25 octobre 2017

Dans l’œil du niqab 2 – conclusion

J’en ai marre des discussions cul-de-sac, au bord de l’indigestion. On a beau vouloir couper la poire en deux, vient un moment où il faut trancher. Ce dont l’islam radical ne se prive pas – si j’osais déambuler en Arabie saoudite sans niqab, je risquerais peut-être l’emprisonnement, voire un châtiment coranique.

Donc, nous pourrions cesser de couper les cheveux en quatre et imiter les pays qui interdisent le niqab et la burqa – France, Belgique, Luxembourg, Cameroun, République du Congo, Tchad, Sénégal, Maroc. Clair, simple et équitable : visage découvert dans les espaces publics pour TOUT le monde. 

Burqa. Comme le dit Evelyne de la Chenelière dans son poème : Sans croire en Dieu parfois nous pensons Dieu merci, ce n’est pas moi. ... Dieu merci, ce n’est pas moi qui ai reçu une balle perdue comme une giclée de rage, ce n’est pas moi qu’on voile, qu’on excise, qu’on viole, qu’on vend, qui ai les membres arrachés, des sœurs kamikazes, des frères pendus par les pieds et des enfants-soldats. Dieu merci, ce n’est pas moi!
Poème intégral dans cet article :

Neutralité religieuse de l'État : le contraste franco-québécois
Par Yanick Cyr | ICI Radio-Canada Info | 24 octobre 2017 

L'approche choisie par le gouvernement du Québec en matière de neutralité religieuse est différente de celle prônée en France, où l'interdiction des signes religieux est beaucoup plus restrictive.
   Alors que la seule évocation d’une interdiction du voile intégral dans les autobus de la Société de transport de Montréal a provoqué des manifestations en début de semaine dans la métropole québécoise, l’interdiction complète de ce type de vêtement dans tout l’espace public français est en vigueur de l’autre côté de l’Atlantique.

«La loi française interdit le voile intégral dans l’ensemble de l’espace public, c’est-à-dire dans les rues, les parcs, absolument partout, sous peine de sanctions, d’amendes et éventuellement de peines de prison», explique le titulaire de la chaire de recherche Droit, religion et laïcité de l’Université de Sherbrooke, David Koussens.
   «C’est une loi qui a fait l’unanimité dans le corps politique, mais qui a aussi été largement acceptée dans la population», poursuit-il. «Seules des femmes qui portaient le voile intégral et des associations de défense des droits fondamentaux ont contesté la loi jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.»
   La Cour a toutefois tranché en faveur du gouvernement français. «La Cour a statué que le législateur pouvait effectivement restreindre la liberté de religion en interdisant le voile intégral, s’il estimait que cela permettait de garantir un meilleur vivre-ensemble», relate David Koussens.


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Pourquoi la loi sur la neutralité religieuse est-elle décriée dans le reste du pays?
Propos recueillis par Hugo Lavallée | 25 octobre 2017 | ICI Radio-Canada Info

«Racisme», «non-sens», «honteux», «islamophobie»... les épithètes pour qualifier la Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État, adoptée la semaine dernière par l'Assemblée nationale, se multiplient dans les médias au Canada anglais. Fuyuki Kurasawa, professeur de sociologie de l'Université York, à Toronto, nous aide à comprendre pourquoi cet enjeu suscite les passions dans les autres provinces.


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À quand la «journée du voile au masculin», en soutien à toutes femmes qui portent le voile par obligation? 


Source des posters : Libératrices, Henda Ayari

Henda Ayari, auteure de J'ai choisi d'être libre (Éditions Flammarion, novembre 2016), poursuit Tariq Ramadan en justice pour viol et agressions sexuelles (voyez mon billet précédent)  

Il fallait s’y attendre :
«Depuis le jour où j'ai osé balancer le nom de mon agresseur, je suis victime d'une véritable campagne de lynchage public, en particulier sur les réseaux sociaux. Pas une minute ne se passe sans que je reçoive des insultes, menaces, intimidations, propos dégradants sur moi, sur mon physique, sur mon passé, on me traite de menteuse, on m'accuse de vouloir faire le buzz pour booster les ventes de mon livre[...]

