12 janvier 2019

Les pervers sexuels «sous la Main de Dieu»

Le prêtre catholique qui avait reconnu avoir sexuellement abusé des mineurs en Pennsylvanie a été condamné vendredi à une peine pouvant aller de deux ans et demi à 14 ans de prison, deuxième prêtre à être incarcéré après un rapport accablant sur les abus du clergé dans cet État.

Photo: The Associated Press / Keith Srakocic. Le prêtre, David Poulson, 65 ans, avait plaidé coupable en octobre après avoir été accusé d'agressions sexuelles et de tentatives d'agressions sur deux garçons de 8 et 15 ans dans son diocèse d'Erie, dans le nord-ouest de la Pennsylvanie.

David Poulson avait sexuellement agressé un des garçons «plus de 20 fois dans des presbytères», a souligné le procureur fédéral de Pennsylvanie, Josh Shapiro, cité vendredi dans un communiqué. «Il a obligé la victime à se confesser – et à se confesser de ces abus à Poulson lui-même», a-t-il ajouté.
   Le prêtre avait aussi tenté d'agresser à de nombreuses reprises les garçons dans un chalet qu'il possédait à la campagne.
   Le cas du père Poulson figurait dans le rapport publié en août par le procureur général de Pennsylvanie, détaillant des décennies d'abus sexuels dans cet État commis par plus de 300 prêtres sur plus de 1000 enfants, et les efforts de la hiérarchie catholique pour les dissimuler. (Agence France-Presse) 


Dans la même veine :

1. Un monde sans religions pour sauver les enfants (incluant le rapport d’enquête du procureur fédéral de Pennsylvanie Josh Shapiro)

Si les religions n’avaient aucun pouvoir politique et rendaient les pratiquants meilleurs, on ne s’en plaindrait pas. Mais... 
   De toute évidence, les prêtres ont compris de travers la phrase du christ «laissez venir à moi les petits enfants».


2. Ciel, c’est l’enfer!

Depuis les années 1960, les religions traditionnelles étaient jusqu’à récemment en perte de vitesse (du moins au Québec/Canada). Malheureusement, la séparation de la religion et de l’état reste toujours vulnérable, jamais acquise.
   Aujourd’hui, les fondamentalistes chrétiens (catholiques, protestants ou évangélistes born again) prennent d’assaut les partis politiques conservateurs (de droite et d’extrême droite) et, reprenant du poil de la bête, ils revampent leur image pour gagner de nouveaux adeptes.


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L’ex-député Don MacIntyre condamné à 3 ans de prison pour contacts sexuels

L'ancien député conservateur Don MacIntyre a été condamné à trois ans d'emprisonnement vendredi au palais de justice de Red Deer. Plus tôt dans la journée, il avait plaidé coupable à des accusations de contacts sexuels sur une mineure.


Les faits qui lui sont reprochés se sont produits entre 2010 et 2011 et impliquent une jeune fille âgée à l’époque de moins de 14 ans.
   Selon un exposé conjoint des faits qui a été lu en cours par la procureure de la Couronne, MacIntyre aurait eu des contacts sexuels de 5 à 10 fois avec la victime au cours de cette période.
   Il aurait justifié son geste en affirmant que Dieu avait donné son accord. «Il lui a dit que Dieu était d’accord pour qu’il la touche», a-t-on pu entendre en cour vendredi matin.
   Don McIntyre s’est d’abord fait élire dans Innisfail-Sylvan Lake, en 2015, sous la bannière du Wildrose, qui a fusionné avec le Parti progressiste-conservateur en 2017. Il était le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’électricité et des énergies renouvelables.
   L’homme de 63 ans avait démissionné de son poste de député après sa comparution le 2 février 2018.


Vidéo / témoignage de la victime :  

Former Alberta MLA Don MacIntyre told his child victim God approved the sexual abuse

After the 63-year-old was escorted off to prison by sheriffs, his victim spoke outside the Red Deer courthouse, telling reporters she is "very happy" with the outcome.

Photo : Meghan Grant/CBC. Outside the courthouse, Don MacIntyre's victim said she was "very happy with the outcome" of the guilty plea and three-year sentence he received.

NDLR : étrange coïncidence, la victime porte un anorak de la couleur des robes des servantes dans The Handmaid’s Tale – hommes de pouvoirs / esclaves sexuelles...


