Le
deuxième volet de l’émission Enquête
portait sur le commerce illégal de la bile d’ours noirs. Les Asiatiques
sillonnent le monde entier pour s’en procurer. Facile de trouver des
fournisseurs en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick où la chasse et le piégeage
des ours sont permis à l’année. Au Québec, même si les prises sont
limitées et doivent être déclarées, le braconnage se pratique quand même en toute saison. Et
c’est encore mieux quand un fonctionnaire fédéral est soudoyé; ce fut le cas de
Marc Langlois, qui était en plus responsable de l’Association des trappeurs et
chasseurs dans le secteur Chaudières-Appalaches. Il a été condamné à une amende
de 48 000 $ pour possession de 300 vésicules d'ours – il approvisionnait un commerçant
coréen de Toronto qui lui les exportait aux États-Unis. Ensuite un «scientifique»
les achetait et les envoyait au Vietnam. Une fois exportée à l’étranger la
vésicule peut valoir jusqu’à 10 000 $. Lors d’une saisie au Québec, les
agents ont trouvé trois congélateurs remplis de bébé ours noirs, parmi de la
viande de gibier, des faucons, etc.
Les Chinois ont décimé leurs populations
d’ours noirs. Alors en plus de s’en prendre à des ressources en dehors de leur pays, ils
ont créé des fermes d’ours encagés de telle sorte qu’ils ne peuvent ni lever la
tête ni jamais s’allonger; ils ne sortent jamais de la cage. À l’aide d’un cathéter on leur pompe la vésicule
biliaire. Dans le documentaire d'Enquête un trafiquant asiatique dit à une fausse cliente vietnamienne
infiltrée pour le documentaire : «ne les tuez pas trop rapidement,
les faire souffrir leur fait peur et ils sécrètent plus de bile». Ils disent la
même chose à propos de la viande chien (Festival de Yulin) : «plus un animal souffre plus la viande sera tendre
à la cuisson».
Des ours et des hommes
Qu’ont
en commun l’ours noir, l’éléphant et le rhinocéros? Une partie de leur anatomie
vaut de l’or. Sur le marché international, les défenses d’éléphants, la corne
de rhinocéros et la vésicule biliaire de l’ours noir sont très recherchées.
Elles sont réduites en poudre, transformées en élixir aphrodisiaque ou en
remède utilisé en médecine traditionnelle chinoise. Malgré les opérations de
démantèlement de réseaux de braconnage, Enquête
a constaté qu’il est facile de se procurer des vésicules biliaires sur le
marché québécois.
Bonne chance aux Chinois qui comptent se soigner avec de la bile d'ours. Il y a quelques années, après plusieurs autopsies pratiquées sur des ours décédés de mort naturelle, plusieurs études scientifiques ont révélé que les ours étaient affectés par la pollution et qu'ils développaient des cancers, tout comme nous bien entendu! Selon eux, les organes les plus touchés étaient le trio foie/rate/pancréas et... la vésicule biliaire.
J’éprouve
une répulsion incontrôlable envers la culture chinoise, et asiatique en général, en raison de son irrespect des droits humains fondamentaux et de sa façon de traiter les animaux – il va de soi qu'on ne peut demander à des
gens qui ne respectent pas les humains, de respecter les animaux. Le répertoire d'atrocités est volumineux, puisqu'ils ne sont pas les seuls à en commettre.
Tandis que la Chine boycotte le canola canadien
qu’elle prétend contaminé, moi j’encourage les Canadiens à boycotter les
aliments provenant d’Asie – on ignore totalement ce qu’ils peuvent contenir. Ça
s'appelle de l'autoprotection. À lire :
Le commerce illégal d’espèces
sauvages ou l’apocalypse de la biodiversité
Par Leslie Anthony
Photographe :
Peter Power
Canadian
Geographic | le 2 décembre 2017
Article
intégral (en anglais) très documenté :
[Extraits]
Le
commerce illégal d'espèces sauvages, dont le chiffre d'affaires annuel est
estimé à 175 milliards de dollars, est la quatrième plus grande entreprise
criminelle du monde. Elle va radicalement altérer le règne animal.
