7 juin 2018

Je ne sais pas comment dire ça, mais...


Le Canada s’est fait passer un pipeline, comme dans «se faire passer un sapin». L’expression, toujours utilisée au Québec, signifie «se faire avoir», se faire arnaquer, rouler, biaiser, duper, tromper. Il arrive que des fournisseurs de bois de construction passent des planches de sapin baumier parmi celles de pin ou d’épinette de meilleure qualité. Du monde malhonnête, y’en a dans tous les domaines!

La chose la plus importante en ce moment c’est de protéger l’environnement, non pas d’acheter des pipelines qui vont quadrupler les émissions de gaz à effet de serre. 

Les propriétaires de Kinder Morgan doivent être morts de rire et se faire péter les bretelles.

Voici pourquoi.

Une étude nous met en garde contre une bulle de «carbone» pouvant déclencher une crise financière mondiale

Fiona Harvey, Environment correspondent | The Guardian, June 4, 2018

On s’attend à ce que les progrès en matière d’énergie propre provoquent une baisse de la demande en combustibles fossiles.
   Les nouvelles technologies à faible émission de carbone, dont les prix ont baissé, sont maintenant beaucoup plus intéressantes, économiquement et techniquement. De sorte que  les entreprises de combustibles fossiles pourraient soudainement avoir des milliards d’actifs en rade. Ce qui pourrait déclencher une crise financière, possiblement avant 2035.
   Jean-François Mercure, principal auteur de l’étude réalisée par les universités de Radboud et Cambridge, a déclaré au Guardian : «C’est déjà en train de se produire – nous avons observé les données et fait des projections à partir de là. Avec plus de politiques des gouvernements, ça irait plus vite. Mais, même sans politiques climatiques sévères, c'est déjà en train de se faire. Dans une certaine mesure au moins, on ne peut pas le mouvement. Et, si les gens cessaient maintenant d’investir dans les combustibles fossiles, ils limiteraient leurs pertes.»
   En s’orientant vers la réduction de l’empreinte de carbone et l’énergie propre, les entreprises et les investisseurs pourraient profiter de la transition en cours, plutôt que d'essayer de lutter plus férocement contre la tendance. Mercure disait que les entreprises de combustibles fossiles allaient se battre entre elles pour s’accaparer ce qui restera du marché, mais qu’elles n’auraient aucun impact sur la croissance des entreprises engagées dans les énergies renouvelables.


Le Canada a-t-il acheté un oléoduc par crainte d'être poursuivi par la Chine?

Photo: Fred Dufour / Associated Press. Canada's Prime Minister Justin Trudeau met with China's Premier Li Keqiang in December 2017.

[...] En achetant le pipeline de son propriétaire actuel, Kinder Morgan, le gouvernement Trudeau pourrait faire face à une facture beaucoup plus élevée que 4,5 milliards de dollars si le gouvernement veut réellement construire le pipeline. Le Financial Post a suggéré que la construction coûterait 6,9 milliards de dollars additionnels.
   Le désir féroce de Trudeau de construire le pipeline à tout prix me semble étrange à première vue. Officiellement, le gouvernement affirme que le pipeline est bon pour l'économie canadienne. Mais l'oléoduc transportera du pétrole non raffiné – connu sous le nom de bitume – qui sera raffiné aux États-Unis et en Asie. Cela coupera des emplois dans les raffineries de pétrole canadiennes, là où se trouve la plupart des emplois de l'industrie. Le Canada a fermé plusieurs raffineries ces dernières années. Le pipeline ne fera qu'accélérer cette tendance. [...]
   La logique du geste de Trudeau peut résider dans une entente obscure et souvent négligée : l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) entre le Canada et la Chine.

Cet accord, ratifié en 2014, a été négocié par le précédent gouvernement Harper. Il a été adopté sans vote au Parlement. L’APIE est valable jusqu'à 2045 et garantissait à la Chine la construction d’un pipeline entre l'Alberta à la Colombie-Britannique, entre autres avantages.
   Entretemps, la Chine avait a déjà investi massivement dans l'exploitation des sables bitumineux. En 2009, PetroChina a acheté une participation de 60 % dans deux projets de sables bitumineux non développés, contenant environ 5 milliards de barils de pétrole. Et en 2013, la CNOOC, appartenant à l'État chinois, a acheté la troisième plus grande société pétrolière et gazière canadienne, Nexen, pour 15,1 milliards de dollars.
   La Chine a besoin de pétrole pour financer sa croissance industrielle et militaire.   

