12 octobre 2017

La coupe déborde

Le gouvernement américain devrait fournir des combinaisons de kevlar aux familles californiennes. D’année en année, les incendies sont de plus en plus nombreux, intenses et destructeurs. Après deux puissants ouragans de catégorie 5, les climatosceptiques au pouvoir continuent de nier toute responsabilité humaine en matière de changement climatique. Nullement touchés par ces désastres, en autres, celui de Porto Rico, ils entendent saboter le projet Clean Power Plan, qui d’ailleurs n’a jamais été appliqué. La production d’hydrocarbures continuera donc sa progression, et l’industrie houillère devrait suivre le courant. Vraiment triste.

EPA Administrator Scott Pruitt; Gage Skidmore / Flickr. Background photo: A coal mining operation in Arizona; Lyntha Scott Eiler / Documerica 

Amidst Climate Disasters, Trump and Pruitt to Scrap Clean Power Plan

Le projet Mariner East 2 de Sunoco en Virginie occidentale a occasionné trois déversements de produits chimiques de forage en trois jours sur le site East Goshen. Selon le porte-parole de Sunoco ces «petits rejets accidentels» ont été contenus – le forage a été suspendu et l’eau n’aurait pas été contaminée. Ces déversement s’ajoutent aux nombreuses fuites et accidents reliés à ce projet de 2,5 milliards de dollars qui fera transiter 275 000 barils de propane, de butane et autres hydrocarbures, de l’Ohio et de la Virginie occidentale à la Pennsylvanie puis jusqu’à la côte atlantique.

Controversial Sunoco Pipeline Spills Drilling Fluid Three Times in Same Area

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Un rapport d'experts internationaux, publié le 9 octobre, trace les liens importants entre les pratiques agricoles, l’industrie agroalimentaire et plusieurs «problèmes de santé parmi les plus graves qui affligent les populations du monde» (maladies respiratoires, diverses formes de cancer, stress relié à l’insécurité alimentaire). Toute la chaîne alimentaire est contaminée. Les employés des usines de transformation et les travailleurs agricoles sont les premières victimes. La malnutrition coûte 3,5 billions de dollars US par an dans le monde, et l'obésité coûtera à elle seule 760 milliards de dollars US par an d'ici 2025. Les pertes reliées à l’exposition aux perturbateurs endocriniens (Union européenne et États-Unis combinés) s'élèvent à 557 milliards $ US par année. On prévoit que les infections dues à la résistantes aux antimicrobiens pourraient coûter entre 20 et 34 milliards $ US par année aux États-Unis.

Total Health Costs of Industrial Food Systems Are 'Staggering'

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Tout ça nous mène droit au fauteur de trouble : Monsanto.

En mars dernier, un juge a ordonné à Monsanto de déclassifier 250 pages de documents internes. Ces documents révèlent les pratiques quasi-criminelles de Monsanto : la multinationale du toxique sait depuis 17 ans que le glyphosate – l’ingrédient principal du pesticide Roundup – peut causer le cancer.
   Monsanto avait alors lancé une vaste opération interne visant à étouffer ces révélations terrifiantes afin que le grand public ne soit jamais informé des dangers liés au pesticide le plus vendu au monde, le Roundup.
   Les documents déclassifiés -- surnommés «Monsanto Papers» -- ont été rendus publics dans le cadre d’une action collective portée devant une cour fédérale de Californie par plusieurs centaines de travailleurs agricoles touchés par un cancer du sang. Ils prouvent que le géant de l’agrochimie manipule les recherches, complote avec les agences d’expertises et remet des comptes rendus fallacieux aux agences gouvernementales, le tout dans le but de réfuter le fait que le glyphosate est un agent cancérigène.


Monsanto démontre encore une fois qu’en plus de ne pas être digne de confiance, le géant du toxique est un véritable danger pour la santé publique. Alors que Monsanto est sur le point de fusionner avec Bayer, nous avons une occasion unique de le stopper dans sa course.

Pétition (valable uniquement pour l’Europe)

Une commission du Parlement européen a tenu une audience sur les révélations contenues dans les documents le 11 octobre.

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Les produits chimiques dans les aliments favorisent l'obésité

Une étude récente du Cedars-Sinai Board of Governors Regenerative Medicine Institute a utilisé une nouvelle technique pour examiner jusqu'à quel point les produits chimiques dans nos aliments pourraient contribuer à l'obésité.
   Ce n'est pas la première étude qui établit un lien entre les produits chimiques et l'obésité, mais c’est la première fois qu’on utilise des cellules souches humaines.

