Peu lui importe que vous ayez tort ou raison, que vous soyez chanceux ou non, riche ou pauvre, cultivé ou ignare... Vous êtes son compagnon et cela lui suffit .Il restera toujours près de vous pour vous réconforter, vous protéger et il ira jusqu'à sacrifier sa vie pour vous. Il vous sera fidèle dans les bons et les mauvais moments. ~ J.K. Jérome
«Si
tu es seul, je serai ton ombre.
Si tu
pleures, je serai ton épaule.
Si
tu veux un câlin, je serai ton oreiller.
Si
tu as besoin de joie, je serai ton sourire.
Mais
lorsque tu auras besoin d'un ami, je serai moi.»
L’espèce
humaine a du chemin à faire en matière de respect et de compassion envers les
animaux; elle en manque déjà largement à l’égard de ses pairs.
De tous
les animaux, l’animal humain est le plus dangereux...
Un chien trouvé mort attaché à un
arbre au Parc Angrignon
La
Presse, le 21 mars 2019
Photo :
Facebook de la SPCA de Montréal
Un
appel au public a été lancé en fin de journée, mercredi, pour localiser des
personnes qui pourraient aider à résoudre un cas apparent d'abandon d'animal au
Parc Angrignon dans le quartier Ville-Émard, dans le sud-ouest de Montréal.
La veille, mardi, un chien a été trouvé sans
vie par une passante qui se promenait dans le parc avec ses propres chiens. Le
cadavre de l'animal était enseveli dans la neige et il était attaché à un
arbre.
Des agentes de protection de la Société pour
la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA de Montréal) se sont
déplacées sur les lieux et ont constaté le décès du chien. Elles ont récupéré
le corps avec l'assistance d'agents du Service de police de la Ville de
Montréal (SPVM) avant de le transporter à ses locaux de Montréal.
Des expertises vétérinaires seront
effectuées sur le cadavre afin de d'élucider les circonstances du décès.
Dans un message Facebook accompagné d'une
photographie, la SPCA de Montréal signale que le chien est un mâle adulte non
stérilisé de grande race, aux oreilles tombantes et au pelage majoritairement
gris avec du blanc sur le poitrail et autour du cou.
Le bureau des enquêtes de la SPCA de
Montréal a ouvert une enquête sur cette affaire.
T’aurais mieux fait d’rester amibe, l’Homo Sapiens!
[...]
Narcisse
à relents de cloaque,
par
ton nombril, hypnotisé,
mais
que n’es-tu resté macaque!
Ou
bien crapaud! Poisson! Amibe!
Qu’ainsi
n’y eût ni faits ni scribes
et
nulle Histoire à raconter!
(De la pensée aux mots, 1997)
T’es pas beau, l’Humain!
[...]
Car te comparant au félin,
tu es l’ivraie, et lui l’or fin.
Le cheval a plus de noblesse
en chaque patte, en chaque fesse
que toi déployant ton meilleur.
Total aveugle à ta laideur,
tu ris pourtant comme un p’tit fou
en regardant les singes au zoo.
Vrai, pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain! T’es pas beau!…
(Je cours après mon
ombre, 1981)
~ Esther
Granek
Poèmes
complets : http://www.poetica.fr/a-propos/
"Tout
au début de la Genèse, il est écrit que Dieu a créé l'homme pour qu'il règne
sur les oiseaux, les poissons et le bétail. Bien entendu, la Genèse a été
composée par un homme et pas par un cheval. Il n'est pas du tout certain que
Dieu est vraiment voulu que l'homme règne sur les autres créatures. Il est plus
probable que l'homme a inventé Dieu pour sanctifier le pouvoir qu'il a usurpé
sur la vache et le cheval. Oui, le droit de tuer un cerf ou une vache, c'est la
seule chose sur laquelle l'humanité toute entière soit unanimement d'accord,
même pendant les guerres les plus sanglantes.
Ce droit nous semble aller de soi parce que
c'est nous qui nous trouvons au sommet de la hiérarchie. Mais il suffirait
qu'un tiers s'immisce dans le jeu, par exemple un visiteur venu d'une autre
planète dont le dieu aurait dit : "Tu règnerais sur les créatures de
toutes les autres étoiles" et toute l'évidence de la Genèse serait
aussitôt remise en question. L'homme attelé à un charroi par un Martien,
éventuellement grillé à la broche par un habitant de la Voie lactée, se
rappellera peut-être alors la côtelette de veau, qu'il avait coutume de
découper sur son assiette et présentera (trop tard) ses excuses à la vache.
