6 septembre 2019

L’insignifiant qui se croit le centre du monde

Le documentaire «L’homme n’est pas unique» devrait être diffusé dans les milieux scolaire, universitaire et économique, et imposé à tous nos pions politiques. En particulier aux climato-négationnistes qui se croient intelligents, comme l’insignifiant député Maxime Bernier qui nourrit une peur bleue du vert au point d’attaquer effrontément Greta Thunberg (1).

La conclusion du documentaire est si jubilatoire que je l’ai transcrite.

Une espèce à part 
L’homme n’est pas unique

Réalisation : Franck Courchamp et Clément Morin
Production : ARTE

Résumé : De l’infiniment grand à l’infiniment petit, cette série d’animation observe l’humanité à la loupe et replace l’Homme dans un univers dont il n’a jamais été le centre. De l’univers aux gènes, des écosystèmes au corps humain, chaque épisode nous permet d’appréhender des grandeurs et concepts difficilement imaginables par notre cerveau. Prenez quelques minutes pour contempler l’univers de l’extérieur de notre nombril!

Conclusion  

Finalement l’humanité dans son intégrité même n’est rien d’autre que le fruit d’une immémoriale collaboration inter espèces. Dès lors, toutes les prétentions de l’homme par rapport aux autres espèces apparaissent tout aussi inappropriées qu’insignifiantes.

L’humain n’est pas le centre du monde. Perdu au fin fond du cosmos il partage une planète anodine avec des millions d’autres espèces toutes uniques et fascinantes dont il dépend entièrement pour son bien-être et pour sa survie. Poussière dans cette immensité, l’être humain ne semble pas si exceptionnel. Et pourtant...

En suivant sa propre voie, l’humain a maîtrisé les éléments, repoussé ses prédateurs, combattu la faim et la maladie pour survivre puis s’épanouir. Et enfin conquérir. Il a inventé la philosophie, l’art, la science. Il a développé l’altruisme, changé d’échelle la portée et le volume de sa communication, de ses échanges et de sa réflexion. Il s’est imposé des valeurs, une morale, une éthique. Progressivement, il a aussi inventé la religion, le commerce, la politique.

Mais également... la discrimination, la haine et la torture. Il a développé le consumérisme, la destruction des terres et des mers, l’exploitation des autres espèces, en même temps que de la sienne.

L’homme a réussi la prouesse de souiller les plus hauts sommets du monde et les plus profonds océans, l’intérieur des espèces et l’extérieur de sa planète.

Chaque minute il donne naissance à 250 bébés et produit 4000 tonnes de déchets.

Tous les jours il produit 240 000 voitures et annihile 400 espèces vivantes.

Chaque année il laisse mourir près de 9 millions d’enfants de moins de 5 ans et détruit 13 millions d’hectares de forêts.

L’homme semble privilégier la croyance au savoir, l’avoir à l’être, et l’image du bonheur au bonheur lui-même.

Il se pense maître de tout, mais ne se maîtrise pas.

Il est la seule espèce à avoir développé la capacité de détruire son propre environnement  sans avoir développé la sagesse de ne pas le faire.

L’humain si précoce est encore immature, capable du meilleur comme du pire. Parviendra-t-il à l’âge de raison avant d’avoir brûlé sa propre maison?

Cette question est tout... sauf insignifiante.

 

Un à-côté : J’ai abondamment exprimé mon opinion sur le complexe de supériorité de l’animal humain, dont l’arrogance en fait la plus stupide des créatures vivantes. Le lien suivant inclut une savoureuse satire de Mark Twain sur la nature humaine où il démontre que les animaux sont supérieurs aux humains. On peut en rire, mais son côté «téléréalité» laisse déconfit; une bonne gifle à notre insolence :

L’humain ne représente que 0,01 % de la vie terrestre. Si l’humain occupe une très petite place, son impact sur l’ensemble des espèces est néanmoins considérable.

L’humanité a modifié la vie sur Terre pour la mettre au service de ses besoins de consommation. Changements climatiques, déforestation et surpêche sont tous des exemples cités couramment. Ce qui fait bondir, c'est que le groupe de mammifères qui occupe le premier rang est... notre bétail! Environ 60 % des mammifères sur Terre sont des animaux d’élevage, tels que le bœuf, le porc et les autres animaux de la ferme [il faut nourrir le cannibale humain, ndlr]. Cela signifie donc que les 4 % restants représentent l’ensemble des mammifères sauvages de la planète. La situation n’est guère mieux pour les oiseaux dont 70 % sont destinés à notre consommation. Les oiseaux sauvages forment les 30 % restants. Ces deux données montrent à quel point nos habitudes de consommation ont changé le cours de la vie sur Terre.

