15 novembre 2012

Refuges pour rescapés d’abattoirs


Gene Baur, Farm Sanctuary
 
Dieu merci, il y a encore des êtres humains lumineux qui peuvent créer une différence sur cette planète et nourrir notre espoir qu’un changement de paradigme est possible.

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Source de l’interview : Care2
 
Gene Baur est un militant et défenseur des animaux d'élevage. Il est le fondateur du refuge Farm Sanctuary – un organisme qui travaille dur pour faire connaitre la situation des animaux d’élevage et venir en aide à ceux qui y ont survécu. Son livre Farm Sanctuary : Changing Hearts and Minds about Animals and Food (changer les cœurs et les esprits au sujet des animaux et de la nourriture) a reçu beaucoup d’éloges de la critique.
 
Nous avons parlé à Baur pour en savoir plus.
 
TAILS : Quels changements avez-vous remarqués dans le secteur de l’élevage industriel depuis que vous avez démarré Farm Sanctuary il y a 26 ans?
 
Gene Baur : Durant les 26 dernières années, il y a eu une consolidation significative de l’élevage industriel car les petites exploitations ont été cédées à des exploitations plus vastes et plus industrialisées. Alors même que le nombre de fermes d’élevage chutait, le nombre d'animaux confinés et abattus aux États-Unis montait en flèche. Mais – bonne nouvelle – ces dernières années, le nombre a chuté; finalement, il y a moins d'animaux qui souffrent à cause des fermes d’élevage. Je crois que nous sommes au début d'un mouvement en plein essor qui se répand en milieu agricole; il y a de plus en plus de gens intéressés à voir les fermes d’élevage industriel bifurquer vers l'agriculture durable.
 
Qu’est-ce qui vous a motivé à promouvoir le bienêtre des animaux d'élevage?
 
Dans les années 80, l’élevage industriel devenait de plus en plus prévalent, et les animaux de ferme souffraient terriblement. Cette situation était en grande partie inconnue du public, et la plupart des citoyens soutenaient involontairement les abus des usines agricoles en achetant de la viande, du lait et des œufs. J'ai jugé important d'exposer les méthodes d’élevage intensif, d’éduquer les gens et de les encourager à faire des choix alimentaires plus compatissants.
 
Y a-t-il des changements simples que les gens peuvent faire au quotidien pour aider les animaux d’élevage?
 
La chose la plus simple à faire pour aider les animaux est de cesser de les manger, de choisir des aliments à base de plantes au lieu d'aliments d'origine animale. Heureusement, il existe beaucoup d’aliments végétaliens; les ressources végétaliennes augmentent de jour en jour.
 
Comment se connecter aux animaux d’élevage peut-il faire de nous de meilleures personnes?
 
Les premières lois de protection animale ont été adoptées parce qu’on avait reconnu que faire souffrir des animaux nous endurcissait et nous rendait moins compatissants. Et, bien sûr, la façon dont nous traitons les autres animaux en dit long sur nous. Nous connecter aux animaux de ferme nous fait toucher à notre propre compassion, et elle renforce notre capacité d'empathie envers autrui. Si chacun de vos repas est un vote en faveur de la compassion, il y a de bonnes chances que cela fasse de vous une personne plus compatissante et pacifique.
 
Quels sont les principaux problèmes dont s’occupe Farm Sanctuary actuellement?
 
Nous avons lancé la campagne Compassionate Communities pour rendre le plaidoyer végétalien plus efficace dans les villes de tout le pays. Nous collaborons aussi avec Humane Society of the United States et l'ASPCA en vue de faire bannir dans encore plus d’états la gestation des porcs et des veaux en ilots de confinement. Notre campagne «Non Downers» qui permettrait d'éviter l'abattage des animaux trop malades, blessés ou trop faibles pour se tenir debout, se poursuit. Avec notre nouveau projet «Someone, Not Something» nous nous concentrerons sur l’aspect scientifique du comportement cognitif et émotionnel de l’animal d’élevage. Et bien sûr, nous continuons à soigner les animaux rescapés des abattoirs, et à chercher des moyens de changer la façon dont notre société considère et traite les animaux d’élevage. L'été dernier, nous avons acquis un troisième sanctuaire à 40 minutes du centre-ville de Los Angeles. Ce grand bassin de population nous permet de faire encore plus pour aider les gens à considérer les animaux de ferme comme des amis, et non pas comme de la nourriture.
 
Plus d’information (en anglais) : FarmSanctuary.org
 
Blogue de Farm Sanctuary - 12 juillet 2012

‘The Caring Vegetarian’ 

«Il y a des problèmes plus importants que le sort des animaux.»

Si vous êtes un protecteur des animaux, vous avez probablement entendu ce genre de remarque au moins une fois. Vous l’avez sans doute aussi entendue durant des manifestions, en distribuant des dépliants sur le végétarisme ou même seulement en parlant avec des amis de la cruauté envers les animaux.

Pour esquiver le problème, certaines personnes inversent les choses en accusant les protecteurs des animaux d’indifférence envers les humains. Cette notion que les végétariens et les végétaliens se soucient uniquement du sort des animaux et négligent celui des gens persiste chez certains.

L'idée n'est pas nouvelle. Dans les années 40, une revue de psychiatrie a même publié un article scientifique intitulé «Le Cruel Végétarien». L'auteur – directeur du département de psychiatrie d’un grand hôpital américain – faisait valoir que les végétariens étaient dominateurs et sadiques, et qu'ils «montraient peu de considération vis-à-vis des souffrances de leurs frères humains».

Nous savons bien sûr que ce n'est pas vrai. La plupart des protecteurs des animaux se préoccupent également de justice sociale et défendent des causes humanitaires. Une étude récente montre que les végétariens et les végétaliens semblent éprouver plus d’empathie vis-à-vis de la souffrance à la fois humaine et animale.


Des imageries cérébrales (FMRI brain scans) ont montré que les zones du cerveau associées à l'empathie (telles que le cortex cingulaire antérieur et le gyrus frontal inférieur gauche, dans cette étude) étaient plus actives chez les végétariens et les végétaliens que chez les omnivores lorsqu’on montrait à chacun des trois groupes des photos de souffrance humaine et animale. Les questionnaires sur l'empathie, dans cette étude ainsi que d'autres, indiquent des niveaux plus élevés d'empathie chez les végétariens et les végétaliens (Preyo et Arkiwawa, 2008; Filippi et al, 2010).

Pourquoi certaines personnes ont-elles encore l'impression que les végétariens se préoccupent uniquement des animaux?

Tout d’abord, notre colère parfois dirigée contre les autres peut y contribuer. Même s’il est frustrant de voir des gens indifférents à la cruauté envers les animaux, nous devons réaliser que les attaquer n’aidera pas la cause des animaux. Cela crée simplement plus de division entre nous et ceux que nous essayons de sensibiliser.

Une autre raison pourrait être que, même s'il existe quantité de problèmes sérieux qui méritent notre attention, nous avons choisi de nous concentrer sur celui des animaux d’élevage. Notre effort étant centré sur ce problème plutôt que sur la pauvreté, la destruction de l'environnement, la santé humaine, etc., nous pouvons involontairement donner l'impression que nous négligeons ces autres causes.

Alors, quand nous parlons avec des gens (amis, famille, public) il peut être utile de mentionner que les causes humanitaires nous préoccupent aussi. Parfois, il suffit de dire que nous sommes végétaliens pour la même raison que nous donnons à une fondation qui lutte contre le paludisme en Afrique : ce sont deux manières efficaces de réduire la souffrance dans le monde.

Et bien sûr, il est vrai qu'un petit nombre de gens aiment les animaux à la folie et n'ont pas beaucoup d'empathie envers les humains. Nous ne pouvons peut-être pas les faire changer d’attitude, mais nous pouvons faire en sorte que dans notre propre vie l’empathie et la compassion s’étendent concrètement à toutes les créatures vivantes.

Source : http://ccc.farmsanctuary.org/read-the-blog/

Victoires et évènements marquants :
http://www.farmsanctuary.org/about-us/victories-milestones/

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