Source : China ‘Watch’ Canada; l’auteur du blogue traque la Chine avec la même détermination que la Chine traque ses propres citoyens 

Contrôler les citoyens chinois à partir de leurs données numériques

Médium large | ICI Radio-Canada | lundi 9 avril 2018

Depuis 2014, le gouvernement chinois de Xi Jinping développe un outil administratif qualifié de «système de crédit social». Il attribue une note aux individus en fonction d'informations numériques sur leurs actions passées, leurs comportements ou leur situation financière. Avec ce système de notation, l’objectif du Parti communiste chinois est de rétablir la confiance au sein d’une société corrompue. Mais cette forme de contrôle, qui était d’abord seulement appliquée aux entreprises, entraîne des dérives. Il y a aussi un risque de manipulation des données obtenues par le gouvernement.

Des contraintes réelles pour les mauvais citoyens
Garer sa voiture par infraction, mal faire son tri d’objets à récupérer, et même avoir des amis ayant des comportements sanctionnés peuvent nuire à la note sociale des Chinois. Un mauvais dossier peut empêcher un citoyen de prendre l’avion, le train ou entraîner des frais supplémentaires pour certaines transactions.
   Dans un pays où les droits de la personne sont brimés, les techniques de surveillance de plus en plus pointues sèment la méfiance chez les citoyens. Alors que des millions de caméras intelligentes dotées de systèmes de reconnaissance faciale sont installées à travers toute la Chine, manifester son droit à la vie privée est difficilement envisageable.


Photo: Ruth Fremson / The New York Times. Paul Se Hui Oei took a photo of his wife, Loretta Lai, in front of her old Lamborghini at a reception at a Lamborghini dealership in Vancouver last year.

Vancouver : la ville des milliardaires chinois
À Vancouver, les milliardaires chinois se sont emparés de la ville.

Retour sur le phénomène; France info, le 6 juillet 2016

La Chine est en train de redessiner le visage de Vancouver (Canada). Des dizaines de milliers d'immigrants y ont pris pied. Signe particulier : beaucoup sont des grandes fortunes qui dépensent sans compter. Monsieur [Paul Se Hui] Oei possède six voitures de luxe. Son métier? Attirer les investisseurs chinois à Vancouver. Cette ville prospère n'a pas été touchée par la crise économique de 2008, une garantie de stabilité pour les milliardaires chinois.

Une politique migratoire beaucoup plus ouverte qu'aux USA
«En Chine, le pouvoir, selon sa politique, peut tout changer. Du jour au lendemain, vous pouvez perdre votre fortune [...], alors qu'ici, je vois mal le gouvernement faire un truc pareil à qui que ce soit», explique-t-il. Autre atout, la politique migratoire est beaucoup plus ouverte qu'aux États-Unis. La carte de résident s'obtient très facilement moyennant un investissement de quelques centaines de milliers d'euros. Enfin, les riches Chinois fuient la pollution de leurs grandes villes et préfèrent Vancouver pour sa qualité de l'air. Problème, hormis l'immobilier, les Chinois n'investissent pas beaucoup dans l'économie locale. Toutes leurs activités restent en Chine et ils ne paient pas d’impôt au Canada...

Vidéo :

« Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai... »

La Chine est insatiable et aucun pays n’échappe à son appétit démesuré.  