Un pied d'éléphant / tabouret et éléphant en ivoire sculpté, deux produits
illégaux de la faune (entrepôt de pièces à conviction de la Direction de
l'application de la loi sur la faune d'Environnement Canada). Photo : Peter Power/Canadian
Geographic
«Le
trafic d'espèces sauvages et le braconnage ont considérablement augmenté au
cours de la dernière décennie», affirme Sheldon Jordan, directeur général de la
Direction de l'application de la loi sur la faune pour Environnement et
changements climatiques Canada et président du groupe de travail d'Interpol sur
la criminalité liée aux espèces sauvages. Compte tenu de son double rôle,
Jordan a un aperçu particulier des raisons de cette poussée. «La demande accrue
de produits de la faune et de la flore sauvages est due en grande partie à
l'augmentation du revenu disponible en Asie et dans d'autres parties du monde
qui ont des traditions alimentaires, médicinales et spirituelles autour de ces
articles.»
Parallèlement
au «commerce des espèces sauvages», défini comme la vente ou l'échange d’animaux
ou plantes sauvages (y compris les arbres), on peut aussi pointer du doigt la
forte croissance démographique et une forte augmentation de la mondialisation
du commerce. Selon TRAFFIC – un réseau créé en 1976 pour surveiller le commerce
mondial des espèces sauvages – la valeur des produits légaux d'espèces sauvages
au début des années 1990 se situait autour de 160 milliards de dollars par an;
en 2009, elle avait doublé pour atteindre 323 milliards de dollars, ce qui
comprend tout, des fruits de mer au bois. Un indice du reste se trouve dans une
liste du commerce légal, compilée par CITES de 2005 à 2009 : 317 000 oiseaux
vivants, plus de six millions de peaux de reptiles, 1,1 million de peaux de
castors, 73 tonnes de caviar, l’équivalent d’un récif corallien et 20 000
trophées de chasse de mammifères. Bien que le marché noir de ces mêmes articles
soit de par sa nature même difficile à évaluer, les estimations des Nations
Unies sont stupéfiantes : entre 7 et 23 milliards de dollars US pour le
seul trafic de la faune, et entre 57 et 175 milliards de dollars si l’on ajoute
la flore et le bois – au point que sur l'échelle des entreprises mondiales
illicites, la faune se classe maintenant quatrième derrière la drogue, la
contrefaçon et le trafic humain.
L'important commerce légal de la faune au
Canada – foresterie, pêche commerciale et récréative, récolte de plantes
sauvages, chasse guidée – aide les collectivités lorsqu'il est pratiqué de
façon durable. Mais la poursuite de la récolte non durable et l'exportation et
l'importation illégales des ressources fauniques, tant ici qu'à l'étranger,
menacent de saper tout effort plus vaste d'intendance, touchant les
collectivités et les économies du monde entier. «Qu'on le veuille ou non, nous
dépendons tous de la Terre pour notre survie», dit Jordan. «Plus on prélève
sans régulation, moins les écosystèmes sont capables de perpétuer les services
qu'ils fournissent à toute vie, y compris la nôtre.»
Une tête de tortue montée. Photo : Peter Power/Canadian Geographic
En
pratique, le commerce des espèces sauvages s'inscrit dans une catégorie plus
large de «crimes environnementaux» connexes qui comprend la pollution, la pêche
illégale et l'exploitation forestière (avec jusqu'à un tiers du papier mondial
obtenu à partir de bois provenant de sources illégales, les impacts économiques
s'accumulent dans des pays comme le Canada qui réglementent strictement ces
secteurs).