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La jeune Saoudienne est arrivée au Canada
ICI Radio-Canada Nouvelles | Le 12 janvier 2019

Photo : CBC News

La demandeuse d'asile saoudienne Rahaf Mohammed Al-Qunun est arrivée samedi avant-midi à l'aéroport international Pearson de Toronto. Elle s'est présentée rapidement devant les médias aux côtés de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
   Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui lui avait accordé le statut de réfugiée, s’est réjoui vendredi de la réinstallation de Mme Al-Qunun au Canada, indiquant que son cas donne un «aperçu de la situation précaire de millions de réfugiés à travers le monde».
   Le HCR rappelle que le traitement du dossier de la jeune Saoudienne n’est «accessible qu’à une fraction des 25,4 millions de réfugiés à travers le monde».

NDLR : Je me réjouis que le Canada accueille Rahaf Mohammed Al-Qunun. Quel enfer que de vivre dans un royaume qui compte parmi les plus misogynes, répressifs, patriarcaux et intolérants du monde. Les femmes restent des mineures toute leur vie et par conséquent sous la tutelle d’un homme – père, conjoint, frère, cousin, etc. Aucune liberté d’agir, de s’exprimer, d’être athée ni même de penser! La soumission à vie. Le hic c’est qu’il y a des millions de femmes dans cette situation.

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Chronique : la violence masculiniste, suivie d’un entretien avec Francis Dupuis-Déri

