29 décembre 2017

Internet : un mariage arrangé/forcé?

Pour le meilleur et pour le pire  

Internet est comparable au mariage arrangé, voire forcé (où l’un des conjoints est contraint de se marier sous la pression sociale ou la menace). L’union s’accompagne bien sûr d’une perte notoire d’autonomie et de liberté.

«Ainsi, vous avez acheté ce nouvel iPhone... Si vous êtes comme le propriétaire typique, vous utiliserez votre téléphone environ 80 fois par jour, selon des données recueilles par Apple. Cela signifie que vous consulterez votre petit rectangle lumineux près de 30 000 fois au cours de l'année à venir. Votre nouveau téléphone, tout comme l’ancien, sera votre compagnon assidu et votre fidèle factotum – votre professeur, secrétaire, confesseur, gourou. Vous serez tous deux inséparables.»
(In How Smartphones Hijack Our Minds; Research suggests that as the brain grows dependent on phone technology, the intellect weakens; Wall Street Journal Oct. 6, 2017) 

«Je pense que nous sommes de plus en plus stupides parce que nous ne faisons plus travailler notre cerveau, notre mémoire et notre intelligence. Si l’on vous retire l’accès à internet, vous ne savez plus rien.» ~ Dominic O’Brien (non textuel) Autrement dit, la tête est vide.


Le phénomène peut entraîner des problèmes fonctionnels psychologiques, mais aussi physiques. Le poids moyen de la tête d'un adulte pèse entre 5 et 8 kilos – le cerveau peut à lui seul peser jusqu’à 1,5 kilo. De sorte que l'habitude de courber l’échine en marchant et/ou en fixant des écrans peut causer de sérieux problèmes de cervicales... Par ailleurs, 65 % des Américains déclarent avoir des symptômes de fatigue oculaire numérique. Ce qui n'est pas étonnant puisque près de 60 % des gens utilisent des appareils numériques pendant plus de cinq heures par jour, et 70 % plus de deux appareils simultanément.

Vous ne verrez plus Internet de la même manière 

La dépendance aux écrans est aussi comparable à la malbouffe : «c’est plein de sucre, de gras et de sel, mais c’est tellement bon!». Conditionnés comme des rats de laboratoire, nous cliquons pour obtenir une récompense. Le gavage renforce notre dépendance. Chaque click retient temporairement notre attention, puis nous sautons d’un lien à un autre, de sorte que nous restons branchés indéfiniment. Or la dispersion mentale croît avec l’usage et persiste au-delà de l’utilisation. Le bombardement d’informations pousse notre cerveau à fonctionner autrement : il devient incapable de se concentrer, de réfléchir, d’analyser, de mémoriser et de développer une forme d’esprit critique. Certains passent plus de huit heures pas jour à jouer et texter. Or, pour réfléchir, il faut s’arrêter.

Si vous êtes capable de vous concentrer pendant plus de dix minutes, ce documentaire (de deux heures) pourrait vous aider à sortir du somnambulisme et à rétropédaler vers le monde réel, malheureusement en train de disparaître. De même qu’à réaliser que vous êtes un produit de consommation pour des financiers qui ne veulent qu’amasser toujours plus d’argent. «Tout ce que vous faites avec un ordinateur produit une transaction. Les gens ont l’impression que tout est gratuit, mais c’est faux. Que vous utilisiez un portable, un smartphone, un guichet bancaire, une carte de crédit ou autre, tout ce qui passe par internet est enregistré, permet de vous traquer et de vous attribuer une valeur marchande. Le produit en ligne n’est pas le contenu, le produit en ligne, c’est vous! Le produit en ligne, ce sont les yeux qui regardent le contenu, et le but est de collecter le plus d’information possible pour influencer les mains qui sont connectées à ces yeux.» ~ David Rushkoff (non textuel) http://www.rushkoff.com/blog/

Le plus ironique dans ce documentaire ce sont les gens qui s’en prennent au vidéaste parce qu’il les filme. Un type sur la terrasse d’un café, en train de parler sur son smartphone, est très en colère et le menace «Hé!, arrête de filmer, c’est une conversation privée, ferme ta caméra, éloigne-toi!» Comme le vidéaste continue, probablement pour le tester, l’homme s’éloigne en lui disant «Fu**k you!» Aille-oille. Voilà le problème, nous oublions que nous sommes constamment traqués, surveillés, enregistrés partout, où que nous soyons...

Stare Into The Lights My Pretties...  
(Regardez les lumières mes jolis...)
Écrit et réalisé par Jordan Brown | 2017

Présentation
Un documentaire à propos du monde des écrans dont nous sommes submergés. Comment en sommes-nous arrivés là? Qui en profite? Quels sont les impacts cumulatifs sur les personnes, la société et l'environnement? Ce qui pourrait arriver est-il ce que nous voulons?


