Je salue donc la décision du juge de la Cour fédérale René LeBlanc. Les juges conscients ne courent pas les rues... euh... les palais de justice.
La rainette faux-grillon peut être protégée
sur une terre privée, selon la Cour fédérale
ICI
Radio-Canada / Nouvelles | 9 juillet 2018
La Cour
fédérale confirme la validité du décret d'urgence qui vise à protéger la
rainette faux-grillon sur des terres privées de La Prairie, en Montérégie.
En juillet 2016, Ottawa avait diffusé ce décret
pour préserver l'espèce, menacée par un projet immobilier. Le promoteur Groupe
Maison Candiac avait alors contesté la décision, qu'il considérait comme «une
forme d’expropriation sans indemnisation».
Deux ans plus tard, la Cour fédérale vient de
trancher : protéger une espèce en péril sur des terres privées est tout à fait
constitutionnel et ne peut être considéré comme une expropriation déguisée.
«Le décret d’urgence ne saurait être
invalidé pour l’un ou l’autre des motifs invoqués par Groupe Candiac», conclut
le juge René LeBlanc.
Rendu le 22 juin dernier, ce jugement d'une
centaine de pages crée un précédent historique en ce qui a trait à la
protection d'espèces menacées, selon Alain Branchaud, biologiste et directeur
général pour le Québec de la Société pour la nature et les parcs (SNAP).
«Le jugement vient dire : "Ce n'est pas
une expropriation déguisée. Vous n'avez pas, d'une certaine façon, à avoir peur
d'appliquer vos lois et de protéger ces espèces-là", résume-t-il. L'idée
de protéger une espèce en péril et son habitat a sa valeur propre et un droit
légitime.»
Pour les écologistes, la décision du juge
LeBlanc est donc une grande victoire.
«Un tel discours – dans un jugement bien
étoffé, solide, bien documenté, avec beaucoup de jurisprudence à l'appui –
donne espoir à ceux qui militent en ce moment pour notre biodiversité, indique
M. Branchaud. Le juge va même jusqu'à référer à la sixième grande extinction! »
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La sixième grande extinction – L’expression «sixième grande extinction»
est souvent utilisée pour décrire la disparition d’un grand nombre d’espèces en
raison des activités humaines. On l’emploie par analogie aux cinq extinctions
massives qui ont marqué les temps géologiques. Celle du Crétacé, il y a 65
millions d’années, est la plus connue : 70 % des espèces vivantes avaient alors
disparu, dont les dinosaures, après la chute d’un astéroïde sur la Terre.
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«Un
jugement comme ça, on n'en voit pas souvent. Et c'est certainement un grand pas
pour la protection des espères en péril.» (Alain Branchaud)
Selon le quotidien La Presse+, Groupe Maison
Candiac fera appel du jugement – au grand dam des groupes environnementaux qui
se battent depuis 2013 pour bloquer la construction du développement
résidentiel qui menace la rainette faux-grillon à La Prairie.
Plusieurs facteurs menacent la survie de ces
petites grenouilles, comme l'assèchement des étangs, la présence de castors et
le développement immobilier.
Entre 2004 et 2017, l'habitat de la rainette
faux-grillon a diminué de moitié en Montérégie.
Milieux naturels : reculs, victoires et
nouveaux dangers
Charles Côté | La Presse (2008)
En 2004,
La Presse a publié une liste de 10 milieux naturels menacés autour de Montréal.
Quatre ans plus tard, certains sont en voie d'être protégés. D'autres ont
disparu, et d'autres encore sont toujours l'objet d'âpres contestations. Mais,
dans l'intervalle, les militants sur le terrain constatent un changement dans
l'attitude des citoyens et de certains élus.
La grenouille sauvée in extremis à Longueuil
Sur la
Rive-Sud, La Presse avait identifié quatre milieux naturels. Le plus important,
le marécage appelé Boisé du Tremblay, faisait l'objet de projets immobiliers
atteignant 2 milliards en investissements publics et privés. Un nouveau
quartier aurait vu le jour dans les 650 hectares abritant une espèce de
grenouille en danger de disparition, la rainette faux-grillon, une forêt
abritant quatre espèces de chênes, en plus de dizaines d'autres espèces rares.
