Le Canada s’est fait passer un pipeline, comme dans «se faire passer un sapin».
L’expression, toujours utilisée au Québec, signifie «se faire avoir», se faire
arnaquer, rouler, biaiser, duper, tromper. Il arrive que des fournisseurs de
bois de construction passent des planches de sapin baumier parmi celles de pin
ou d’épinette de meilleure qualité. Du monde malhonnête, y’en a dans tous les
domaines!
La chose
la plus importante en ce moment c’est de protéger l’environnement, non pas
d’acheter des pipelines qui vont quadrupler les émissions de gaz à effet de
serre.
Les propriétaires de Kinder Morgan doivent être morts de rire et se faire péter les bretelles.
Voici
pourquoi.
Une étude nous met en garde contre une bulle
de «carbone» pouvant déclencher une crise financière mondiale
Fiona Harvey, Environment correspondent | The
Guardian, June 4, 2018
On
s’attend à ce que les progrès en matière d’énergie propre provoquent une baisse
de la demande en combustibles fossiles.
Les nouvelles technologies à faible émission
de carbone, dont les prix ont baissé, sont maintenant beaucoup plus
intéressantes, économiquement et techniquement. De sorte que les entreprises de combustibles fossiles pourraient
soudainement avoir des milliards d’actifs en rade. Ce qui pourrait déclencher
une crise financière, possiblement avant 2035.
Jean-François Mercure, principal auteur de
l’étude réalisée par les universités de Radboud et Cambridge, a déclaré au
Guardian : «C’est déjà en train de se produire – nous avons observé les données
et fait des projections à partir de là. Avec plus de politiques des
gouvernements, ça irait plus vite. Mais, même sans politiques climatiques
sévères, c'est déjà en train de se faire. Dans une certaine mesure au moins, on
ne peut pas le mouvement. Et, si les gens cessaient maintenant d’investir dans
les combustibles fossiles, ils limiteraient leurs pertes.»
En s’orientant vers la réduction de l’empreinte
de carbone et l’énergie propre, les entreprises et les investisseurs pourraient
profiter de la transition en cours, plutôt que d'essayer de lutter plus férocement
contre la tendance. Mercure disait que les entreprises de combustibles fossiles
allaient se battre entre elles pour s’accaparer ce qui restera du marché, mais
qu’elles n’auraient aucun impact sur la croissance des entreprises engagées
dans les énergies renouvelables.
Le Canada a-t-il acheté un oléoduc par
crainte d'être poursuivi par la Chine?
Photo: Fred Dufour / Associated Press. Canada's Prime
Minister Justin Trudeau met with China's Premier Li Keqiang in December 2017.
[...] En
achetant le pipeline de son propriétaire actuel, Kinder Morgan, le gouvernement
Trudeau pourrait faire face à une facture beaucoup plus élevée que 4,5
milliards de dollars si le gouvernement veut réellement construire le pipeline.
Le Financial Post a suggéré que la construction coûterait 6,9 milliards de
dollars additionnels.
Le désir féroce de Trudeau de construire le
pipeline à tout prix me semble étrange à première vue. Officiellement, le
gouvernement affirme que le pipeline est bon pour l'économie canadienne. Mais
l'oléoduc transportera du pétrole non raffiné – connu sous le nom de bitume – qui
sera raffiné aux États-Unis et en Asie. Cela coupera des emplois dans les
raffineries de pétrole canadiennes, là où se trouve la plupart des emplois de
l'industrie. Le Canada a fermé plusieurs raffineries ces dernières années. Le
pipeline ne fera qu'accélérer cette tendance. [...]
La logique du geste de Trudeau peut résider
dans une entente obscure et souvent négligée : l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers
(APIE) entre le Canada et la Chine.
Cet
accord, ratifié en 2014, a été négocié par le précédent gouvernement Harper. Il
a été adopté sans vote au Parlement. L’APIE est valable jusqu'à 2045 et garantissait
à la Chine la construction d’un pipeline entre l'Alberta à la
Colombie-Britannique, entre autres avantages.