Ana Minski
Le Partage


Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à Montréal, observe depuis plusieurs années la crise de la masculinité. Dans son ouvrage récemment paru, La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, il analyse le sens politique de cette crise qui ne correspond ni à une réalité économique, politique, sociale ou culturelle, ni à une réalité empirique, puisque, dans les faits, ce sont les hommes qui sont à la tête des États, qui dirigent les principales institutions internationales, qui gouvernent le monde, qui détiennent le pouvoir décisionnaire. [...]
   [...] Entre l’effondrement de la civilisation romaine et la Renaissance, les hiérarchisations sexuelles étaient beaucoup moins importantes :
   «(...) il n’y avait pas de séparation nette entre la sphère privée et publique, la division sexuelle du travail n’étant pas aussi marquée que lors de la Renaissance et de la Modernité jusqu’au XXe siècle. (...) Des femmes participaient à des assemblées de village qui prenaient des décisions sur les enjeux locaux. Dans les villes du Moyen Âge, des femmes pratiquaient la grande majorité des métiers, travaillaient le même nombre d’heures que les hommes et recevaient un salaire égal. Elles étaient membres des guildes de métiers et y étaient parfois majoritaires, sans compter les guildes qui ne comptaient que des femmes. En termes vestimentaires, la différenciation était plus marquée chez les nobles que dans les classes inférieures, mais plusieurs modes étaient unisexes, y compris les vêtements et jouets pour enfants. Des enfants portaient le nom de la mère, les filles avaient accès aux écoles, des femmes pouvaient s’autogérer collectivement dans des monastères ou être reines et régner sur des domaines, c’est-à-dire rendre la justice, lever des taxes et des troupes.»
   C’est à partir du XIIe siècle, et sous l’influence de l’Église catholique, que la domination masculine s’empare de nouveau de la législation et des « coutumiers » : les maris peuvent battre leurs femmes, elles seules sont responsables de l’adultère, elles sont écartées du trône, des facultés, et l’Université devient un haut lieu de la misogynie, du sexisme et de la chasse aux sorcières. Avec la naissance des États s’impose également une augmentation démographique qui passe par le contrôle du corps des femmes. C’est ainsi qu’en 1556 les femmes doivent déclarer leur maternité, que les punitions se multiplient contre l’avortement et la contraception, que les femmes adultères sont condamnées à mort, qu’en 1625 apparaissent les premiers hommes accoucheurs qui supplanteront bientôt les sages-femmes et inventeront le forceps, et qu’en 1640 Louis XIII supprime la mixité scolaire. [...]
   «... Depuis les années 1990, elle (la crise) s’est répandue un peu partout en Occident, y compris en Russie postsoviétique et dans des pays très prospères comme la Suisse, plutôt conservateurs et influencés par le catholicisme comme l’Irlande et la Pologne, mais aussi là où l’égalité entre les sexes est considérée comme acquise, comme la Suède. […] En bref, les hommes en Occident seraient constamment aux prises avec une société toujours trop féminisée, quel que soit le régime politique (monarchie, république, etc.), le système économique (féodal, colonial, capitaliste, soviétique, etc.) et les lois encadrant le droit de la famille». [...]
   «Des spécialistes en communication rappellent que les forces politiques et sociales ont souvent recours à un discours de crise pour encourager la mobilisation des ressources à leur avantage. (…) L’anthropologue David Bidney évoquait un “complexe de la crise perpétuelle” pour qualifier l’habitude des élites politiques de recourir à des discours de crise pour discréditer et réprimer les forces contestataires, présentées comme la cause de la crise en question et donc comme une menace à l’ordre social. »
   Le discours de la crise de la masculinité est une stratégie de défense de l’ordre social patriarcal qui accuse les femmes et les féministes et en appelle à une mobilisation collective en faveur des hommes. Il est utile voire indispensable à l’élite pour maintenir une idéologie sexiste, raciste et guerrière, et c’est pour cela qu’il insiste toujours sur une identité masculine associée aux armes, à la violence, à l’autorité et à la guerre. Ce n’est pas par détresse que pendant la guerre de Sécession (1861–1865) et la fin de l’esclavage, l’ancien esclave d’origine africaine, devenu menace pour l’homme blanc, était castré puis lynché. Ce n’est pas par détresse que les hommes blancs osaient se déclarer victimes d’une castration symbolique en raison de l’émancipation des esclaves. Cette thèse est reprise en 2014 par Victor Meladze, dans son article «Crise de la masculinité aux E.U : Militarisme et guerre», qui prétend que l’angoisse des hommes blancs européens, née de leur peur de la castration, de la répression de leurs désirs sexuels envers leur mère, est cause de l’esclavage, des guerres et des génocides. L’homme blanc aurait besoin «de restaurer sa puissance masculine grâce à des rituels sacrificiels de renaissance et de meurtres de masse ‘‘d’étrangers’’». Ce n’est pas par détresse, ou désarroi, ou angoisse que le président Théodore Roosevelt a réaffirmé l’importance de la virilité pour lancer le pays dans de nouvelles aventures, constituer une armée et une marine. Ce n’est pas par désespoir qu’il accusa toute femme n’ayant pas quatre enfants de participer au suicide de la race et d’être une traîtresse à la patrie. Ce n’est pas par désespoir si, pour maintenir cette virilité, il a encouragé le développement des sports tels que le football, l’aviron, la course à pied, la boxe, le baseball, la lutte, le tir. Toutes ces déclarations ne sont le fruit ni du désespoir ni de l’inconscience mais bel et bien d’une stratégie de domination des politiciens qui déclarent les guerres mais ne les font pas, des propriétaires d’esclaves qui se nourrissent de l’exploitation, des hommes qui refusent de partager le travail domestique, la sphère publique et le pouvoir, des hommes qui ne veulent pas la fin de la hiérarchisation sexuelle et raciale. Tous ces hommes, et les femmes qui sont victimes de cette idéologie, ne cessent de répéter qu’accorder trop de droits à une femme (droit de vote, par exemple) c’est conduire le pays à la ruine, parce qu’elle refusera d’enfanter des soldats pour la patrie. Remettre en question la masculinité c’est donc clairement remettre en question l’idéologie militaire qui sous-tend toute civilisation, parce qu’une civilisation ne peut se maintenir sans l’exploitation, la militarisation, la conquête, la guerre, la violence.

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Questions pour les adeptes de la Bible

Si le cerveau derrière la Bible est bel et bien
un être omniscient, omnipotent et parfait,
alors pourquoi ce livre reflète-t-il uniquement
la culture, la science, l'histoire, la littérature,
la technologie, la morale et les valeurs
de l'époque à laquelle il a été écrit?
Et pourquoi y a-t-il autant de versions?
Et pourquoi contient-il tellement
d'inexactitudes et d'incohérences?
Et pourquoi est-il ouvert à tant
d'interprétations différentes?
Et pourquoi inclut-il la lapidation, la torture,
le meurtre, le bûcher, l'esclavage,
l'homophobie, le fanatisme et le chauvinisme?
Et pourquoi doit-on se poser tant de questions
à propos de la Bible puisqu’elle est censée
être «la» référence en matière de vérité
et l’ultime guide d’instruction morale?
Quelqu'un peut-il répondre?

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