4 juin 2018

«Pas de chicane dans ma cabane»

Sommet du G7 : Je trouve scandaleux qu’on gaspille des sommes colossales pour une rencontre intime de deux jours entre les leaders de grandes économies mondiales. À chaque fois je me demande pourquoi les leaders ne placotent pas via Skype / Twitter, comme le commun des mortels, d’autant plus que plusieurs d’entre eux répugnent à se serrer mutuellement la main! Cela nous épargnerait de grosses factures en aménagement, infrastructures d’exception et possibles dégâts matériels, en déplacements, sécurité, hébergement, gastronomie, etc.

La Malbaie transformée en zone de guerre  

La clôture de la zone verte. Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Le niveau de sécurité a levé d'un cran à La Malbaie. Il n'est désormais plus possible de circuler librement dans un périmètre d'une vingtaine de kilomètres carrés autour du Manoir Richelieu, point culminant du sommet du G7.  Quelque 800 résidents et travailleurs doivent à compter de lundi porter en tout temps les accréditations nécessaires pour traverser les divers points de contrôle de la zone verte, qui s’étend de la côte Bellevue à La Malbaie jusqu’à Saint-Irénée. La route 362 a été fermée à la circulation dans le secteur. Des chemins de contournement ont été aménagés. Une barrière de 1,4 kilomètre protège la zone à Pointe-au-Pic. De la surveillance aérienne et des agents des forces de l'ordre contrôlent le reste de la zone.

Des camps militaires dans le Kamouraska en marge du G7. Un camp temporaire de l'armée a été installé à Saint-André-de-Kamouraska en marge de la tenue du G7 à La Malbaie. Photo : Forces armées canadiennes / Caporal Nathan Moulton

Selon les chiffres compilés par le groupe de recherche sur le G8 et le G20 de l'Université de Toronto, le dernier sommet canadien, en 2010, aurait coûté environ la moitié de la facture du sommet de La Malbaie.
   Cette année, la GRC a notamment annoncé le déplacement de 3000 policiers de partout au pays à La Malbaie, une mesure estimée à 2,2 millions de dollars. Le gouvernement fédéral estime pour sa part que l'événement coûtera au moins 605 millions de dollars. [Ndlr : quelque 800 millions de dollars, de quoi soutenir les banques alimentaires du Canada qui n’arrivent pas à répondre aux demandes d’aide des pauvres de notre pays riche...]

Utiles les G7? L’an dernier, le sommet du G7 avait au programme la question des crises en Syrie et en Libye, le terrorisme mené par le groupe armé État islamique (EI), les actions unilatérales en Ukraine par la Russie et les sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord. Un an plus tard, la plupart de ces enjeux demeurent actuels, remettant en question l’influence qu’ont les sept dans le cours de la politique internationale.

Source de ces quelques données :

Beaucoup de bruit pour rien, dirait Shakespeare. Le bilan du G20 de Hambourg en 2017 se résumait à : «Polluons dans la joie et la bonne humeur, sauvons la terre par la croissance économique, en carburant de plus en plus aux énergies fossiles.» Valeur ajoutée cette année : «égalité des sexes».

Apprenant en 2017 que le prochain G7 aurait lieu au Québec, j’avais proposé un menu simple, économique et bourratif à base de poutine afin de réduire les frais de restauration. Bon là, vu que les leaders ne sont pas végétariens, j’ajoute les hot-dogs à la poutine – tous les pays ont créé des saucisses qui leur ressemblent... (de la viande compactée dans des boyaux).

Dirty Dogs, Montreal – choucroute aux pommes rouges, saucisse à la bière

Hot-dogs 

Allemagne : bratwurst (genre Das Brat)
Canada / Québec : saucisse fumée (genre Lafleur)  
États-Unis : saucisse fumée (genre Ball Park)  
France : saucisse de Morteau (un gourdin de par son format!)  
Italie : saucisse de Bra
Japon : saucisse arabiki (ou à défaut la thaï sai krok isan)   
Royaume-Uni : saucisse (genre Cumberland)  

Choix de pains variés, et garnitures à volonté.

Note : si par hasard il y avait des invités végétaliens, Gusta, une entreprise montréalaise, offre d’excellentes saucisses véganes (supportons le «local»)

Authentique poutine québécoise  

Poutine

Les pommes de terre ne coûtent rien. Alors on peut investir dans la sauce à poutine. Les chefs devront faire preuve de créativité. Frites fraîches et fromage en grains de qualité, bien sûr.

Allemagne : sauce chou/pomme braisés au cidre, oignons caramélisés  
Canada / Québec : la traditionnelle sauce brune ressemble à s’y méprendre à du pétrole brut... Innovons : sauce à la bière et sirop d'érable, fromage de Charlevoix, crème sûre et oignons verts
États-Unis : sauce texane au Coca-Cola, ketchup et chipotle, relevée au Jack Daniels
France : sauce à la bière noire, échalotes frites, fromage bleu émietté nappé d’aïoli au piment
Italie : sauce tomate napolitaine à l’ail, ricotta, mozzarella en grains  
Japon : sauce au cari japonais, oignons au sake, fromage en grains au Gochugaru
Royaume-Uni : sauce Albert (moutarde, raifort), chutney mangue-oignon rouge, ou la zestée Cumberland 

Servi dans des assiettes de carton, bien sûr, c’est moins polluant que la styromousse.  

«Apportez votre vin et votre bière» 
(Un des avantages du libre-échange)

Les micro-brasseries québécoises fabriquent d'excellentes bières (supportons le «local»).

