Quoiqu’il en soit, le gros cerveau de
l’homo sapiens a échoué son test
d’intelligence.
En voici une énième
preuve.
Les arbres remplacent le charbon dans les
centrales électriques
Les
forêts perdent du terrain à une
vitesse foudroyante. Le
documentaire choc «Burned: Are Trees the
New Coal?» m’a jetée par terre, comme un arbre qu’on abat. Je l’ai regardé
par petits segments parce que j’étais trop en colère, frustrée et triste de
voir ce qu’il y a de plus beau sur terre rasé – songeant aux animaux, aux
oiseaux, aux plantes... qui disparaissent simultanément aux arbres. C’est terrifiant.
En résumé, on rase des forêts
entières pour fabriquer des granules de bois qui servent à produire de l’électricité. Ce «nouveau» carburant de remplacement au charbon – propre selon les promoteurs – produit davantage d’émissions de
carbone que la combustion de charbon. Destruction
durable, devrait-on dire car la névrotique
industrie verte n’est pas mieux que
la névrotique industrie brune (charbon,
pétrole, gaz). Ce sont les mêmes multinationales qui achètent des forêts
privées ou de la Couronne et gèrent l’économie basée sur la biomasse. Cette fumisterie fonctionne de la même
manière que l’agriculture industrielle (à la Monsanto/Bayer) : des
monocultures arboricoles arrosées de pesticides et d’insecticides contaminent
irrémédiablement les sols et n’assurent pas la captation de carbone comme les
forêts naturelles le font.
Photo : Anna Growthrope PA Wire / AP. On compte 200 centrales de biomasse
aux États-Unis, et à peu près 3600 à travers le monde; on en prévoit 5700 d’ici
2025.
BURNED: Are Trees the New Coal?
Par Alan
Dater et Lisa Merton 2017 | 1:14:24
Ce qu'on appelle la biomasse est un
euphémisme pour désigner la coupe à blanc des forêts et l’incinération de
granules de bois pour produire de l’électricité. D’abord, on prétend qu'il s'agit
d'une méthode verte, durable et bio de création d'électricité, mais ensuite, et plus mensonger
encore, on prétend qu'elle est carboneutre
et respectueuse de l'environnement. Comment
ce procédé est-il devenu le prétendu sauveur de la production d'électricité et,
par extension, du mouvement environnemental?
À chaque étape du processus,
l'industrie dévaste les forêts, nuit à la santé des communautés et compromet
nos chances de résoudre la crise climatique
L'histoire de
la destruction accélérée de nos forêts pour en faire du combustible est peu
connue, de même que les failles politiques, les énormes subventions et
le blanchiment vert flagrant derrière
la production de biomasse.
Dans le Sud des États-Unis, les forêts sont
perturbées à un rythme quatre fois plus élevé que dans les forêts tropicales
d'Amérique du Sud. Dogwood Alliance a documenté la pression accrue que
l'industrie a exercée sur ces paysages fortement déboisés des États du Sud
américain. Chaque année, des dizaines de milliers d'acres de forêts sont
abattues, transformées en granules de bois, expédiées à l'étranger par le plus
grand fabricant mondial Enviva, et brûlées pour produire de l'électricité.
BURNED a eu un impact profond sur le travail
de Dogwood Alliance et sur la diffusion du message. «J'ai suivi Enviva et
l'industrie des granulés de bois pendant des années, et j'ai été témoin de la
dévastation. Ce documentaire a permis au public et aux décideurs politiques de
se joindre à moi dans les enquêtes de Dogwood Alliance sur les coupes à blanc
choquantes, de voir la destruction par eux-mêmes et de se poser la question : à
quoi ressemble l'énergie propre?»,
dit Adam Colette, directeur des programmes de Dogwood Alliance. «Nos forêts
valent tellement plus quand elles sont debout que lorsqu’elles sont brûlées
pour produire de l'électricité», ajoute-t-il.
Dans le comté de Southampton, en Virginie, la
compagnie Enviva produit 250 000 tonnes métriques de granules de bois par
année...