Bruce scanne l'inventaire de l'entrepôt. Photo : Peter Power/Canadian Geographic
Au
début des années 1980, un conservateur du Musée de la nature d'Ottawa m'a
invité à visiter un dépôt de l'autre côté de la rivière à Gatineau, au
Québec, où étaient entreposés des articles illicites de la faune saisis dans
les aéroports, les ports maritimes et les postes frontaliers canadiens. Je me
souviens d'une morgue faiblement éclairée avec des étagères métalliques remplies
du sol jusqu'au plafond de crocodiliens et d’oiseaux aux yeux vitreux, de carapaces
de tortues de mer, de coquillages de conques, de peaux de serpents roulées, de
beaucoup d’ivoire, et de peaux de lions, de tigres et d'ours. Même si cet entrepôt
a été détruit depuis longtemps, la Direction de l'application de la loi sur la
faune entretient actuellement de petites salles d'exposition près de Toronto et
d'Ottawa où l'on trouve des articles semblables et une pharmacopée composée
d'espèces végétales et animales interdites. Bien que l'étendue du matériel
reste inquiétante, une seule corne de rhinocéros trône sur une étagère, on ne peut
s'empêcher de voir apparaître l’image macabre de son propriétaire en train de
mourir et saignant par terre, la corne sectionnée. Et cela soulève une question
troublante : combien de temps avant que ces grandes bêtes ne disparaissent de
notre milieu?
Peu de
temps, si l'on considère l'augmentation de 8000 % du braconnage des rhinocéros
: en 2007, 13 de ces animaux ont été tués, alors qu'au cours des quatre dernières
années, plus de 1000 ont été éliminées de la nature, sous l'effet des prix du
marché noir pouvant atteindre 350 000 dollars par corne. «Il y a dix ans, quelqu'un a lancé une rumeur selon laquelle la corne
de rhinocéros en poudre guérit le cancer – sauf que ce n'est que de la kératine
comme dans les cheveux et les ongles, note Jordan. Vous avez autant de chances de guérir du cancer ou de dysfonction
érectile avec de la corne de rhinocéros qu’en vous rongeant les ongles.»
Les pangolins, des fourmiliers à écailles
d'Asie et d'Afrique, sont également abattus à raison d'un million ou plus par
an pour les propriétés fantasques de leurs écailles. Les populations
d'éléphants diminuent chaque année d'environ 8,5 pour cent (contre un taux de
reproduction qui ne permet une augmentation optimale que de 4 pour cent). Dans
la Corne de l'Afrique, l'ivoire est introduit clandestinement de la République
démocratique du Congo, pays anarchique, en passant par le Sud-Soudan instable, puis
en Somalie dont les ports sont contrôlés par l'organisation djihadiste
Al-Shabaab qui taxe avantageusement son passage. «Avec la mobilité des collectionneurs
des économies émergentes qui paient le prix fort pour les sculptures
décoratives en ivoire, nous pourrions n'avoir plus que très peu d'éléphants
sauvages d'ici une génération», dit Jordan. «Beaucoup de ces pays sont au stade où nous en étions il y a 50 ans en matière
de tabous culturels, donc ça prendra du temps.»
Pendant ce temps, les enclaves asiatiques
des grandes villes nord-américaines continueront de suivre leurs croyances
traditionnelles malgré les interdictions culturelles – et légales – de
l'Occident. «Il y a un grand commerce de tout ce qui est charismatique ou utile
aux médecines traditionnelles dont les clients sont majoritairement des
Canadiens d'origine asiatique», dit Jordan, faisant écho aux reportages sur ce
qu'on peut trouver en faisant une tournée des marchés et apothicaires chinois à
Toronto et Vancouver où toutes sortes d’animaux vivants (tortues, poissons),
séchés (geckos, concombres de mer, ailerons de requins) et en poudre (morceaux
de gros mammifères en voie de disparition) sont vendus illégalement. Néanmoins,
la Chine elle-même est peut-être en train de changer de comportement
puisqu’elle a promis, au moins, d'interdire l'ivoire d'ici la fin de l'année.
Jordan lui souhaite bonne chance, sachant que le commerce va tout simplement
passer dans la clandestinité pendant quelques années.