Côté vins, le gouvernement québécois pourrait puiser dans les réserves du mufle Jacques Chagnon :
   Une mêlée de presse embarrassante a conduit le président de l'Assemblée nationale à faire une «mise au point». Jeudi, Jacques Chagnon a justifié son refus de dévoiler les achats de bouteilles de vin lors de missions parlementaires pour les mêmes raisons qu'il ne révélerait pas le «coût pour le teinturier [des] petites culottes» du journaliste qui l'interrogeait. M. Chagnon a tenu ces propos à la sortie d’une réunion du Bureau de l’Assemblée nationale pendant laquelle il a été question d’assurer une meilleure transparence dans les dépenses des députés. L’opacité dans la reddition de comptes des dépenses des parlementaires à l’étranger a suscité de vives critiques dans les dernières semaines. Plusieurs élus ont dénoncé aux médias, sous couvert de l’anonymat, que M. Chagnon ne lésine pas sur les dépenses, jugées excessives parfois. Ces dépenses potentiellement gênantes seraient toujours incluses dans le montant global, mais pourraient être glissées dans une sous-catégorie comme celle de l’hébergement. De quoi laisser place aux plus libres interprétations.

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En période électorale, les candidats promettent, s’engagent, misent, répètent, répètent et répètent qu’ils sont transparents... Puis, ils balancent des gros mots : économie et austérité.

Les libéraux du Québec miseront sur l'économie pour changer la donne aux élections

La Presse canadienne | 2 juin 2018 

Les libéraux vont miser une fois de plus sur ce qui a fait leur force dans le passé pour inverser la tendance et gagner les prochaines élections : la promesse de stabilité économique.

La menace protectionniste provenant des États-Unis pourrait bien donner du carburant aux libéraux de Philippe Couillard, qui commencent déjà à prétendre que la stabilité économique du Québec sera mieux préservée en maintenant le gouvernement actuel au pouvoir le 1er octobre.
   C'est ce discours que tenait l'ex-premier ministre Jean Charest en 2008, alors qu'il était à la tête d'un gouvernement minoritaire en pleine crise financière mondiale. Il réclamait alors avoir «les deux mains sur le volant» pour mieux gérer la situation et avait gagné son pari, formant un gouvernement majoritaire en décembre 2008.
   Samedi, lors d'une mêlée de presse en marge du conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ), le président de la campagne des libéraux, Alexandre Taillefer, a repris à son compte la métaphore en disant lui aussi qu'il fallait avoir «les mains sur le volant» pour «amener l'économie du Québec à bon port».

Article intégral :


«Tout le monde disait croire en moi, mais personne croyait ce que je disais. Un paradoxe parmi tant d’autres. Évidemment je mentais. Mais tout le monde ment tout l’temps, à soi, aux autres, au gouvernement et à je ne sais qui encore. ... C’est un engrenage. Une menterie doit couvrir un mensonge qui couvrait une menterie et finalement tu te retrouves avec une collection de couvertures, mais tu dors assez mal. De toute manière, même quand je disais la vérité, on ne m’écoutait pas. J’étais un malentendu. Pourtant j’y mettais tout mon cœur. Il m’arrivait même de me convaincre. Je me faisais confiance. C’est important de croire en soi surtout quand on se ment.»
~ David Goudreault (La bête à sa mère; Éditions Stanké 2015)

On croirait entendre un coupeux-de-ruban (politicien dans le Dictionnaire des injures québécoises). 

Que pensez-vous de ça?

Trans Mountain : des primes de 1,5 million pour deux patrons de Kinder Morgan

Radio-Canada avec CBC News | Le 4 juin 2018

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck. Ian Anderson, le président de Kinder Morgan Canada, est l'un des deux dirigeants qui recevront un boni de rétention en 2019 et 2020. [Ndlr : Trop de bacon et de Triple Bypass Burgers au Heart Attack Grill de Jon Basso. J’espère que le monsieur a un bon cardiologue sinon il n’aura pas le temps de profiter de son boni.] 

Deux dirigeants de la branche canadienne de la pétrolière Kinder Morgan ont chacun obtenu un boni de rétention de 1,5 million de dollars dans le cadre de la vente de l'oléoduc Trans Mountain au gouvernement canadien pour la somme de 4,5 milliards de dollars.
   Ces primes ont été approuvées par le conseil d'administration de l'entreprise; elles seront versées à Ian Anderson, président, et à David Safari, vice-président du système de l'oléoduc Trans Mountain et du projet d'expansion de celui-ci.
   Les informations portant sur ces paiements se trouvent dans des documents réglementaires déposés auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis.
   Le document, qui est daté du 28 mai, a été déposé le 1er juin et est signé par le responsable des finances de Kinder Morgan Canada, Dax Sanders.
    Ce rapport indique que les bonis de rétention offerts à MM. Anderson et Safari «seront payables en parts égales en juillet 2019 et 2020, si les personnes concernées sont toujours employées par l'entreprise» aux dates mentionnées.
   Selon la compagnie, ces ententes «sont monnaie courante dans l'industrie» pour des projets et des transactions de cette ampleur.
   M. Anderson est devenu président de Kinder Morgan Canada en 2017. Il travaille pour l'entreprise depuis près de 40 ans.
   Quant à M. Safari, il est arrivé chez Kinder Morgan en 2015, après avoir travaillé pour Laricina Energy et Statoil Canada.
   L'octroi de ces primes est survenu une journée avant l'annonce publique du ministre canadien des Finances, Bill Morneau, selon laquelle le gouvernement fédéral achetait l'oléoduc et les infrastructures liées.
   Ottawa s'est porté au secours du projet d'oléoduc après que celui-ci eut fait face à l'opposition du gouvernement de la Colombie-Britannique, de militants environnementaux et de certains groupes autochtones.


Ça débecte et donne envie de lancer un #balanceton... (choisissez un mot)  

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