«L’industrie de la biomasse n’a de vert que les billets de banque que
les spéculateurs en retirent pour répondre à une politique européenne qui n’a aucun sens. Cette politique
fait en sorte que de plus en plus d’arbres sont abattus aux États-Unis pour
fournir l’Angleterre et l’Europe en granules de bois.» ~ Derb S. Carter,
directeur du North Carolina Southern Environment Law Center
Sans réfléchir, les états de l’Union européenne
ont décidé de réduire leurs émissions de carbone de 20 % d’ici 2020 en
remplaçant le charbon par la biomasse. La grande centrale verte, DRAX Power Station, est la plus grande émettrice de dioxyde de
carbone du Royaume-Uni et du monde; elle brûle 7 millions de tonnes métriques
de granules de bois par année. Puisqu’elle est largement subventionnée par les
fonds publics, les contribuables paient pour augmenter les émissions de gaz à
effet de serre et la facture énergétique de leur pays.
Tout le monde devrait voir ce
documentaire!
Site Dogwood Alliance :
Ou à cette
adresse :
L'exploitation forestière en Caroline
du Nord est une urgence climatique
Par Sam
Davis, 10 septembre 2019
Notre nouveau
rapport conjoint avec le Center for
Sustainable Economy met l'accent sur la Caroline du Nord et raconte
l'ampleur de la catastrophe climatique que représente l'exploitation forestière
dans cet état. Nous espérons reproduire cette recherche pour tous les États du
Sud des États-Unis, où les taux d'exploitation forestière sont parmi les plus
élevés du pays.
Les faits montrent que la destruction des
forêts est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre et qu'elle
aggrave la crise climatique.
Les habitants de la Caroline du Nord et nos
voisins du Sud souffrent déjà du fardeau du changement climatique. Ces derniers
jours, après avoir dévasté les Bahamas, l'ouragan Dorian a balayé la côte
sud-est et apporté de fortes pluies, des inondations, des ondes de tempête et
du vent dans toute la région – y compris sur la côte de la Caroline du Nord et
sur les bancs extérieurs, où la tempête a frappé le cap Hatteras. Bon nombre de
ces collectivités sont encore en train de se remettre de l'ouragan Florence de
l'an dernier et de l'ouragan Matthew en 2016.
[...]
Article
intégral (anglais) :
«La compensation du CO2
du bois qui brûle est une façon de compter qui m’a toujours dérangé. Je
voudrais plaider pour la remise en question de ce mode de calcul, parce que,
associé à d’autres arguments qui parent le bois énergie de toutes les vertus,
il favorise l’apparition de nouveaux outils utilisant du bois : les centrales
électriques à bois et les chaudières à pellets. Et ces machines font tranquillement changer la dimension de l’utilisation
du bois énergie : de «locale et ponctuelle» elle devient «industrielle».
J’ai donc du mal à partager l’optimisme ambiant sur la capacité de la
forêt à assumer cette nouvelle charge, sachant que ce n’est pas la seule charge
qui menace la forêt.
Le bois est bien plus précieux
qu’un simple combustible, et il me semble aussi déplacé de le mettre dans une
chaudière que de mettre de l’électricité dans un convecteur.
Et le bois d’œuvre a une qualité supplémentaire sur laquelle il n’y a
aucune ambiguïté de calcul : il garde le carbone soigneusement stocké. La forêt mondiale est un jardin partagé, il
est déjà trop petit pour nous tous.» (Terra Eco, 2015)
Avant :
Photo : Nicholas A. Tonelli
Avant :
Après :
Burned n’a pas reçu toute l’attention
médiatique qu’il mérite de notre côté de la frontière. Aucune province canadienne n’échappe à la mangeuse de forêts qui n’est
pas un insecte mais bien une armée de tronçonneuses. En 2014, le Canada
comptait 70 centrales de bioénergie. La capacité de production d’énergie à
partir de biomasse provient essentiellement des provinces comptant une activité
forestière importante : Colombie-Britannique, Ontario, Québec, Alberta et
Nouveau-Brunswick.
