Caricature :
https://www.theguardian.com/world/kim-jong-un
Vladimir Poutine
a lui-même rendu hommage au dictateur nord-coréen : «C'est un homme politique
tout à fait compétent et déjà mature», avait déclaré en janvier 2018 le
président russe, lors d'une rencontre avec les rédacteurs en chef des médias
russes. «Je pense que Monsieur Kim Jong-un a sans doute gagné cette partie. Il a
résolu sa tâche stratégique: il a une charge nucléaire, un missile d'une portée
globale – jusqu'à 13 000 km – qui peut atteindre pratiquement n'importe quel
coin de la Terre, en tout cas n'importe quel coin du territoire de son probable
ennemi», avait-il souligné.
Si nous
avions sincèrement l’intention d’améliorer notre monde, il faudrait propager et
appliquer les principes de la Charte de la Terre et de la Charte des Droits de l’Homme,
sinon c’est foutu. Ils devraient être affichés dans les institutions
gouvernementales, les écoles, collèges, universités, entreprises, etc.
Dans la Charte de la Terre, on dit :
Nous nous trouvons à un moment déterminant
de l’histoire de la Terre, le moment où l’humanité doit décider de son avenir.
Dans un monde de plus en plus interdépendant et fragile, le futur est à la fois
très inquiétant et très prometteur. Pour
évoluer, nous devons reconnaître qu’au milieu d’une grande diversité de
cultures et de formes de vie nous formons une seule humanité et une seule
communauté sur Terre partageant une destinée commune. Nous devons unir nos efforts pour donner naissance à une société
mondiale durable, fondée sur le respect de la nature, les droits universels de
l’être humain, la justice économique et une culture de la paix. Dans ce
but, il est impératif que nous, les Peuples de la Terre, déclarions notre
responsabilité les uns envers les autres, envers la communauté de la vie ainsi
qu’envers les générations futures.
Les modes de production et de consommation
qui prévalent actuellement causent des dommages considérables à
l’environnement, l’épuisement des ressources et la disparition massive de
nombreuses espèces. Les communautés locales sont affaiblies. Les bénéfices du
développement ne sont pas partagés d’une manière équitable et l’écart entre les
riches et les pauvres est de plus en plus grand. L’injustice, la pauvreté,
l’ignorance et les conflits violents sont généralisés et causent de grandes
souffrances. Une augmentation sans précédent de la population a surchargé les
systèmes écologiques et sociaux. Les fondements de la sécurité planétaire sont
menacés. Ces tendances sont dangereuses - mais non inévitables.
Dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
on dit :
Considérant que la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits
égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de
la paix dans le monde,
Considérant que la méconnaissance et le
mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent
la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains
seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a
été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme,
Considérant qu'il est essentiel que les
droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne
soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et
l'oppression, [...]
Considérant que dans la Charte les peuples
des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux
de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité
des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à
favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans
une liberté plus grande, [...]
L'Assemblée générale proclame La Présente
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme comme l'idéal commun à atteindre
par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous
les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit,
s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces
droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre
national et international, la reconnaissance et l'application universelles et
effectives, tant parmi les populations des États membres eux-mêmes que parmi
celles des territoires placés sous leur juridiction.
Article 3 Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 4 Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite
des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Article 5 Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants.
Article 6 Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité
juridique.
Article 7 Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale
protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination
qui violerait la présente Déclaration ou contre toute provocation à une telle
discrimination.
Article 8 Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions
nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui
sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Les familles migrantes séparées choquent
l’Amérique
Laurence
Defranoux – Libération, 18 juin 2018
Depuis deux mois, le gouvernement Trump
envoie systématiquement les immigrés illégaux en prison, et les mineurs en
centre de rétention. Une application stricte de la loi américaine qui
scandalise et déplaît jusque dans le camp républicain.
