17 décembre 2013

La vie privée? Un artéfact, une relique!


Photo (article à lire aussi) :
http://www.indianic.com/blog/general/how-to-avoid-nsa-spying-surveillance.html

La sphère a consacré une émission à la surveillance en ligne. Audio fil :
http://www.radio-canada.ca/emissions/la_sphere/2013-2014/

Le clic est le verrou de notre prison. Ce monde virtuel est une réelle trappe à souris. Euh, non… plutôt un collant à mouches.

Des individus pro-liberté se décarcassent pour concevoir des outils contre l’intrusion abusive. C’est louable, et on devrait les remercier; mais c’est le combat de «David contre Goliath». Bref, on ne le dira jamais assez, pensez-y deux fois avant de partager n’importe quoi sur Internet. Effacez/videz tant que vous voudrez, c’est là pour rester – chez votre serveur et le collecteur global NSA. Car, il semble que nous soyons tous de potentiels terroristes – être en désaccord avec des politiques gouvernementales ferait-il de nous des terroristes? Aussi ridicule que ça? Et peut-être qu’aux yeux de la surveillance parano, vous êtes encore plus louche si vous n’utilisez pas le réseau. Vraiment malade.

En revanche, on peut essayer de réduire notre empreinte numérique – messagerie, mots de passe et navigation. Mais comme le dit la chroniqueuse Véronique Raymond : «il n’y a pas de solution miracle».

Bref, elle a testé différents outils.

Le clou : Immersion. Découvrez combien d’emails vous avez échangés. Qui sont vos correspondants? Véronique Raymond a découvert 47 000 emails/conversations répertoriés sur une période de 7,5 années. Les métadonnées incluent l’identification des destinataires (Cc, heure, date, etc.), la localisation : une cartographie complète de votre réseau social. Hallucinant! «Après ça, on ne veut plus envoyer de courriels, jamais!», dit la chroniqueuse. je confirme, ça fait peur en effet. Et ça donne envie de revenir à la poste traditionnelle – les lettres manuscrites ont tellement plus de charme et de valeur!  
https://immersion.media.mit.edu/

Choix du navigateur
Navigateurs parmi les plus fiables en matière de confidentialité 

Startpage combiné à ixquick
https://www.startpage.com/fra/aboutstartpage/

 
Bien sûr, le top de l’anonymat : TOR (lisez l’historique du projet – intéressant)
https://www.torproject.org/

Vérifiez la difficulté (ou la facilité) de détection de vos mots de passe
1 Password https://agilebits.com/onepassword
Lastpass https://lastpass.com/misc_download.php
Password management http://www.roboform.com/

Découvrez qui vous traque et secouez les miettes de biscuits (cookies)
Is your browser configuration rare or unique? If so, web sites may be able to track you, even if you limit or disable cookies

Panopticlick https://panopticlick.eff.org/
Adblockplus https://adblockplus.org/fr/internet-explorer
Do not track me http://www.abine.com/index.php
Ghostery (Tracking blocker) http://www.ghostery.com/

Placotez en privé – so to speak...!  
Private chat https://crypto.cat/

Messagerie éphémère
Les emails s’autodétruisent après lecture (pas fou!) dans un délai que vous aurez prédéterminé. Même si ça laisse une trace, l’empreinte inévitable est quand même moins importante. Valide pour texto et SMS.
Create a message that automatically self-destructs after reading.
Secret Ink https://secretink.co/

À noter : Il existe des enregistreurs d’ondes électromagnétiques provenant des frappes de clavier (via les clés USB); on peut ainsi reconstituer les conversations (les guichets automatiques ne sont pas épargnés).

Transmettez l’info à vos amis si vous jugez que c’est opportun!

Je suis toujours étonnée d’entendre des gens dire «moi, je n’ai rien à cacher».
En êtes-vous sûr…?
Un peu d’humour :
L'épouse découvre l'historique de navigation...
Image : http://obstacol.com/


Même si on n’utilise pas Internet…  

Dans tous les espaces publics, des robots/caméras minuscules enregistrent tout de nous. Que pouvons-nous contre ce viol psychique/physique? Rien! Je cherche une combinaison spéciale réfractaire à ces ondes et détecteurs nocifs et intrusifs. Un jumpsuit pare-balles-taser peut-être? Un bouclier protecteur? 

