Quand les rencontres internationales de leaders ont
débuté en 1974, Skype n’existait pas. On ne le répétera jamais assez, il serait
temps que nos «cheerleaders» se mettent à la page (numérique) – une façon
concrète de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre et de
donner l’exemple. Et puis, l’équivalent des folles dépenses pour leur petit gathering pourrait
servir à des projets sérieux pouvant profiter à l’ensemble de la société et à l’environnement.
Un G7
vert... dans la mesure du possible
David Rémillard | Le Soleil 7 juin 2018
LA MALBAIE –
Convois de camions VUS, hélicoptères en quasi-permanence dans le ciel,
patrouilles maritimes, véhicules blindés, transport des dignitaires;
l’empreinte écologique laissée par le Sommet du G7 est bien réelle.
L’organisation a multiplié les efforts pour la réduire, assure-t-elle, mais y
a-t-il des limites à ce qu’on peut faire pour verdir?
Suffit de prendre une marche à La Malbaie pour
constater tout le carburant qui est en train de brûler dans diverses opérations
liées au G7. Et c’est sans compter toute activité qui n’est pas repérable grâce
à un logo de police, une plaque d’immatriculation ou une couleur (disons le
vert armé) qui laisse peu de doute sur le propriétaire d’un véhicule, quel
qu’il soit. [...]
Le Bureau
[de gestion des sommets
d’Affaires mondiales Canada] s’est
notamment engagé à faire l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre
dans le but «de compenser en partie» les émanations. Aucune cible n’a toutefois
été précisée. Parmi les moyens qui seront utilisés, le fédéral a conclu une
entente avec la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix afin
que plus de 100 000 arbres soient plantés «partout au Canada».
Mais ce
n’est pas sur les gaz à effet de serre que le Bureau a mis l’emphase dans ses
échanges avec Le Soleil. Le gros des efforts de l’organisation semble avoir été
mis sur la gestion des matières résiduelles [plastique]. [...]
M.
Katz-Rosene [professeur adjoint
à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa] est d’avis que la plus grande empreinte écologique est créée
par le transport aérien et le dispositif sécuritaire. «Il y a un impact
inévitable», a-t-il affirmé. [...]
Un moine
japonais marche plus de 400 kilomètres pour se rendre au G7
Marc-Antoine Lavoie (Source : ICI Radio-Canada Nouvelles)
Photo : Presse Canadienne. Le moine bouddhiste japonais Toyoshige
Sekigushi est devenu une petite célébrité à La Malbaie, les automobilistes s’arrêtent
pour le photographier.
À mon avis, c’est la personne la plus intéressante
de l’événement!
En marge du sommet du G7 dans Charlevoix, le
militant japonais Toyoshige Sekigushi a marché plus de 400 kilomètres entre
Montréal et La Malbaie dans le but d'interpeller les grands dirigeants du monde
sur l'abolition des armes nucléaires.
Originaire
de Saitama au Japon, M. Sekigushi est arrivé à Montréal le 14 mai pour entamer
son grand périple.
Il a
atteint la Vieille Capitale lundi avec comme seul bagage un petit sac à dos
bleu, un drap tendu sur un bâton de bois affichant plusieurs messages de paix
et un petit tambour qu'il fait doucement résonner durant son parcours.
«Durant
le sommet, je vais prier pour l’abolition des armes nucléaires, pour la paix et
pour l’harmonie entre les religions», explique l’homme de 53 ans.
Depuis
près de 10 ans, le moine voyage partout dans le monde à l'occasion de grands rassemblements
comme les G7 et les G20. Il a notamment marché de Toronto à Huntsville en marge
du sommet du G8, en 2010. Il a aussi prié devant la zone sécurisée
d'Enniskillen, en Irlande du Nord en 2013.
Toyoshige
Sekigushi martèle toujours le même message, en souvenir des victimes des
bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
«Nous
sommes la seule nation à avoir reçu des bombardements nucléaires. Nous savons
les conséquences de l’utilisation des armes nucléaires», affirme-t-il.
Il
rappelle que les Nations unies ont adopté le Traité sur l’abolition des armes
nucléaires l’an dernier et que le Canada n’a toujours pas ratifié le document.
Parlant de paix, la réunion du G7 constitue une efficace
diversion à la Conférence du désarmement
qui se poursuit jusqu’au 15 juin à l’ONUG (Office des nations unies à Genève)
dont la presse officielle parle peu.
Plusieurs états membres du G7 sont de prospères vendeurs d’armement. Le Canada n’est pas en tête de liste, mais il fait sa part.
Plusieurs états membres du G7 sont de prospères vendeurs d’armement. Le Canada n’est pas en tête de liste, mais il fait sa part.