Quatre ans plus tard, l'essentiel du Boisé
du Tremblay doit être soustrait au développement par la Ville de Longueuil. «Il
y aurait entre 400 et 450 hectares protégés, soutient Tommy Montpetit, un
biologiste autodidacte et militant tenace, qui a grandi sur la Rive-Sud. Dans
les 200 hectares qui restent, il y a aussi beaucoup de rainettes et des milieux
humides de qualité. On peut appeler ça une demi-victoire. Mais aussi près de
Montréal, préserver 450 hectares, c'est exceptionnel.»
(1) Collectif
d’auteurs scientifiques / Environnement Canada; Éd. Broquet Inc. 1990
La nature aux abois
Les espèces menacées de
disparition au Canada
Extrait
de l’avant-propos de Pierre Dansereau
Photo :
Jacqueline Vincent; Canada Lynx (Faune et flore du pays)
L’Homme ne peut pas connaître sa place dans
la nature s’il n’accepte pas le partage nécessaire avec les autres êtres
vivants. Tout le monde ne
peut pas avoir une conscience cosmique qui nous fait percevoir notre dépendance
envers l’atmosphère, l’eau et la terre. Et pourtant, l’intuition poétique, la
vision esthétique, le souci philosophique ne nous conduisent-ils pas tous au
questionnement scientifique? Nous risquons de ne pas atteindre à une identité
personnelle, sociale, culturelle ou politique si nous ne savons rien nommer des
pierres, des plantes et des animaux qui sont en orbite autour de nous. La
dimension où se place cette urgence, c’est la solidarité biologique.
Confiant
dans son pouvoir de maîtriser les forces de la nature, de soumettre les
animaux, les plantes, le sol, l’eau et l’air, l’Homme a remanié presque tous
les écosystèmes naturels. Son génie d’inventeur lui a fait détourner
presque toutes les sources d’énergie à son profit. Sa grande intelligence ne lui faisait pourtant pas voir les contraintes
sans précédent qu’il imposait à l’air à l’eau et au sol en les polluant, aux
plantes et aux animaux en les surexploitant et en leur imposant des stress
nouveaux. La face de la planète porte aujourd’hui des plaies qui ne se
cicatriseront jamais : des sols irréversiblement érodés, des espèces et
variétés de plantes et d’animaux et même des tribus humaines disparues sans
retour.
La belle Gaïa du Septième Jour était un
superorganisme qui s’était lentement dégagé d’une matière où le jeu du feu et
du froid avaient enfin permis l’assemblage minéral favorable à l’apparition de
la vie. Les laves de la pyrosphère, la croûte de la lithosphère, les gaz de
l’atmosphère, les ruisseaux et les abîmes de l’hydrosphère se sont assemblés en
une matrice enfin hospitalière au déroulement d’une évolution organique
conquérante : la biosphère nous apparaît aujourd’hui non pas superposée
aux éléments minéraux, mais formant corps avec eux, agissant comme force
modératrice des températures, des précipitations, des cyclages
minéraux-végétaux-animaux par le prélèvement sélectif que font d’innombrables
êtres vivants, dotés de processus complémentaires.
Photo : Larry Kowalchuck; Common Blue Damselfly (Faune et flore du pays)
L’éclatement
de la noosphère, déjà visible chez les nombreux animaux architectes et
ingénieurs (abeilles, hirondelles, castors), permet une réorientation des
ressources et de leur cyclage, une canalisation des flux d’énergie et même la
constitution d’écosystèmes nouveaux. L’escalade de la prise de possession de la
planète par l’être humain nous fait voir les étapes de la libération de sources
d’énergie latentes. Les paysages de la
terre portent diversement la marque des phases successives de cette
appropriation et de leur impact croissant. Si l’on peut se réjouir de
l’amélioration du blé, du riz et du maïs, de l’efficacité du chemin de fer et
de l’avion, du rayonnement de l’Acropole et des bienfaits de la télévision, on ne peut contempler sans angoisse les
retombées d’une agriculture simplifiée et empoisonnée, d’une industrie
manufacturière et des transports polluante, d’une urbanisation étouffante, d’un
réseau d’information asservi aux intérêts matériels.
