Que
de temps perdu en vains débats alors qu’il y a tant à faire pour freiner le
saccage. Beaucoup de gens cherchent et proposent des «solutions» pour sauver ce
qu’il reste d’une planète en décrépitude. Certains nous suggèrent de nous adapter
aux perturbations. Mais, comme le disait Krishnamurti : «Ce
n'est pas une bonne idée de bien s'adapter à une société profondément malade.
Ce que la société nous a proposé comme but à atteindre est l’ennemi de cet
organisme vivant qu’est la terre. Chacune de nos inventions, chacune de nos
découvertes, nous pousse vers l’annihilation totale de l’espèce humaine.
L’instinct biologique est très puissant, et ce serait peut-être la peur de
l’extinction, non pas l’amour et la compassion, qui pourrait sauver l’humanité.»
J’ai
souvent pensé que former un Comité International d'Évaluation Psychiatrique,
ayant le pouvoir d'examiner les chefs d’État et leurs adjoints lobbytomisés et de les déloger s'ils
sont jugés inaptes en raison de maladies mentales graves – psychopathie,
mégalomanie, paranoïa, schizophrénie, psychose, bipolarité, violence
caractérielle, instinct de destruction, perversion narcissique, obsession
compulsive, etc. – permettrait de protéger l'intégrité des États.
La plupart du temps notre ignorance est due
à la désinformation, aux mensonges, au camouflage et au silence délibérés des
entreprises dont les élus sont les complices. Le pétrole est visible et puant,
mais le nucléaire est hypocrite – dans l’eau du robinet par exemple, il est
invisible, inodore et incolore, de sorte qu’on le qualifie d’«énergie propre».
Nos politiciens ont les mêmes caractéristiques que le nucléaire, alors, on les
croit «propres».
Comble
d’ironie, notre système de justice ressemble à un vieil élastique sur le point
de péter parce qu’on l’étire trop.
L’essence de la corruption sociale, considérant les 47 mois de
détention de Manafort : hier, mon client s'est vu offrir 36 à 72 mois de
prison pour avoir volé 100 $ de pièces de monnaie dans une buanderie
résidentielle. (Scott Hechinger, avocat américain)
Résumé du cas Manafort – L’ancien lobbyiste
de 69 ans écope d’une peine nettement inférieure aux recommandations du
ministère de la Justice, qui avaient suggéré entre 19 et 24 ans de prison. Paul
Manafort a «commis des délits graves», a déclaré le juge T.S. Ellis, qui a fixé
la sentence de 47 mois dans un tribunal fédéral d’Alexandria, en banlieue de
Washington. Prenant en compte la jurisprudence
«remarquablement légère» dans les affaires de fraude fiscale, le magistrat
a justifié son apparente clémence par son désir «d’éviter des disparités» avec
d’autres dossiers similaires.
Dans le cadre de son enquête, l’ancien chef
du FBI a découvert que Paul Manafort avait, avant 2016, dissimulé au fisc plus de 55 millions de dollars sur une trentaine de
comptes à l’étranger (pour éviter de payer des millions de dollars en
impôt). Il a également établi que le consultant avait trompé des banques sur
ses finances pour obtenir des prêts. Il risque plusieurs années
d'emprisonnement dans une prison fédérale en Virginie. Il pourrait également
être inculpé pour parjure ou obstruction à la justice. Sa sentence est fixée au
13 mars 2019.
Mais... Donald Trump a fait savoir qu’il
n’excluait pas de lui accorder une grâce
présidentielle.
Dans
le même ordre d’idée, le cas SNC-Lavalin – La GRC accuse la firme d'ingénierie
de fraude et de corruption, c’est-à-dire, d'avoir «donné, offert ou convenu de
donner ou d'offrir» à une société libyenne «un prêt, une récompense ou un
avantage de quelque nature que ce soit d'une valeur de 47,7 millions de dollars
ou plus» afin de la convaincre d'utiliser sa position pour favoriser
l'entreprise québécoise. Elle aurait également «frustré» des sociétés libyennes
d'une somme de 129,8 millions de dollars au cours de la même période. Les
sommes litigieuses correspondent aux sommes versées par SNC-Lavalin à deux
entreprises créées dans les îles vierges britanniques pour servir
d'intermédiaire à l'étranger.
