D’ici à
2022, la Chine veut déployer sa propre station spatiale habitée dans l’espace. Parallèlement
elle entend devenir maître du monde d’ici 2049. «Dans un film de propagande, Xi Jinping dévoile la première étape de sa
stratégie de contrôle de l’économie mondiale consistant à construire de
nouvelles routes de la soie. La Chine a investit mille milliards de dollars
pour construire des chemins de fer, des ports, des voies maritimes, d’abord vers
l’Asie, puis vers l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine.»
(Le monde selon Xi Jinping, ARTE)
Il y a
aussi une «route de la soie» au Canada. Nous sommes dans la mire de la Chine
depuis longtemps. Nous avons (par naïveté ou sous la menace?) déroulé le tapis
rouge. Ce partenaire commercial, convoite
un large éventail de secteurs : industrie pétrolière et gazière de
l’Alberta, industrie minière, construction (infrastructures, ports oléoducs...),
industrie agroalimentaire (élevage, terres arables...) et pêcheries.
Nous pourrions faire face à un scénario
similaire à celui de l’Afrique : En
2009, la population chinoise en Afrique tournait autour de 580 000 à 820 000
individus. Aujourd’hui, ce nombre approcherait le million (ou même plus), bien
que les chiffres exacts soient pratiquement impossibles à vérifier en raison de
la mobilité des migrants chinois, des frontières très poreuses, des niveaux
élevés de corruption au sein des agences gouvernementales africaines, et des
inefficacités au sein des organismes chargés de l’immigration et du contrôle
aux frontières. En termes de liens
économiques, les chiffres du commerce entre l’Afrique et la Chine sont
éblouissants en ce qui concerne à la fois le taux de croissance rapide ainsi
que leur effectif total, estimé aujourd’hui à plus de 120 milliards de dollars.
Où de nombreux investisseurs occidentaux voient un risque, les Chinois voient
l’occasion – une perspective qui a conduit à une croissance phénoménale du
nombre de Chinois en Afrique.
Pour
nourrir 1 milliard et demi d’habitants, soit 23,28 pour cent de la population
mondiale, la Chine ne possède que 7 pour cent des terres cultivables de la
planète. Elle est donc très préoccupée de sa sécurité alimentaire. Sa
solution : l’acquisition de terres agricoles en dehors de son
territoire : 2,1 millions d’hectares, dont 100 000 hectares rien qu’en Russie.
Ce qui place la Chine au rang de premier acquéreur mondial.
En 2016, les investissements chinois aux
États-Unis atteignaient 45,6 milliards...
Mise à jour 24.01.2019 – Un bon exemple de mainmise chinoise. Ricardo Peñafiel, professeur associé à l’UQAM, commentait la validation ou non du président par intérim vénézuélien autoprovlamé; certains pays l’appuient d’autres pas : «La Turquie, la Chine et la Russie sont solidaires de Maduro. La Russie a toujours été proche du Venezuela parce qu’elle lui vend des armes; c’est commercial. La Chine est encore plus intéressante là-dessus parce qu’elle est actuellement le banquier du Venezuela et qu’elle se fait payer en pétrole. Donc, il y a une sorte de dépendance incroyable qui se fait, c’est comme s’il y avait un pipeline direct. Le Venezuela ne touche pratiquement pas un sou du pétrole qu’elle produit parce qu’il s’en va direct en Chine pour payer les frais de la dette.» (Midi info Radio-Canada Première, 24.01.2019).
Mise à jour 24.01.2019 – Un bon exemple de mainmise chinoise. Ricardo Peñafiel, professeur associé à l’UQAM, commentait la validation ou non du président par intérim vénézuélien autoprovlamé; certains pays l’appuient d’autres pas : «La Turquie, la Chine et la Russie sont solidaires de Maduro. La Russie a toujours été proche du Venezuela parce qu’elle lui vend des armes; c’est commercial. La Chine est encore plus intéressante là-dessus parce qu’elle est actuellement le banquier du Venezuela et qu’elle se fait payer en pétrole. Donc, il y a une sorte de dépendance incroyable qui se fait, c’est comme s’il y avait un pipeline direct. Le Venezuela ne touche pratiquement pas un sou du pétrole qu’elle produit parce qu’il s’en va direct en Chine pour payer les frais de la dette.» (Midi info Radio-Canada Première, 24.01.2019).
