Photo : Ghislain Sévigny
http://www.trekearth.com/gallery/North_America/Canada/Central/Quebec/Bonaventure/photo225640.htm
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Note 5 avril : Le calvaire des animaux est, par ricochet, le calvaire des deux tiers de l'humanité. On nourrit mieux le bétail que les humains. Enfants et adultes meurent de faim partout sur terre. Le prix du blé, du mais et du riz a tellement augmenté, à cause des spéculations boursières, que des populations entières n'on pas accès à ces aliments de base. Il faudra cesser l'orgie de production de bétail, entre autres, si nous voulons changer la donne car cette spéculation détermine qui va mourir de faim ou non... Un jour ce sera peut-être notre tour.
"Un enfant qui meurt est un enfant assassiné." -- Jean Ziegler
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Jambon ou agneau à Pâques, du pareil au même… les fêtes religieuses ou païennes sont l’occasion de réjouissances célébrées dans la boustifaille. Ce qui entraine une surproduction de viande, du gaspillage et d’innombrables bains de sang animaliers. Mais, la plupart des gens trouvent que c’est «normal». Tout est relatif : je trouve que manger du cadavre animal est «anormal» et pire que fumer la cigarette. Ainsi fonctionne notre monde farci de paradoxes!
http://www.trekearth.com/gallery/North_America/Canada/Central/Quebec/Bonaventure/photo225640.htm
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Note 5 avril : Le calvaire des animaux est, par ricochet, le calvaire des deux tiers de l'humanité. On nourrit mieux le bétail que les humains. Enfants et adultes meurent de faim partout sur terre. Le prix du blé, du mais et du riz a tellement augmenté, à cause des spéculations boursières, que des populations entières n'on pas accès à ces aliments de base. Il faudra cesser l'orgie de production de bétail, entre autres, si nous voulons changer la donne car cette spéculation détermine qui va mourir de faim ou non... Un jour ce sera peut-être notre tour.
"Un enfant qui meurt est un enfant assassiné." -- Jean Ziegler
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Jambon ou agneau à Pâques, du pareil au même… les fêtes religieuses ou païennes sont l’occasion de réjouissances célébrées dans la boustifaille. Ce qui entraine une surproduction de viande, du gaspillage et d’innombrables bains de sang animaliers. Mais, la plupart des gens trouvent que c’est «normal». Tout est relatif : je trouve que manger du cadavre animal est «anormal» et pire que fumer la cigarette. Ainsi fonctionne notre monde farci de paradoxes!
J’apprenais récemment qu’il y a des Italiens
qui mangent des chats, comme on le fait en d’autres cultures. Si j’avais des chats,
je ne les laisserais pas sortir dehors, sait-on jamais… D’autres mangent des
écureuils, c’est très tendance en ce
moment. N’importe quoi. À quand les rats d’égouts? Je préfère manger des «carottes
qui pleurent».
***
Dans le texte qui suit, Orwell se met dans la
peau d’un cheval pour nous faire réfléchir sur les conditions de «vie» que nous
infligeons aux animaux.
***
George Orwell (1903 - 1950)
Écrivain britannique
Je ne crois pas, Camarades, qu'il me reste encore
beaucoup de mois à passer au milieu de vous et, avant de mourir, je me sens le
devoir de vous transmettre un peu de sagesse que j'ai acquis. J'ai atteint un
âge avancé; j'ai passé dans mon box de longues heures de solitaires qui m'ont
permis de réfléchir et je crois pouvoir affirmer que je suis parvenu à
comprendre les caractères fondamentaux de la vie sur cette terre aussi bien
qu'aucun animal actuellement en vie, c'est précisément de cela que je désire vous
entretenir.
Or donc, donc Camarades, qu'est ce qui caractérise
notre vie ici-bas? N'hésitons pas à regarder les choses en face : notre si
courte existence est toute entière vouée à la misère et au labeur.
Nous venons au monde, on nous donne juste assez de
nourriture pour entretenir en nous le souffle de la vie et on oblige ceux
d'entre nous qui en sont capables à travailler jusqu'à l'extrême limite de
leurs forces, puis à la minute même où nous cessons d'être exploitables, on
nous abat avec la plus odieuse cruauté. Il n'est pas un seul animal en
Angleterre qui connaisse la signification des mots "bonheur" et
"loisir" quand il a passé l'âge d'un an. Il n'est pas un animal en
Angleterre qui soit libre. Être esclave et souffrir sont pour nous synonymes de
vivre : voilà la vérité toute nue.
Doit-on en conclure que de tels faits sont
inhérents à l'ordre inévitable de la Nature? Que notre pays est si pauvre qu'il
n'est pas en mesure d'assurer une vie décente à ceux qui le peuplent? Non,
Camarades, mille fois non. L'Angleterre possède un sol fertile, un excellent
climat et pourrait largement faire subsister un nombre d'animaux beaucoup plus
considérable qu'elle n'en compte pour l'instant. Cette ferme-ci à elle seule,
nourrirait sans difficulté une douzaine de chevaux, une vingtaine de vaches et
plusieurs centaines de moutons, et cela dans des conditions de confort et de
dignité qu'il nous est à peine possible d'imaginer à l'heure actuelle. Mais
s'il en est ainsi, pourquoi demeurons-nous dans cette situation lamentable?
