«On
nous chante sans cesse qu'il faut se responsabiliser si on veut sauver la
planète, comme si les individus sans cesse bombardés par l'hégémonie culturelle
les obligeant à consommer toujours plus en des termes toujours plus courts
avaient le choix de leur mode de vie quand tout un chacun est évalué en terme
de possessions et de dépense, quand les banques vous exhortent à utiliser le
plus de crédit possible pour vous accuser ensuite de n'être pas raisonnable
dans votre budget. Quand la seule façon d'exister aux yeux de l'œil hégémonique
est de consommer.
On vient de découvrir tout à coup qu'on
dépense beaucoup trop d'argent dans les vêtements et que les dépenses dans ce
secteur sont bien plus élevées qu'autrefois. Et les curés de la consommation
responsable de nous enjoindre : «Avant de vous acheter des vêtements, regardez
ce que vous avez dans votre garde-robe!» Comme si les bourgeois se posaient ces
questions! Comme si c'était monsieur et madame Panet de la rue Panet qui
avaient inventé l'effet de mode.
De la même manière qu'on a prétendu
responsabiliser les pauvres avec la proposition de modulation des tarifs
d'Hydro-Québec (et la réponse stupide d'Hydro-Québec à l'effet que les gens ont
le choix n'a aucune valeur puisque, justement, ce choix n'existe que pour les mieux
nantis), on prétend reporter sur les épaules des consommateurs démunis
enchaînés à leurs besoins nécessaires de base (logement, chauffage, nourriture,
vêtement) le fardeau de protéger l'environnement que les minières, l'industrie
agro-alimentaire, les pétrolières et autres producteurs se plaisent à
défuntiser allègrement.
Encore une fois, ce sont les méchants
pauvres qui s'habillent chez Winners qui sont responsables du gaspillage
orchestré par les ploutocrates du vêtement. Les pauvres s'habillent chez Walmart,
Costco et Winners parce que leurs salaires sont toujours plus bas et que ces
bannières se vantent d'avoir les prix les plus bas. Et comme elles vendent des
cochonneries qui sont complètement déglinguées après trois mois, ben les
pauvres y retournent de plus en plus souvent. Après, on les accuse d'être
responsables du gaspillage auquel ils sont obligés.
Si on est de classe inférieure ou moyenne
inférieure, non seulement on est totalement absent des médias sur lesquels on
n'a absolument rien à dire, mais en plus on est responsable de tous les maux de
la planète!
Les pseudo-écolos verts et autres
capitalistes déguisés sont passés maîtres dans l'art de culpabiliser les individus
pour les catastrophes causées par le système capitaliste. Même si tout le monde
se mettait à recycler demain matin et même si tout le monde se mettait à
composter demain matin, ce qui n'est guère possible, la planète serait autant
en danger qu'aujourd'hui. Cela ne signifie pas qu'il ne faille pas recycler ni
composter, cela signifie simplement que les
actions individuelles ne suffiront jamais à compenser les effets d'un système
de production basé sur la destruction, la prédation et la consommation à outrance.
Les bourgeois excellent dans l'art de rendre les pauvres responsables de leur
gabegie. Pas parce qu'ils sont plus méchants que la moyenne des ours, mais
parce qu'ils sont les rouages d'un système dont ils sont incapables d'imaginer
le dépassement.
Que
tout le monde composte et recycle ne mettra pas fin à l'obsolescence
programmée, ne mettra pas fin à l'utilisation du glyphosate et autres
pesticides dans l'agriculture, ne mettra pas fin au suremballage, à l'abondance
excessive de sucre dans les aliments, à l'utilisation de l'huile de palme dans
les produits transformés et donc à la destruction des forêts, à la publicité
pour les automobiles consommatrices de pétrole, à la vente sous pression des
VUS, à la généralisation des concours, lesquels surstimulent la consommation et
produisent l'effet de mode, à l'extraction minière des terres rares nécessaires
pour la production des téléphones et tablettes stupides présentées comme
intelligentes, au tourisme destructeur dans les habitats fragiles, à l'utilisation
des hydrocarbures, à la surpêche des ressources halieutiques, à la
compétitivité entre les États pour attirer les entreprises les plus polluantes
et les plus destructrices, à l'utilisation des plastiques dans toutes les
productions, à la surexploitation des sources d'eau, etc. La liste est infinie.
Aucune
mesure individuelle ne remplacera des lois et règlements gouvernementaux qui
obligeront les industries à restituer l'environnement dans son état premier et
à inclure ces coûts dans les coûts fixes d'opération. Aucune mesure
individuelle ne remplacera la transformation des processus de production en
processus respectueux de l'environnement et l'obligation de la production
agricole écosociale. Rien de tout cela ne peut se faire sans intervention
étatique.
Et cela exige une pression sociale
importante. Contrairement à ce que prétendent les fondations
philanthrocapitalistes, il n'est pas toujours vrai que tout seul ça va plus
vite et qu'ensemble on va plus loin, il arrive qu'ensemble, on aille
mauditement plus vite parce que la responsabilité individuelle ne sera jamais
aussi efficace que des obligations législatives. Il faut savoir penser
collectif et systémique.»