Deux choses à retenir sur cette nouvelle méthode de recherche :
– En utilisant des cellules souches humaines, les chercheurs n'ont pas besoin de tester sur des animaux.
– Cette méthode est plus précise et plus rentable que l'expérimentation animale.

C'est une victoire pour la science et pour les animaux. Dans un communiqué de presse, Clive Svendsen, PhD, disait que cette «étude décisive améliore considérablement notre compréhension de la façon dont les perturbateurs endocriniens peuvent endommager les systèmes hormonaux et contribuer à l'épidémie d'obésité aux États-Unis». La méthode peut servir à analyser une foule de produits chimiques qui ont un impact sur notre santé.

Résultats

Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang humain (d’adultes) converti en cellules souches pour faire croître le tissu qui tapisse l’intestin et le tissu cervical qui contrôle l’appétit et le métabolisme. Puis, ils ont exposé ces cellules à trois produits chimiques alimentaires courants pour voir ce qui s'est passé.

Produits chimiques testés :
– Le butylhydroxytoluène (BHT) - Un agent pour prolonger la conservation des céréales, craquelins et autres aliments emballés.
– L'acide perfluorooctanoïque (APFO) - Vous savez probablement que l'APFO est un produit chimique toxique commun, utilisé dans les instruments de cuisine antiadhésifs. Il est également utilisé dans l'emballage alimentaire en papier pour empêcher le gras de se répandre. L'APFO n'est pas un additif alimentaire, il se diffuse dans nos aliments durant la cuisson ou dans les produits emballés.
– Le tributylétain (TBT) - Un polluant qui s'accumule dans les fruits de mer. Comme pour l'APFO, les entreprises n'ajoutent pas directement du TBT aux fruits de mer. Ce produit chimique est utilisé dans les peintures et les produits servant à nettoyer les navires. Le TBT contamine l’eau qui à son tour contamine les poissons, les mollusques et autres animaux aquatiques que les gens mangent.

Les chercheurs ont constaté que tous ces produits chimiques interfèrent avec nos hormones, des viscères au cerveau. Ils endommagent aussi des cellules essentielles à notre métabolisme. Ils ont prouvé que le problème se transmettait de la femme enceinte au fœtus; autrement dit, la consommation d'aliments contenant ces produits chimiques peut avoir un impact sur le métabolisme de l'enfant.

Pourquoi cette méthode est-elle si importante?

Cette technique avec des cellules souches pour tester la sécurité des produits chimiques dans les aliments est moins coûteuse et plus éthique que les méthodes précédentes. Il y a des milliers de produits chimiques «reconnus sécuritaires» par la FDA après très peu de tests, généralement effectués par l'entreprise qui fabrique les produits chimiques.
   Les chercheurs espèrent que leur méthode fournira une image plus précise de la manière dont les substances chimiques ont un impact sur notre santé. «Tester ces produits chimiques sur de vrais tissus humains en laboratoire, rend les évaluations plus faciles, précises et économiques», dit le coauteur de l'étude Dhruv Sareen.  

These Chemicals in Your Food Promote Obesity
Becky Striepe (Care2)

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Au chapitre des perturbateurs endocriniens

L’augmentation de la production de testostérone chez les femmes

Contrairement à la croyance populaire, les femmes produisent – et ont besoin – de la testostérone. La testostérone a sensiblement le même rôle chez les femmes que chez les hommes : elle renforce les muscles et les os, aide le système immunitaire et stimule la libido.