Ce qui est tout à fait conforme à la stratégie chinoise d’appropriation qui consiste à prêter de l’argent à un taux usuraire, en particulier aux pays pauvres, prétendument pour
les aider à exploiter leurs
ressources et à construire des infrastructures commerciales. Sachant que les
pays ne pourront pas rembourser, en échange du rééchelonnement de la dette, la
Chine exige le contrôle absolu de l’exploitation et des ressources pour une
période pouvant aller jusqu’à 99 ans; pertes d’emplois et de revenus pour ledit
pays. Et voilà, le tour est joué.
La lune
de miel (Justin Trudeau en Chine) :
Le
divorce (avec menaces de représailles) :
Caricature :
Pascal | Le Devoir, 19.01.2019
En raison
du conflit entre Ottawa et Pékin au sujet de Meng Wanzhou, la responsable des
finances du géant des télécommunications Huawei, j’ai récemment recommandé le documentaire
Le dragon à mille têtes (THEMA 2016)
portant sur l’ascension de la Chine au rang de deuxième puissance économique
mondiale.
Je poursuis
donc mes classes en sinologie avec
les nombreux documentaires sur la Chine produits par ARTE – les drapeaux rouges
se multiplient!
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On le constate dans cet article que ce n’est pas d’hier que la communauté internationale s’inquiète de l’intrusion numérique chinoise.
On le constate dans cet article que ce n’est pas d’hier que la communauté internationale s’inquiète de l’intrusion numérique chinoise.
Huawei : un espion venu de Chine
Manuel
Vicuña | ARTE 21, octobre 2014
Huawei,
le géant chinois des télécommunications, s’est lancé à la conquête de l'Europe.
Pourtant son image reste entachée par de graves soupçons de cyber-espionnage
industriel. Mais l’Europe peut-elle pour autant se passer des investissements
chinois?
C'est un mastodonte encore méconnu du grand
public. Le géant chinois Huawei, numéro 3 mondial des smartphones derrière
Samsung et Apple, est bien déterminé à conquérir l'Europe. Le 29 septembre
dernier, la France lui a ouvert les bras. Ce jour-là, le fondateur de la firme
chinoise, Ren Zhengfei, est reçu à Matignon par le Premier ministre Manuel
Valls. Il est venu annoncer un plan d'investissement de 1,5 milliard d'euros
pour la France, avec à la clef la création de près de 2 000 emplois dans
l'Hexagone. Quelques jours plus tôt, c'est en grande pompe que Huawei
inaugurait à Sophia Antipolis – la technopole des Alpes maritimes – son centre
de recherche et développement, avec là encore une vague de recrutements en
prévision.
Lourds soupçons d'espionnage
Pourtant,
Huawei n'est pas une entreprise comme les autres. Son fondateur a longtemps travaillé dans le renseignement militaire
pour le compte de l'armée chinoise. Et si elle tisse sa toile partout en
Europe, de l'Allemagne à la Suède, son image reste entachée de graves soupçons
d'espionnage. Le risque majeur : le siphonage
des données économiques des pays dans lesquels elle vend ses routeurs, des
appareils par lesquels transitent l'ensemble de nos données informatiques.
Huawei, un espion à la solde de Pékin? C'est
ce que dénonçait récemment l'ex-patron de la CIA, Michael Hayden. Déjà, en 2012, le congrès américain avait demandé
que le groupe soit exclu des contrats publics. Depuis, l'Australie a déclaré
Huawei persona non grata sur son territoire. Quant à l'Angleterre, qui
accueille un centre d'évaluation de sécurité de Huawei sur son sol, elle a
décidé de redoubler de vigilance.
En France, l'opération séduction du géant
chinois semble fonctionner à plein régime. On se souvient pourtant qu'en 2012
le sénateur Jean-Marie Bockel préconisait dans son rapport sur la
cyber-défense, d'interdire le déploiement et l'utilisation de routeurs Internet
et autres équipements de cœur de réseau d'origine chinoise. Une proposition qui
a toujours posé problème alors que SFR et Bouygues Télécom font notamment
partie des clients de Huawei.
Peut-on se passer des capitaux chinois?
Châteaux, domaine viticoles, immobilier de
prestige, finances, énergies, modes… Les groupes chinois sont présents dans
tous les secteurs de l'économie. Les échanges entre la Chine et l'Europe s'élèveraient actuellement à
1,2 milliard d'euros par jour. Preuve,
s'il en fallait une, de ce dynamisme : la «nouvelle Route de la soie», ce
projet de grande ampleur conçu par Pékin pour rapprocher la Chine de son
partenaire européen et étendre les capitaux chinois sur le Vieux Continent.