Tout simplement parce que le fruit presque entier de notre labeur nous est volé
par la race des hommes. On peut le résumer en un mot, le mot "Homme".
L'homme est notre seul ennemi véritable. Supprimez l'homme de la scène du monde
et la cause initiale de la faim et du travail à outrance disparaît pour
toujours.
L'homme est le seul être vivant qui consomme sans
produire. Il ne peut ni fournir du lait ni pondre des œufs; il est trop faible
pour tirer seul la charrue; il est incapable d'attraper des lapins à la course.
Et pourtant il est le roi de toute création animale. Il la courbe sous le joug
du travail et, ne lui rendant que le strict minimum vital, il garde pour lui
les fruits qu'il en retire. Nous labourons la terre à la sueur de notre front,
nous l'engraissons de notre fumier et cependant lequel d'entre nous peut se
vanter de posséder autre chose que sa misérable peau? Ces vaches que je vois là
devant moi, combien de milliers de litres de lait n'a-t-on pas tirés d'elles au
cours de l'année écoulée? Et qu'est-il advenu de ce lait qui, suivant la loi de
la Nature, aurait dû servir à élever de jeunes veaux robustes? Chaque goutte en
a coulé dans la gorge de nos ennemis. Et vous, Camarades gallinacés, quel
nombres d'œufs avez-vous pondus l'année dernière et combien de ces œufs vous a-t-on
laissé couver pour en faire éclore des poussins? Tout le reste est parti au
marché et s'est transformé en argent pour le plus grand bénéfice de Jones et de
ses ouvriers. Et toi, Clover, où sont ces quatre poulains que tu as portés dans
tes flancs, ces petits qui eussent été la joie et le soutien de ta vieillesse?
On les a vendus les uns après les autres à l'âge d'un an. Plus jamais tu ne les
reverras. Hors ta stricte ration d'avoine et une stalle à l'écurie, qu'as-tu
jamais reçu en retour de tes quatre mises-bas et de ton travail aux champs?
Et cette misérable existence que nous menons, on
ne lui laisse même pas achever son cours normal. En ce qui me concerne, je ne
me plains pas car j'ai été privilégié. J'ai douze ans et j'ai engendré plus de
quatre cents enfants. Tel devrait être le sort normal de tout cochon. Hélas, il
n'existe pas un animal qui échappe en fin de compte au couteau barbare. Vous,
jeunes gorets qui êtes en ce moment assis sous mes yeux, l'année ne passera pas
que vous n'ayez rendu l'âme sur le billot avec des cris déchirants. Telles est
la fin horrible qui nous attend tous, que nous soyons vache, cochon, poule ou
mouton. Et n'allez pas croire que le sort soit plus clément aux chevaux ou aux
chiens. Toi par exemple, Boxer, le jour où tes muscles puissants
s'affaibliront, Jones t'enverra chez l'équarisseur qui te coupera la gorge et
te réduira en bouillon pour les chiens courants. Quant aux chiens, dès qu'ils
prennent de l'âge et perdent leurs dents, Jones leur attache une pierre au cou
et les noie dans la mare la plus proche.
Par conséquent, Camarades, n'est-il pas clair
comme le jour que tous les maux dont nous sommes accablés ont leur source dans
la tyrannie des humains? Que nous nous débarrassions seulement de l'homme et le
fruit de nos efforts serait nôtre. Nous pourrions devenir riches et libres, du
jour au lendemain pour ainsi dire. Dans ces conditions, quel est notre devoir?
Eh! bien, c'est de travailler jour et nuit, corps et âmes, pour abattre la race
humaine. 'Révolte! Révolte!', tel est mon message et mon mot d'ordre, Camarade;
j'ignore quand viendra l'instant de cette Révolte; ce peut être dans une
semaine comme dans cent ans; ce que je sais, aussi surement que je vois cette
paille sous mes pieds, c'est que tôt ou tard justice sera faite. Que ce but
vous soit toujours présent à l'esprit, Camarades, tout au long du peu qui vous
reste à vivre. Et surtout, transmettez mon message à ceux qui viendront après
vous de sorte que les générations futures poursuivent le combat jusqu'à la
victoire finale.
Et souvenez-vous bien, Camarades, que votre
résolution ne devra jamais faiblir. Ne vous laissez égarer par aucun argument
fallacieux. N'écoutez jamais ceux qui vous diront que l'homme et les animaux
ont un intérêt commun, que la prospérité de l'un est la prospérité des autres.
C'est un mensonge. L'homme ne sert d'autre intérêt que le sien propre. Et
qu'entre nous, animaux, règne une unité parfaite, une parfaite camaraderie dans
la lutte commune. Tous les hommes sont des ennemis. Tous les animaux sont des
camarades.
(La ferme des animaux - George Orwell - 1945)
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