Il ne
faut pas compter sur la coopération des frères Koch (prononcez coke) et leurs semblables. On a
découvert un vaccin contre le «bacille de Koch» à l’origine de la tuberculose.
Les scientifiques devraient créer un vaccin contre la «tumeur maligne de Koch
Brothers» à l’origine du cancer qui prolifère de l’Alaska à la Terre de feu.
Document original (en anglais) :
Le Devoir en a parlé deux fois, pas à la une, mais
quand même...
L’humanité
court à sa perte, préviennent 15 000 scientifiques à travers le monde
La
situation s'est détériorée au cours des 25 dernières années
Alexandre Shields | Le Devoir | 14 novembre 2017
Crise
climatique de plus en plus impossible à enrayer, croissance rapide de la
population mondiale, extinction massive d’espèces et destruction généralisée
des milieux naturels… Le péril auquel fait face l’humanité ne cesse de
grandir, préviennent plus de 15 000 scientifiques, dans une mise en garde
commune d’une ampleur sans précédent publiée lundi.
En 1992,
un groupe de 1700 scientifiques, dont plusieurs lauréats du prix Nobel,
signaient un premier «avertissement» dans lequel ils détaillaient les raisons
qui poussaient l’humanité vers une collision frontale avec l’ensemble du monde
vivant en raison de notre «gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle».
Les auteurs de cette déclaration insistaient
ainsi sur les risques que représentaient le réchauffement climatique, le
recours massif aux énergies fossiles, la croissance continue de la population
mondiale, la déforestation et la destruction de la biodiversité des écosystèmes
de la planète. Autant de phénomènes susceptibles de provoquer «de grandes
misères humaines», à moins qu’un «changement profond» ne soit opéré.
Or,
depuis 25 ans, la réponse de l’humanité se résume à un échec quasi généralisé. «Non
seulement l’humanité a échoué à accomplir des progrès suffisants pour résoudre
ces défis environnementaux annoncés, mais il est très inquiétant de constater
que la plupart d’entre eux se sont considérablement aggravés», affirment pas
moins de 15 364 scientifiques provenant de 184 pays, dans un manifeste publié
lundi dans la revue BioScience, mais aussi en français sur le site du journal
Le Monde.
«Dans ce document, nous avons examiné
l’évolution de la situation des deux dernières décennies et évalué les réponses
humaines en analysant les données officielles existantes», a expliqué à
l’Agence France-Presse Thomas Newsom, professeur à l’Université Deakin en
Australie, coauteur de la déclaration. Et le constat est sans équivoque : «Bientôt, il sera trop tard pour inverser
cette tendance dangereuse.»
Ce
«deuxième avertissement» revient bien évidemment sur la menace «potentiellement
catastrophique» que représentent les bouleversements climatiques. Un phénomène provoqué par notre dépendance
aux énergies fossiles, mais aussi par la déforestation et la production
agricole, dont les émissions dues à l’élevage des ruminants de boucherie.
Un rapport publié lundi par le Global Carbon Project démontre d’ailleurs que les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2017, après trois années de stabilité. Ce constat est d’autant plus inquiétant que la communauté scientifique estime qu’il faudrait impérativement plafonner les émissions de gaz à effet de serre dès 2020, pour ensuite les faire décroître, afin de limiter le réchauffement à 2 °C, ce qui est l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat.
Un rapport publié lundi par le Global Carbon Project démontre d’ailleurs que les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2017, après trois années de stabilité. Ce constat est d’autant plus inquiétant que la communauté scientifique estime qu’il faudrait impérativement plafonner les émissions de gaz à effet de serre dès 2020, pour ensuite les faire décroître, afin de limiter le réchauffement à 2 °C, ce qui est l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat.
Population
croissante
Les quelque
15 000 scientifiques signataires du nouveau manifeste déplorent par ailleurs notre incapacité à «limiter adéquatement» la
croissance de la population mondiale. Celle-ci a en effet connu une
augmentation de plus de deux milliards
de personnes depuis 25 ans, soit près de 35 %.
«Nous
mettons en péril notre avenir en refusant de modérer notre consommation matérielle
intense mais géographiquement et démographiquement inégale, et de prendre
conscience que la croissance
démographique rapide et continue est l’un des principaux facteurs des menaces
environnementales et même sociétales», écrivent les auteurs de ce texte.