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Le mythe du progrès
Charles
Baudelaire
Il est
encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de
l’enfer. – Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur, invention du
philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité,
cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la
connaissance; la liberté s’évanouit, le châtiment disparaît. Qui veut y voir
clair dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée
grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé
chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité, dégagé la volonté
de tous les liens que lui imposait l’amour du beau : et les races amoindries,
si cette navrante folie dure longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la
fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le
diagnostic d’une décadence déjà trop visible.
Demandez
à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce
qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et
l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes
témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens; tant il s’est fait
de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel
et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues! Le pauvre homme est
tellement américanisé par ses philosophes zoocrates et industriels qu’il a
perdu la notion des différences qui caractérisent les phénomènes du monde
physique et du monde moral, du naturel et du surnaturel.
Si une
nation entend aujourd’hui la question morale dans un sens plus délicat qu’on ne
l’entendait dans le siècle précédent, il y a progrès; cela est clair. Si un
artiste produit cette année une œuvre qui témoigne de plus de savoir ou de
force imaginative qu’il n’en a montré l’année dernière, il est certain qu’il a
progressé. Si les denrées sont aujourd’hui de meilleure qualité et à meilleur
marché qu’elles n’étaient hier, c’est dans l’ordre matériel un progrès
incontestable. Mais où est, je vous prie, la garantie du progrès pour le
lendemain? Car les disciples des philosophes de la vapeur et des allumettes
chimiques l’entendent ainsi : le progrès ne leur apparaît que sous la forme
d’une série indéfinie. Où est cette garantie? Elle n’existe, dis-je, que dans
votre crédulité et votre fatuité.
Je laisse
de côté la question de savoir si, délicatisant l’humanité en proportion des
jouissances nouvelles qu’il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa
plus ingénieuse et sa plus cruelle torture; si, procédant par une opiniâtre
négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment
renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne
ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet
éternel desideratum qui fait son éternel désespoir?
Curiosités esthétiques, Exposition universelle de 1855
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(1) Production de masse, tourisme de masse,
divertissement de masse, voilà ce à quoi se résume la vie depuis les Trente
Glorieuses.
Les
mégalomanes progressent et continuent de varloper notre environnement urbain et
rural. Pour ce faire, il leur suffit de trouver de bons investisseurs et de
bons banquiers. «L’ambition est l’essence de la vie; le business c’est la
guerre», disait l’initiateur de l’empire de malbouffe McDonald’s. On connaît
les maladies corrélées à la consommation de hamburgers. Ainsi que la pollution
environnementale due à l’élevage bovin – 453 millions de kilos de viande de
boeuf /an soit 1,8 million de bœufs tués pour les hamburgers McDo, uniquement
aux USA (statistiques de 2013). McDonald's vend 58 hamburgers chaque seconde
dans le monde soit quelque 1,85 milliards de hamburgers par année. Le nombre
moyen de clients se rendant au McDo par jour est de 706 par seconde, ce qui
représente plus de 22 milliards de clients par an dans 118 pays. Et, tout a
commencé par l’acquisition de terrains...
Au chapitre du capitalisme sauvage, c’est confirmé, l’horrible projet Royalmount sera réalisé! Le promoteur, Carbonleo, une entreprise de l’homme d’affaires montréalais Andrew Lutfy, bénéficie d’un important partenariat avec la firme internationale L. Catterton Real Estate (LCRE), bras immobilier de L. Catterton, une société de placements privés axés sur les biens de consommation. Parmi les investisseurs de LCRE on retrouve la prestigieuse entreprise LVMH Moët Hennessy-Louis Vuitton.
Ce monstre d’architecture tape-à-l’œil,
dépourvu de cachet, ni accueillant ni chaleureux – que du béton-verre-métal
anonyme et froid – trônera en plein smog urbain. Ce complexe énergivore (ah
mais, le Québec offre son électricité à rabais), sera lui-même grand producteur
de pollution lumineuse et de GES. Montréal devient une hideuse métropole de
camelote et de faux prestige pour les parvenus, accros au magasinage de luxe et
aux divertissements. Les promoteurs n’attendent pas moins que 30 millions de
visiteurs par année! L’unique but est le profit, peu importe les coûts
environnementaux et la non-acceptabilité sociale.
