8 juin 2018

G7 : «faux vert» et «fausse paix»

Un G7 de daltoniens – perception (à dr.) du rouge et du vert chez les daltoniens – dans les tons de «pétrole brut».


Quand les rencontres internationales de leaders ont débuté en 1974, Skype n’existait pas. On ne le répétera jamais assez, il serait temps que nos «cheerleaders» se mettent à la page (numérique) – une façon concrète de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre et de donner l’exemple. Et puis, l’équivalent des folles dépenses pour leur petit gathering pourrait servir à des projets sérieux pouvant profiter à l’ensemble de la société et à l’environnement.

Un G7 vert... dans la mesure du possible
David Rémillard | Le Soleil 7 juin 2018

LA MALBAIE Convois de camions VUS, hélicoptères en quasi-permanence dans le ciel, patrouilles maritimes, véhicules blindés, transport des dignitaires; l’empreinte écologique laissée par le Sommet du G7 est bien réelle. L’organisation a multiplié les efforts pour la réduire, assure-t-elle, mais y a-t-il des limites à ce qu’on peut faire pour verdir?

Suffit de prendre une marche à La Malbaie pour constater tout le carburant qui est en train de brûler dans diverses opérations liées au G7. Et c’est sans compter toute activité qui n’est pas repérable grâce à un logo de police, une plaque d’immatriculation ou une couleur (disons le vert armé) qui laisse peu de doute sur le propriétaire d’un véhicule, quel qu’il soit. [...]
   Le Bureau [de gestion des sommets d’Affaires mondiales Canada] s’est notamment engagé à faire l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre dans le but «de compenser en partie» les émanations. Aucune cible n’a toutefois été précisée. Parmi les moyens qui seront utilisés, le fédéral a conclu une entente avec la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix afin que plus de 100 000 arbres soient plantés «partout au Canada».
   Mais ce n’est pas sur les gaz à effet de serre que le Bureau a mis l’emphase dans ses échanges avec Le Soleil. Le gros des efforts de l’organisation semble avoir été mis sur la gestion des matières résiduelles [plastique]. [...]
   M. Katz-Rosene [professeur adjoint à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa] est d’avis que la plus grande empreinte écologique est créée par le transport aérien et le dispositif sécuritaire. «Il y a un impact inévitable», a-t-il affirmé. [...]


Un moine japonais marche plus de 400 kilomètres pour se rendre au G7

Marc-Antoine Lavoie (Source : ICI Radio-Canada Nouvelles)

Photo : Presse Canadienne.  Le moine bouddhiste japonais Toyoshige Sekigushi est devenu une petite célébrité à La Malbaie, les automobilistes s’arrêtent pour le photographier.

À mon avis, c’est la personne la plus intéressante de l’événement!

En marge du sommet du G7 dans Charlevoix, le militant japonais Toyoshige Sekigushi a marché plus de 400 kilomètres entre Montréal et La Malbaie dans le but d'interpeller les grands dirigeants du monde sur l'abolition des armes nucléaires.
   Originaire de Saitama au Japon, M. Sekigushi est arrivé à Montréal le 14 mai pour entamer son grand périple.
   Il a atteint la Vieille Capitale lundi avec comme seul bagage un petit sac à dos bleu, un drap tendu sur un bâton de bois affichant plusieurs messages de paix et un petit tambour qu'il fait doucement résonner durant son parcours.
   «Durant le sommet, je vais prier pour l’abolition des armes nucléaires, pour la paix et pour l’harmonie entre les religions», explique l’homme de 53 ans.
   Depuis près de 10 ans, le moine voyage partout dans le monde à l'occasion de grands rassemblements comme les G7 et les G20. Il a notamment marché de Toronto à Huntsville en marge du sommet du G8, en 2010. Il a aussi prié devant la zone sécurisée d'Enniskillen, en Irlande du Nord en 2013.
   Toyoshige Sekigushi martèle toujours le même message, en souvenir des victimes des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
   «Nous sommes la seule nation à avoir reçu des bombardements nucléaires. Nous savons les conséquences de l’utilisation des armes nucléaires», affirme-t-il.
   Il rappelle que les Nations unies ont adopté le Traité sur l’abolition des armes nucléaires l’an dernier et que le Canada n’a toujours pas ratifié le document.

Parlant de paix, la réunion du G7 constitue une efficace diversion à la Conférence du désarmement qui se poursuit jusqu’au 15 juin à l’ONUG (Office des nations unies à Genève) dont la presse officielle parle peu.
   Plusieurs états membres du G7 sont de prospères vendeurs d’armement. Le Canada n’est pas en tête de liste, mais il fait sa part.
   «Selon des statistiques publiées par le SIPRI, les ventes d’armes progressent. Ces chiffres, qui portent sur une période de quatre ans (2013-2017), indiquent que sur le marché de l'armement les États-Unis, la Russie [exclue du groupe, Trump réclame son retour], la France, l’Allemagne et la Chine sont les cinq principaux exportateurs d’armes au monde.» https://fr.sputniknews.com/

