«Aucun pays ne trouverait 173 milliards de barils
de pétrole dans son sous-sol et les laisserait là. La ressource sera
exploitée», déclarait M. Trudeau à la conférence CERAWeek, réunissant des
dirigeants de l'industrie internationale de l'énergie et des représentants
gouvernementaux en mars 2017.
L'autorisation accordée par le
président américain Trump pour construire l'oléoduc Keystone constitue une
bénédiction pour le pétrole des sables bitumineux canadiens, qui s'écoulera
vers les raffineries américaines et arrivera, à terme, sur le marché.
M.
Trudeau a aussi approuvé le projet de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain.
En contrepartie, Kinder Morgan, a accepté de payer annuellement au gouvernement
de la Colombie-Britannique entre 25 et 50 M$, montants qui alimenteront un
fonds de protection de l'environnement.
Le
paradoxe de la taxe carbone : «payer peu pour polluer davantage et faire
plus de profits», voilà le hic.
Le Canada n’aurait pas dû signer l’Accord de Paris.
Quand on ne peut pas tenir sa parole, il vaut mieux se taire. Donald Trump a
d’exécrables comportements, mais au moins on sait à quoi s’attendre, il a ouvertement affirmé qu’il n’avait pas
l’intention de réduire sa production d’énergies fossiles, mais plutôt de l’augmenter.
La France appelle le Canada à renoncer à exploiter ses énergies fossiles
Alexandre Shields à Paris | 15 décembre 2017
L’Association
canadienne des producteurs pétroliers prévoit que la production quotidienne de
pétrole passera de 3,8 millions barils aujourd’hui à 5,1 millions de barils en
2030.
Le gouvernement français d’Emmanuel Macron estime
que le Canada devra faire preuve de «courage» et renoncer à exploiter ses
énergies fossiles, au nom de l’engagement international à lutter contre les
changements climatiques. C’est ce qu’a déclaré l’Élysée au Devoir en marge du One Planet Summit de Paris.
«La
situation du Canada est une illustration du courage qu’il faut avoir
aujourd’hui pour renoncer à certaines richesses qui se trouvent sous nos pieds»,
a ainsi soutenu «la présidence de la République française».
«C’est
tellement tentant d’utiliser ces ressources, surtout que vous avez de tout au
Canada. Vous avez du gaz naturel, vous avez du pétrole, vous avez les sables
bitumineux. Ce sont des milliards de dollars qui dorment», a ajouté l’Élysée.
Uniquement
pour le pétrole, l’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoit
que la production quotidienne passera de 3,8 millions barils aujourd’hui à 5,1
millions de barils en 2030. Cela équivaut à plus de 1,8 milliard de barils par
année. La plus grande part de cette croissance doit provenir des sables
bitumineux, dont la production quotidienne doit passer de 2,4 millions de
barils, l’an dernier, à 3,7 millions de barils en 2030. Il s’agit d’une hausse d’un peu plus de 50 %.
«En même
temps, a ajouté la présidence française, vous savez que si vous continuez à
exploiter ces ressources, vous allez augmenter les émissions de gaz à effet de
serre. […] Vous avez donc toutes ces ressources auxquelles il faut renoncer.
Ça, c’est le courage des dirigeants qui doit être de dire : “Quelles sont les
stratégies à prendre pour ‘décarboner’ notre économie?”» L’Élysée a d’ailleurs
reconnu que le Canada «est dans une situation qui est très difficile».
«Il y a
une conscience climatique qui est très élevée au Canada, a-t-on toutefois
souligné au lendemain du One Planet
Summit de Paris. Les gens voient les effets du réchauffement climatique
dans le Grand Nord, dans les océans.»