[...]
Déjà
dans la Genèse, Dieu a chargé l'homme de régner sur les animaux mais on peut
expliquer cela en disant qu'il n'a fait que lui prêter ce pouvoir. L'homme
n'était pas le propriétaire mais seulement le gérant de la planète, et il
aurait un jour à rendre compte de sa gestion. Descartes a accompli le pas décisif
: il a fait de l'homme "le maître et le possesseur de la nature". Que
ce soit précisément lui qui nie catégoriquement que les animaux ont des droits
à une âme, voilà à coup sûr une profonde coïncidence. L'homme est le
propriétaire et le maître tandis que l'animal, dit Descartes, n'est qu'un
automate, une machine animée, une "machina animata". Lorsqu'un animal
gémit, ce n'est pas une plainte, ce n'est que le grincement d'un mécanisme qui
fonctionne mal. Quand la roue d'une charrette grince, ça ne veut pas dire que
la charrette a mal, mais qu'elle n'est pas graissée. Il faut interpréter de la
même manière les plaintes de l'animal et il est inutile de se lamenter sur le
chien qu'on découpe vivant dans un laboratoire.
[...]
C'était
une anticipation de tout ce qui est arrivé ensuite : dans les deux premières
années qui suivirent l'invasion russe, on ne pouvait pas encore parler de
terreur. Étant donné que presque toute la nation désapprouvait le régime
d'occupation, il fallait que les Russes trouvent parmi les Tchèques des hommes
nouveaux et les portent au pouvoir. Mais où les trouver, puisque la foi dans le
communisme et l'amour de la Russie était chose morte? Ils allèrent les
chercher parmi ceux qui nourrissaient en eux le désir de se venger sur la vie.
Il fallait souder, entretenir, tenir en alerte leur agressivité. Il fallait
d'abord l'entraîner contre une cible provisoire. Cette cible ce furent les
animaux.
Les journaux commencèrent alors à publier
des séries d'articles et à organiser des campagnes sous formes de lettres de
lecteurs. Par exemple, on exigeait l'extermination des pigeons dans les villes.
Exterminés, ils le furent bel et bien. Mais la campagne visait surtout les
chiens. Les gens étaient encore traumatisés par la catastrophe de l'occupation,
mais dans les journaux, à la radio, à la télé, il n'était question que des
chiens qui souillaient les trottoirs et les jardins publics, qui menaçaient
ainsi la santé des enfants et qui ne servaient à rien mais qu'il fallait
pourtant nourrir. On fabriqua une véritable psychose. [...] Un an plus tard, la
haine accumulée (d'abord essayée sur les animaux) fut pointée sur sa véritable
cible : l'homme. Les licenciements, les arrestations, les procès commencèrent.
Les bêtes pouvaient enfin souffler.
[...] On ne pourra jamais déterminer avec
certitude dans quelle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos
sentiments, de notre amour, de notre non-amour, de notre bienveillance ou de
notre haine, et dans quelle mesure elles sont d'avance conditionnées par les
rapports de force entre individus.
La vraie bonté de l'homme ne peut se
manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne
représentent aucune force. Le véritable
test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond
qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa
merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la plus grande faillite de
l'homme, débâcle fondamentale dont toutes les autres découlent.
[...]
Le monde a donné raison à Descartes.
J'ai toujours devant les yeux Tereza assise
sur une souche, elle caresse la tête de Karénine [son chien] et songe à la
déroute de l'humanité. En même temps, une autre image m'apparaît : Nietzsche
sort d'un hôtel de Turin. Il aperçoit devant lui un cheval et un cocher qui le
frappe à coups de cravache. Nietzsche s'approche du cheval, il lui prend
l'encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots.
Ça se passait en 1889 et Nietzsche s'était
déjà éloigné, lui aussi, des hommes. Autrement dit : c'est précisément à ce
moment-là que s'est déclarée sa maladie mentale. Mais selon moi, c'est bien là
ce qui donne à son geste sa profonde signification. Nietzsche était venu demander
au cheval pardon pour Descartes. Sa folie (donc son divorce d'avec l'humanité)
commence à l'instant où il pleure sur le cheval.
Et
c'est ce Nietzsche-là que j'aime, de même que j'aime Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d'un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à
côte : ils s'écartent tous deux de la route où l'humanité, "maître et
possesseur de la nature", poursuit sa marche en avant.
~ Milan
Kundera (L'insoutenable légèreté de l'être)
Cueilli
sur http://www.tribunal-animal.com/consciences/
Aucun commentaire:
Publier un commentaire