CLOSER | interview, 14 novembre 2016 :

«Je voyais les hommes comme des prédateurs»
À 20 ans, Henda Ayari était étudiante en psychologie. Progressivement, elle tombe peu à peu dans le panneau du discours salafiste après sa rencontre avec un certain Bachir, son futur mari, qu'elle a rencontré grâce à une amie en commun. «Je sortais de l'adolescence, j'avais une quête de pureté, ma mère était persuadée que je n'étais pas une fille sérieuse [...]. Finalement j'ai décidé d'aller vers l'islam et de porter le voile  [...]. Je me souviens à l'époque j'étais rebelle, j'avais une idée de la relation aux hommes qui était faussée. Je voyais tous les hommes comme des pervers, des prédateurs, il fallait me protéger de ça.» Henda Ayari se marie avec Bachir en Tunisie. Enceinte, Henda Ayari découvre peu à peu de nouvelles facettes très sombres de son mari qui refusait par exemple qu'elle se fasse examiner par un médecin homme pendant sa grossesse. «C'était primordial, on a été dans une clinique privée pour être sûrs de trouver une femme gynécologue».

«Les femmes sont considérées comme des objets»
Lorsqu'ils recevaient des amis de Bachir à dîner, Henda Ayari ne pouvait se montrer aux autres hommes et restait dans la cuisine : «Je frappais à la porte pour lui faire comprendre que les plats étaient prêts les uns après les autres». La jeune femme n'avait plus le droit d'aller à l'université ni de prier à la mosquée. Henda Ayari a été victime de nombreux coups de son conjoint y compris quand elle était enceinte. Elle se souvient notamment du jour où elle est rentrée du marché avec un ensemble rose et un foulard. Bachir l'a étranglée. «Je m'en souviens comme si c'était hier» témoigne celle qui a décidé de quitter le domicile conjugal en douce. «Les femmes sont considérées comme des objets qu'on peut s'échanger». À la police, Henda Ayari a appris que Bachir était fiché S et qu'il avait des contacts avec des «individus dangereux».

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En Indonésie, une province sous l'emprise de la charia
Bruno Philip | Le Monde | 27 septembre 2017

Une jeune femme reçoit des coups de canne en rotin sur le parvis d’une mosquée de Banda Aceh, le 1er août 2016. Photo : CHAIDEER MAHYUDDIN/ AFP

Aceh, à la pointe nord-ouest de l'île de Sumatra, est la seule région d'Asie du Sud-Est, avec le sultanat de Brunei, à vivre sous le régime de la loi coranique.
   C'est un drôle de pays, un coin d'Indonésie où les amourettes se vivent cachées, en toute discrétion. S'ils veulent un peu d'intimité, quelques chastes étreintes, les couples doivent s'éloigner du centre de Banda Aceh, la capitale, et rejoindre le littoral rocheux.
   Là, face à l'océan Indien, ils peuvent espérer un moment de tranquillité. À condition d'échapper à la Wilayatul Hisbah (WH), la police du vice et de la vertu, toujours prompte à traquer le baiser volé et la caresse furtive. Le khalwat, le «délit de promiscuité», est l'une des obsessions de cette milice religieuse chargée d'appliquer les dispositions de la charia, la loi islamique. [...]
   Ici, la rigueur islamique régente la vie de tous, s'infiltrant dans les moindres détails du quotidien : interdiction de sortir après 22 heures pour les femmes non accompagnées ; obligation de présenter son certificat de mariage pour les couples dans les hôtels ; interdiction aux jeunes filles de s'asseoir à califourchon sur le tan-sad d'une moto ; et, bien entendu, pas de pantalons moulants pour ces dames. Et gare à ceux qui osent sortir du rang...