J’ai réalisé l’ampleur du jeu en lisant un article au sujet d’une musique méditative. Un lien renvoyait à un laboratoire spécialisé en recherche sur les différences entre le mental conscient et le subconscient. Les chercheurs utilisent des technologies très sophistiquées pour enregistrer les micro-activités cérébrales inconscientes des gens (dans les espaces publics à travers le monde) – par exemple on peut vous filmer en train de regarder des pubs ou des objets, de humer un parfum ou l’arôme du café fraîchement percolé, etc.
       Selon ces recherches, 80% de nos achats se font inconsciemment, c’est-à-dire sous l’influence du subconscient : à n’importe quel moment, parmi les millions de parcelles d’information captées, seulement une quinzaine sont transférées au cerveau. En d’autres mots, la partie consciente reçoit beaucoup moins d’information que la partie subconsciente. Néanmoins, le moindre micromouvement fournit une multitude de renseignements sur les sentiments, les pensées et les émotions inconscientes de la personne. L’équipement peut enregistrer les micro-variations de tension dans les muscles du visage, fournissant ainsi de précieuses données sur l’état psychologique et les motivations profondes de l’individu qui le pousseront à agir d’une manière plutôt qu’une autre. Bien sûr, on capte aussi le focus oculaire, les zones de chaleur corporelle, etc. Le software d’enregistrement biométrique produit en temps réel une analyse détaillée des pensées, feelings, motivations et actions de l’individu. Le but avoué de ce labo : servir les corporations et entreprises en les aidant à mieux manipuler, séduire, se démarquer, positionner leurs brands...

En parcourant le site, j’ai vu le fantôme d’Edward Bernays en fond d’écran (dans ma tête s’entend). Un paradis pour tous les Bernays de ce monde, dont le leitmotiv était grosso modo : «tous les humains sont des imbéciles faciles à manipuler». Il doit mourir de jalousie en voyant les moyens dont disposent ses disciples! La bible de cet expert en manipulation perverse : 
Propaganda Comment manipuler l'opinion en démocratie
Edward Bernays
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis
Préface de Normand Baillargeon*
Zones (2007) : http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=21

Un page-turner. Si vous n’avez pas envie de lire (ou relire) l’ouvrage en entier, lisez au moins la préface de Normand Baillargeon, vous aurez une idée générale du système et de ses répercussions jusqu’à aujourd’hui.

Extraits de la préface :
«La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire.»
~ Noam Chomsky

On pourra prendre une mesure de l'influence des idées de Bernays en se rappelant la percutante remarque d'Alex Carey, suggérant que «trois phénomènes d'une considérable importance politique ont défini le XXe siècle». Le premier, disait-il, est «la progression de la démocratie», notamment par l'extension du droit de vote et le développement du syndicalisme; le deuxième est «l'augmentation du pouvoir des entreprises»; et le troisième est «le déploiement massif de la propagande par les entreprises dans le but de maintenir leur pouvoir à l'abri de la démocratie». L'importance de Bernays tient précisément au fait qu'il a, de manière prépondérante et peut-être plus que quiconque, contribué à l'articulation et au déploiement de ce troisième phénomène.
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Par-delà ces exposés, où il est parfois difficile de ne pas entendre le ton du bonimenteur, cette ambitieuse œuvre de propagande en faveur de la propagande fournit l'occasion, à un personnage au parcours atypique, d'exposer et de défendre sa solution au problème de la démocratie contemporaine tel qu'il le conçoit. Et c'est peut-être justement par les idées qu'il expose à ce sujet, par la transparence avec laquelle il dévoile certaines des convictions les plus intimes qui prévalent au sein d'une large part des élites de nos sociétés et de ses institutions dominantes, que cet ouvrage constitue un incontournable document politique. 
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Normand Baillargeon* est professeur en sciences de l'éducation à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), essayiste et chroniqueur à Radio Canada Première.

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