La
présidence de la République a fait référence à la fonte du pergélisol de
l’Arctique, une situation qui risque de libérer des quantités très importantes
de méthane au cours des prochaines décennies. Or, ce gaz à effet de serre, qui
n’a jamais été pris en compte dans les prévisions climatiques sur lesquelles
s’appuient les engagements de l’Accord de Paris, peut être au moins 30 fois
plus puissant que le CO₂, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC).
[...]
Les
craintes
«On sait que la situation est déjà très grave,
a-t-on fait valoir au Devoir. Mais la crainte des scientifiques, c’est que la
situation devienne de plus en plus grave, en raison de l’effet d’emballement
des changements climatiques. [...] La bataille n’est peut-être pas perdue
d’avance, mais elle est très difficile.» [...]
Plusieurs
intervenants ont profité de l’occasion pour plaider en faveur d’une sortie rapide
des énergies fossiles. «Les énergies fossiles appartiennent au modèle économique
du passé. Elles ne sont plus la solution, elles sont le problème.» [...]
Ottawa confiant
Interpellé sur la cohérence d’une exploitation
pétrolière accrue dans un contexte de lutte contre les changements climatiques,
le cabinet de la ministre de l’Environnement Catherine McKenna a réitéré les
engagements pris par le gouvernement Trudeau.
«Nous
sommes engagés à éliminer les subventions aux combustibles fossiles pour 2025.
Cela fait partie d’un engagement du G20», a souligné sa porte-parole,
Marie-Pascale Des Rosiers, dans une réponse écrite. Dans un rapport publié en
mai dernier, le vérificateur général avait toutefois souligné que le
gouvernement fédéral n’avait toujours pas de «plan» pour parvenir à éliminer
ces soutiens, évalués à 1,6 milliard de dollars par année par les groupes
environnementaux.
«Nous
sommes engagés et déterminés à atteindre nos cibles, a ajouté le cabinet de Mme
Mckenna. C’est pourquoi nous avons mis en place des réglementations strictes
sur le méthane ainsi que sur les émissions du secteur pétrolier et gazier. De
plus, le gouvernement de l’Alberta a mis un plafond d’émissions fermé sur les
sables bitumineux.»
Comme
les émissions de gaz à effet de serre du secteur représentent actuellement
environ 70 millions de tonnes par année, ce plafond fixé à 100 millions de
tonnes permettra une croissance de la production au cours des prochaines
années.
Plus tôt
cette année, devant un parterre de représentants du secteur des énergies
fossiles, le premier ministre Justin Trudeau avait par ailleurs déclaré qu’«aucun pays ne laisserait dans son sol 173
milliards de barils de pétrole sans les exploiter». Il faisait ainsi
référence aux réserves d’or noir du
Canada, les troisièmes en importance dans le monde.
Le Devoir | Actualités sur l'environnement
Le pétrole
des sables bitumineux albertains parmi les plus polluants au monde
Publié le jeudi 5 octobre 2017
Le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta est
l'un des plus polluants au monde, selon un classement de l'Institut de
recherche ARC Energy, de Calgary. Le rapport se veut un guide pour les
investisseurs de l'industrie pétrolière.
«Certaines
sortes de pétrole peuvent produire quatre fois plus de gaz à effet de serre que
d’autres sortes», a déclaré Jackie Forrest, directrice de recherche à
l’Institut.
Le
document précise que sur 75 sources de
pétrole dans le monde, celui extrait
des sables bitumineux albertains arrive en troisième position des plus
polluants, derrière le pétrole indonésien et le pétrole lourd de la
Californie. Il produit 24 % de gaz à effet de serre de plus que la moyenne du
pétrole raffiné aux États-Unis, peut-on y lire.
[...]
Dieu Pétrole, merci pour l’abondance de plastique!
