probablement que la planète sur laquelle on va vivre ne leur permettra pas d'avoir la qualité de vie dont je dispose aujourd'hui.»
   «Se pointer [Andrew Scheer] au Québec pendant que nous luttons contre une catastrophe climatique, ne rien avoir à dire sur le climat et promouvoir les énergies fossiles. Quelle insensibilité.»
   «Résumé du plan d’Andrew Scheer pour le climat :
1) Construire des pipelines et des autoroutes 2) Provoquer le dérèglement du climat 3) Construire plus de pipelines et d’autoroutes pour financer la transition et l’adaptation 4) Attraper le Roadrunner (not!) 5) Recommencer l’étape 1.»  
~ Karel Mayrand
Je m'exprime à titre personnel sur ce compte : 
https://twitter.com/Karelmayrand?lang=en

Andrew Scheer maintient le flou conservateur sur l'environnement

Publié le samedi 27 avril 2019 à 16 h 39


Le chef conservateur fédéral Andrew Scheer refuse, à quelques semaines de la publication du plan environnemental de sa formation en vue des élections de l'automne, d'en dévoiler les premiers détails.
   En marge du conseil québécois du Parti conservateur du Canada (PCC), tenu cette fin de semaine à Victoriaville, M. Scheer se contente ainsi d'évoquer la nécessité de «laisser la planète en meilleur état». Pour lui, dit-il, l'essentiel est de défendre les travailleurs du secteur canadien de l'énergie.
Si le chef conservateur s'est retrouvé dans l'embarras, cette semaine, après des révélations du Globe and Mail à propos d'une rencontre secrète avec des dirigeants de l'industrie pétrolière, il affirme que «sa position a toujours été claire» dans ce domaine.
   Il a également profité de l'occasion pour s'attaquer de nouveau à son adversaire libéral, le premier ministre Justin Trudeau, «qui rencontre des groupes environnementaux radicaux qui veulent détruire» le secteur canadien de l'énergie et les emplois qui lui sont associés, soutient-il.

Article intégral :

Les conservateurs passent aux préparatifs
«Au Canada, il y a déjà 840 000 km de pipelines d’est en ouest et du nord au sud qui servent à la collecte et à la distribution du pétrole.» (J.T.)
Conseil général du Parti Conservateur du Canada – Le point avec Janic Tremblay :

Retour à une théocratie évangéliste anti-écolo et pro-pétrole avec le dauphin de Stephen Harper? Une perspective des plus sombres. Le problème est que nous n’avons aucun parti politique digne de confiance puisqu’ils sont tous atteints de boulimie pétro-gazière.

En 2016, le gouvernement Couillard proposait un virage au gaz naturel pour réduire la consommation de produits pétroliers et diminuer notre dépendance aux énergies fossiles :
   «Les industries minière et pétrolière du Québec accueillent favorablement les orientations présentées par le gouvernement Couillard dans le cadre de sa politique énergétique pour les 15 prochaines années. Elle vise notamment à soutenir un virage vers l'utilisation du gaz naturel comme énergie de transition.
   Pour sa part, l'entreprise québécoise Pétrolia estime que les orientations présentées par Québec «envoient un signal fort» à l'industrie des hydrocarbures. ... «L'accent sur la transition énergétique est en soi une bonne nouvelle, puisque celui-ci reconnaît l'importance des hydrocarbures dans le portrait énergétique québécois», explique la société par voie de communiqué. (Radio-Canada, 7 avril 2016)

La CAQ suit la même voie totalement illogique.

Zones des permis d’exploitation au Québec (2017). À proximité des rives du fleuve, notre principale source d’eau potable. Quelle inconscience!