Photo : Adam S. Vanbergeyk; Pond (Faune et flore du pays)
En cette
fin de siècle, les imprévoyances
accumulées au cours des étapes de la «progression des peuples» nous laissent en présence de gaspillages,
de destructions, d’extinctions, de perversions et de crimes inscrits
visiblement non seulement sur la face des villes, sur les effluents des usines,
sur les cultures et les pâturages, mais aussi sur les forêts, les savanes, les
prairies, les lacs, les rivières, les falaises et même sur les glaces de
l’Antarctique. Ce spectacle alarmant de la ville, de l’usine, de la campagne
et de la nature est le résultat d’une ingéniosité humaine dangereusement en
avance sur la raison, la sagesse, la compassion auxquelles il faut faire appel
pour arrêter l’élan de l’espèce humaine vers le suicide. Nous ne sommes pas des
lemmings, et nous avons le pouvoir de
faire échec à l’étrange attirance de l’autodestruction.
Le salut est dans la solidarité, dans une désormais plus humble reconnaissance de notre
appartenance à Gaïa, notre mère, menacée par notre ignorance, notre avidité,
notre imprévoyance, notre indiscipline. La constatation de cette crise sans
précédent nous oblige à «penser globalement» – à voir les conséquences
universelles de nos erreurs accumulées – et à «agir localement» – à prouver par
des gestes positifs que nous croyons l’individu et le petit groupe capables de
contribuer au bien commun.
Si nous mettons en perspective les problèmes
et les urgences de la ville, de l’industrie, de la campagne et de la nature,
quelle priorité pouvons-nous donner à la protection des espèces menacées?
Confrontés à la faim dans le Sahel et le Bangladesh, au sida et au cancer dans
le monde entier, par le nombre croissant des sans-abri dans le monde, à la
pollution des eaux, des sols et de l’air, à l’analphabétisme et à la
persécution religieuse et politique, nous reste-t-il des ressources à consacrer
à un oiseau ou à une plante rares?
Photo :
Bill McMullen; American Bittern (Faune et flore du pays)
Oui, la
solidarité que j’ai voulu définir ci-dessus nous y engage. Nous ressentons
certes plus vivement les génocides qui ont touché diverses races et cultures
humaines au cours du XXe siècle que la disparition de la tourte, du manchot
boréal, du rhinocéros blanc. Et pourtant l’intégrité de la nature – de toutes
ses espèces et de tous ses écosystèmes – est la clé de cette vision globale
sans laquelle l’espèce humaine court à sa propre extinction ... [car] l’immense
réservoir biologique est en voie de drainage accéléré à cause de notre incurie,
de notre manque de respect pour la planète. Nous appauvrissons chaque jour le
patrimoine des générations à venir.
Pierre Dansereau 1911-2011 – Un phare
intellectuel et moral
Louis-Gilles
Francoeur
Le Devoir
| 30 septembre 2011| Environnement
Si Pierre
Dansereau est reconnu aujourd'hui comme un des grands pionniers des sciences
environnementales, un secteur qu'il a profondément marqué de son empreinte, cet
homme au sourire en coin, un brin moqueur, et à l'oeil pétillant, était
accessible à tous.
Confiant dans l'intelligence humaine, mais
jusqu'à un certain point dans la technologie à cause de ses dérives, ce scientifique
d'une rigueur reconnue internationalement n'hésitait pas à s'en prendre aux
excès du système économique actuel.
Autant Darwin mettait l'accent sur l'impact
de la compétition dans l'évolution des espèces, Dansereau a toute sa vie mis
plutôt l'accent sur la «collaboration» entre les plantes, animaux et humains.
Portrait
du scientifique environnemental :
Pour
avoir une idée des espèces menacées au Canada en 2018 :
Faune et flore du pays http://www.hww.ca/fr/
Nous sommes pris en sandwich entre l’eau et le feu
(entre montée des océans, inondations et pétrole/gaz, incendies)
Les grandes
puissances industrielles se ruent vers le Grand Nord pour forer, extraire, chasser
et pêcher, bref s’approprier toutes les ressources possibles. Jusqu’à ce qu’il
ne reste plus rien, nada! Le sénateur démocrate Bernie Sanders disait
récemment :
“We are the 99% and it’s time we took power away from
the 1%.”