La différence se situe dans la quantité. La femme produit en moyenne 250 microgrammes de testostérone par jour, alors que l’homme en produit habituellement 10 à 20 fois plus. «L'excès d'androgènes, y compris la testostérone, est l'un des principaux facteurs de déséquilibre hormonal que  je vois dans ma pratique», explique Sara Gottfried, MD, auteur de «The Hormone Cure; Androgens are the biochemical underpinnings of dominance and desire».
   Chez les femmes, les indices d'une trop grande quantité de testostérone sont l’acné, l'excès de poils au pubis et au visage, ainsi qu’une voix plus grave. (Un niveau trop bas peut se manifester sous la forme d'un manque de confiance en soi et de libido.)
   Les femmes en ménopause peuvent avoir des niveaux de testostérone élevés, explique Erin Lommen, ND, une naturopathe de Portland, Oregon. Durant la ménopause, surtout au début du processus, souvent le niveau de testostérone peut rester stable tandis que l'œstrogène et la progestérone chutent en raison de l'arrêt de la production ovarienne», explique-t-elle. Les jeunes femmes présentent également un taux élevé de testostérone. «Ce que nous avons compris au cours des 10 dernières années c’est que les jeunes femmes peuvent produire trop de testostérone en réaction à un déséquilibre du taux de sucre dans le sang», dit Lommen.
   Il est facile d'oublier que l'insuline est également un membre du milieu hormonal, et si l'insuline va de travers, le reste suit. S’il y a résistance à l'insuline, les cellules ignorent l'appel de l'insuline pour qu’elles absorbent le glucose (sucre) dans le sang. Cela stimule les ovaires à produire plus de testostérone.
   Cet excès d'insuline pousse aussi le foie à moins produire moins de globuline, la protéine qui ligote la testostérone et l'empêche de causer des problèmes (sex-hormone-binding)», dit Gottfried.
   Environ 82  % des femmes ayant un excès d'androgènes ont le syndrome des ovaires polykystiques, la première cause de l'infertilité. «La bonne nouvelle est que ce type d'infertilité est facilement réversible si l’on équilibre les hormones», dit Gottfried.
   Si vous luttez contre un taux de testostérone élevé, vous avez plus de contrôle que vous ne le pensez. Voici quelques recommandations.

Maintenez un poids santé. En ce sens, les hommes et les femmes sont semblables : perdre l'excès de poids est un excellent moyen d'équilibrer le niveau de testostérone. Même une réduction de poids de 5 % peut normaliser les niveaux hormonaux chez les femmes, explique Gottfried.

Coupez la farine, le sucre et tous les glucides raffinés. Une étude a montré que les femmes peuvent réduire les hormones androgènes (testostérone) jusqu’à 20 % en ayant une alimentation faible en glucides raffinés, et riche en aliments mono-insaturés et polyinsaturés et en phytoestrogènes, maais à faible indice glycémique. Coupez le complètement sucre : «Le sucre est un facteur important dans l'excès d'androgènes», dit Gottfried.

Ajoutez des fibres. Si la testostérone stagne trop longtemps dans l'intestin, le corps s’en empare et le refait circuler, ce qui ajoute à l'ensemble des niveaux. La solution? Mangez plus de fibres. La testostérone s'accroche aux fibres comme des poils du chat sur un chandail : plus vous mangez de fibres, plus vous excrétez de testostérone.

Évitez les produits laitiers. Tous les produits laitiers sont chargés d'hormones. Même le lait de la vache la plus heureuse de la planète, élevée sans hormones ni produits chimiques, est riche en hormones, parce que les vaches en lactation produisent du lait pour aider leurs petits à se développer. Ces hormones bovines naturelles peuvent perturber notre équilibre naturel. Un autre point contre les produits laitiers est que le lait et le fromage peuvent faire grimper l'inflammation, ce qui augmente le niveau d’androgènes, dit Gottfried. Elle suggère la suppression des produits laitiers pendant six semaines pour voir si les symptômes liés à un taux de testostérone élevé s'améliorent.

Voyez la section «Sabotage hormonal» dans cet article :

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Damné sucre

On sait depuis longtemps que le sucre est une drogue de dépendance insidieuse, et que l’industrie agroalimentaire en met dans TOUT. Les résultats ne sont pas foudroyants comme ceux du Fentanyl, mais le diabète et la mort prématurée attendent patiemment le consommateur assidu. On commence à voir les résultats partout dans le monde.

Ne mangez pas de sucre et évitez les boissons sucrées

Des études montrent que le sucre a des effets particulièrement nocifs sur la santé métabolique. Le sucre est à moitié glucose et à moitié fructose, et le fructose ne peut être métabolisé que par le foie, quelle que soit la quantité ingérée. Quand vous mangez beaucoup de sucre raffiné, le foie est surchargé de fructose, et forcé de tout le transformer en graisse.
   De nombreuses études ont montré que l'excès de sucre, principalement à cause de la grande quantité de fructose, peut aboutir à une accumulation de graisse dans le ventre. Certains croient que c'est le principal mécanisme responsable des effets nocifs du sucre sur la santé. Il augmente la graisse dans le ventre et le foie, ce qui mène à une résistance à l'insuline et à une foule de problèmes métaboliques.
   Le sucre liquide est encore pire à cet égard. Les calories liquides ne sont pas «enregistrées» par le cerveau de la même manière que les calories solides, de sorte qu’en buvant des boissons sucrées, on finit par absorber plus de calories au total. Des études montrent que les boissons sucrées présentent un risque accru de 60 % d'obésité infantile, à raison d’une consommation quotidienne. Pour réduire la quantité de sucre de l’alimentation, il faut éliminer complètement les boissons sucrées. Cela comprend les boissons sucrées, jus de fruits (même non-sucrés) et les boissons pour sportifs à taux élevé en sucre.
   Cela ne s'applique pas aux fruits frais entiers qui sont extrêmement bons pour la santé et contiennent des fibres en  une abondance qui atténuent les effets négatifs du fructose. La quantité de fructose que vous absorbez des fruits est négligeable par rapport à celle d'une alimentation riche en sucre raffiné.
   Enfin, pour réduire la consommation de sucre raffiné, il faut commencer par lire les étiquettes. Même des aliments commercialisés sous forme d'aliments de santé peuvent contenir de grandes quantités de sucre.