«Selon
des statistiques publiées par le SIPRI, les ventes d’armes progressent. Ces
chiffres, qui portent sur une période de quatre ans (2013-2017), indiquent que
sur le marché de l'armement les États-Unis,
la Russie [exclue du groupe, Trump réclame son retour], la France, l’Allemagne et
la Chine sont les cinq principaux
exportateurs d’armes au monde.» https://fr.sputniknews.com/
LE PARADOXE
Déclaration
du G7 de 2018 sur la non-prolifération et le désarmement
Nous sommes déterminés à travailler ensemble et
avec nos partenaires pour promouvoir la paix et la sécurité internationales et
pour mettre en place les conditions propices à un monde plus sécuritaire, plus
stable et plus sûr. Le contexte international de la sécurité continue de
présenter d’importants défis dans les domaines de la non-prolifération et du
désarmement, comme en témoignent le comportement illégal et menaçant de la
Corée du Nord allant d’essais nucléaires et de lancements de missiles
balistiques à l’utilisation manifeste d’une arme chimique, l’utilisation
continue d’armes chimiques et les violations constantes des normes humanitaires
internationales en Syrie, les tirs de missiles balistiques par l’Iran et la
prolifération dans la région, le développement reconnu par la Russie de
nouveaux types potentiellement déstabilisateurs d’armes et de missiles
nucléaires, son mépris d’importants accords de contrôle des armements, son
annexion illégale de la Crimée et son agression déstabilisatrice dans l’est de
l’Ukraine, son implication très probable dans l’utilisation d’un agent
neurotoxique de qualité militaire d’un type développé par la Russie dans une
attaque contre des civils à Salisbury, au Royaume-Uni, en violation de la
Convention sur les armes chimiques (CAC), la mise au point d’armes
antisatellite et la prolifération des armes légères et de petit calibre
illicites, en particulier en Afrique du Nord et au Sahel.
Nous
condamnons avec la plus grande vigueur toute tentative visant à troubler
dangereusement et à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles. Il
est essentiel pour nous d’adopter, avec l’ensemble de la communauté
internationale, des approches coordonnées pour prévenir l’utilisation et la
dissémination d’armes de destruction massive (ADM) et de leurs vecteurs de
diffusion, et nous réaffirmions l’importance des normes de non-prolifération.
Nous
insistons sur le rôle essentiel du Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires (TNP), qui est à la fois la pierre angulaire du régime de
non-prolifération et le fondement de la poursuite du désarmement nucléaire et
de la promotion des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, et nous rappelons
son succès indéniable dans la limitation de la prolifération des armes
nucléaires. Conscients des contraintes que pose le contexte international
actuel en matière de sécurité, nous restons fermement attachés à l’objectif
d’un monde sans armes nucléaires, fruit de mesures pratiques et concrètes
conformément à l’accent mis par le TNP sur l’apaisement des tensions et le
renforcement de la confiance entre les États. Nous préconisons la mise en œuvre
des normes les plus élevées en matière de sûreté, de sécurité et de protection
dans le domaine nucléaire, afin d’assurer la durabilité des utilisations
pacifiques de l’énergie nucléaire dans le cadre du TNP. [...]
Suite :
Citations
contextuelles
Ambrose
Pierce (Le dictionnaire du Diable) :
Compromis :
Sorte d'ajustement d'intérêts divergents qui consiste à donner à chaque
adversaire la satisfaction de penser qu'il a eu ce qu'il ne devait pas obtenir,
et qu'il n'est privé de rien, sinon de ce qui lui était véritablement dû.
Politique :
Lutte d'intérêts déguisée en débat de grands principes. Conduite d'affaires
publiques pour un avantage privé.
Émeute :
Divertissement populaire donné pour des militaires par des spectateurs
innocents.
Conversation
: Foire où chacun propose ses petits
articles mentaux, chaque exposant étant trop préoccupé par l'arrangement de ses
propres marchandises pour s'intéresser à celles de ses voisins.
Diplomatie
: L'art patriotique de mentir pour son pays.
Alliance :
En politique internationale, union de deux voleurs qui ont leurs mains si
profondément enfoncées dans les poches l'un de l'autre qu'il leur est difficile
de s'en prendre séparément à un troisième.
Autres :
Le compromis :
À la Cour, jadis au Japon, on prenait souvent pour serviteurs de petits
délinquants qui avaient été castrés. À cause de leur connaissance intime de la
vie à la Cour, ces castrats occupaient fréquemment une place centrale dans les
intrigues politiques et sociales et exerçaient un grand pouvoir dans les
coulisses.
La politique :
Le faussaire, l’hypocrite, a tout ce qu’il faut pour devenir un dirigeant
politique ou un religieux. Seuls talents requis : ruse et capacité d’élaborer
et d’entretenir une façade derrière laquelle se cacher. Les politiciens et les
religieux mènent une double vie. Leur vie publique est fausse, la vérité réside
côté cour. Les mimiques exhibées sur le seuil de la maison sont une comédie,
les airs patelins, une mise en scène. Pour connaître la réalité, il faut aller
voir la conduite du politicien et du prêtre par la porte arrière. Ces deux
types d’individus ont dominé l’humanité. Ils savent que pour dominer les
hommes, la formule la plus efficace est de les affaiblir en leur inoculant des
sentiments d’insuffisance et de culpabilité, en détruisant leur dignité et leur
respect d’eux-mêmes, en les humiliant. Et les moyens qu’ils ont élaborés sont
tellement subtils qu’ils passent inaperçus.
La schizophrénie :
L’homme est intérieurement divisé. La schizophrénie est son état ordinaire, du
moins actuellement. Ce n’était peut-être le cas dans le monde primitif, mais
des siècles de conditionnements, de civilisations, de cultures et de religions
moralisantes ont désintégré l’homme et l’ont rendu multipsychique, conflictuel,
incohérent, une déchirure contre-nature.
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