Entretemps, la Chine avait a déjà investi
massivement dans l'exploitation des sables bitumineux. En 2009, PetroChina a acheté
une participation de 60 % dans deux projets de sables bitumineux non développés,
contenant environ 5 milliards de barils de pétrole. Et en 2013, la CNOOC,
appartenant à l'État chinois, a acheté la troisième plus grande société
pétrolière et gazière canadienne, Nexen, pour 15,1 milliards de dollars.
La Chine a besoin de pétrole pour financer sa
croissance industrielle et militaire.
Source :
China ‘Watch’ Canada; l’auteur du
blogue traque la Chine avec la même détermination que la Chine traque ses propres
citoyens
Contrôler les citoyens chinois à partir de
leurs données numériques
Médium large | ICI Radio-Canada | lundi 9 avril 2018
Depuis
2014, le gouvernement chinois de Xi Jinping développe un outil administratif
qualifié de «système de crédit social». Il attribue une note aux individus en
fonction d'informations numériques sur leurs actions passées, leurs
comportements ou leur situation financière. Avec ce système de notation,
l’objectif du Parti communiste chinois est de rétablir la confiance au sein
d’une société corrompue. Mais cette forme de contrôle, qui était d’abord
seulement appliquée aux entreprises, entraîne des dérives. Il y a aussi un
risque de manipulation des données obtenues par le gouvernement.
Des contraintes réelles pour les mauvais
citoyens
Garer sa
voiture par infraction, mal faire son tri d’objets à récupérer, et même avoir
des amis ayant des comportements sanctionnés peuvent nuire à la note sociale
des Chinois. Un mauvais dossier peut empêcher un citoyen de prendre l’avion, le
train ou entraîner des frais supplémentaires pour certaines transactions.
Dans un pays où les droits de la personne
sont brimés, les techniques de surveillance de plus en plus pointues sèment la
méfiance chez les citoyens. Alors que des millions de caméras intelligentes
dotées de systèmes de reconnaissance faciale sont installées à travers toute la
Chine, manifester son droit à la vie privée est difficilement envisageable.
Photo: Ruth Fremson / The New York Times. Paul Se Hui
Oei took a photo of his wife, Loretta Lai, in front of her old Lamborghini at a
reception at a Lamborghini dealership in Vancouver last year.
Vancouver : la ville des milliardaires chinois
À Vancouver, les milliardaires chinois se
sont emparés de la ville.
Retour sur le phénomène; France info, le 6 juillet 2016
La Chine
est en train de redessiner le visage de Vancouver (Canada). Des dizaines de
milliers d'immigrants y ont pris pied. Signe particulier : beaucoup sont des
grandes fortunes qui dépensent sans compter. Monsieur [Paul Se Hui] Oei possède
six voitures de luxe. Son métier? Attirer les investisseurs chinois à
Vancouver. Cette ville prospère n'a pas été touchée par la crise économique de
2008, une garantie de stabilité pour les milliardaires chinois.
Une politique migratoire beaucoup plus
ouverte qu'aux USA
«En
Chine, le pouvoir, selon sa politique, peut tout changer. Du jour au lendemain,
vous pouvez perdre votre fortune [...], alors qu'ici, je vois mal le
gouvernement faire un truc pareil à qui que ce soit», explique-t-il. Autre
atout, la politique migratoire est beaucoup plus ouverte qu'aux États-Unis. La
carte de résident s'obtient très facilement moyennant un investissement de quelques
centaines de milliers d'euros. Enfin, les riches Chinois fuient la pollution de
leurs grandes villes et préfèrent Vancouver pour sa qualité de l'air. Problème,
hormis l'immobilier, les Chinois n'investissent pas beaucoup dans l'économie
locale. Toutes leurs activités restent en Chine et ils ne paient pas d’impôt au
Canada...
Vidéo :
« Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai... »
Quand l’Empire du Milieu se moque du monde
Éditorial du «Monde Idées» | Le 3 mars 2016
La Chine
a certes retrouvé sa place dans le monde, mais elle renoue aussi avec
d’anciennes prétentions hégémoniques. Pékin n’hésite plus à faire fi des
frontières nationales pour imposer sa loi.