C'est ainsi que le port allemand de
Duisbourg est devenu une destination phare pour les trains de marchandises
chinois grâce à une ligne ferroviaire parmi les plus longues du monde. Les
Chinois investissent de plus en plus en Allemagne. Des piliers de l'industrie
lourde allemande, comme le groupe Putzmeister, ont fait l'objet de rachats
spectaculaires au cours des dernières années.
Reste que selon l'Agence française des
investissements internationaux (Afii), l'Hexagone est devenu en 2012 la
première destination en Europe des investissements chinois créateurs d'emplois,
devant la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Depuis, on a assisté à l'une des plus
spectaculaires prises de participation chinoise dans une entreprise française :
l'investissement de 800 millions d'euros que va faire Dongfeng pour entrer au
capital du constructeur automobile PSA. Mais les Chinois sont aussi présents
dans des secteurs moins visibles. Dans un article de Rue 89, Pierre Haski
pointe des exemples d'investissements inattendus comme celui de la production
laitière.
«Ce qui est à vendre...»
La
France, elle, applaudit des deux mains. «Les investissements chinois sont les
bienvenus en France, et nous sommes mobilisés pour les faciliter», s'est réjoui
le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, lors de la venue du président Xi
Jinping en mars dernier. Le pays souhaite accueillir à l'avenir 50 000
étudiants chinois contre 35 000 aujourd'hui. Reste un pan de l'économie
française dans lequel la Chine s'aventure encore peu. «D'une manière générale,
les Chinois avancent prudemment sur les financements d'infrastructures ou les
marchés publics; ils ne veulent surtout pas apparaître trop pressés, voire
comme des prédateurs», analyse le spécialiste de la Chine, François Godement
dans Les Échos. Pour lui : «La question est de savoir ce qui est à vendre en
France (…) Ni les ports, ni les concessions d'autoroute, ni les voies ferrées.
En tout cas, pas pour l'instant...»
L'Internet en Chine selon Xi Jinping - Le
Topo | 9 min
ARTE Disponible
du 27/11/2017 au 26/11/2020
Censure,
surveillance, blocage : l’Internet, selon Xi Jinping, est au service du
rayonnement de la Chine et doit rester sous le contrôle étroit du Parti
communiste.
Le monde selon Xi Jinping
ARTE
Disponible seulement jusqu’au 2 février 2019
Ou
jusqu’au 16 février 2019 sur Youtube (posté par ARTE)
Le rouleau compresseur a tendance à déchirer la soie...
Depuis 2012, le désormais «président à vie»
Xi Jinping a concentré tous les pouvoirs sur sa personne, avec l'obsession de
faire de la Chine la superpuissance du XXIe siècle.
Plongée au coeur de son «rêve chinois»
Derrière
son apparente bonhomie se cache un chef redoutable, prêt à tout pour faire de
la Chine la première puissance mondiale, d'ici au centenaire de la République
populaire, en 2049. En mars dernier, à l’issue de vastes purges, Xi Jinping
modifie la Constitution et s’intronise «président à vie». Une concentration des
pouvoirs sans précédent depuis la fin de l'ère maoïste. Né en 1953, ce fils
d’un proche de Mao Zedong révoqué pour «complot antiparti» choisit à
l'adolescence, en pleine tourmente de la Révolution culturelle, un exil
volontaire à la campagne, comme pour racheter la déchéance paternelle.
Revendiquant une fidélité aveugle au Parti, il gravira en apparatchik «plus
rouge que rouge» tous les degrés du pouvoir.
Depuis son accession au secrétariat général
du Parti en 2012, puis à la présidence l'année suivante, les autocritiques
d'opposants ont réapparu, par le biais de confessions télévisées. Et on met à
l'essai un système de surveillance généralisée censé faire le tri entre les
bons et les mauvais citoyens. Inflexible sur le plan intérieur, Xi Jinping
s'est donné comme objectif de supplanter l'Occident à la tête d’un nouvel ordre
mondial. Son projet des «routes de la soie» a ainsi considérablement étendu le
réseau des infrastructures chinoises à l’échelle planétaire. Cet expansionnisme
stratégique, jusque-là développé en silence, inquiète de plus en plus l'Europe
et les États-Unis.
Impériale revanche
Dans ce
portrait très documenté du leader chinois, Sophie Lepault et Romain Franklin
donnent un aperçu inédit de sa politique et montrent que l'itinéraire de Xi
Jinping a façonné ses choix. De Pékin à Djibouti – l'ancienne colonie française
est depuis 2017 la première base militaire chinoise à l’étranger – en passant
par la mer de Chine méridionale et l’Australie, les réalisateurs passent au
crible les projets et les stratégies d’influence du nouvel homme fort de la
planète. Nourrie d’images d’archives et de témoignages (de nombreux experts et
de dissidents, mais aussi d'un haut gradé proche du pouvoir), leur enquête
montre comment Xi Jinping a donné à la reconquête nationaliste de la grandeur
impériale chinoise, projet nourri dès l'origine par la République populaire,
une spectaculaire ampleur.