Les coups de canne, rituel immuable
Le 23 mai, deux homosexuels d’une vingtaine d’années ont reçu chacun 83 coups de rotin pour avoir entretenu des relations intimes. En mars, ils avaient été pris en flagrant délit, et au saut du lit, par les hommes d’une milice intégriste locale.
   Les condamnations n’épargnent pas les hétérosexuels suspectés de contrevenir aux convenances islamiques : en octobre 2016, treize célibataires accusés d’«attouchements », d’«enlacements» et de «baisers» avaient été bastonnés en public. Selon Amnesty International, 108 personnes ont reçu de semblables punitions à Aceh... » [...]


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«En Algérie, on a assisté à des massacres de femmes vivant seules, considérées comme des «dévergondées», des «putes». Ces femmes furent agressées, battues, violées, mutilées, parce qu'elles étaient considérées comme menaçant l'ordre moral coranique et prophétique qui interdit célibat, monachisme et fornication. Les musulmanes qui ne respectent pas les interdits de l'Islam menacent la communauté et ne méritent donc pas de rester en vie.»
~ Anne-Marie Delcambre / L'islam des interdits / 2003)

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J’avais noté quelques passages du livre Ma vie rebelle d’Ayaan Hirsi Ali (Éditions du Nil, Laffont 2006). Voici quelques citations qui me semblent illustrer les comportements pervers-narcissiques de l’islam radical.

Dans la pratique de l’islam, la volonté individuelle est superflue, surtout pour les femmes. Une musulmane doit se soumettre; c’est le sens littéral du mot islam : soumission. Elle doit lutter pour assoupir son esprit afin de ne plus jamais être tentée de relever les yeux, même en pensée.
   L’Arabie Saoudite est la source de l’islam et sa quintessence. C’est là qu’il existe dans sa forme la plus pure, et c’est là qu’est née la tendance fondamentaliste qui s’est, depuis, répandue bien au delà des frontières du pays. En Arabie Saoudite, le moindre de nos gestes est imprégné de notions de d’impureté, de péché et de peur. Le musulman se conduit bien parce qu’il a peur de l’enfer, mais il n’a aucune éthique personnelle.
   Ceux qui se plaisent à considérer l’islam comme une religion de paix et de tolérance ne peuvent nier les réalités quotidiennes de ce pays : mains coupées, femmes asservies et lapidées, exactement comme l’a décrété le prophète Mahomet il y a des siècles.
   La musulmane doit obéir à son mari. Si elle se refuse à lui et qu’il la viole, c’est elle la fautive. La femme doit se soumettre sexuellement car le Coran dit : «Quand vos femmes se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d’Allah. Celles dont vous craignez l’infidélité, admonestez-les, reléguez-les dans des lits à part, battez-les.» Certaines femmes du voisinage étaient régulièrement battues par leur mari. On entendait le soir leurs cris résonner dans les cours – «Non! Par pitié! Au nom d’Allah!». La femme garde la tête baissée et le regard fixé sur l’extrémité du tapis ou se pose d’habitude son front quand elle se prosterne pour exprimer sa soumission absolue.
   Le monde islamique n’a pas connu de révolution intellectuelle comparable au siècle des Lumières en Europe, qui invitait le peuple à remettre en cause la restriction des libertés individuelles imposée par la religion. Les écoles musulmanes rejettent les principes des droits de l’homme : tous les humains n’y sont pas égaux, et les libertés d’expression et de conscience en sont bannies.
   L’islam opprime et interdit le progrès social à ses fidèles, femmes et hommes. Il crée une culture qui este figée dans les mœurs d’un lointain passé. Il vaudrait mieux pour tout le monde, et surtout pour les musulmans, que cela puisse changer. 
   Quand on me dit que l’islam prône les valeurs de compassion, de tolérance et de liberté, je regarde les faits autour de moi. Je vois bien que ce n’est pas vrai. Les Occidentaux y croient, néanmoins, parce qu’ils ont appris à ne pas examiner la religion et la culture des minorités de façon trop critique, de crainte d’être taxés de racisme.

