9 avril 2012

La dernière scène


Tant qu’on ne sait pas, qu’on ne voit pas, tout baigne…

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Certains évènements commémoratifs du 100e anniversaire du naufrage du Titanic sont assez bizarres. Tel ce restaurant qui offre un repas gastronomique de 10 services, le même qui fut servi aux passagers de première classe lors de la soirée du naufrage. Un petit arrière-gout morbide peut-être… Et je ne suis pas la seule à trouver que ça frise l'indécence - voyez l'article ci-après.  

Quelques chiffres 

Sur les 1316 passagers 

- 325 en première classe

- 285 en deuxième classe

- 706 en troisième classe

Entre 1490 et 1520 personnes ont disparu :

75% des passagers de troisième classe et 76% des membres de l’équipage sont morts

60% des passagers de première classe ont survécu

À peine plus de sept cents personnes survécurent au naufrage du Titanic. Le navire était conçu pour embarquer deux mille trois cents passagers et presque neuf cents membres d'équipage. Les canots de sauvetage auraient pu permettre d'en sauver plus de mille, mais de nombreux canots partirent avec encore des places disponibles à leur bord. À cette époque, la coutume voulait que les hommes restent à l'arrière tandis que les femmes et les enfants montaient en premier dans les canots de sauvetage. De nombreux gentilshommes de la première classe se sont sacrifiés à leur destin.

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Le Nouvel Observateur
Titanic, dernier repas
Par Jérôme Garcin
http://bibliobs.nouvelobs.com/la-tendance-de-jerome-garcin/20120223.OBS2156/titanic-dernier-repas.html

Que mange-t-on quand le bateau coule? Xavier Manente répond à cette question angoissante dans «la Table du Titanic».

Faut-il être tordu pour s'intéresser à ce que venaient de manger les passagers du «Titanic» avant d'être avalés par l'océan, rongés par le sel et dévorés par les poissons carnivores?

C'est ce qu'on pensait en recevant, de Xavier Manente, «la Table du Titanic» (Alma, 17 euros), dont le titre évoque aussitôt la colère de Pierre Desproges: «Hiroshima mon amour. Et pourquoi pas Auschwitz mon chou?» On imagine déjà la collection: après «la Table du Titanic», «les Barbecues de Pompéi», «les Cinémas de Tchernobyl», «les Peep-shows de Fukushima» ou «les Bals musette du Costa Concordia».

Si le petit livre de Xavier Manente flirte parfois avec le mauvais goût (fallait-il vraiment donner les recettes de l'ultime festin des naufragés, du filet mignon Lili, du haddock au four, du saumon poché avant d'être coulé ou de la crème glacée d'avant l'iceberg?), il a le mérite de montrer comment, en 1912, et par la seule cuisine, s'établissait la distinction sociale à bord du plus luxueux des paquebots. Chacune des trois classes avait en effet son menu, sa vaisselle et son protocole culinaire.

A la première, un prestigieux restaurant à la carte - le Ritz - où le caviar le disputait au foie gras et des repas titanesques composés de onze services. A la dernière, une salle à manger exiguë où l'on servait du maïs, de la viande froide, du pudding et du pain de gruau.

Alors qu'on s'apprête à commémorer le centenaire du naufrage du «Titanic» (avec la sortie en 3D du film de James Cameron et l'ouverture d'une exposition à la Cité de la Mer, à Cherbourg), on apprend également, dans «la Table du Titanic», que les soutes contenaient 34 tonnes de viande fraîche et 11 de volaille et gibier. Elles ont rejoint les bas-fonds marins ainsi que quatre poules vivantes, un bouledogue français, une momie égyptienne, une machine à marmelade, une photographie dédicacée de Garibaldi, sept parchemins de la Torah, un manuscrit persan et une cornemuse. Passionnant, non?

J.G. 

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