Mais, évitons de nous réjouir trop vite. Les compagnies vont sûrement contrattaquer car les propriétaires ne pensent qu’en signes de $$$. Le Mamba noir du Canada pourrait se faufiler entre les obstacles... la Ligne 9 d’Enbridge et beaucoup d’autres projets d’oléoducs attendent dans les cartons (1). Sans parler des forages de Pétrolia en Gaspésie que M. Couillard vient de bénir.
[...] «C'est une victoire de la société civile,
québécoise d'abord, mais il ne faut pas oublier que dans d'autres provinces,
notamment l'Ontario et le Manitoba, les gens étaient contre aussi», a
commenté au cours d'une entrevue André Bélisle, président de l'Association
québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
À ses
yeux, cette annonce constitue un tournant important. Il espère tout de même une
réflexion plus large sur l'exploitation du pétrole provenant des sables
bitumineux et ses effets sur le climat et l'eau potable.
De son
côté, Patrick Bonin, de Greenpeace, rappelle que les intervenants étaient
nombreux à s'opposer au projet, dont les Premières Nations, des comités de
citoyens, des municipalités, en plus des groupes écologistes. L'acceptabilité
sociale du projet faisait défaut, a-t-il affirmé.
M. Bonin
n'est guère surpris de cet abandon, car il estime que le projet d'oléoduc était
devenu illogique, après l'adoption de l'Accord de Paris sur les changements
climatiques.
«Ce sont des milliers d'emplois en génie
civil et en construction industrielle qui ne verront pas le jour au Québec,
sans compter les millions de dollars d'investissement et plus de 10 milliards
de revenus fiscaux à oublier», a critiqué le président-directeur général de
la Fédération des chambres de commerce, Stéphane Forget.
(La Presse, 5 octobre 2017)
Concernant
les pertes d’emplois : rien ne se perd, des compétences en génie civil et en construction, c’est recyclable!
Un transfert d’emplois dans le développement durable est faisable. Imitons le
Vermont!
Un journaliste à l’émission Midi Info (ICI Radio-Canada Première) disait que les oléoducs
étaient plus sécuritaires que tous les autres moyens de transport. Avant de
dire pareilles sottises, il devrait consulter les statistiques de fuites et
déversements de pétrole via les oléoducs au Canada et aux-États-Unis... Le gaz
et le pétrole, ça fuit de partout. Et les détecteurs électroniques des
compagnies sont inefficaces; généralement ce sont des fermiers et des
villageois qui découvrent les dégâts.
Le 28 juin 2017 – De l’émulsion de pétrole brut fuyait d’un oléoduc propriété de Journey Energy. La découverte permit d’identifier une autre fuite provenant du même oléoduc. Cette fuite imposante d'une quantité inconnue se déversait dans un milieu aquatique.
Milieu
aquatique (ruisseau) au sud de la ville de Winfield, à environ 80 kilomètres au
sud-ouest d’Edmonton. Province de l’Alberta. Canada
Le
ruisseau pollué était habité par des poissons et sert à boire à d’autres
animaux.
Calgary Sun: Crude oil spills from
central Alberta pipeline
Le 11
septembre 2017 – Des centaines de fuites et déversements d’hydrocarbures de
toutes sortes se sont répandus dans les rues des villes touchées par l’ouragan
Harvey. Entre le 23 août et le 3 septembre 2017, temps de durée de l’ouragan,
il y a eu 96 rapports et ce n’est que la pointe de l’iceberg selon Ilan Levin,
du groupe Environmental Integrity Project. L’eau circulant dans les rues
contenait des bactéries et des produits toxiques dont des hydrocarbures. Pour
ne prendre qu’un seul cas médiatisé : Kindermorgan a rapporté une fuite de 500
barils le 27 août 2017.
Est de
l'État du Texas. Plusieurs comtés incluant la ville de Houston. États-Unis.
La
porte-parole de l’EPA, Terri White explique qu’il est impossible d’avoir même
un estimé de la quantité de déversements de produits chimiques et de leur
nature.
Il est
évident que la situation s'est répétée pour les autres ouragans depuis Harvey.