Quand l’Empire du Milieu se moque du monde

Éditorial du «Monde Idées» | Le 3 mars 2016

La Chine a certes retrouvé sa place dans le monde, mais elle renoue aussi avec d’anciennes prétentions hégémoniques. Pékin n’hésite plus à faire fi des frontières nationales pour imposer sa loi.
   Du temps de la splendeur des empereurs chinois, que ce soit sous la dynastie des Tang (618-907), considérée comme l’âge d’or de la civilisation chinoise, ou, plus récemment dans l’histoire, sous celle des Ming (1368-1644), la Chine se voyait et se vivait comme le centre du monde. Les voisins les plus proches étaient traités comme des vassaux, les pays les plus lointains considérés comme des « barbares ». Dans un rapport de suzeraineté, où chacun trouvait son compte, les premiers se soumettaient à la loi de l’empire, dont les frontières n’étaient pas encore fermement fixées. Les seconds devaient être tenus à l’écart.
   Malgré les révolutions et l’avènement des États-nations, il reste des traces de cet héritage dans la politique menée aujourd’hui à Pékin par le Parti communiste chinois, au pouvoir depuis 1949. La Chine, plus forte et plus puissante, a, certes, retrouvé sa place dans le monde, ce qui est une bonne nouvelle pour le reste de la planète. Mais elle renoue aussi – et cela est plus inquiétant – avec les prétentions hégémoniques de l’empire du Milieu. Des prétentions qui ne sont pas sans alarmer des pays proches, comme le Vietnam ou les Philippines.
   On le voit sur mer aussi bien que sur terre. Sur mer, avec le renforcement de la présence chinoise dans des îles de la mer de Chine méridionale, là où transite chaque année un tiers du commerce mondial. L’archipel des Paracels en est un bon exemple, où Pékin aurait, d’après les États-Unis, déployé une batterie de missiles sol-air, alors que l’endroit est revendiqué aussi par Taïwan et le Vietnam. Réagissant à ce constat, mardi 1er mars, le secrétaire à la défense américain, Ashton Carter [17 février 2015 au 20 janvier 2017], a mis en garde Pékin contre toute «militarisation» de cette zone et a affirmé que Washington ne resterait pas les bras croisés.

Source  

Le jour où  tous les Chinois auront une voiture individuelle, ils seront obligés de se stationner dans les pays voisins et d'emprunter un TGV pour se rendre à leurs appartements...

Si les infrastructures chinoises en construction sont aussi durables que leurs électroménagers et autres objets d’usage courant, laissez-moi vous dire que je suis heureuse que Justin Trudeau ait refusé que China Communications Construction Company, une entreprise d’État chinoise, achète Aecon. Cette société est spécialisée dans la construction de routes, ponts, aéroports et chemins de fer, et elle est notamment chargée de la construction du Réseau express métropolitain (REM) dans la région de Montréal. L’entreprise obtient aussi d’autres types de contrats pour l’installation de réseaux de fibre optique, la mise à niveau de centrales nucléaires et des travaux sur des bases militaires.
   Je comprends les justifications du gouvernement fédéral : préoccupations de sécurité nationale au sujet d’infrastructures critiques... C’est évident. Pékin a  reproché aux Canadiens «de ne pas être assez ouverts d’esprit». La Chine était froissée et se sentait visée. Les détracteurs de la China Communications Construction Company aiment rappeler son passé frauduleux et corrompu dans certains pays et sa réputation de «rouleau compresseur» en Afrique.
   Plus d’info : La Chine convoite un géant canadien des infrastructures

Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, insistait : «Ce n’est pas qu’une transaction. La décision pourrait jouer un rôle crucial dans les relations économiques sino-canadiennes.» La réaction de Maxim Sytchev ne surprend pas. La FBN a servi de prête-nom à des investisseurs Chinois pour l’achat de terres agricoles au Québec (land grabbing). L’analyse des transactions foncières agricoles depuis plusieurs années a révélé l’apparition de nouveaux acteurs sur le marché des terres agricoles. D’abord, des acteurs du monde financier : Banque Nationale, PANGEA, Agriterra, Partenaires agricoles S.E.C., Solifor, Haig, FIRA. Ensuite, des acteurs de différents milieux, à savoir : des promoteurs immobiliers, d’infrastructures et de projets écologiques, des gentlemen «non farmers» et certains producteurs agricoles. À titre d’exemple, au cours d’une période de dix ans, près de 4 000 hectares de terres agricoles ont été convertis sur demande des acquéreurs privés en réserve naturelle conformément à la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. L’apparition de ces nouveaux acteurs sur le marché des terres agricoles devrait sonner l’alarme. (Union des producteurs agricoles du Québec)

La Chine, acheteuse vorace de terres agricoles à l'étranger

Agence France-Presse PÉKIN | 23 février 2018

Photo : Thierry Zoccolan / Agence France-Presse. En France, où les milliardaires chinois multiplient les achats de vignobles, certaines opérations passent sous le radar : les autorités n'avaient appris qu'avec retard l'acquisition chinoise de 1700 hectares de terres céréalières au coeur du Berry, via un montage juridique astucieux.