Du temps de la splendeur des empereurs
chinois, que ce soit sous la dynastie des Tang (618-907), considérée comme
l’âge d’or de la civilisation chinoise, ou, plus récemment dans l’histoire,
sous celle des Ming (1368-1644), la Chine se voyait et se vivait comme le
centre du monde. Les voisins les plus proches étaient traités comme des
vassaux, les pays les plus lointains considérés comme des « barbares ». Dans un
rapport de suzeraineté, où chacun trouvait son compte, les premiers se
soumettaient à la loi de l’empire, dont les frontières n’étaient pas encore
fermement fixées. Les seconds devaient être tenus à l’écart.
Malgré les révolutions et l’avènement des
États-nations, il reste des traces de cet héritage dans la politique menée
aujourd’hui à Pékin par le Parti communiste chinois, au pouvoir depuis 1949. La
Chine, plus forte et plus puissante, a, certes, retrouvé sa place dans le
monde, ce qui est une bonne nouvelle pour le reste de la planète. Mais elle
renoue aussi – et cela est plus inquiétant – avec les prétentions hégémoniques
de l’empire du Milieu. Des prétentions qui ne sont pas sans alarmer des pays
proches, comme le Vietnam ou les Philippines.
On le voit sur mer aussi bien que sur terre.
Sur mer, avec le renforcement de la présence chinoise dans des îles de la mer
de Chine méridionale, là où transite chaque année un tiers du commerce mondial.
L’archipel des Paracels en est un bon exemple, où Pékin aurait, d’après les
États-Unis, déployé une batterie de missiles sol-air, alors que l’endroit est
revendiqué aussi par Taïwan et le Vietnam. Réagissant à ce constat, mardi 1er
mars, le secrétaire à la défense américain, Ashton Carter [17 février 2015 au
20 janvier 2017], a mis en garde Pékin contre toute «militarisation» de cette
zone et a affirmé que Washington ne resterait pas les bras croisés.
Source
Le jour
où tous les Chinois auront une
voiture individuelle, ils seront obligés de se stationner dans les pays voisins
et d'emprunter un TGV pour se rendre à leurs appartements...
Si les
infrastructures chinoises en construction sont aussi durables que leurs
électroménagers et autres objets d’usage courant, laissez-moi vous dire que je
suis heureuse que Justin Trudeau ait refusé que China Communications Construction Company, une entreprise d’État
chinoise, achète Aecon. Cette société est spécialisée
dans la construction de routes, ponts, aéroports et chemins de fer, et elle est
notamment chargée de la construction du Réseau express métropolitain (REM) dans
la région de Montréal. L’entreprise obtient aussi d’autres types de contrats pour
l’installation de réseaux de fibre optique, la mise à niveau de centrales
nucléaires et des travaux sur des bases militaires.
Je comprends les justifications du
gouvernement fédéral : préoccupations
de sécurité nationale au sujet d’infrastructures critiques... C’est
évident. Pékin a reproché aux Canadiens
«de ne pas être assez ouverts d’esprit». La Chine était froissée et se sentait
visée. Les détracteurs de la China
Communications Construction Company aiment rappeler son passé frauduleux et
corrompu dans certains pays et sa réputation de «rouleau compresseur» en
Afrique.
Plus
d’info : La Chine convoite un géant
canadien des infrastructures
Maxim
Sytchev, de la Financière Banque Nationale, insistait : «Ce n’est pas qu’une
transaction. La décision pourrait jouer un rôle crucial dans les relations
économiques sino-canadiennes.» La réaction de Maxim Sytchev ne surprend pas. La FBN a servi de prête-nom à des
investisseurs Chinois pour l’achat de terres agricoles au Québec (land grabbing). L’analyse des
transactions foncières agricoles depuis plusieurs années a révélé l’apparition
de nouveaux acteurs sur le marché des terres agricoles. D’abord, des acteurs du
monde financier : Banque Nationale, PANGEA, Agriterra, Partenaires agricoles
S.E.C., Solifor, Haig, FIRA. Ensuite, des acteurs de différents milieux, à
savoir : des promoteurs immobiliers, d’infrastructures et de projets
écologiques, des gentlemen «non farmers» et certains producteurs agricoles. À
titre d’exemple, au cours d’une période de dix ans, près de 4 000 hectares de
terres agricoles ont été convertis sur demande des acquéreurs privés en réserve
naturelle conformément à la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. L’apparition
de ces nouveaux acteurs sur le marché des terres agricoles devrait sonner
l’alarme. (Union des producteurs agricoles du Québec)
La Chine, acheteuse vorace de terres
agricoles à l'étranger
Agence France-Presse PÉKIN | 23 février 2018
Avec sa vaste population, des terres
limitées et une consommation accrue de viande, la Chine multiplie les achats de
champs à l'étranger, avec un appétit qui s'intéresse désormais aussi... au blé
français.
