Même s’il est
«blanc», le Parti conservateur du Canada est incontestablement noir. S’il obtenait la majorité, ce
serait catastrophique : ministère de l’Environnement réduit à néant, augmentation
des GES, subventions aux pétrolières, expansion du corridor d’énergies sales
d’ouest en est, porte ouverte aux armes à feu, droits durement acquis menacés (par
ex. l’avortement), montée du racisme et de l’homophobie, etc. Et, «la main de dieu»
s’abattra sur les scientifiques et les écologistes. C'est ça le paradis? Non merci.
Péril en la demeure : le fanatisme
religieux conservateur
Nous n’avons
aucune assurance tous risques contre le tsunami chrétien évangélique nord-américain
qui traverse notre poreuse frontière, particulièrement dans les provinces de
l’ouest et des Maritimes. Andrew Scheer incarne ces idéologies d’extrême droite.
Personne ne croyait que Donald Trump allait emménager à la Maison-Blanche. Et
pourtant...
La criminalisation de l’avortement
sera à l’ordre du jour de la Chambre des communes
Raymond Côté,
député du NPD de Beauport-Limoilou de 2011 à 2015
Le Devoir | Lettres,
17 septembre 2019
Le 11
novembre 2012 se tenait le vote no 466 portant sur la motion 312 du député
conservateur Stephen Woodworth. À notre grande stupeur, une majorité de députés conservateurs, 86 pour et 74 contre, demandaient la criminalisation de l’avortement
en exigeant un statut d’être humain pour le foetus encore dans le sein de sa
mère. Plusieurs ministres ont bravé la solidarité ministérielle, dont
l’actuel premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, et l’ancienne cheffe
intérimaire Rona Ambrose.
Au
total, 91 députés, dont 4 libéraux en comptant l’actuel secrétaire
parlementaire de la leader du gouvernement à la Chambre, Kevin Lamoureux, ont
exprimé leur appui contre 203 qui se sont opposés. Il manquait seulement 57 voix pour prendre le chemin du bannissement de
l’avortement et de la possibilité de poursuivre au criminel une femme qui
vivait le drame d’une fausse couche.
Woodworth se présente à nouveau pour les
conservateurs dans Kitchener Centre, mais il a fondé en 2016 le Democraty Defence Initiative, groupe qui
dénonce la «répression de l’affiliation religieuse» chez les élus et qui est
strictement anti-avortement. Ce groupe est un des nombreux qui fédèrent le
petit mais bruyant mouvement pro-vie au Canada. Nous apprenions d’ailleurs le 5 septembre dernier que RightNow, organisation anti-avortement
bien structurée, fournissait des bénévoles dans 50 circonscriptions chaudement
disputées où le mouvement pro-vie espère élire des députés ayant fait
allégeance contre le droit à l’avortement (1).
Parmi
les 91 appuis à la criminalisation de l’avortement, 83 sont le fait de députés
de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la
Colombie-Britannique. En 2012, la Chambre des communes comptait 308
députés; 30 se sont ajoutés depuis, dont 27 pour l’Ontario, l’Alberta et la
Colombie-Britannique. De plus, 4 des 32 libéraux ont appuyé la motion 312, 12,5
% du caucus libéral.
Durant les années 60, la première cause
d’hospitalisation chez les femmes au Québec résultait de tentatives d’avortements
clandestins. Nous devons tout faire pour empêcher le retour de ce problème
colossal de santé publique.
Considérant le degré d’organisation et les
moyens dont dispose le mouvement anti-avortement;
considérant le flou conservateur au sujet
du droit à obtenir un avortement et le manque de confiance que nous pouvons
ressentir vis-à-vis des libéraux et des verts sur la question de la
criminalisation de l’avortement;
nous pouvons à bon droit faire de la
liberté de choix des femmes une question centrale de cette campagne électorale,
sinon la 43e législature du Parlement du Canada pourrait nous réserver une très
mauvaise surprise.
(1) Andrew Scheer s'attire les foudres d'un lobby pro-vie
Faire élire des «pro-vie»
Faire élire des «pro-vie»
La Coalition nationale pour la vie a l'intention d'inciter les citoyens à voter
pour tous les candidats qui appuient sans réserve leurs idées, qu'ils
soient du Parti conservateur du Canada, du Parti populaire du Canada ou du Parti de l'héritage chrétien du Canada.
M. Scheer s'est retrouvé embourbé dans un débat sur l'avortement,
après que son lieutenant québécois, Alain Rayes, eut affiché une position
légèrement différente de la sienne. M. Rayes avait déclaré que les députés sous un gouvernement conservateur
n'auraient pas le droit de déposer des projets de loi ou des motions sur
l'avortement.