L'illusion responsable | Francis Lagacé, 8 mars 2019
Voilà
ce que les jeunes ont compris. J’avoue que les vidéos m’ont émue aux larmes. Il
y avait même des enfants de l’école primaire qui avaient demandé à leurs
parents de les accompagner. Un adolescent disait «nous n’avons pas le droit de
voter, mais nous voulons être entendus». Comme je l’espère! Car même avec le
droit de parole et de vote, on se fait passer des sapins (et des pipelines) dans notre fausse démocratie.
Photo
: Radio-Canada / Stéphane Lamontagne. Des jeunes ont manifesté à Québec. «La
grève démontre que nous, les étudiants, on est prêts à se mobiliser pour exiger
une responsabilisation des institutions et des gouvernements face à l’urgence
climatique et que c’est quelque chose qui nous tient à cœur.» ~ Andréane
Moreau, co-porte-parole du collectif La
planète s’invite à l’Université du Québec
Photo
: Getty Images/AFP / Martin Ouellet-Diotte. Les étudiants ont marché par
dizaines de milliers dans les rues de Montréal.
«Nous
déclarons une urgence environnementale», a lancé une voix, vendredi après-midi,
tandis que des dizaines de milliers d'écoliers et d'étudiants des niveaux
secondaire, collégial et universitaire venaient d'entreprendre leur marche dans
les rues de Montréal. Une manifestation pour le climat s'inscrivant dans le
mouvement planétaire inspiré par les actions de la jeune Suédoise Greta Thunberg.
«On va finir par avoir une hécatombe à cause
de l’inaction gouvernementale, parce qu’on met les profits des multinationales
devant les droits de la personne et devant les droits de l’environnement»,
s'est indigné une jeune femme.
«Les décisions qui vont être prises
aujourd’hui vont influencer notre avenir, a plaidé Sophie Montpetit, élève de
l’école Robert-Gravel. Si on ne prend pas [les bonnes] aujourd’hui, tout
l’avenir qu’on est censé bâtir, innover et rêver ne sera plus accessible pour
moi ou pour les générations qui vont suivre. Beaucoup de gens nous pointent en
disant qu’on a tout, qu’on n’a pas de raison de se plaindre, mais on se bat
pour notre avenir et pour celui de tout le monde», a-t-elle lancé avec beaucoup
d'émotion. «C’est le temps de changer, c'est le temps de s’unir et de faire le
changement. Il ne faut plus l’attendre. C’est nous, le changement.»
Photo
: Radio-Canada. La marche pour le climat a pris son départ au pied
du Monument à George-Étienne Cartier, en face du parc Jeanne-Mance. Une
véritable marée humaine s'étendait sur l'avenue du Parc.
Photo
: Radio-Canada / Alexandre Touchette. Les
étudiants ont marché par milliers dans les rues de Montréal.
Un seul mensonge découvert suffit pour
créer le doute sur chaque vérité exprimée
Il
est parfaitement normal d'en avoir marre des jeux et de la bêtise de notre monde. Beaucoup de
gens commencent à reconnaître la manipulation omniprésente dans le milieu des affaires,
en politique, dans les religions, les relations interpersonnelles, etc. Les
jeux naissent toujours de concepts de séparation qui justifient la manipulation
des personnes et des circonstances par la publicité, les discours, les nouvelles,
la prédication, etc., comme étant parfaitement acceptables pour obtenir ce dont
on a «besoin».
Jusqu'à maintenant, nous nous sommes laissés
berner, hypnotiser, par les croyances des autres, surtout quand les paroles, présentées
dans de beaux et dispendieux emballages, venaient des autorités. Nous ne
savions pas que notre acceptation aveugle, par ignorance, ne servait qu’à remplir
les coffres des égoïstes.
Mais de plus en plus de gens se réveillent et
découvrent que «l'Empereur est nu». Le conte de Hans Christian Andersen Les habits neufs de l’empereur fut
publié en 1837, mais le parallèle avec nos premiers ministres actuels est éclatant :
Un empereur, qui aimait par-dessus tout
être bien habillé, se laissa convaincre de se faire confectionner un nouvel
habit par deux charlatans. Ces escrocs prétendaient savoir tisser une étoffe
que seules les personnes sottes ou incapables de remplir leurs fonctions ne
pouvaient voir. Un jour de fête, l’empereur se revêt de ce nouvel habit et
ainsi, vêtu de rien, se promène nu devant la foule. Par peur de paraître sotte
ou incapable de remplir ses fonctions, la foule ne dit rien, jusqu’au moment où
un petit garçon s’écrie «L’empereur est nu!».
Nous comprenons maintenant que les croyances
que nous prenions pour des vérités étaient en réalité des mensonges, et nous nous
demandons comment nous avons pu y croire. Dès lors, nous ne devrions pas nous
décourager si nous ne sommes plus en résonance avec certaines personnes,
certains aliments ou certaines activités.
Notre système de croyances était basé sur
des concepts qui prônent le droit de faire n’importe quoi pour atteindre l’ultime
but de la vie : être heureux, riches, beaux, et se procurer un maximum d’objets
de luxe inutiles. Lorsque les gens constatent qu'ils sont incapables
d'atteindre ces objectifs, ils se tournent souvent vers les drogues ou l'alcool.
Le sentiment d’échec ne fait que renforcer le manque, la limitation et la
souffrance dont ils voulaient se débarrasser. En général, ces expériences sont
des «appels au réveil» destinés à développer un esprit plus critique, à s'ouvrir à des valeurs différentes et à une plus
grande perspicacité.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire