Ne lâchons pas … notre lâcher-prise!
Le temps
qu’il fait et les quatre nobles vérités
Les premiers enseignements donnés par le
Bouddha – appelés les «quatre nobles vérités» – portaient sur la souffrance.
La première noble vérité dit que le malaise
fait partie de la condition humaine. Rien n’est en essence d’une manière ou d’une
autre. Autour de nous, le vent, le feu, la terre et l’eau ne cessent de jouer
de diverses qualités, comme des magiciens. Nous changeons nous aussi comme le
temps. L’être humain monte et descend comme la marée, il croît et décroit comme
la lune. Il ne voit pas que, comme le temps, il est fluide et non solide; voilà
pourquoi il souffre.
La deuxième noble vérité dit que la résistance
est le mécanisme de fonctionnement fondamental de ce qu’il est convenu d’appeler
le MOI. Résister à la vie crée de la souffrance. La tradition nous apprend que
la cause de la souffrance est la tendance à s’accrocher à sa vision étroite des
choses, c’est-à-dire que nous sommes accros au MOI. On ne veut pas accepter de
changer comme le temps, d’avoir la même énergie que tout ce qui vit. Quand on
résiste, on se braque. On se fait vraiment solide. Cette résistance s’appelle
le MOI.
La troisième noble vérité dit que la souffrance
cesse quand on arrête de maintenir l’énorme MOI à tout prix. C’est ce que l’on
pratique pendant la méditation. Quand on ne s’agrippe plus à ses pensées ni à
son scénario, on reste assis tout bonnement avec la qualité et l’énergie du «temps»
particulier auquel on s’est évertué à résister.
L’essence de la quatrième noble vérité, c’est
qu’on peut utiliser tout ce qu’on fait pour s’aider à comprendre qu’on n’est
pas séparé, qu’on fait partie de l’énergie qui crée tout. Si on apprend à s’assoir,
immobile comme la montagne au milieu de l’ouragan, sans se protéger contre la
vérité, la vivacité et l’immédiateté de celui ou celle qui fait simplement
partie de la vie, on n’est alors plus cet être distinct pour qui les choses
doivent se dérouler selon ses désirs.
Quand nous arrêtons de résister et que nous
laissons le temps qu’il fait nous imprégner, nous pouvons alors vivre à fond.
Il n’en tient qu’à nous.
Pema Chödrön
Bien-être
et incertitude
Cent huit
enseignements
***
Beaucoup de gens croient qu’ils ne peuvent renoncer
à leurs constants états autopunitifs parce que les sentiments qu’ils éprouvent
à l’égard de certaines personnes ou évènements passés sont tout simplement trop
puissants; ils croient que ces états ont en quelque sorte prise sur eux et qu’il
n’est pas en leur pouvoir de s’en libérer. Or, cela est tout à fait faux.
N’ayant ni bras ni mains, les pensées et les sentiments ne peuvent avoir prise
sur nous. Si nous sommes incapables de laisser aller un sentiment douloureux,
c’est qu’une partie cachée de nous s’y accroche; elle craint de lâcher
prise car toute sa vie ne tient qu'à cet attachement. Pour se libérer de la
douleur, il faudrait que cette part de nous renonce à elle-même.
Guy
Finley
Bon anniversaire! C'est un plaisir de vous lire!
RépondreEffacerSachez que vos notes/commentaires sont très appriéciés! Merci encore...
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