Ndlr :
Quelques points relevés (non textuels)
Le projet
pharaonique des routes de la soie (ceinture économique) est sans équivalent dans
l’histoire de l’humanité. Il a comme objectif central d’accélérer les
échanges commerciaux et de vendre en un temps record toutes les marchandises
chinoises pour maintenir la croissance à flot, et de grignoter peu à peu les
bases de l’économie occidentale. La Chine propose aux pays les plus pauvres de
leur prêter l’argent nécessaire à la construction d’infrastructures
commerciales. Si les pays ne peuvent pas rembourser les investissements, par
exemple pour la construction d’un port, alors, en échange du rééchelonnement de
la dette, la Chine exige le contrôle absolu du port pour une période de 99 ans;
ce qui encourt des pertes d’emplois et de revenus pour la population locale et
le pays.
La stratégie d’influence politique de la
Chine dans les pays étrangers se fait par l’intermédiaire des milieux d’affaires
et universitaires de la société civile. Les communautés chinoises vivant à l’étranger
financent les campagnes électorales des candidats favorables à la Chine ou soudoient
des personnalités – politiques ou civiles – pour faire circuler des idées positives sur le
régime et promouvoir les relations amicales avec la Chine. Les pays
autoritaires sont d’excellents partenaires pour la Chine puisque l’état de
droit est inexistant.
Ironiquement, la Chine copie le modèle
américain qu’elle a contesté à grands cris. Et, «le pouvoir est au bout du
fusil», car sur les routes de la soie
les alliances politico-militaires sont de règle. Bref, Xi Jinping rêve d’établir
un «paradis communiste mondial».
Photo : Ricky Carioti / Washington Post. Harry
Wu est décédé le 26 avril
2016 alors qu’il était en vacances
au Honduras. Il a dénoncé dans le monde entier les colonies pénitentiaires
chinoises par le biais de livres et de conférences. Dans une interview du Los
Angeles Times en 1995 il a déclaré : «Les camps de travail sont la pierre
angulaire de la dictature communiste chinoise, la machine à écraser les êtres
humains physiquement, psychologiquement et spirituellement. Je veux profiter de
ma vie. J'ai perdu 20 ans. Mais la culpabilité est toujours dans mon cœur. Je
ne peux pas m'en débarrasser. Aujourd'hui, des millions de personnes en Chine vivent
mon expérience. Si je ne parle pas pour eux, qui le fera?»
C’est ici
que l’expression «main-d’œuvre jetable»
prend tout son sens :
Laogaï, le goulag chinois
Documentaire
THEMA ARTE 2013
THEMA a
diffusé le documentaire Laogaï qui
montre comment l’empire du Milieu oblige environ quatre millions de personnes à
fabriquer des produits destinés au marché européen dans des camps de travail en
tous points semblables aux anciens goulags soviétiques.
Laogaï,
ainsi s’appellent les camps de travaux forcé en République populaire de Chine.
La traduction littérale signifie «rééducation par le travail». À partir des
années 1950, et d’après le modèle soviétique des goulags, Mao Zedong fait
construire un très grand nombre de ces camps à travers tout le pays. Selon des
ONG, il y aurait encore près de quatre millions de prisonniers. Retenus dans
des conditions extrêmes, ils sont contraints de produire des biens, destinés
entre autre au marché européen. Parmi les détenus, on retrouve des criminels
mais souvent il s’agit de dissidents du pouvoir. Le documentaire de Hartmut
Idzko «Laogaï – le goulag chinois» nous offre le témoignage traumatisant de
trois anciens prisonniers : la Tibétaine Ama Adhe, l’écrivain et musicien Liao Yiwu et Harry Wu, le fondateur de la
Laogai Research Foundation.
Retrouvez
dans ce dossier une interview du réalisateur et un reportage sur les méthodes
brutales d’interrogatoire employées par le gouvernement chinois. Un article sur
le camp 14 montre également la situation en Corée du Nord, dictature qui
détient aussi un grand nombre de prisonniers dans des camps de travail.
Map of laogai in China. Marco L — own work. Based on
information from Wu, Harry; Fang Lizhi; trans. Ted Slingerland (1992) Laogai - The Chinese Gulag, Westview Press
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