RT Media: Feds working on dozens of
chemical spills in Texas
1 litre
d'hydrocarbures pollue 1 million de litres d'eau
Tous les rapports de 1965 à 2017 (partout dans le
monde) :
The Scottish government has banned
fracking after a consultation found overwhelming public opposition and little
economic justification for the industry.
Hydrocarbures:
l'Écosse va interdire la fracturation hydraulique
AFP/Archives
/ DON EMMERT Le gouvernement écossais a annoncé mardi qu'il allait faire
interdire la technique de la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz et
le pétrole de schiste
Le
gouvernement écossais a annoncé mardi qu'il allait faire interdire la technique
de la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz et le pétrole de schiste,
évoquant le respect de l'environnement et l'opposition des riverains.
«Nous
avons écrit aujourd'hui aux autorités locales à travers l’Écosse pour leur
signifier que le moratoire resterait en place indéfiniment», a expliqué Paul
Wheelhouse, le ministre de l’Énergie du gouvernement régional devant le
Parlement d’Édimbourg. «Cette décision que j'annonce signifie que la
fracturation hydraulique ne peut avoir lieu et qu'elle n'aura pas lieu en
Écosse», a-t-il ajouté.
~~~
(1) Résumé
du cas Énergie Est
L’oléoduc Énergie Est devait parcourir 4 400 km et
transporter 1,1 million de barils de
pétrole par jour des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au port de
Saint John (NB) d’où le pétrole aurait été exporté. La compagnie avait aussi
prévu de construire un port pétrolier à Cacouna dans le Bas-Saint-Laurent. Ce projet
d’oléoduc, le plus important du genre en Amérique du Nord, aurait entrainé une
hausse dramatique des émissions de gaz à effet de serre au pays.
En 2014,
une pétition «Non aux sables bitumineux» avait circulé pour demander le rejet
du projet Oléoduc Énergie Est de la compagnie TransCanada. Entre autres, pour
les raisons suivantes.
Rien à
gagner, tout à perdre!
Le projet Énergie Est de TransCanada
– ne génèrerait pas d’économie pour
les citoyens(nes) : La démonstration a été faite qu’Énergie Est
n'entrainera pas une diminution des prix à la pompe. Ce sont plutôt les
compagnies pétrolières qui empocheront les profits supplémentaires.
– est largement destiné aux marchés
extérieurs : Un faible 7% répondrait à la demande en pétrole des
Québécois(es) contre 70-90 % pour l’étranger.
– compromettrait la sécurité des
Québécois(es) : Les risques de déversement sont importants; le nombre de
fuites dans les pipelines au Canada a triplé depuis 10 ans.
– priverait en eau des millions de
personnes : Sur une base quotidienne, l’exploitation des sables bitumeux
nécessite l’équivalent en eau d’une ville comme Montréal. En cas de
déversement, c’est l’approvisionnement en eau de millions de personnes qui sera
compromis.
– aggraverait sérieusement la crise
climatique : L’exploitation des sables bitumineux est l’une des industries
les plus polluantes sur la planète. Elle représente la source d’émissions de
gaz à effet de serre qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. –
À lui seul, le projet Oléoduc Énergie
Est engendrerait l’émission supplémentaire de 30 à 32 millions de tonnes de GES
par année (soit l’équivalent d’ajouter 7 millions de voitures sur nos routes).
La Ligne 9 d’Enbridge mettrait en péril :
– L’eau potable de millions
d’habitants de la région métropolitaine de Montréal, en traversant la rivière
des Outaouais près de sa confluence avec le fleuve Saint-Laurent
– Certaines des meilleures terres
agricoles et autres localités rurales du Québec
– D’autres cours d’eau
d’importance tels que la rivière des Mille-Îles et la rivière des Prairies
– L’environnement, la santé et la
sécurité en zones urbaines. Par exemple, le pipeline traverse plusieurs
quartiers résidentiels densément peuplés au nord de Montréal et de la grande
région de Toronto…
– En plus d’avoir déjà causé des torts
irréparables au niveau du climat, de l’économie, des droits humains et de
l’environnement.
Malgré les obstacles et un lobby pétrolier fort et
puissant, nous avons ensemble le pouvoir de bâtir un avenir meilleur.
Source : http://www.equiterre.org/
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