22 septembre 2019

Existe-t-il une «thérapie de conversion» pour les climatosceptiques?

Pour éviter le pire, nous sommes encore réduits en 2019, à voter pour des candidats dont nous ne voulons pas. Aucun parti traditionnel ne propose un modèle d’administration adéquat en réponse aux défis de la crise environnementale alors que c’est d’une importance capitale. Ahurissant et navrant.

Même s’il est «blanc», le Parti conservateur du Canada est incontestablement noir. S’il obtenait la majorité, ce serait catastrophique : ministère de l’Environnement réduit à néant, augmentation des GES, subventions aux pétrolières, expansion du corridor d’énergies sales d’ouest en est, porte ouverte aux armes à feu, droits durement acquis menacés (par ex. l’avortement), montée du racisme et de l’homophobie, etc. Et, «la main de dieu» s’abattra sur les scientifiques et les écologistes. C'est ça le paradis? Non merci. 

Péril en la demeure : le fanatisme religieux conservateur

Nous n’avons aucune assurance tous risques contre le tsunami chrétien évangélique nord-américain qui traverse notre poreuse frontière, particulièrement dans les provinces de l’ouest et des Maritimes. Andrew Scheer incarne ces idéologies d’extrême droite. Personne ne croyait que Donald Trump allait emménager à la Maison-Blanche. Et pourtant...

La criminalisation de l’avortement sera à l’ordre du jour de la Chambre des communes

Raymond Côté, député du NPD de Beauport-Limoilou de 2011 à 2015
Le Devoir | Lettres, 17 septembre 2019

Le 11 novembre 2012 se tenait le vote no 466 portant sur la motion 312 du député conservateur Stephen Woodworth. À notre grande stupeur, une majorité de députés conservateurs, 86 pour et 74 contre, demandaient la criminalisation de l’avortement en exigeant un statut d’être humain pour le foetus encore dans le sein de sa mère. Plusieurs ministres ont bravé la solidarité ministérielle, dont l’actuel premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, et l’ancienne cheffe intérimaire Rona Ambrose.
   Au total, 91 députés, dont 4 libéraux en comptant l’actuel secrétaire parlementaire de la leader du gouvernement à la Chambre, Kevin Lamoureux, ont exprimé leur appui contre 203 qui se sont opposés. Il manquait seulement 57 voix pour prendre le chemin du bannissement de l’avortement et de la possibilité de poursuivre au criminel une femme qui vivait le drame d’une fausse couche.
   Woodworth se présente à nouveau pour les conservateurs dans Kitchener Centre, mais il a fondé en 2016 le Democraty Defence Initiative, groupe qui dénonce la «répression de l’affiliation religieuse» chez les élus et qui est strictement anti-avortement. Ce groupe est un des nombreux qui fédèrent le petit mais bruyant mouvement pro-vie au Canada. Nous apprenions d’ailleurs le 5 septembre dernier que RightNow, organisation anti-avortement bien structurée, fournissait des bénévoles dans 50 circonscriptions chaudement disputées où le mouvement pro-vie espère élire des députés ayant fait allégeance contre le droit à l’avortement (1).
   Parmi les 91 appuis à la criminalisation de l’avortement, 83 sont le fait de députés de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. En 2012, la Chambre des communes comptait 308 députés; 30 se sont ajoutés depuis, dont 27 pour l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. De plus, 4 des 32 libéraux ont appuyé la motion 312, 12,5 % du caucus libéral.
   Durant les années 60, la première cause d’hospitalisation chez les femmes au Québec résultait de tentatives d’avortements clandestins. Nous devons tout faire pour empêcher le retour de ce problème colossal de santé publique.
   Considérant le degré d’organisation et les moyens dont dispose le mouvement anti-avortement;
     considérant le flou conservateur au sujet du droit à obtenir un avortement et le manque de confiance que nous pouvons ressentir vis-à-vis des libéraux et des verts sur la question de la criminalisation de l’avortement;
     nous pouvons à bon droit faire de la liberté de choix des femmes une question centrale de cette campagne électorale, sinon la 43e législature du Parlement du Canada pourrait nous réserver une très mauvaise surprise.


(1) Andrew Scheer s'attire les foudres d'un lobby pro-vie  

Faire élire des «pro-vie»
La Coalition nationale pour la vie a l'intention d'inciter les citoyens à voter pour tous les candidats qui appuient sans réserve leurs idées, qu'ils soient du Parti conservateur du Canada, du Parti populaire du Canada ou du Parti de l'héritage chrétien du Canada.
    M. Scheer s'est retrouvé embourbé dans un débat sur l'avortement, après que son lieutenant québécois, Alain Rayes, eut affiché une position légèrement différente de la sienne. M. Rayes avait déclaré que les députés sous un gouvernement conservateur n'auraient pas le droit de déposer des projets de loi ou des motions sur l'avortement.
   Le bureau de M. Scheer a dû réajuster le tir et confirmer que c'était faux. Il a répété qu'il n'empêcherait pas les députés de déposer de tels projets de loi, mais qu'il n'était pas question de rouvrir le débat. 