Introduction
Nous vivons dans un monde d'écrans. Nous serions plus nombreux à le savoir, si nous levions la tête et regardions autour de nous. Les écrans sont partout, omniprésents : les doigts collés à l’écran, les yeux collés à l'écran et l’écran collé aux yeux. Nous les utilisons pour travailler, pour jouer. Mais c'est beaucoup plus que cela. Les écrans nous utilisent aussi. L'adulte moyen passe la majeure partie de ses journées devant un écran ou un appareil électronique quelconque. Nous sommes captivés, nous sommes dépendants de ces machines. Comment en sommes-nous arrivés là? Et où ce voyage nous conduit-il? De quoi avons-nous l’air? Est-ce ce que nous voulons? Cette culture de la technologie nous change-t-elle, ainsi que nos sociétés, pour le mieux? Nous donne-t-elle du pouvoir – comme on le prétend – ou donne-t-elle du pouvoir à un petit nombre de privilégiés au détriment de la majorité? Quel est le prix à payer pour vivre dans ce monde électronique omniprésent?
    Cette ère est sans précédent, et peut-être que la technologie n'a jamais été aussi prolifique à façonner si intimement notre vie. Mais il y a un côté sombre dont nous ne parlons pas. Pourquoi? Est-ce parce que nous sommes trop rivés à nos écrans? Pourquoi avons-nous peur de nous interroger sur notre dépendance collective? Qu'est-ce qui se cache sous la surface? Se pourrait-il que les enjeux soient si élevés que nous ayons tout faux?
    Stare Into The Lights My Pretties étudie ces questions avec l’envie d’un retour au vrai monde physique, et pose un regard critique sur l'escalade technologique régentée par les intérêts financiers d’entreprises rapaces et omniprésentes. Couvrant des thèmes tels que la dépendance, la vie privée, la surveillance, la manipulation de l'information, la modification des comportements et le contrôle social, le film établit les bases d’une réflexion : pourquoi nous avons l’impression d’être des somnambules dans un cauchemar dystopique où les machines sont au contrôle? Parce que c’est ce que nous sommes si nous ne détournons pas volontairement notre regard afin d’éviter que cette culture ne détruise ce qui reste du monde réel.

Objectif
Ce film indépendant a été réalisé sans financement (ce qui ajoute à son authenticité) ni affiliations, n'est pas à but lucratif, et est diffusé gratuitement au monde pour susciter un discours critique, éduquer et initier un changement social et politique radical.

«La personnalisation d'internet en fonction des cookies de l'utilisateur et de l'analyse systématique de la data force l'internaute à demeurer dans une vision spécifique du monde.» ~ Eli Pariser

Parmi les conséquences du système 

La distance crée l’indifférence

En ces temps de grande turbulence, plusieurs se demandent ce qu'est devenue l'empathie. Les gens semblent avoir perdu la capacité de comprendre avec le coeur les sentiments et les souffrances des autres. L’empathie, autrefois considérée comme faisant partie de la nature humaine, est en train de disparaître sous nos yeux.
    Pourquoi ce manque d'empathie? Plusieurs personnes, normalement compatissantes, se coupent de leurs émotions parce qu’elles éprouvent une sorte d'usure, d’overdose sensorielle. Nous nous sentons épuisés, dépassés, accablés et impuissants face aux crises qui secouent le monde, et dont les causes sont multiples.
    Pourtant, l'empathie est une qualité humaine essentielle pour améliorer les relations personnelles et avec le monde. L'empathie nous permet de voir les similitudes chez tous les êtres humains, pas seulement les différences. Même si nous sommes en désaccord avec les autres, nous pouvons écouter leur point de vue. L'empathie ne signifie pas que nous sommes naïfs ou privés de tout discernement. Mais l'empathie simplifie la communication parce que pour arriver à une entente il faut surmonter nos différences. L’empathie est l’une de nos plus précieuses ressources. Cette approche positive stimule les endorphines, peut améliorer notre santé, notre bien-être et nos rapport avec autrui.

Quelques astuces
– Prenez congé des médias : télévision, radio, internet. Prenez le temps de méditer, de marcher dans la nature, etc.
– Écoutez avec le cœur au lieu de la tête aide à comprendre ce que l’autre éprouve.
– Laissez tomber le ressentiment : la rancune détruit l’empathie. Au lieu de cultiver l’intense polarisation, cherchez un terrain d’entente et faites la paix.

(Inspiré de article de Judith Orloff, auteure de The Empath’s Survival Guide: Life Strategies for Sensitive People (Sounds True, April 4, 2017). Un guide de survie pour aider les personnes sensibles  à naviguer dans un monde souvent insensible.

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