Indeed. When enough is enough, justice comes.
Le jour où
les glaciers du Groenland vont commencer à dégringoler par plaques, le Québec pourrait boire son bouillon d’onze heures...
LE MONDE –
Une équipe de recherche de l’université de New York a passé une décennie à
observer les glaciers du Groenland. Ils viennent de publier les images en timelapse
d’un iceberg qui s’est détaché du glacier d’Helheim. D’une largeur de 6 km, de
800 m de profondeur et de 1,6 km de long, cet iceberg pèse entre 10 et 14
milliards de tonnes. C’est 3 % de la glace qu’apportera le Groenland en 2018 à
la mer qui s’est détaché en trente minutes.
Les chercheurs qui l’ont capturé étudient
comment il contribue à l’élévation catastrophique du niveau de la mer dans le
monde. Car ces phénomènes pourraient rendre l’Antarctique, au pôle Sud,
instable. Les chercheurs cherchent à comprendre et à modéliser un éventuel
effondrement de l’Antarctique. Le glacier d’Helheim, au Groenland, leur sert de
laboratoire «naturel».
L’avenir
de bien des pays insulaires et villes côtières est menacé par la montée des
océans. Selon Climate Central, si la communauté internationale respecte ses
engagements dans la lutte aux changements climatiques, la hausse des océans
pourrait être limitée à 4,7 mètres... au lieu de 9 mètres. Les grandes villes côtières
partout dans le monde devront s'adapter à cette
nouvelle réalité.
Selon des données collectées par la NASA
Shuttle Radar Topogra, si le niveau de l’eau s'élevait de 60 mètres au-dessus
du niveau de la mer, Montréal (QC) serait elle aussi menacée de disparaître en
quasi totalité... ne laissant que ses plus hauts sommets comme le Mont-Royal,
hors de l'eau. Un scénario du pire certes, qui donne tout de même à
réfléchir...
Carte
interactive villes et villages du Canada :
Pour voir à quoi pourrait ressembler votre ville
selon différentes hausses de températures et du niveau des océans au Canada :
La
situation des baleines noires semble s’améliorer à la suite des restrictions de
pêche. Par contre la survie des petits rorquals serait menacée.
La mortalité des petits rorquals augmente,
surtout au large du Nouveau-Brunswick
Halifax –
Une quinzaine de petits rorquals ont été retrouvés morts, depuis le début de
février, en mer ou sur les plages des Maritimes.
Un groupe de protection des animaux affirme
que le nombre de morts semble augmenter au sein d’une espèce de petites
baleines au large de la côte Est, ce qui fait craindre que les cétacés soient
victimes des mêmes menaces que les baleines noires de l’Atlantique Nord.
Selon Tonya Wimmer, de la Marine Animal
Response Society, une quinzaine de petits rorquals ont été retrouvés morts,
depuis le début de février, en mer ou sur les plages des Maritimes, surtout
dans le nord du Nouveau-Brunswick.
La Presse
canadienne 9 juillet 2018 |
Environnement
OIL-RIG/LEAK
7 juin. Déclaré le 9 juillet.
Presse
Canadienne – Plus de 100 000 litres de
pétrole et d'eau ont été déversés dans un marais à l'est de Jenner, dans le sud
de l'Alberta, selon le nouveau propriétaire de puits de pétrole et de gaz
naturel qui appartenaient jusqu'à récemment à Imaginea Energy.
La fuite provient d'une ligne appartenant à
Cor4 Oil, établie à Calgary, et les liquides ont descendu le long d'une colline
pour rejoindre un marais, a indiqué la société de réglementation de la
province, l'Alberta Energy Regulator (AER), sur son site web. «La fuite semble provenir d'une connexion
entre un pipeline d'alimentation et une installation de traitement du pétrole»,
a déclaré le chef de la direction de Cor4, Colin Davies. «Le déversement touche
des terres agricoles qui ne sont pas actuellement utilisées pour le pâturage»,
a-t-il ajouté.
Powerful
Explosion in Wisconsin Town – At least two firefighters were taken to a hospital after a powerful explosion
in Sun Prairie, Wisconsin, near Madison. The
blast occurred after a contractor reportedly struck a natural gas line. (Associated
Press July 10, 2018)
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