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(1) Certains chroniqueurs appellent le chef fondateur du PPC: «Mad Max»... Durant sa carrière politique il a occupé diverses fonctions ministérielles sous le régime de Stephen Harper. 

Caricature : Serge Chapleau, La presse 27.10.2018 

La plateforme du Parti populaire du Canada (PPC) rejette «l’alarmisme climatique» et prévoit diverses mesures en ce sens, comme l’abolition de la taxe sur le carbone et le retrait du Canada de l’Accord de Paris visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
   En bon perroquet, Maxime Bernier répète les arguments de Marc Morano, un virulent climatosceptique qui affirme à grands cris que le but des écologistes est de détruire le capitalisme et le mode de vie occidental, et d’entraver les libertés individuelles. Marc Morano est l’un des porte-parole du réseau CFACT (Committee for Constructive Tomorrow). Parlant de la COP 21, il concluait : «Notre bataille n’est pas perdue – c’est juste de la bullshit – des engagements non contraignants qui ne changeront rien.» Le réseau fait beaucoup de bruit médiatique et répand l’idée (à coups de milliards de dollars investis en propagande) que l’écologie «est de l’obscurantisme médiéval». Ce réseau est composé d’avocats, de lobbyistes, directeurs d’entreprises pétrolières, sénateurs... qui organisent des conférences d’information partout aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Ça marche, puisque la moitié des Américains nient la crise climatique.

Citations tirées des tweets de M. B. :
   «Greta Thunberg est clairement mentalement instable. Autiste, mais aussi obsessive-compulsive, trouble alimentation, dépression, léthargie [sic]. Elle vit dans une peur constante et veut nous la communiquer.»
   «L’adolescente de 16 ans – qui est récemment arrivée à New York pour demander aux politiciens «d’écouter la science» et de s’engager à lutter contre les changements climatiques – est instrumentalisée par la ‘gauche verte’.»  
   «Le but de la gauche verte est de transformer radicalement notre société en provoquant une peur hystérique de la fin du monde à moins d’abandonner nos libertés et notre mode de vie. [...] Ils veulent nous rendre plus pauvres et tout restreindre, du logement au transport en passant par l’alimentation, les voyages, ce que nous consommons, et même se reproduire
   «Faire passer ce message par la voix de Greta Thunberg permet à la ‘gauche verte’ d’éviter tout débat.»
   «Elle est devenue une figure influente d’un mouvement qui est une menace à notre prospérité et [à] notre civilisation. Si elle veut jouer ce rôle, elle doit être dénoncée et attaquée
  
Maxime Bernier en remet une couche avec ses justifications :  
   «J’ai reçu plusieurs critiques à la suite d’un tweet où je mentionnais les problèmes de santé mentale de Greta Thunberg qu’elle-même et sa mère ont mis sur la place publique. Mon but n’était aucunement de dénigrer Greta ou quiconque souffre de telles conditions.»
    «Au contraire, elle est une jeune femme courageuse qui a su surmonter ses problèmes et qui mérite notre admiration pour cela. Je voulais plutôt montrer que le choix de groupes influents et des médias d’en faire une porte-parole de l’alarmisme climatique n’est pas innocent.»
    «Ces groupes instrumentalisent cette jeune femme et se servent d’elle comme bouclier pour empêcher toute critique du message. C’est ça le vrai scandale. J’aurais dû exprimer cet argument sans référer directement à sa situation personnelle.»
    «L’appel de Greta à ‘paniquer’ et à transformer radicalement la société sans autre débat, parce que nous n’avons plus de temps avant d’éviter une catastrophe, est particulièrement dangereux, surtout pour les jeunes d’ici et d’ailleurs qu’elle influence.»
    «Je vais continuer de critiquer et de m’opposer à cette vision alarmiste et aux politiques désastreuses qui l’accompagnent, qu’elles viennent de Greta, Trudeau, McKenna, May, ou qui que ce soit. Et à offrir plutôt une vision réaliste fondée sur la confiance en l’avenir.»

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