La tendance à exploiter les forêts de la Couronne pour
la biomasse, à l’insu de la population, gagne du terrain en Nouvelle-Écosse.
Plusieurs suggestions pour contrer le manque de transparence des élus et cette
façon d’exploiter les forêts ont émergé de la discussion suivant la projection; vous les trouverez sur
ce lien :
Résumé du
documentaire par Bev Wigney.
Source :
Nova Scotia Forest Notes, Nov. 19, 2018
La Nouvelle-Écosse détruit ses forêts
en poursuivant l'illusion de la biomasse
Brûler de vieilles forêts de feuillus
pour en faire de la biomasse, c'est de la folie. C'est exactement le contraire
d'une gestion responsable des forêts.
Le
documentaire Burned traite de
l'utilisation non durable des forêts pour créer de la biomasse comme
alternative «verte» aux combustibles fossiles. La plupart des forêts et des
centrales de biomasse présentées dans le film sont situées dans l'est des
États-Unis. Les plus grandes usines de transformation de la biomasse sont
situées le long de la côte est ou dans la partie Est du golfe du Mexique. La
raison de leur emplacement est que la majorité de la biomasse transformée en
granules de bois est expédié à partir de divers ports américains vers
l'Angleterre et l'Europe.
L'énormité de l'industrie de la biomasse
dépasse l'entendement. Des multinationales créent des filiales de biomasse et
achètent des forêts dans de larges zones de prélèvement. Dès le début du film,
plusieurs personnes parlent de la façon dont, au «départ», on leur a fait
croire que la biomasse utilisait principalement de l'écorce, des branches et du
bois mort. Cependant, ce mythe est rapidement dissipé, car il devient évident
que les centrales de biomasse ont besoin de beaucoup plus de bois qu'il n'est
possible d'en obtenir avec les «résidus» forestiers typiques.
Par conséquent, de vastes étendues de forêts
ont été rasées pour maintenir les camions forestiers en marche – dans certaines
usines, on compte jusqu'à 50 chargements
de camions par heure.
C'est clair qu'il ne s'agit pas de branches, d'écorce et de bois mort...
La récolte n'est pas écologique. Dans quelques
extraits du film, des biologistes discutent de la façon dont les arbres qui ont
de la valeur dans un écosystème forestier – comme les arbres creux qui font
partie intégrante d'une forêt naturelle – sont considérés comme des «déchets»
pouvant servir à la biomasse. Les images des forêts défrichées sont plutôt
choquantes – je m'y attendais – mais c'est quand même choquant. Les effets de
la déforestation sont abordés – tels que l'impact sur les bassins versants, le lessivage
des nutriments du sol et l'érosion du paysage.
Le film étudie ensuite l'économie de
l'industrie de la biomasse. Celle-ci est fortement subventionnée – selon toute
vraisemblance – car autrement, elle ne pourrait pas exister. Si la véritable
valeur des forêts devait être «payée», l'industrie ne serait pas viable. Ce qui
fait que tout fonctionne, c'est qu'il y a énormément de subventions octroyées à
l’«énergie verte» – puisque les pays clament à grands cris qu’ils respecteront leurs
engagements à réduire leur consommation de carburants fossiles.
Cependant, il n'y a rien de «vert» à brûler du bois
dans les centrales au charbon converties en centrales de biomasse. La même
pollution est répandue dans l'air. Le «mythe» de cette forme d'énergie «verte»
repose sur l'idée que, pendant que les arbres sont brûlés, leurs arbres de
remplacement (en cours de plantation) absorberont le carbone. Mais, comme tous
ceux qui connaissent bien les arbres vous le diront, il faut beaucoup de temps
pour que les arbres nouvellement plantés puissent capter et stocker le carbone.
De plus, les arbres replantés sont des arbres qui ne compensent pas une
écologie forestière naturellement diversifiée – ce sont des «espèces» à
croissance rapide qui seront une fois de plus récoltées à une date ultérieure.
