Je suis profondément attristée du décès de Frédéric Back. Nous avons perdu un grand humaniste. Il y a plus de vingt ans, j’ai eu l’immense privilège de causer avec lui chez un ami, et je n’ai jamais oublié la simplicité, la douceur et la sensibilité de cet être exceptionnel. Il voulait que son œuvre ait un sens et c’est réussi. Mais elle survivra à la seule condition que nous réparions nos dégâts, cessions d’en créer davantage et préservions ce qui reste.
À voir :
Le fleuve aux grandes eaux
Ce film a requis quelque 17 000 dessins! Mais
ce n’est tant cet exploit que l’éveil de conscience qu’il suscite qui importe. «C’est
une ignominie. Il faut cesser de polluer le fleuve. Il faut tout arrêter
maintenant pour lui donner la chance de
guérir», répétait-il.
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/02/le-fleuve-aux-grandes-eaux.html
Lettre au sujet du nucléaire (2010) :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/03/le-nucleaire-suite.html
À explorer absolument : son site
http://www.fredericback.com/index.fr.shtml
Beau documentaire photographique en passant :
http://myvirtualgarden2.blogspot.ca/2013/09/mosaiculture-exhibition.html
Voici le mot d'introduction de Back au recueil L’animal, son bien-être, et la loi au Québec, publié par Wilson & Lafleur. Mon exemplaire date de 1990; et si la cause a progressé, ça avance néanmoins à vitesse d’escargot, et parfois même ça recule...
«Nous vivons une époque difficile mais extraordinaire. La puissance de l’atome a conditionné les rapports humains, l’éveil d’une conscience universelle change notre attitude par rapport à cette planète que nous tenions à asservir et à exploiter à outrance. Cette fragile paix dont nous bénéficions ici depuis un temps record a permis de se pencher sur des injustices que notre civilisation acceptait depuis trop longtemps comme un état de fait.
Il suffit de penser qu’il y a à peine un siècle, l’esclavage était admis par la plus grande part de l’humanité, alors que nous trouvons cela maintenant d’une cruauté et d’une aberration inadmissibles. Les agressions internationales, la ségrégation, le racisme, le fanatisme religieux, la condition féminine, et bien d’autres sujets sont remis en question; des progrès significatifs sont en cours. De même nos rapports à la nature et à toutes ses constituantes sont analysés de plus en plus subtilement et devraient nous amener à une forme de conduite plus en harmonie avec l’avenir de notre environnement et celui des générations futures.
Parmi cette orchestration souhaitable pour le bonheur de l’humanité et l’espoir d’un monde plus charitable il y a cependant une tragique lacune : si la Société québécoise pour la défense des animaux a été constituée, c’est précisément dans le but de plaider pour un sort plus juste à nos cohabitants terrestres.
À mesure que nous découvrons et analysons tous les aspects de la vie sur la planète, nous sommes confrontés avec l’évidence que les créatures qui l’habitent ne sont pas simplement des espèces à exploiter, ou à éliminer, mais qu’elles ont toujours un rôle régulateur et bénéfique dont nous sommes souvent les premiers bénéficiaires. Les animaux font partie d’écosystèmes établis depuis des millénaires, dont ils subissent et respectent les lois. Des chercheurs scientifiques de plus en plus nombreux ont analysé les comportements individuels et sociaux des espèces en liberté comme celles qui sont contraintes par la domestication : des preuves évidentes s’accumulent pour contredire les théories cartésiennes ou «rationalistes», et démontrent que les animaux ne sont pas simplement des machines, incapables de souffrir physiquement ou psychologiquement, mais des êtres capables de pensées, de sentiments et de courage.
Cependant notre manière de les traiter est de la dictature pure et simple. Tout est permis, les tortures comme les méthodes concentrationnaires, du moment que ça rapporte! Ce ne sont que… est le mot de passe qui excuse tout!
Notre démographie galopante et envahissante, la mauvaise répartition des ressources mondiales, la spéculation associée à une rapacité insatiable prétendent justifier le sort de plus en plus menacé, étriqué et cruel de «nos frères inférieurs» : la destruction massive des espèces, l’emprisonnement à vie dans les jardins zoologiques, l’incarcération des animaux domestiques dans des conditions souvent abjectes et les tortures prolongées, incontrôlées, de millions d’animaux dans les laboratoires sont des sujets qui touchent de plus en plus notre conscience.
Il faut agir. Il faut réagir!
Dès 1973, maître Roger Beullac et d’autres gens de bonne volonté, décident de créer un mouvement qui propose une législation mettant les animaux du Québec à l’abri de ces multiples abus. Ils regroupent des avocats et des personnes de divers milieux afin d’en établir les buts et les règlements. Cette «Société québécoise pour la défense des animaux» est constituée en février 1976 en vertu de la Loi sur les compagnies du Québec, et reconnue organisme de charité.
Elle a pris des mesures concrètes en vue de :
- réclamer un statut particulier pour l’animal;
- obtenir une législation modifiée pour la protection de toute espèce;
- y inclure le contrôle de l’expérimentation animale;
- accélérer la recherche de méthodes de remplacement, et promouvoir celles qui ont fait leur preuve;
- faire connaître les lois canadiennes et québécoises actuellement en vigueur relatives au bien-être de l’animal;
- obtenir un contrôle gouvernemental sur la vente de TOUT ANIMAL quelle que soit l’espèce;
- enrayer la surpopulation insensée des animaux de compagnie en facilitant la castration;
- soumettre des recommandations aux municipalités du Québec;
- combattre la destruction de notre faune, en interdire la commercialisation et veiller à son bien-être;
- abolir les méthodes cruelles de piégeage;
- exposer l’aberration de l’élevage intensif;
- mettre un terme à l’utilisation abusive de l’animal dans le divertissement;
- faire connaître et respecter le monde animal par tous les moyens possibles.
Cette Société compte entièrement sur l’aide des gens de cœur qui se penchent sur la détresse animale et qui veulent lui apporter plus qu’une sympathie passive, des personnes qui sont prêtes à donner à son œuvre de leur temps, de leur argent, afin qu’elle survive.
Beaucoup de gens, de même que des représentants de la loi, sont confrontés à des situations concernant des animaux, mais ils ne connaissent pas leurs prérogatives. Afin de rendre les lois existantes facilement accessibles, la SQDA en a fait une compilation et une première édition, fort appréciée, parue en 1982 sous le titre : L’animal, son bien-être et la loi au Québec.
Ce nouveau recueil a été remis à jour. Il vous permet de voir et de connaître ce qui est… et tout ce qui reste à faire, pour qu’il y ait aussi un minimum de justice pour les animaux au Québec.»
~ Frédéric Back
Aucun commentaire:
Publier un commentaire