Au début, scruter les étiquettes est ennuyeux. Mais on finit par connaître la marchandise. L’autre jour, au magasin d’aliments naturels, j’avais l’impression d’être dans une bibliothèque – la plupart des clients lisaient attentivement les étiquettes en silence. 
   Savoir donne le pouvoir de choisir. Voilà pourquoi les gens réclament l’étiquetage des produits génétiquement modifiés. Ce que le gouvernement fédéral nous refuse. Combien de gens ont mangé du saumon transgénique depuis qu’il a été approuvé par Santé Canada? Nul ne sait. Cinq tonnes de filets de saumon génétiquement modifiés, élevés au Panama, ont été vendues au Canada.

À quand un mutant saumon/bacon? Vraiment psycho.


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Malbouffe et obésité au Brésil : la dépendance aux drogues alimentaires, ça marche! Un reportage percutant, documenté sur le terrain. Article intégral et vidéo :

How Big Business Got Brazil Hooked on Junk Food
By ANDREW JACOBS and MATT RICHTEL
Photographs by WILLIAM DANIELS for The New York Times SEPT. 16, 2017

As growth slows in wealthy countries, Western food companies are aggressively expanding in developing nations, contributing to obesity and health problems.

FORTALEZA, Brazil — Children’s squeals rang through the muggy morning air as a woman pushed a gleaming white cart along pitted, trash-strewn streets. She was making deliveries to some of the poorest households in this seaside city, bringing pudding, cookies and other packaged foods to the customers on her sales route.
   Celene da Silva, 29, is one of thousands of door-to-door vendors for Nestlé, helping the world’s largest packaged food conglomerate expand its reach into a quarter-million households in Brazil’s farthest-flung corners.

 Mrs. da Silva with some of her children and a cousin in their home in Fortaleza.

As she dropped off variety packs of Chandelle pudding, Kit-Kats and Mucilon infant cereal, there was something striking about her customers: Many were visibly overweight, even small children.
   Nestlé’s direct-sales army in Brazil is part of a broader transformation of the food system that is delivering Western-style processed food and sugary drinks to the most isolated pockets of Latin America, Africa and Asia. As their growth slows in the wealthiest countries, multinational food companies like Nestlé, PepsiCo and General Mills have been aggressively expanding their presence in developing nations, unleashing a marketing juggernaut that is upending traditional diets from Brazil to Ghana to India.
   “The prevailing story is that this is the best of all possible worlds – cheap food, widely available. If you don’t think about it too hard, it makes sense,” said Anthony Winson, who studies the political economics of nutrition at the University of Guelph in Ontario. A closer look, however, reveals a much different story, he said. “To put it in stark terms: The diet is killing us.” 
   The story is as much about economics as it is nutrition. As multinational companies push deeper into the developing world, they are transforming local agriculture, spurring farmers to abandon subsistence crops in favor of cash commodities like sugar cane, corn and soybeans – the building blocks for many industrial food products. It is this economic ecosystem that pulls in mom-and-pop stores, big box retailers, food manufacturers and distributors, and small vendors like Mrs. da Silva.
   Brazil faces a stark new nutrition challenge: over the last decade, the country’s obesity rate has nearly doubled to 20 percent, and the portion of people who are overweight has nearly tripled to 58 percent. Each year, 300,000 people are diagnosed with Type II diabetes, a condition with strong links to obesity.
   “When he was a baby, my son didn’t like to eat – until I started giving him Nestlé foods,” she said proudly. Ms. de Vasconcellos has diabetes and high blood pressure. Her 17-year-old daughter, who weighs more than 250 pounds, has hypertension and polycystic ovary syndrome, a hormonal disorder strongly linked to obesity. Many other relatives have one or more ailments often associated with poor diets: her mother and two sisters (diabetes and hypertension), and her husband (hypertension). Her father died three years ago after losing his feet to gangrene, a complication of diabetes.

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