Au Québec, ce sont les promoteurs qui
décident où et quand s’érigeront les parcs immobiliers et industriels...
L’opinion d’un urbaniste – Le projet Royalmount, largement considéré comme un développement
inadapté à une grande ville telle que Montréal, est la goutte qui fait déborder
le vase pour la métropole, qui peine à attirer les jeunes familles et perd des
citoyens au profit des banlieues. «C'est un problème vécu à l'échelle du
continent nord-américain», analyse Gérard Beaudet, urbaniste émérite et
professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de
l’Université de Montréal. «Le projet Royalmount est un bon exemple du peu de
souci urbanistique du Québec. Difficile de comprendre qu’un endroit aussi
stratégique ait été à ce point laissé au bon vouloir de promoteurs,
entrepreneurs et constructeurs. La communauté métropolitaine a été négligente.
Il est aussi inconcevable qu’un arrondissement comme Ville Mont-Royal, de 20
000 habitants, ait pu décider d’un développement aussi majeur pour Montréal,
qui, elle, compte près de 2 millions d’habitants. Bien sûr, les urbanistes
s’indignent, mais leur voix n’est pas entendue par les politiciens. Le meilleur
exemple est le premier ministre caquiste qui est sourd aux propos de tous les
experts lui disant que le troisième lien n’est pas une bonne solution pour
Québec.»
Samedi et rien d’autre, ICI Radio-Canada Première | 9 mars 2019
L’autre jour, un
bulletin de nouvelles annonçait que la
circulation de paquebots de croisière allait augmenter sur le Saint-Laurent
afin de favoriser la croissance touristico-économique. On remplace désormais
les baleines par des sous-marins nucléaires, les chalutiers et les voiliers par
des porte-conteneurs et des cargos pétroliers ainsi que des mastodontes de
croisière hyper polluants.
Port de Québec
Si le
sujet vous intéresse voyez Le tourisme
de masse (l’article inclut un reportage de Thalassa; on voit des
Vénitiens regarder le paquebot géant quitter la lagune en saluant les passagers
avec des doigts d’honneur) :
Menacée par le tourisme de masse,
Venise interdit l'entrée des paquebots dans la lagune
Agathe
Muller AFP agence | 08/11/2017 (inclut une vidéo)
Venise reçoit 30 millions de touristes
par an – soit quatre
visiteurs par jour pour un résident –, la moitié de la population italienne.
Classée Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1987, la cité bâtie sur pilotis
est menacée par ce tourisme de masse. Chaque
année, près de 1,4 et 1,8 millions de voyageurs sont déposés par des monstres
des mers de plus de 100 000 tonnes qui remontent le canal de la Giudecca,
en passant entre Saint Marc et San Giorgio. Les remous provoqués par ces
paquebots, ajoutés à ceux des vaporettos, bateaux à moteur, taxis et gondoles
fragilisent sévèrement les fondations des monuments.
Le
paquebot MSC Divina dans la lagune. Crédits : REUTERS/Stefano Rellandini. Qu’ils
sont ridicules ces touristes (inconscients des dommages qu’ils causent ou qui
s’en fichent) qui défilent à la queue-leu-leu place Saint Marc avec leurs
perches à selfie.
«Un grand résultat pour les Vénitiens»
L'Italie
a adopté un plan de développement de la lagune de Venise pour soutenir le
lucratif tourisme de croisière sans laisser les grands paquebots s'approcher de
la place Saint Marc. À partir de 2019, les navires de croisière quitteront peu
à peu le large canal de la Giudecca, qui traverse Venise et longe place Saint
Marc, pour aller accoster au coûteux terminal prévu pour eux au bord de la cité
des Doges. Ils entreront désormais dans la lagune plus au sud, par la voie
actuellement empruntée par les porte-conteneurs et les pétroliers. Les plus
gros s'arrêteront à Marghera, une zone industrielle en face de Venise où un
terminal passagers sera installé, et les autres poursuivront leur route vers le
terminal actuel via un canal qui devra être approfondi de quelques mètres pour
permettre leur passage.
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La stupidité est la seule énergie
fossile durable (inépuisable!) qui ne disparaîtra qu’avec l’extinction de l’espèce humaine.
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