Le bureau de M. Scheer a dû réajuster le tir et confirmer que
c'était faux. Il a répété qu'il
n'empêcherait pas les députés de déposer de tels projets de loi, mais qu'il
n'était pas question de rouvrir le débat.
Radio-Canada, 30 août 2019
En 1989, l’écrivain Douglas Kennedy
publiait un reportage de terrain intitulé In God’s Country: Travels in the Bible Belt
– Au pays de Dieu / Récit – où il
constatait l’emprise grandissante de la religion sur les politiques de l’État.
Les Canadiens
auraient avantage à lire ce livre avant le jour du scrutin. Les groupes
évangéliques ont mis en place une stratégie offensive internationale très
agressive. Le fondamentalisme religieux est
largement représenté au sein de nos partis politiques conservateurs. Les revenus
générés par les Églises évangéliques, qui se comptent en millions de dollars, servent
à financer leur propagande.
Dans l’avant-propos
de la réédition de 1996, Douglas écrit :
La droite chrétienne est devenue une
force spécifique, et hautement influente, sur la scène politique du pays. Une
force électorale qu’il est impossible de qualifier de «marginale et illuminée»
lorsqu’on brigue un siège au Congrès, ou un poste de gouverneur et, bien entendu,
la présidence elle-même.
Dans celui de
2004, il ajoute :
Bien que le conservatisme et la
religiosité se soient accrus aux États-Unis durant les deux dernières décennies
écoulées, et même si des chrétiens évangélistes occupent désormais des
postes-clés au plus haut niveau de l’administration, il faut toutefois
souligner que la séparation de l’Église et de l’État y demeure une réalité.
D’ailleurs, des millions de mes compatriotes éprouvent une sincère inquiétude
face à la montée de la droite religieuse. Ils redoutent aussi que, au cas où il
serait élu et où certains juges de la Cour suprême prendraient leur retraite,
Bush soit en mesure de faire entrer dans la plus haute instance juridique du
pays des «compagnons de route» idéologiques et religieux susceptibles de priver
les femmes du droit à l’avortement, ou d’introduire la prière dans les écoles.
Grâce au duo
Pence/Trump c’est chose faite!
Caricature :
André-Philippe Côté, Le Soleil 17.05.2019
Photo :
CarolynCaster / AP. En mars 2019, lors d’une visite après une tornade en
Alabama, Donald Trump a autographié les Bibles des enfants dans une église
baptiste d’Opelika (AL). «Hannibal Lecter signing cookbooks», disait un
internaute, se référant aux enfants d’immigrants séparés de leurs parents et enfermés
dans des camps.
C’est ça la «charité» chrétienne?
Kidnap and Torture on the US border (BBC)
Photo : jaquette du jeu vidéo Far Cry 5, un remake de la dernière Cène. En résumé,
les nouveaux ennemis de l’Amérique sont des suprématistes blancs communément
appelés «rednecks», un terme péjoratif désignant aujourd’hui ces habitants de
l’Amérique profonde, ignares, pro-NRA et conservateurs, dont le pick-up, le second
amendement, les chemises à carreaux et les barbes hirsutes sont des symboles. Joseph
Seed, le leader religieux charismatique de cette meute, prépare un soulèvement.
Aveuglé par sa foi, il est «persuadé d'avoir raison et d’obéir sincèrement à
Dieu», raconte le directeur créatif du jeu Dan Hay. «C’est un pur produit de
l'Amérique trumpienne désabusée, qui ne croit plus aux médias ni à la science. Je
n’ai rien inventé, nous nous sommes minutieusement renseignés sur les sectes
chrétiennes américaines qui comptent des milliers de groupes religieux.»
La stratégie du
mouvement fondamentaliste chrétien selon ce qu’a noté Kennedy lors de son
périple Au pays de Dieu
(p. 44 / 48)
... [La période Reagan] a vu le triomphe de la thérapie télévangéliste et le
retour du fondamentalisme chrétien sur le terrain politique. Les croisés du
petit écran offrent la paix intérieure garantie à qui invite Jésus dans son
cœur, tout en encaissant les sommes colossales récoltées par leurs sermons
électroniques, tandis que les politiciens de la droite religieuse vendent du
réconfort à leurs partisans, leur soutenant que la morale chrétienne est la
seule valide, que les électeurs sont les commandos de choc de Jésus face aux
forces de la perdition, et seront admis dans la caserne céleste en récompense
de leurs actions terrestres.
La sécurité spirituelle, dans cette vie
comme dans l’autre. Est-ce cette technique de base du marketing qui a
transformé le télévangélisme en une industrie des plus prospères? Les milieux fondamentalistes ne
poursuivent-ils pas d’autres desseins occultes, en premier lieu la destruction
des barrières constitutionnelles entre l’Église et l’État? [...] Les
néochrétiens ne se cantonnent pas à une seule région d’Amérique, évidemment ...
mais il est certain que la faveur religieuse de ces dernières années émane
essentiellement du terrain de chasse traditionnel des prédicateurs : le
Sud, la «Ceinture de la Bible».