Radio-Canada, 30 août 2019 

En résumé, les fondamentalistes chrétiens souhaitent le respect intégral de leurs croyances religieuses et en réclament l’intégration dans la vie politique et la morale publique.


En 1989, l’écrivain Douglas Kennedy publiait un reportage de terrain intitulé In God’s Country: Travels in the Bible BeltAu pays de Dieu / Récit – où il constatait l’emprise grandissante de la religion sur les politiques de l’État.

Les Canadiens auraient avantage à lire ce livre avant le jour du scrutin. Les groupes évangéliques ont mis en place une stratégie offensive internationale très agressive. Le fondamentalisme religieux  est largement représenté au sein de nos partis politiques conservateurs. Les revenus générés par les Églises évangéliques, qui se comptent en millions de dollars, servent à financer leur propagande.
  
Dans l’avant-propos de la réédition de 1996, Douglas écrit :
La droite chrétienne est devenue une force spécifique, et hautement influente, sur la scène politique du pays. Une force électorale qu’il est impossible de qualifier de «marginale et illuminée» lorsqu’on brigue un siège au Congrès, ou un poste de gouverneur et, bien entendu, la présidence elle-même.

Dans celui de 2004, il ajoute :
Bien que le conservatisme et la religiosité se soient accrus aux États-Unis durant les deux dernières décennies écoulées, et même si des chrétiens évangélistes occupent désormais des postes-clés au plus haut niveau de l’administration, il faut toutefois souligner que la séparation de l’Église et de l’État y demeure une réalité. D’ailleurs, des millions de mes compatriotes éprouvent une sincère inquiétude face à la montée de la droite religieuse. Ils redoutent aussi que, au cas où il serait élu et où certains juges de la Cour suprême prendraient leur retraite, Bush soit en mesure de faire entrer dans la plus haute instance juridique du pays des «compagnons de route» idéologiques et religieux susceptibles de priver les femmes du droit à l’avortement, ou d’introduire la prière dans les écoles.

Grâce au duo Pence/Trump c’est chose faite!

Caricature : André-Philippe Côté, Le Soleil 17.05.2019

Photo : CarolynCaster / AP. En mars 2019, lors d’une visite après une tornade en Alabama, Donald Trump a autographié les Bibles des enfants dans une église baptiste d’Opelika (AL). «Hannibal Lecter signing cookbooks», disait un internaute, se référant aux enfants d’immigrants séparés de leurs parents et enfermés dans des camps. 
C’est ça la «charité» chrétienne?
Kidnap and Torture on the US border (BBC) 

Photo : jaquette du jeu vidéo Far Cry 5, un remake de la dernière Cène. En résumé, les nouveaux ennemis de l’Amérique sont des suprématistes blancs communément appelés «rednecks», un terme péjoratif désignant aujourd’hui ces habitants de l’Amérique profonde, ignares, pro-NRA et conservateurs, dont le pick-up, le second amendement, les chemises à carreaux et les barbes hirsutes sont des symboles. Joseph Seed, le leader religieux charismatique de cette meute, prépare un soulèvement. Aveuglé par sa foi, il est «persuadé d'avoir raison et d’obéir sincèrement à Dieu», raconte le directeur créatif du jeu Dan Hay. «C’est un pur produit de l'Amérique trumpienne désabusée, qui ne croit plus aux médias ni à la science. Je n’ai rien inventé, nous nous sommes minutieusement renseignés sur les sectes chrétiennes américaines qui comptent des milliers de groupes religieux.»

La stratégie du mouvement fondamentaliste chrétien selon ce qu’a noté Kennedy lors de son périple Au pays de Dieu 