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Mise en garde du site Athéisme.free http://atheisme.free.fr/index.html
(à laquelle je souscris entièrement)

Avis aux croyants (arrivés là par hasard)
Il n'est pas dans l'intention de ce site de vous agresser, en quoi que ce soit. Si certains d'entre vous le ressentent ainsi, il ne s'agit que d'un regrettable malentendu, car les critiques, les attaques ou les traits d'humour ne s'adressent qu'à l'objet de la croyance, jamais aux croyants en tant qu'individus.
   Nous respectons la liberté pour chacun de croire aux esprits des ancêtres, à Dieu, au Père Noël, à la licorne bleue, à la vie éternelle ou à d'autres phénomènes surnaturels, selon l'environnement culturel, si cela peut aider à mieux vivre la courte existence humaine.
   Mais les croyances et les doctrines religieuses deviennent dangereuses si elles menacent la liberté et l'intégrité de l'individu ou de la société. C'est la raison pour laquelle les athées sont extrêmement vigilants quant au pouvoir (de nuisance) dit «temporel» des grandes religions et des sectes et en combattent les abus de toutes leurs forces.

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Pour éviter de mettre tous les Arabes dans le même sac
Source : ICI Radio-Canada Dossiers (je n’ai pas retrouvé le lien...)

1. Les Arabes ne sont pas tous musulmans
Le monde arabe regroupe une vingtaine de pays de la péninsule arabique, du Proche-Orient et du nord de l'Afrique. Ils partagent entre autres l'arabe comme langue officielle ou co-officielle. L'islam est aussi la religion prédominante dans ces pays, mais ce n'est pas la seule. Certains Arabes sont chrétiens et d'autres juifs. D'ailleurs, le monde arabe comprend de nombreuses minorités ethniques et culturelles.

2. La majorité des musulmans ne vivent pas dans le monde arabe
Les fidèles de l'islam sont appelés des musulmans. En 2010, ils représentaient près du tiers de la population mondiale, soit environ 1,6 milliard de personnes. Apparu en Arabie au VIIe siècle, l'islam s'est répandu en Afrique, mais également en Asie. De nos jours, seulement une minorité des musulmans vivent dans le monde arabe. L'Indonésie, l'Inde et le Pakistan sont les pays regroupant le plus grand nombre de musulmans dans le monde.

3. Les sunnites et les chiites
La mort du prophète Mahomet, en 632, mène à une guerre de succession au sein de cette religion. Les futurs sunnites lui choisissent comme successeur Abou Bakr, un compagnon de Mahomet, qui deviendra le premier calife. Depuis, les sunnites ont toujours été le courant majoritaire. Ils représentent environ 80 % des musulmans dans le monde. De leur côté, les chiites ont préféré Ali, gendre de Mahomet, comme son successeur. Cela a engendré une guerre entre les deux courants pendant deux générations. Des tensions persistent encore aujourd'hui. En Iran, en Irak, en Azerbaïdjan et au Bahreïn, les chiites sont majoritaires. Ils sont aussi plus nombreux que les sunnites au Liban. Dans le monde, les chiites représentent 15 % des musulmans. En plus de ces deux grands courants majoritaires, d'autres sont minoritaires comme les alaouites, en Syrie, ou encore les druzes, qui sont dispersés au Proche-Orient.

4. Islamique, islamisme et islamistes?
L'adjectif islamique qualifie simplement ce qui est relatif à l'islam. Quant à l'islamisme, ses définitions sont multiples, mais plus généralement, ce terme réfère à un mouvement politique qui prône l'adoption de concepts de l'islam dans la gouvernance d'un État, notamment en imposant la charia comme loi fondamentale. Ceux qui sont membres de ce mouvement sont des islamistes. Ils peuvent être modérés, mais la plupart sont conservateurs et ils s'opposent aux principes de la laïcité. Les réflexions autour de l'islamisme ont servi à des mouvements radicaux et dans certains cas, terroristes, qui prônent la violence pour instaurer un État. C'est le cas de Boko Haram ou du groupe armé État islamique, deux groupes intégristes qui s'attaquent entre autres à des musulmans.

5. Les djihadistes
Certains choisissent la violence pour faire avancer leurs projets. Ces djihadistes commettent des crimes au nom d'un islam fortement radicalisé. D'ailleurs, les attaques et les actions du groupe armé État islamique sont régulièrement dénoncées par différents représentants de la communauté musulmane.

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