Collage : Joe Webb, Who You're Fighting For http://www.joewebbart.com/   

LE PARADOXE 

Déclaration du G7 de 2018 sur la non-prolifération et le désarmement

Nous sommes déterminés à travailler ensemble et avec nos partenaires pour promouvoir la paix et la sécurité internationales et pour mettre en place les conditions propices à un monde plus sécuritaire, plus stable et plus sûr. Le contexte international de la sécurité continue de présenter d’importants défis dans les domaines de la non-prolifération et du désarmement, comme en témoignent le comportement illégal et menaçant de la Corée du Nord allant d’essais nucléaires et de lancements de missiles balistiques à l’utilisation manifeste d’une arme chimique, l’utilisation continue d’armes chimiques et les violations constantes des normes humanitaires internationales en Syrie, les tirs de missiles balistiques par l’Iran et la prolifération dans la région, le développement reconnu par la Russie de nouveaux types potentiellement déstabilisateurs d’armes et de missiles nucléaires, son mépris d’importants accords de contrôle des armements, son annexion illégale de la Crimée et son agression déstabilisatrice dans l’est de l’Ukraine, son implication très probable dans l’utilisation d’un agent neurotoxique de qualité militaire d’un type développé par la Russie dans une attaque contre des civils à Salisbury, au Royaume-Uni, en violation de la Convention sur les armes chimiques (CAC), la mise au point d’armes antisatellite et la prolifération des armes légères et de petit calibre illicites, en particulier en Afrique du Nord et au Sahel.
   Nous condamnons avec la plus grande vigueur toute tentative visant à troubler dangereusement et à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles. Il est essentiel pour nous d’adopter, avec l’ensemble de la communauté internationale, des approches coordonnées pour prévenir l’utilisation et la dissémination d’armes de destruction massive (ADM) et de leurs vecteurs de diffusion, et nous réaffirmions l’importance des normes de non-prolifération.
   Nous insistons sur le rôle essentiel du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui est à la fois la pierre angulaire du régime de non-prolifération et le fondement de la poursuite du désarmement nucléaire et de la promotion des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, et nous rappelons son succès indéniable dans la limitation de la prolifération des armes nucléaires. Conscients des contraintes que pose le contexte international actuel en matière de sécurité, nous restons fermement attachés à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires, fruit de mesures pratiques et concrètes conformément à l’accent mis par le TNP sur l’apaisement des tensions et le renforcement de la confiance entre les États. Nous préconisons la mise en œuvre des normes les plus élevées en matière de sûreté, de sécurité et de protection dans le domaine nucléaire, afin d’assurer la durabilité des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans le cadre du TNP. [...]

Suite :

Citations contextuelles

Ambrose Pierce (Le dictionnaire du Diable) :

Compromis : Sorte d'ajustement d'intérêts divergents qui consiste à donner à chaque adversaire la satisfaction de penser qu'il a eu ce qu'il ne devait pas obtenir, et qu'il n'est privé de rien, sinon de ce qui lui était véritablement dû.

Politique : Lutte d'intérêts déguisée en débat de grands principes. Conduite d'affaires publiques pour un avantage privé.

Émeute : Divertissement populaire donné pour des militaires par des spectateurs innocents.

Conversation : Foire où chacun propose ses petits articles mentaux, chaque exposant étant trop préoccupé par l'arrangement de ses propres marchandises pour s'intéresser à celles de ses voisins.

Diplomatie : L'art patriotique de mentir pour son pays.

Alliance : En politique internationale, union de deux voleurs qui ont leurs mains si profondément enfoncées dans les poches l'un de l'autre qu'il leur est difficile de s'en prendre séparément à un troisième.

Autres :

Le compromis : À la Cour, jadis au Japon, on prenait souvent pour serviteurs de petits délinquants qui avaient été castrés. À cause de leur connaissance intime de la vie à la Cour, ces castrats occupaient fréquemment une place centrale dans les intrigues politiques et sociales et exerçaient un grand pouvoir dans les coulisses.

La politique : Le faussaire, l’hypocrite, a tout ce qu’il faut pour devenir un dirigeant politique ou un religieux. Seuls talents requis : ruse et capacité d’élaborer et d’entretenir une façade derrière laquelle se cacher. Les politiciens et les religieux mènent une double vie. Leur vie publique est fausse, la vérité réside côté cour. Les mimiques exhibées sur le seuil de la maison sont une comédie, les airs patelins, une mise en scène. Pour connaître la réalité, il faut aller voir la conduite du politicien et du prêtre par la porte arrière. Ces deux types d’individus ont dominé l’humanité. Ils savent que pour dominer les hommes, la formule la plus efficace est de les affaiblir en leur inoculant des sentiments d’insuffisance et de culpabilité, en détruisant leur dignité et leur respect d’eux-mêmes, en les humiliant. Et les moyens qu’ils ont élaborés sont tellement subtils qu’ils passent inaperçus.

La schizophrénie : L’homme est intérieurement divisé. La schizophrénie est son état ordinaire, du moins actuellement. Ce n’était peut-être le cas dans le monde primitif, mais des siècles de conditionnements, de civilisations, de cultures et de religions moralisantes ont désintégré l’homme et l’ont rendu multipsychique, conflictuel, incohérent, une déchirure contre-nature.

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