7 avril 2019

En mémoire du génocide rwandais

Rwanda, après le sang, l'espoir

En avril 1994, un tsunami de haine s’abattait sur le Rwanda. En trois mois, le génocide fera 800 000 morts, pour la majorité des Tutsis et quelques Hutus modérés, à coups de machette et d’inhumanité devenue virale. Un quart de siècle plus tard, un certain apaisement souffle sur le Pays aux mille collines où le «Je suis Rwandais» (Ndi Umunyarwanda) du président Kagamé semble vouloir faire son nid. Une paix fragile que sonde délicatement le journaliste, éditeur et écrivain Alain Stanké dans Rwanda, après le sang, l’espoir.

Photo: ICI Radio-Canada. Avec beaucoup d’empathie, Alain Stanké a fait le voyage au Rwanda pour essayer de comprendre comment se reconstruit un pays ravagé par un élan sanguinaire aussi féroce.

Avec beaucoup d’empathie, celui qui a connu les camps de concentration a fait le voyage au Rwanda pour essayer de comprendre comment se reconstruit un pays ravagé par un élan sanguinaire aussi féroce. Survivants et spécialistes de toutes sortes s’ouvrent à lui avec confiance, dignes, certains solaires, d’autres moins, tous avec encore un exigeant travail de mémoire à faire. Comme Pacifique Bonheur, gardien du mémorial du génocide, dont le nom même l’appelle vers la lumière; la réconciliation en cours est un miracle qu’il protège et nourrit tous les jours.

On dit que la faim est une sensation intransmissible, cette horreur-là est du même ordre, elle est impartageable, confie un autre intervenant. Cela se sent dans les transitions maladroites de ce documentaire qui hésite entre devoir de mémoire et exercice de réparation, entre récit factuel et confession. Cela ne l’empêche nullement de faire oeuvre utile, un peu à la manière du peuple rwandais, qui neutralise avec l’art l’angoisse d’un silence qui autrement pourrait être funeste.

Louise-Maude Rioux Soucy
Le Devoir, 6 avril 2019

À voir sur DOC HUMANITÉ

Le déclencheur du génocide a été l'assassinat au soir du 6 avril 1994 du président rwandais Juvénal Habyarimana, un Hutu. Le lendemain, les Forces armées rwandaises (FAR) et les miliciens extrémistes hutus Interahamwe ont donné le signal des massacres.
   Encouragée par les autorités et les «médias de la haine», dont la fameuse radio des Mille collines, une partie de la population, de toutes les couches sociales, a prêté son concours à l'extermination, à coups de gourdin ou de machette, d'hommes, de femmes et d'enfants partout dans le pays.
   Des Hutus ayant refusé de s'associer aux tueries ou soupçonnés de sympathie envers les Tutsis ont aussi été tués. Le carnage n'a pris fin que grâce à l'entrée le 4 juillet à Kigali de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), avec à sa tête un jeune chef militaire de 36 ans, Paul Kagame.

Source : ICI Radio-Canada Info

Parmi les complices de l’horreur : l’Église catholique. Ce qui ne m’étonne pas – elle est toujours derrière les gens au pouvoir, sinon ouvertement à leurs côtés. Le clergé prônait donc la séparation des ethnies et encourageait les Hutus à massacrer les Tutsis. Les lieux de culte servirent d’abattoirs : une orgie de victimes et de sang offerte en sacrifice à Dieu!
   «La population avait perdu toute pensée humaine en raison de l’épidémie de croyances dépouillées de tout jugement critique. La religion ne garantit aucune décence.» ~ Boris Cyrulnik

Rwanda : la réconciliation après la barbarie

Désautels le dimanche, 7 avril 2019

Des photos de victimes au mémorial du génocide, à Kigali, au Rwanda. Photo: Radio-Canada / Janic Tremblay

Il y a 25 ans, le Rwanda sombrait dans la fureur et le sang avec le début du génocide des Tutsis par les Hutus. Une extermination planifiée, qui a fait de huit cent mille à un million de morts en un peu plus de trois mois. Des victimes tuées à coups de machette, pour la plupart. Une folie meurtrière où des voisins et même des époux se sont retournés les uns contre les autres, sans compter les enfants qui n'ont pas été épargnés. Aujourd'hui, les tueurs et les victimes vivent désormais côte à côte.
   Pour souligner l'un des événements les plus sombres du siècle dernier, nous avons délibérément choisi de vous parler de réconciliation. Le reportage de Janic Tremblay, réalisé à Kigali l'an dernier à l'occasion de notre série Rêver l'Afrique.

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