(p. 44 / 48) ... [La période Reagan] a vu le triomphe de la thérapie télévangéliste et le retour du fondamentalisme chrétien sur le terrain politique. Les croisés du petit écran offrent la paix intérieure garantie à qui invite Jésus dans son cœur, tout en encaissant les sommes colossales récoltées par leurs sermons électroniques, tandis que les politiciens de la droite religieuse vendent du réconfort à leurs partisans, leur soutenant que la morale chrétienne est la seule valide, que les électeurs sont les commandos de choc de Jésus face aux forces de la perdition, et seront admis dans la caserne céleste en récompense de leurs actions terrestres.
   La sécurité spirituelle, dans cette vie comme dans l’autre. Est-ce cette technique de base du marketing qui a transformé le télévangélisme en une industrie des plus prospères? Les milieux fondamentalistes ne poursuivent-ils pas d’autres desseins occultes, en premier lieu la destruction des barrières constitutionnelles entre l’Église et l’État? [...] Les néochrétiens ne se cantonnent pas à une seule région d’Amérique, évidemment ... mais il est certain que la faveur religieuse de ces dernières années émane essentiellement du terrain de chasse traditionnel des prédicateurs : le Sud, la «Ceinture de la Bible».
   On a souvent dit que la Ceinture de la Bible représente un état d’esprit plutôt qu’un espace géographique. Peut-être que ce terme a toujours été une manière facile et peu précise de désigner cette vaste étendue du Sud américain qui, des années 1870 à nos jours, a été le paradis des prêcheurs itinérants et des colporteurs de la bonne parole. On a maintes fois expliqué la prédisposition des États du Sud au fondamentaliste chrétien par leur défaite au cours de la Guerre civile : une collectivité ruinée et humiliée cherchant consolation en un Dieu colérique, omnipotent, capable non seulement d’accomplir des miracles mais aussi de «casser la gueule» à Ses Ennemis. Puisque la Confédération avait échoué dans son entreprise terrestre, les héritiers de ce rêve brisé pouvaient au moins se dire qu’ils obtiendraient finalement leur part dans le royaume du Tout-Puissant.
   Que le Sud soit généralement resté à l’état de fossile économique et social jusqu’au début des années 1970 est sans doute aussi l’une des raisons pour lesquelles le christianisme ultra a pu laisser des marques indélébiles sur la conscience collective de la région, un trait distinctif venu aggraver sa piètre image dans le reste du pays.
Presque tous les «Yankees» ayant grandi dans les États du Nord au cours des décennies 1950 et 1960, comme c’est mon cas, ont été imprégnés de l’idée reçue que le «Sud profond» était notre Néanderthal national, un territoire baroque de superstition et de bigoterie, peuplé de «petits Blancs» illettrés, de bullies ne se déplaçant jamais sans une carabine dans leur vieux pick-up, de flics ventrus qui ne quittaient jamais leurs lunettes teintées, appelaient les Noirs «négros» et regardaient ailleurs en cas de lynchage. Un pays à ce point pourri, en fait, que – selon une blague très en vogue durant mon adolescence – la seule fille de seize ans encore vierge dans tout l’Alabama était celle qui courait plus vite que ses frères et tenait mieux l’alcool que son père. Le Sud était aussi un terrain interdit aux étrangers, bien entendu, à commencer par les Yankees, car les autochtones n’aimaient pas qu’on vienne fourrer le nez dans leur linge sale et, selon un autre mythe répandu dans le Nord, n’hésitaient pas à manifester leur déplaisir par quelques décharges de chevrotine.
   Au moment où j’ai décidé ce voyage, pourtant, on ne parlait plus que du «Nouveau Sud», débarrassé des stigmates de la ségrégation raciale et fier de son récent développement dans le secteur des technologies de pointe. Du coup, mon expédition dans la contrée de la renaissance chrétienne devenait l’exploration d’un territoire qui vivait une seconde naissance. (Prologue, 2004)

(p.136) ...Je suis entré dans le sud de l’Alabama. C’était plus que le passage d’une frontière administrative. Soudain, je me projetais dans le Sud le plus profond, l’épicentre de la mauvaise réputation sudiste. Dans les années 1960 encore, cet État partageait avec celui du Mississippi le triste privilège de constituer le principal réservoir des préjugés racistes les plus obstinés. L’Afrique du Sud, version petit Blanc paumé.

(p. 166) «Le racisme que je ressens, aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs, s’exprime tout simplement par le fait que les deux groupes ne se côtoient pas. On ne se parle pas, on ne se fréquente pas. [...] Oui, c’est honteux qu’il n’y ait pas d’effort pour établir des ponts, tout comme il est honteux que le racisme institutionnalisé existe encore dans le Sud, mais que voulez-vous, certains changements demandent beaucoup de temps. Je ne vois pas la division entre Blancs et Noirs disparaître avant au moins une ou deux générations.» [Robert Birt, pasteur] 
   Montgomery présentait un aspect achromatique qui blessait presque les yeux. Même le Capitole semblait passé à la chaux, la seule tache de couleur étant appuyée par le drapeau confédéré qui flottait au-dessus de son toit en couvercle de théière.
   Ce drapeau était peut-être l’élément le plus distinctif de la capitale d’État, une façon de rappeler qu’en dépit des apparences, l’Alabama continuait à verser du sel sur les plaies de la Guerre civile et n’avait toujours pas fait taire le «cri de la révolte», ce long glapissement propre aux soldats sudistes. ...
   Bien entendu, certains citoyens de Montgomery réprouvaient la présence de la bannière confédérée au-dessus du Capitole, notamment les membres de la communauté noire, forcément sensibles à l’ironie choquante de ce drapeau hissé à quelques jets de pierre de l’église baptiste de Dexter Street où Martin Luther King avait entamé sa campagne pour les droits civils.