Photo :
Getty Images
Saint
Paul, qui selon la légende avait dû fuir avec ses parents les violences de
l’armée romaine, a dû se retourner dans sa tombe. Jeff Sessions, ministre de la Justice américain, l’a appelé à la
rescousse pour justifier la décision de séparer les enfants de leurs parents
arrêtés à la frontière : «Je pourrais vous renvoyer à l’apôtre Paul
et à son commandement clair et sage […] qu’il faut obéir aux lois du
gouvernement, car Dieu les a décrétées afin d’assurer l’ordre.» Avant
d’assurer : «Entrer illégalement aux États-Unis est un délit. […] Et avoir des
enfants ne vous protège pas.» Depuis, on
peut voir à la télévision des débats surréalistes où, Bible en main, les
invités se demandent s’il est chrétien de parquer des enfants, parfois âgés de
2 ans, dans des centres de rétention surpeuplés.
Chaque mois, plusieurs milliers de personnes
tentent de pénétrer aux États-Unis par la frontière avec le Mexique, protégée
par des clôtures et des obstacles naturels. Nombre d’entre eux fuient la
violence qui ravage les pays d’Amérique centrale. D’après une loi déjà en
vigueur sous le gouvernement Obama, ceux qui se font arrêter sont envoyés en
prison dans l’attente de poursuites criminelles. Mais les autorités précédentes
faisaient des exceptions pour ceux qui étaient accompagnés de mineurs, les
relâchant avec une citation à comparaître. Une pratique qui, selon des membres
du gouvernement Trump, encourageait les migrants à émigrer en famille aux
États-Unis.
L’application de la loi est devenue
systématique après que, le 7 mai, Jeff Sessions a déclaré que «le département
de la Justice des États-Unis allait poursuivre chaque personne qui traverse la
frontière du sud-ouest illégalement». «Si
vous ne voulez pas que votre enfant soit séparé de vous, alors ne l’emmenez pas»,
avait prévenu le ministre. Depuis, les
parents sont envoyés en prison et les mineurs, qui ne peuvent pas être
emprisonnés, en centre de rétention. Selon des chiffres donnés en mai par
Kirstjen Nielsen, secrétaire à la sécurité intérieure, le nombre de familles
arrêtées à la frontière a bondi de 600 % par rapport au printemps précédent. Et
rien qu’en six semaines, entre le 19 avril et le 31 mai, 1995 mineurs ont été
séparés des adultes avec lesquels ils voyageaient.
Depuis
plusieurs jours, l’histoire d’un bébé encore nourri au sein séparé de sa mère,
ou d’enfants soustraits à leurs parents sous prétexte de les envoyer à la
douche, bouleverse l’Amérique. Les autorités nient que ces pratiques existent,
et affirment «afficher parmi les plus hautes normes de détention du monde pour
les mineurs».
Ancien supermarché
D’après
le New York Times, «des milliers d’enfants ont été retirés à leurs parents à la
frontière depuis l’an dernier [...], y compris une centaine de moins de 4 ans».
En tout, environ 11 000 enfants, arrivés
seuls ou non, se trouvent désormais répartis dans une centaine de centres de
rétention des États-Unis. Le plus grand, qui compte 1500 garçons de 10 à 17
ans, est installé dans un ancien supermarché Walmart au Texas, les rayons
transformés en dortoirs, les stationnements en terrains de sport et les quais
de chargement en salle de cinéma. Débordé, le département d’État à la santé a
annoncé, jeudi 14 juin, l’installation d’un village de tentes pour 360 jeunes
dans la ville frontière de Tornillo. Un centre temporaire de rétention avait
été également érigé en 2016 au Texas, sous la présidence Obama. Mais il servait
à loger des familles de migrants.
Faisant semblant de croire que la loi oblige
à séparer les familles, Donald Trump, qui avait promis la «tolérance zéro» sur
l’immigration durant sa campagne, a déclaré vendredi : «C’est horrible de
devoir prendre les enfants. Les démocrates doivent changer leur loi.» Ajoutant
un peu plus tard dans un tweet : «Les démocrates forcent la séparation des
familles à la frontière avec leur programme législatif horrible et cruel.» Le
président américain, qui avait fait de la lutte contre l’immigration
clandestine le point fort de sa campagne électorale, compte sur le scandale
pour faire voter sa réforme de l’immigration, toujours en discussion au
Congrès.
En mai, une polémique avait déjà éclaté
quand un haut responsable avait révélé devant le Sénat américain que, sur 7635
mineurs arrivés seuls à la frontière et placés en foyers d’accueil, les
services d’immigration avaient perdu la trace de 1475 enfants.