On a souvent dit que la Ceinture de la Bible
représente un état d’esprit plutôt qu’un espace géographique. Peut-être que ce
terme a toujours été une manière facile et peu précise de désigner cette vaste
étendue du Sud américain qui, des années 1870 à nos jours, a été le paradis des
prêcheurs itinérants et des colporteurs de la bonne parole. On a maintes fois
expliqué la prédisposition des États du Sud au fondamentaliste chrétien par
leur défaite au cours de la Guerre civile : une collectivité ruinée et
humiliée cherchant consolation en un Dieu colérique, omnipotent, capable non
seulement d’accomplir des miracles mais aussi de «casser la gueule» à Ses
Ennemis. Puisque la Confédération avait échoué dans son entreprise terrestre,
les héritiers de ce rêve brisé pouvaient au moins se dire qu’ils obtiendraient
finalement leur part dans le royaume du Tout-Puissant.
Que le Sud soit généralement resté à l’état
de fossile économique et social jusqu’au début des années 1970 est sans doute
aussi l’une des raisons pour lesquelles le christianisme ultra a pu laisser des
marques indélébiles sur la conscience collective de la région, un trait
distinctif venu aggraver sa piètre image dans le reste du pays.
Presque tous
les «Yankees» ayant grandi dans les États du Nord au cours des décennies 1950
et 1960, comme c’est mon cas, ont été imprégnés de l’idée reçue que le «Sud
profond» était notre Néanderthal national, un territoire baroque de
superstition et de bigoterie, peuplé de «petits Blancs» illettrés, de bullies ne se déplaçant jamais sans une
carabine dans leur vieux pick-up, de flics ventrus qui ne quittaient jamais
leurs lunettes teintées, appelaient les Noirs «négros» et regardaient ailleurs
en cas de lynchage. Un pays à ce point pourri, en fait, que – selon une blague
très en vogue durant mon adolescence – la seule fille de seize ans encore
vierge dans tout l’Alabama était celle qui courait plus vite que ses frères et
tenait mieux l’alcool que son père. Le Sud était aussi un terrain interdit aux
étrangers, bien entendu, à commencer par les Yankees, car les autochtones
n’aimaient pas qu’on vienne fourrer le nez dans leur linge sale et, selon un
autre mythe répandu dans le Nord, n’hésitaient pas à manifester leur déplaisir
par quelques décharges de chevrotine.
Au moment où j’ai décidé ce voyage,
pourtant, on ne parlait plus que du «Nouveau Sud», débarrassé des stigmates de
la ségrégation raciale et fier de son récent développement dans le secteur des
technologies de pointe. Du coup, mon expédition dans la contrée de la
renaissance chrétienne devenait l’exploration d’un territoire qui vivait une
seconde naissance. (Prologue, 2004)
(p.136) ...Je
suis entré dans le sud de l’Alabama. C’était plus que le passage d’une
frontière administrative. Soudain, je me projetais dans le Sud le plus profond,
l’épicentre de la mauvaise réputation sudiste. Dans les années 1960 encore, cet
État partageait avec celui du Mississippi le triste privilège de constituer le
principal réservoir des préjugés racistes les plus obstinés. L’Afrique du Sud,
version petit Blanc paumé.
(p. 166) «Le
racisme que je ressens, aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs,
s’exprime tout simplement par le fait que les deux groupes ne se côtoient pas.
On ne se parle pas, on ne se fréquente pas. [...] Oui, c’est honteux qu’il n’y
ait pas d’effort pour établir des ponts, tout comme il est honteux que le
racisme institutionnalisé existe encore dans le Sud, mais que voulez-vous,
certains changements demandent beaucoup de temps. Je ne vois pas la division
entre Blancs et Noirs disparaître avant au moins une ou deux générations.»
[Robert Birt, pasteur]
Montgomery présentait un aspect achromatique
qui blessait presque les yeux. Même le Capitole semblait passé à la chaux, la
seule tache de couleur étant appuyée par le drapeau confédéré qui flottait
au-dessus de son toit en couvercle de théière.
Ce drapeau était peut-être l’élément le plus
distinctif de la capitale d’État, une façon de rappeler qu’en dépit des
apparences, l’Alabama continuait à verser du sel sur les plaies de la Guerre
civile et n’avait toujours pas fait taire le «cri de la révolte», ce long
glapissement propre aux soldats sudistes. ...