«Des bouteilles en plastique échouées sur la plage. Des sacs d'épicerie emmêlés dans les branches d'arbres. Des emballages de bonbons roulant le long des trottoirs du centre-ville – une nuisance quotidienne familière. Malheureusement, ce n’est qu’une infime partie d’un problème de plus en plus grave : la pollution au plastique. On utilise le plastique pour fabriquer d'innombrables produits d’usage quotidien – des brosses à dents aux pots de fleurs. Il sert à fabriquer nos téléphones portables, nos contenants de stockage alimentaire, nos ustensiles, nos bouteilles de lotion, nos calendriers, nos chaussures... Quand on se lasse de ces produits, les matières plastiques bon marché vont tout droit à la poubelle, elles ne sont pas recyclées. Elles aboutissent dans les océans où elles s’accumulent, se fragmentent, puis reviennent sur nos plages côtières. Elles contaminent notre eau souterraine, et nos cours d’eau sont remplis de microparticules impossibles à filtrer.»
~ Lauren Bowen
Wikipédia
:
La matière de base (la résine) du plastique est un
polymère. Les résines des matières
plastiques sont issues de produits intermédiaires (éthylène, propylène,
acétylène, benzène, etc.) dont les
matières premières sont le pétrole (notamment grâce au procédé de vapocraquage
du naphta), le gaz naturel et le charbon.
Des déchets plastiques très stables peuvent rester des siècles durant dans
l'environnement et cheminer dans l’ensemble des organismes.
La
production mondiale de plastiques augmente régulièrement; 1,5 Mt en 1950, 280
Mt en 2011, 311 millions de tonnes en 2014, 322 millions de tonnes en 2015. La production mondiale de plastiques
cumulée depuis 1950 se monte à 8,3 milliards de tonnes (6,3 sont des
déchets, dont seuls 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 %
accumulés dans des décharges ou dans la nature) et pourrait atteindre 25 milliards de tonnes d’ici à 2050, selon
une étude publiée 19 juillet 2017 dans la revue Science Advances.
Le
plastique utilisé à des fins éphémères représente plus de 44 % du total; les
activités de packaging (emballage) forment la plus grande partie de cet usage
«jetable» des plastiques et, au sein du packaging, l’emballage à usage agroalimentaire
représente plus de la moitié, en poids, du total.
En 2012,
outre le packaging, les secteurs du bâtiment, de l'automobile, de l'électricité,
de l’électronique et de l'agriculture sont des forts consommateurs de
plastiques.
Les combustibles fossiles (pétrole en particulier)
utilisés pour la fabrication des matières plastiques sont des sources
importantes de gaz à effet de serre.
La mise
en œuvre d'une matière plastique utilise souvent des granulés industriels
semi-finis. Une quantité importante de ces granulés plastiques se retrouve dans
le milieu naturel. Cette matière plastique de synthèse est présente sur les
plages de toutes les mers du globe. Ces petites billes, cylindres ou pastilles
de plastique sont appelés poétiquement «larmes de sirène». L'origine de ces
granulés dans l'environnement est connue : les déversements accidentels, le
transport ou les utilisations inappropriées sont en cause.
~ Erik Solheim, chef de l'agence de l'ONU pour l'environnement
De nombreux additifs toxiques (plomb, cadmium en
particulier) ont été utilisés pour la fabrication de certaines matières
plastiques courantes, telles le PVC. La directive 2000/53/EC de l'Union
européenne interdit désormais l'utilisation du plomb, cadmium, mercure, chrome
VI.
La
combustion volontaire ou accidentelle de matières plastiques libère
d'importantes quantités de fumées souvent épaisses et toxiques, ainsi dans
certains cas que des produits tels les métaux lourds (plomb, cadmium, etc.) qui
servaient à les stabiliser et/ou à les colorer. Selon les pompiers, «dix kilos
de plastique qui brûlent, cela fait 25 000 mètres cubes de fumées».
La
combustion de la plupart des matières plastiques libère de nombreux polluants
et émanations toxiques, en particulier lorsqu'il s'agit de PVC (organochlorés
dont dioxines et furanes, mais aussi des métaux lourds, comme additifs anti-UV
et colorants).
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