Des pédiatres s’inquiètent des traumatismes
vécus par les petits privés de leurs parents. Face à la position ultradure du
gouvernement, de plus en plus d’élus républicains énoncent publiquement leur
malaise. Ce à quoi la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a rétorqué en déclarant qu’il est «très biblique de
faire respecter la loi».
Quelle
bande d’abrutis dépourvus de coeur! Diable, la série The Handmaid’s Tale se concrétise de plus en plus.
Jeff Sessions (ou plutôt ses enfants -- le bonhomme ne doit plus être capable de se reproduire...) et Sarah
Sanders pourraient être éligibles à un Darwin Award (Prix Darwin). [Les Darwin Awards
saluent l'amélioration du génome humain en récompensant ceux et celles qui se
sont accidentellement retirés du patrimoine génétique global en mourant à la
suite de comportements particulièrement stupides de leur part. Les prix sont donc
le plus souvent décernés à titre posthume, mais parfois aussi à des individus devenus
stériles pour la même raison. Il y aussi une catégorie de prix «Numb Nuts».] http://www.darwinawards.com/
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Tent Cities to Imprison
Child Migrants
Photo: John Moore / Getty Images. On comprend que cette photo ait fait le tour du monde. Je crois qu'il n'y a rien de plus triste et de plus révoltant.
‘Despicable’: Outrage Over Trump's Plans for Tent
Cities to Imprison Child Migrants
“U.S. authorities should focus on keeping families
together, ensuring due process in asylum adjudications, and protecting the
rights of children.”
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Exploitation abusive des ressources pétrolières en Alaska
Complètement
dingue. C’est peut-être l’histoire la
plus folle de tous les temps :
Les compagnies pétrolières cherchent une
façon de regeler temporairement le
pergélisol (en train de fondre) afin de continuer à forer plus de pétrole... et le
forage fait fondre le pergélisol! – également éligibles à des Darwin & Numb Nuts Awards.
Photo :
Mark Thiessen / AP. Des installations comme celle-ci sur le versant nord de
l'Alaska sont conçues pour des conditions de gel. Mais comme le pergélisol
dégèle, des entreprises créent de nouveaux produits pour aider l'industrie pétrolière
à faire face.
[...] «Pour
être honnête, le changement climatique est très bon pour notre société»,
déclare Ed Yarmak qui gère Artic
Foundations et dont la moitié de son travail provient des compagnies pétrolières
du versant nord. «Notre travail consiste à refroidir les choses.» Par ‘choses’
il entend le pergélisol qui recouvre le versant nord de l'Alaska.
L'industrie pétrolière a construit un vaste
réseau de pipelines et de bâtiments sur du pergélisol, et elle a toujours eu recours
à l'ingénierie pour s’ajuster. Les opérateurs pétroliers utilisent le produit de
Yarmak depuis les années 1970, mais il dit que la hausse des températures signifie
qu’ils ont encore plus besoin de lui.
«À mesure que le pergélisol dégèle, les
portes ne ferment plus, le revêtement mural se fissure et les planchers ne sont
plus au niveau. Les choses ne sont pas telles qu’ils les avaient planifiées.»
Oil
Industry Copes With Climate Impacts As Permafrost Thaws
Elizabeth
Harball | NPR June 11, 2018
Article
intégral en anglais :
https://www.npr.org/2018/06/11/617240387/oil-industry-copes-with-climate-impacts-as-permafrost-thaws
Dans le même filon : Le secret de Woody (Guthrie)
L’histoire
se répète avec ses promesses de prospérité et de bonheur grâce au pétrole et
autres industries qui tuent tout le vivant. On ne mise que sur le profit à
court terme, et la terre n’a pas le temps de panser ses blessures!
Je lisais dans la biographie de Woody, qu’en 1920, un «boom
d’or noir» à Okemah, avait fait en sorte que des milliers d’ouvriers, de
spéculateurs et prospecteurs avaient envahi la petite ville fermière jadis
paisible. Après quelques années, le forage pétrolier cessa soudainement et
Okemah subit un dramatique revers économique qui laissa ses habitants «déçus,
dégoûtés, plus pauvres et suspicieux».
La vidéo donne peut-être un aperçu de ce qui nous
attend.
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