Bien entendu, certains citoyens de
Montgomery réprouvaient la présence de la bannière confédérée au-dessus du
Capitole, notamment les membres de la communauté noire, forcément sensibles à
l’ironie choquante de ce drapeau hissé à quelques jets de pierre de l’église
baptiste de Dexter Street où Martin Luther King avait entamé sa campagne pour
les droits civils.
(p. 223 / 224)
«Que Son Règne arrive, que Son Royaume soit sanctifié» : tout au long de
l’histoire des pratiques religieuses en Amérique, cette consigne a encouragé
nombre de chrétiens à imaginer une reproduction terrestre de l’espace divin
tout là-haut.
...La Théologie du Royaume encourageait-elle
réellement les chrétiens à prendre le contrôle du monde, ici et maintenant?
S’agissait-il d’un mouvement de restauration qui préconisait une forme de
théocratie en Amérique? Ou bien ces histoires de «filet de sécurité»
n’étaient-elles que de la théorie apocalyptique dans une très, très mauvaise
version?
(p.232) Le Royaume évoque des notions d’autorité,
de gouvernement, de pouvoir, et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles
il rencontre une telle opposition, à notre époque de permissivité. Il manifeste
aussi ceci : Dieu entend que Sa volonté soit faite dans les cieux comme
sur terre, cela signifie appliquer l’ordre céleste à notre planète, jusqu’à ce
qu’elle devienne une réplique du Ciel dans son fonctionnement. [...]
(p. 233)
Après avoir défendu une forme de christianisme agressif, voire militant,
l’évêque sortait l’artillerie lourde :
«Permettez-moi
d’expliquer comment je vois l’action de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Nous
vivons un moment critique. L’influence de l’Église sur la société a été
prépondérante pendant des siècles. De nos jours plus limitée, elle doit
s’accentuer nettement afin d’opposer aux royaumes séculiers le pouvoir et
l’autorité de Dieu.
Je crois que les systèmes séculiers vont
finir par s’effondrer. [...] La Bonne Nouvelle, c’est l’Évangile du Royaume.
Les portes de l’enfer ne lui résisteront pas, si seulement nous voulons bien semer
et labourer notre champ. [...]
...Ensemble, nous ferons trembler Babylone
(les royaumes séculiers) jusque dans ses fondations, parce que nous avons en
nous le pouvoir de Dieu.»
(p. 236) «Ce qui se passe en ce moment dans
la vie religieuse de notre pays est très intéressant, parce que ce mouvement n’est
pas seulement spirituel, il s’accompagne d’un réveil de la conscience politique
chrétienne et repose sur deux principes de base. Le premier, c’est que Jésus
règne sur chaque aspect de la vie; le second, c’est que la Bible fait autorité
sur tous les sujets qu’elle aborde, et elle les aborde tous. Il est de notre
devoir d’amener le monde entier au Royaume de Jésus, de ne ménager aucun effort
jusqu’à ce qu’Il l’imprègne totalement. ...
‘Centré autour du Seigneur’, le mouvement
était aussi un farouche adversaire des préceptes humanistes, que «le
christianisme biblique veut bannir de la société américaine jusqu’au dernier».
[...]
(p.244)
L’évêque Earl Paulk, de son côté, ressemblait à un vrai bâtisseur d’empire.
«Vous savez, je pense que nous sommes la congrégation où l’esprit d’intégration
est le plus fort, en Amérique. C’est pourquoi il est tellement important que
nos offices soient retransmis en Afrique du Sud : nous avons une énorme
influence, là-bas, énorme. Pourquoi? Parce que c’est l’Église qui détient la
clé des problèmes de l’homme d’aujourd’hui. Notre rôle, c’est de montrer aux
politiques que la religion est seule capable de transformer les cœurs. Ainsi
que je l’ai dit un jour à George Bush : ‘En Amérique, ce que l’Église fait
avec les gens, vous ne pouvez pas le faire avec l’État.’ C’est pour cela que
nous allons assister à un gigantesque réveil de l’Église dans ce pays, nous
allons la voir entrer dans les affaires de cette nation. Bien sûr, un constat
tel que celui-ci évoque l’idée de théocratie. Pour cette raison, notre mission
est de faire exister l’Église «sur le marché», de la rendre viable et rentable.
Il faut que le Royaume soit un style de vie. C’est la responsabilité de
l’Église de reprendre les arts à son compte, par exemple, à la façon dont nous
le pratiquons ici. D’être le garant de tout ce qui dans la vie est beau et bon.
...La renaissance chrétienne ne va pas se cantonner à l’Amérique, elle sera
reprise dans tout le tiers-monde, où elle entrera en conflit avec la Théologie
de la Libération.»
Au pays de Dieu – Récit | Douglas Kennedy | Belfond 2004
In God’s
Country: Travels in the Bible Belt, USA | Unwin Hyman
1989
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