Une tortue de mer taxidermisée confisquée par des agents de la faune et maintenant
conservée comme pièce à conviction. Photo : Peter Power/Canadian Geographic
Avant
de rencontrer les braconniers de Khe Môi, j'avais déjà vu comment l'appétit
insatiable de la Chine pour la nourriture, les aphrodisiaques et les remèdes
traditionnels menaçait de nombreuses espèces au Vietnam – et plusieurs suivront
bientôt. Un seul cobra royal pouvait rapporter 200 $ US – l'équivalent du
salaire annuel moyen au Vietnam à l'époque – et pourvoir aux besoins d'une
famille affamée était plus important que tout. Le trafic que j'ai observé avec les serpents et les grenouilles
consommables était stupéfiant – des milliers entassés dans des sacs de jute
traversaient la Chine chaque jour. Ajoutez les lézards, les tortues, les
poissons, les oiseaux, les mammifères et les invertébrés, et la même chose dans
une centaine d'autres pays, et vous avez eu une crise mondiale majeure. C'était
là le véritable syndrome de la Chine – non pas l'effondrement nucléaire du film
éponyme d'Hollywood de 1979, mais une apocalypse de la biodiversité maintenant.
Selon Jordan, le commerce des espèces
sauvages attire le crime organisé en raison de ses marges de profit
scandaleuses – plus élevées, dans de nombreux cas, que pour les drogues
illicites (voir l’encadré ‘Produits de la criminalité’ ci-dessous). «Cet
élément a définitivement augmenté au cours des 15 années où j'ai travaillé.
Tous les deux ans, un réseau de trafic de vésicules biliaires d'ours est démantelé...
Lors d’une opération au Québec, 80 personnes étaient impliquées.»
Lorsqu'il s'agit de commerce illégal
d'espèces sauvages, endiguer la marée de l'offre exige d'abaisser le niveau de
la demande, ce qui est difficile lorsque l'on se heurte à la nature humaine,
aux croyances culturelles bien ancrées et au profit considérable. Bien que
cette équation ait toujours existé, elle est aggravée par les nouveaux riches
des économies émergentes qui peuvent maintenant se permettre des produits
autrefois considérés comme du luxe.
Tant que quelqu'un est prêt à payer cher,
les gens désespérés continueront à tuer des gorilles simplement pour leur
couper les mains. Et la demande de soi-disant aphrodisiaques est aussi
susceptible de disparaître que la médecine traditionnelle chinoise qui repose
sur les parties animales, malgré l’origine largement superstitieuse des deux.
Fin 2006, Zhang Gongyao, professeur d'histoire médicale à l'Université Central
South du Hunan, a enflammé la Chine lorsqu'il a écrit : «La médecine
traditionnelle chinoise n'a ni fondement empirique ni fondement rationnel.
C'est une menace pour la biodiversité. Et elle utilise souvent des poisons et
des déchets comme remèdes. Nous avons donc suffisamment de raisons pour lui
dire adieu.»
La collection de pièces à conviction de la Direction de l'application de la loi
sur la faune comprend également des articles fabriqués à partir d'animaux
sauvages, comme le vin de bile d'ours. Photo : Peter Power/Canadian Geographic
PRODUITS
DE LA CRIMINALITÉ
La
valeur marchande d'un faucon gerfaut vivant illégal? Environ 360 000 $. La
valeur d'un kilo d'héroïne, le narcotique le plus cher au poids? Environ 135
050 $. Le tableau suivant compare les prix (en dollars canadiens) de certaines
espèces sauvages et drogues illicites d'après un rapport récent de la Direction
générale de l'application de la loi sur la faune d'Environnement Canada – une
preuve supplémentaire que la criminalité liée aux espèces sauvages est un énorme
business.
ESPÈCE/DROGUE PRIX CAN
– Faucon
gerfaut 360 000 $ vivant
– Bile
d'ours 200 430 $ le kilo
– Héroïne
brune 135 050 $ le kilo
– Méthamphétamine 109 165 $ le kilo
– Cocaïne,
sels 79 805 $ le kilo
– Ginseng
sauvage 46 110 $ par racine entière
– Opium
30 695 $ le kilo
–
Peau d'ours polaire 17 000 $
– Haschisch
14 735 $ le kilo
– Ecstasy
8 045 $ par 1000 comprimés
– Marijuana
7 365 $ le kilo
– Défenses de narval 3 935 $ le mètre
– Défenses de narval 3 935 $ le mètre
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