(p. 223 / 224) «Que Son Règne arrive, que Son Royaume soit sanctifié» : tout au long de l’histoire des pratiques religieuses en Amérique, cette consigne a encouragé nombre de chrétiens à imaginer une reproduction terrestre de l’espace divin tout là-haut.
   ...La Théologie du Royaume encourageait-elle réellement les chrétiens à prendre le contrôle du monde, ici et maintenant? S’agissait-il d’un mouvement de restauration qui préconisait une forme de théocratie en Amérique? Ou bien ces histoires de «filet de sécurité» n’étaient-elles que de la théorie apocalyptique dans une très, très mauvaise version?

(p.232) Le Royaume évoque des notions d’autorité, de gouvernement, de pouvoir, et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles il rencontre une telle opposition, à notre époque de permissivité. Il manifeste aussi ceci : Dieu entend que Sa volonté soit faite dans les cieux comme sur terre, cela signifie appliquer l’ordre céleste à notre planète, jusqu’à ce qu’elle devienne une réplique du Ciel dans son fonctionnement. [...]

(p. 233) Après avoir défendu une forme de christianisme agressif, voire militant, l’évêque sortait l’artillerie lourde :
«Permettez-moi d’expliquer comment je vois l’action de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Nous vivons un moment critique. L’influence de l’Église sur la société a été prépondérante pendant des siècles. De nos jours plus limitée, elle doit s’accentuer nettement afin d’opposer aux royaumes séculiers le pouvoir et l’autorité de Dieu.
   Je crois que les systèmes séculiers vont finir par s’effondrer. [...] La Bonne Nouvelle, c’est l’Évangile du Royaume. Les portes de l’enfer ne lui résisteront pas, si seulement nous voulons bien semer et labourer notre champ. [...]
   ...Ensemble, nous ferons trembler Babylone (les royaumes séculiers) jusque dans ses fondations, parce que nous avons en nous le pouvoir de Dieu.»
   (p. 236) «Ce qui se passe en ce moment dans la vie religieuse de notre pays est très intéressant, parce que ce mouvement n’est pas seulement spirituel, il s’accompagne d’un réveil de la conscience politique chrétienne et repose sur deux principes de base. Le premier, c’est que Jésus règne sur chaque aspect de la vie; le second, c’est que la Bible fait autorité sur tous les sujets qu’elle aborde, et elle les aborde tous. Il est de notre devoir d’amener le monde entier au Royaume de Jésus, de ne ménager aucun effort jusqu’à ce qu’Il l’imprègne totalement. ...
   ‘Centré autour du Seigneur’, le mouvement était aussi un farouche adversaire des préceptes humanistes, que «le christianisme biblique veut bannir de la société américaine jusqu’au dernier». [...]

(p.244) L’évêque Earl Paulk, de son côté, ressemblait à un vrai bâtisseur d’empire. «Vous savez, je pense que nous sommes la congrégation où l’esprit d’intégration est le plus fort, en Amérique. C’est pourquoi il est tellement important que nos offices soient retransmis en Afrique du Sud : nous avons une énorme influence, là-bas, énorme. Pourquoi? Parce que c’est l’Église qui détient la clé des problèmes de l’homme d’aujourd’hui. Notre rôle, c’est de montrer aux politiques que la religion est seule capable de transformer les cœurs. Ainsi que je l’ai dit un jour à George Bush : ‘En Amérique, ce que l’Église fait avec les gens, vous ne pouvez pas le faire avec l’État.’ C’est pour cela que nous allons assister à un gigantesque réveil de l’Église dans ce pays, nous allons la voir entrer dans les affaires de cette nation. Bien sûr, un constat tel que celui-ci évoque l’idée de théocratie. Pour cette raison, notre mission est de faire exister l’Église «sur le marché», de la rendre viable et rentable. Il faut que le Royaume soit un style de vie. C’est la responsabilité de l’Église de reprendre les arts à son compte, par exemple, à la façon dont nous le pratiquons ici. D’être le garant de tout ce qui dans la vie est beau et bon. ...La renaissance chrétienne ne va pas se cantonner à l’Amérique, elle sera reprise dans tout le tiers-monde, où elle entrera en conflit avec la Théologie de la Libération.»


Au pays de Dieu – Récit | Douglas Kennedy | Belfond 2004
In God’s Country: Travels in the Bible Belt, USA | Unwin Hyman 1989

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