La Chine
compte un cinquième de la population mondiale pour moins de 10 % des terres
arables : outre cette équation compliquée, une pollution endémique, l'excès
d'engrais, l'urbanisation et le changement climatique contribuent à réduire
encore les surfaces agricoles et leur productivité.
Et ce alors qu'une classe moyenne en plein
essor gonfle sa consommation de viande, un changement alimentaire drastique qui
force le pays à importer davantage de soja et de maïs pour nourrir ses bêtes.
Parallèlement, des scandales sanitaires en
série (riz au cadmium, lait à la mélamine...) ont renforcé l'attrait pour les
produits alimentaires importés : fruits exotiques, lait, viande...
Dans ce contexte, les investissements
chinois dans l'agriculture à l'étranger bondissent : en y associant les
activités dans la construction agricole, ils totalisent au moins 94 milliards
de dollars depuis 2010, dont presque la moitié ces deux dernières années, selon
un baromètre de deux associations américaines, American Enterprise Institute et
Heritage Foundation.
Si certains pays interdisent les achats de
terres par des investisseurs étrangers, de nombreux autres sont ciblés par le
géant asiatique, particulièrement en Asie du Sud-est, en Amérique latine ou en
Afrique, selon Land Matrix, base de données indépendante d'un groupe de
chercheurs.
Champs de céréales ou de soja, cultures de
fruits ou élevages, en Argentine, au Chili, au Brésil, au Mozambique, au
Nigeria, au Zimbabwe, au Cambodge ou encore au Laos : les activités des groupes
étatiques ou privés chinois font le tour du globe.
Dès 2012, des chercheurs avaient recensé des
projets chinois couvrant 9 millions d'hectares dans des pays en développement.
Mais depuis quelques années, l'attention de
la Chine semble se tourner vers l'Australie, les États-Unis et l'Europe.
Le plus grand ranch mondial
En
Australie, le plus grand ranch du monde est passé sous pavillon chinois en
2016, racheté par le promoteur immobilier Shanghai CRED associé à un groupe
minier local. Une prise de choix : S. Kidman & Co possède 185 000 têtes de
bétail et contrôle 2,5 % des terres agricoles du pays...
En 2012, Canberra avait déjà approuvé le
rachat controversé de la plus grande ferme de coton australienne par le chinois
Shandong Ruyi.
De leur côté, les géants agroalimentaires
Bright Food, Yili et Pengxin ont racheté des dizaines de fermes laitières et
laiteries néo-zélandaises, dont la production est très réputée en Chine - non
sans grincement de dents des cultivateurs locaux.
En 2013, des informations rapportant que
l'Ukraine, grenier à blé européen, louerait 3 millions d'hectares de terres
agricoles à un groupe chinois avaient suscité une vive controverse, avant un
démenti ukrainien.
Dans la viande, le plus grand fabricant
américain de hot dogs, Smithfield Foods, a été racheté par le chinois Shuanghui,
lui ouvrant la porte de terres d'élevage aux États-Unis.
En France, où les milliardaires chinois
multiplient les achats de vignobles, certaines opérations passent sous le radar
: les autorités n'avaient appris qu'avec retard l'acquisition chinoise de 1700
hectares de terres céréalières au coeur du Berry, via un montage juridique
astucieux.
Le conglomérat diversifié chinois Reward
Group a confirmé mi-février à l'AFP avoir racheté « environ 3000 hectares » de
terres en France pour y cultiver du blé bio. Une coopérative française lui
fournit la farine dont il a besoin pour son projet d'une chaîne de boulangeries
en Chine.
Le président français, Emmanuel Macron, a
toutefois annoncé jeudi la mise en place de «verrous réglementaires» pour
empêcher ces acquisitions.
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