Le gaz naturel est un combustible fossile également obtenu par fracturation hydraulique. Le gaz naturel et le pétrole brut sont souvent associés et extraits simultanément des mêmes gisements, ou encore des mêmes zones de production. Les hydrocarbures liquides proviennent du pétrole brut pour une proportion moyenne de l'ordre de 80 %; les 20 % restants, parmi les fractions les plus légères, le propane et le butane sont presque toujours liquéfiés pour en faciliter le transport. L'exploration (recherche de gisements) et l'extraction du gaz naturel utilisent des techniques à peu près identiques à celles de l'industrie du pétrole. Une grande partie des gisements de gaz connus à travers le monde a d'ailleurs été trouvée au cours de campagnes d'exploration dont l'objectif était de trouver du pétrole. (Wikipédia)    

J’ai envie de dire avec Ashleigh Brilliant :  
“I think I’ll just sit here and wait till life gets easier.”

«En cannibalisant la nature, nous sommes en train de détruire le fruit de 3,8 milliards d’années de vie sur Terre, fruit dont il ne restera bientôt plus grand-chose. Et bien que la Terre n’ait aucunement besoin du vivant pour exister (c’est elle qui a permis sa constitution et non l’inverse), sa présence active lui donne l’occasion de déployer sa prolifique somptuosité.
   Survivre à une nature ravagée replacerait l’humain sur une voie qu’il avait pourtant choisi d’éviter dès le départ : celle de se retrouver isolé, aux prises avec le déplaisir de l’angoisse existentielle dans un monde sans aucune autre vie que la sienne. Est-ce cela que nous voulons?
   Mutiler la Terre, c’est donc beaucoup plus que mettre en péril l’existence de l’humanité. C’est d’abord nier le sens ultime de notre existence comme témoin privilégié d’un environnement prodigieux. Vivre sans tenir compte de ce rôle, ce n’est déjà plus vivre, c’est tenter bêtement de survivre sans aucune raison d’être.»

~ Pierre Desjardins, philosophe (Peut-on vivre sans raison d’être? | La Presse+ Opinion, 06.12.2015)

Logomachie politique – repères pour mieux comprendre la langue de bois des élus

La moitié du mal que l'on fait en ce monde 
Est dû aux gens qui veulent se sentir importants. 
Ils ne veulent pas faire le mal – mais le mal leur est indifférent. 
Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient, 
Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort 
Pour penser du bien d'eux-mêmes. 

Mais c'est que tout le monde est seul – du moins, me semble-t-il. 
Ils font du bruit, et pensent que c'est de la conversation, 
Ils font des grimaces, et croient qu'ils se comprennent. 

Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences 
De nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention, 
Et au-delà de notre compréhension limitée 
De nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.

~ T.S. Eliot 1888-1965 (Cocktail Party; 1950)

Tout le monde et personne n’est coupable. Les funestes gérants de la planète, qui s’en croient les propriétaires, ont réussi à nous déconnecter de la Nature et à nous faire oublier notre interdépendance avec tout le vivant. Si l’on veut parler économie, notre dette envers la terre dépasse notre capacité de rembourser. Cependant, ensemble, nous pouvons choisir de restaurer et préserver ce qui peut l’être! Même si les anti-écolos font énormément de bruit médiatique, il y a des milliers de gens silencieux qui s’activent. Restent nos colosses aux pieds d’argile (gouvernements) à ébranler...

«C’est un combat épique, une lutte ouverte, entre la force de destruction et la force de restauration.» ~ Hubert Reeves

À voir :  

La terre vue du cœur (documentaire 2018)

En ligne sur le site Doc Humanité (Radio-Canada Télé)

Hubert Reeves est devant nous, dans son jardin. À partir de son environnement immédiat, qu’il connaît par cœur, il nous raconte des histoires fabuleuses qui nous permettent de comprendre la vastitude des biodiversités animale, végétale, océanique et cosmique, et surtout leurs liens d’interdépendance. Il nous montre également la multitude d’actions posées aujourd’hui par des personnes investies d’une mission plus grande qu’eux, chacun à leur façon, par des gestes artistiques, politiques, scientifiques ou communautaires. Il nous invite à les rencontrer, par le biais du film d’abord, puis à les rejoindre par le geste, en partant de qui nous sommes et des moyens à notre disposition. Il nous invite à être créatifs et joyeux, et à célébrer la vie. Il y a urgence d’agir, nous le savons, mais nous savons moins que les gestes pour changer les choses sont à notre portée et peuvent nous rendre profondément heureux.

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