Avec sa vaste population, des terres limitées et une consommation accrue de viande, la Chine multiplie les achats de champs à l'étranger, avec un appétit qui s'intéresse désormais aussi... au blé français.

La Chine compte un cinquième de la population mondiale pour moins de 10 % des terres arables : outre cette équation compliquée, une pollution endémique, l'excès d'engrais, l'urbanisation et le changement climatique contribuent à réduire encore les surfaces agricoles et leur productivité.
   Et ce alors qu'une classe moyenne en plein essor gonfle sa consommation de viande, un changement alimentaire drastique qui force le pays à importer davantage de soja et de maïs pour nourrir ses bêtes.
   Parallèlement, des scandales sanitaires en série (riz au cadmium, lait à la mélamine...) ont renforcé l'attrait pour les produits alimentaires importés : fruits exotiques, lait, viande...
   Dans ce contexte, les investissements chinois dans l'agriculture à l'étranger bondissent : en y associant les activités dans la construction agricole, ils totalisent au moins 94 milliards de dollars depuis 2010, dont presque la moitié ces deux dernières années, selon un baromètre de deux associations américaines, American Enterprise Institute et Heritage Foundation.
   Si certains pays interdisent les achats de terres par des investisseurs étrangers, de nombreux autres sont ciblés par le géant asiatique, particulièrement en Asie du Sud-est, en Amérique latine ou en Afrique, selon Land Matrix, base de données indépendante d'un groupe de chercheurs.
   Champs de céréales ou de soja, cultures de fruits ou élevages, en Argentine, au Chili, au Brésil, au Mozambique, au Nigeria, au Zimbabwe, au Cambodge ou encore au Laos : les activités des groupes étatiques ou privés chinois font le tour du globe.
   Dès 2012, des chercheurs avaient recensé des projets chinois couvrant 9 millions d'hectares dans des pays en développement.
   Mais depuis quelques années, l'attention de la Chine semble se tourner vers l'Australie, les États-Unis et l'Europe.

Le plus grand ranch mondial
En Australie, le plus grand ranch du monde est passé sous pavillon chinois en 2016, racheté par le promoteur immobilier Shanghai CRED associé à un groupe minier local. Une prise de choix : S. Kidman & Co possède 185 000 têtes de bétail et contrôle 2,5 % des terres agricoles du pays...
   En 2012, Canberra avait déjà approuvé le rachat controversé de la plus grande ferme de coton australienne par le chinois Shandong Ruyi.
   De leur côté, les géants agroalimentaires Bright Food, Yili et Pengxin ont racheté des dizaines de fermes laitières et laiteries néo-zélandaises, dont la production est très réputée en Chine - non sans grincement de dents des cultivateurs locaux.
   En 2013, des informations rapportant que l'Ukraine, grenier à blé européen, louerait 3 millions d'hectares de terres agricoles à un groupe chinois avaient suscité une vive controverse, avant un démenti ukrainien.
   Dans la viande, le plus grand fabricant américain de hot dogs, Smithfield Foods, a été racheté par le chinois Shuanghui, lui ouvrant la porte de terres d'élevage aux États-Unis.
   En France, où les milliardaires chinois multiplient les achats de vignobles, certaines opérations passent sous le radar : les autorités n'avaient appris qu'avec retard l'acquisition chinoise de 1700 hectares de terres céréalières au coeur du Berry, via un montage juridique astucieux.
   Le conglomérat diversifié chinois Reward Group a confirmé mi-février à l'AFP avoir racheté « environ 3000 hectares » de terres en France pour y cultiver du blé bio. Une coopérative française lui fournit la farine dont il a besoin pour son projet d'une chaîne de boulangeries en Chine.
   Le président français, Emmanuel Macron, a toutefois annoncé jeudi la mise en place de «verrous réglementaires» pour empêcher ces acquisitions.

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