Le film se penche ensuite sur les problèmes de pollution associés à la fabrication
et à la combustion des granules de la biomasse. Bon nombre des usines qui
brûlent de la biomasse brûlent aussi «d’autres choses» – traverses de chemin de
fer en bois créosoté, vieux pneus en caoutchouc, aggloméré toxique, déchets de
matériaux de construction – tout cela sous la classification douteuse de biomasse.
Ce matin, j'ai fait des recherches sur les sites web des usines ENERGY JUSTICE,
et plusieurs classent dans la catégorie «biomasse» de multiples matériaux contaminés et cancérigènes. En
conclusion, on ne veut surtout pas vivre à proximité d'une de ces centrales.
Commentaire
d’un ou une internaute : «J'avais lu les statistiques sur la perte de forêts
associée à l'industrie d'exportation de copeaux dans le sud-est des États-Unis,
mais le film nous ramène tout droit chez nous. Difficile de croire à quel point
nous (notre société industrialisée) accordons peu de valeur à ces magnifiques
forêts de basses terres riches en biodiversité, mais c'est crédible, car il en
va de même dans notre forêt acadienne en Nouvelle-Écosse. Je n'oublierai
jamais les images des citoyens suffoquant de la combustion des traverses de
chemin de fer imprégnées de créosote provenant du Canada.»
En effet. Au
Michigan, le brûlage des traverses de bois créosoté produit un constant nuage de
poussière toxique qui se répand sur la ville. On voit la suie sur la neige en
hiver, elle colle aux vêtements, l’eau est polluée, etc. Une dame arrose son
jardin tous les jours pour l’enlever; elle porte un masque parce que la
poussière lui brûle les poumons. Un homme dit qu’il n’ouvre pas ses fenêtres parce
que la poussière s'infiltre partout dans la maison. Parlez-moi d’énergie verte!
Et comment
ces compagnies obtiennent-elles l’acceptation sociale? Toujours avec le même
hameçon : les emplois. La santé, on s’en fout.
Lors d’une
consultation municipale, après avoir énuméré tous les pays où TRAXYS Group Worldwide
a des installations, un citoyen demande : «Pensez-vous que cette multinationale a
la moindre considération pour notre bien-être et notre santé?»
Un autre citoyen avait fait des caluls : «Avec ce contrat, vous permettez à la compagnie de brûler 20 tonnes de traverses créosotées par heure, ce qui représente à peu près 480 tonnes par jour. Ainsi, l'usine au centre-ville peut brûler les chargements de traverses de 19 camions chaque jour. Vous vous moquez de nous ou quoi? Vous avez négocié ça pour nous, pour notre communauté? En pensant à nous? Parlons des pneus : quatre tonnes par heure. C'est 8000 lb de pneus jetés dans la chaudière. Un pneu pèse 20 lb. Divisez 8000 tonnes par 20 et multipliez par 24 : vous permettez à l'usine de brûler près de 10 000 tonnes de pneus par jour. C'est un incinérateur! C'est terrible! Vous devez jetez votre entente à la poubelle, retourner à vos bureaux et refaire vos devoirs. C'est un incinérateur et notre communauté n'en veut pas. Les citoyens de L'Anse n'acceptent pas ça.»
Un autre citoyen avait fait des caluls : «Avec ce contrat, vous permettez à la compagnie de brûler 20 tonnes de traverses créosotées par heure, ce qui représente à peu près 480 tonnes par jour. Ainsi, l'usine au centre-ville peut brûler les chargements de traverses de 19 camions chaque jour. Vous vous moquez de nous ou quoi? Vous avez négocié ça pour nous, pour notre communauté? En pensant à nous? Parlons des pneus : quatre tonnes par heure. C'est 8000 lb de pneus jetés dans la chaudière. Un pneu pèse 20 lb. Divisez 8000 tonnes par 20 et multipliez par 24 : vous permettez à l'usine de brûler près de 10 000 tonnes de pneus par jour. C'est un incinérateur! C'est terrible! Vous devez jetez votre entente à la poubelle, retourner à vos bureaux et refaire vos devoirs. C'est un incinérateur et notre communauté n'en veut pas. Les citoyens de L'Anse n'acceptent pas ça.»
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