20 mars 2014

Logomachie (politique)


Repères pour mieux suivre le débat des chefs :

La moitié du mal que l'on fait en ce monde
Est dû aux gens qui veulent se sentir importants.
Ils ne veulent pas faire le mal – mais le mal leur est indifférent.
Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient,
Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort
Pour penser du bien d'eux-mêmes.

Mais c'est que tout le monde est seul - du moins, me semble-t-il.
Ils font du bruit, et pensent que c'est de la conversation,
Ils font des grimaces, et croient qu'ils se comprennent.

Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences
De nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention,
Et au-delà de notre compréhension limitée
De nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.

~ T.S. Elliott (La cocktail-party [Reilly, Acte III], trad. Henri Fluchère, p.147, p.228, p.171, Livre de Poche n°2846)  

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Notre père le Dollar,
Que votre cours soit respecté,
Que votre règne dure.
Donnez-nous aujourd'hui notre vision du jour,
Effacez nos crédits comme nous le réclamons à tous nos débiteurs,
Et délivrez-nous des pauvres.
Amen.

~ Éric-Emmanuel Schmidt (Golden Joe [Cecily], in Théâtre 2 p.72, Livre de Poche, n°15599)

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L'histoire n'est pas faite pour rassurer l'homme, mais pour l'alerter.
~ Fred Vargas (Un peu plus loin sur la droite, p.120, J'ai Lu/Policier, n°5690)

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Nous sommes composés de deux natures bien différentes : d'un corps qui nous est commun avec les bêtes, et d'un esprit qui nous est commun avec les dieux. Les uns penchent vers cette première parenté, s'il est permis de parler ainsi, parenté malheureuse et mortelle. Et les autres penchent vers la dernière, vers cette parenté heureuse et divine. De là vient que ceux-ci pensent noblement, et que les autres, en beaucoup plus grand nombre, n'ont que des pensées basses et indignes. -- Que suis-je, moi ? Un petit homme très malheureux ; et ces chairs, dont mon corps est bâti, sont effectivement très chétives et très misérables. -- Mais tu as en toi quelque chose de bien plus noble que ces chairs. Pourquoi, t'éloignant donc de ce principe si élevé, t'attaches-tu à ces chairs ? Voilà la pente de presque tous les hommes, et voilà pourquoi il y a parmi eux tant de monstres, tant de loups, tant de lions, tant de tigres, tant de pourceaux. Prends donc garde à toi, et tâche de ne pas augmenter le nombre de ces monstres.

~ Épictète (Entretiens, Livre I, XVII 

Citations ci-haut : Au fil de mes lectures 
http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php?page=accueil

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Voyons, d’où vient le verbe?
Et d’où viennent les langues?

De qui tiens-tu les mots dont tu fais tes harangues?
Écriture, Alphabet, d’où tout cela vient-il?
Réponds.
[]
Eh bien, juge à présent. Pauvre argile insensée,
Homme, ombre, tu n’as point ton explication;
L’homme pour l’oeil humain n’est qu’une vision;
Quand tu veux remonter de ta langue à ton âme,
Savoir comment ce bruit se lie à cette gamme,
Néant. Ton propre fil en toi-même est rompu.
En toi, dans ton cerveau, tu n’as pas encor pu
Ouvrir ta propre énigme et ta propre fenêtre,
Tu ne te connais pas, et tu veux le connaître,
LUI! Voyant sans regard, triste magicien,
Tu ne sais pas ton verbe et veux savoir le sien!

~ Victor Hugo (Dernière gerbe)

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Quand le pouvoir de l’amour
remplacera l’amour du pouvoir,
le monde connaîtra la paix.

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