La
destruction des milieux naturels et de pans entiers des écosystèmes de la Terre
signifie en outre que «nous avons déclenché un phénomène d’extinction de masse,
le sixième en 540 millions d’années environ, au terme duquel de nombreuses
formes de vie pourraient disparaître totalement, ou en tout cas se trouver au
bord de l’extinction d’ici à la fin du siècle».
Globalement, pas
moins de 60 % des populations de vertébrés auraient déjà disparu depuis 1970,
selon des données publiées l’an dernier par la Société zoologique de Londres.
Une autre étude publiée cette année dans Proceedings
of the National Academy of Sciences a permis de confirmer des reculs
majeurs chez des milliers d’espèces de mammifères,
d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens.
Ces régressions sans précédent de la biodiversité vont d’ailleurs de pair avec
une perte croissante d’«habitats
naturels» terrestres et marins.
Solutions
Au-delà de ces constats extrêmement graves, les
scientifiques plaident pour la mise en oeuvre de plusieurs mesures «urgentes
indispensables» pour opérer une «transition vers la durabilité».
En plus
de la nécessité de se tourner
«massivement» vers les énergies renouvelables et de mettre fin aux soutiens financiers aux énergies fossiles, les
auteurs insistent sur l’importance de «réduire le taux de fécondité» par une
généralisation de l’accès à l’éducation et à la planification familiale. Ils
mettent aussi en avant l’idée de «déterminer
à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement
défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables
mondiaux pour atteindre cet objectif vital».
Les scientifiques
suggèrent aussi de «promouvoir une
réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine
essentiellement végétale» et de «réduire le gaspillage alimentaire». Ils
font valoir l’urgence de protéger les milieux naturels, qu’ils soient terrestres
ou marins, mais aussi de «restaurer» des écosystèmes et de mettre en place les
politiques nécessaires pour préserver la biodiversité.
«Il sera
bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec, car le
temps presse, concluent-ils. Nous devons prendre conscience, aussi bien dans
nos vies quotidiennes que dans nos institutions gouvernementales, que la Terre,
avec toute la vie qu’elle recèle, est notre seul foyer.»
~~~
(1) À cette même émission il était question du
marketing de soi via les réseaux sociaux. On donnait en exemple la photo des
fesses gonflées à l’hélium de Kim Kardashian publiée en couverture de PAPER en
2014. Les fesses d’exhibitionnistes déséquilibré(e)s suscitent des millions de
clicks en quelques heures; et cela nous donne une idée du niveau de maturité de
la populace. De toute évidence, le cul l’emporte haut la main sur
l’intelligence. On le constate d’ailleurs avec les allégations et dénonciations
de harcèlement sexuel qui ne cessent de se multiplier.
Au chapitre des mesures de transition concrètes
qui pourraient réduire le gaspillage
alimentaire – voyons le Super Bowl, un exemple de gloutonnerie nationale
hors du commun dont les conséquences environnementales sont proportionnelles.
Croyez-vous
que les fanatiques de football nord-américains seraient capables de se priver
de leur menu traditionnel en regardant leur joute? Dans un monde où le style de
vie est entièrement basé sur la surconsommation et la satisfaction individuelle
immédiate, cela semble utopique. Il y a des démonstrations d’égoïsme extrême
qui dépassent l’entendement.
– Statistiques
de 2015 :
1 milliards
d'ailes de poulet, soit 500 millions
de poulets abattus; 28 millions de
livres de croustilles au maïs et de potato chips; 53,5 millions de livres d'avocats (pour l’indispensable guacamole);
222 792 – nombre de terrains de football équivalant aux terres agricoles utilisées
pour cultiver tout le maïs, les pommes de terre et les avocats; 325,5 millions de gallons de bière bus
par les Américains ce jour-là – on pourrait remplir près de 500 piscines olympiques (beaucoup de bière dans les eaux usées, les poissons doivent être ivres).
Près de 500 millions d'animaux abattus,
non pas pour fournir des éléments nutritifs, mais simplement pour que les spectateurs d’empiffrent
jusqu’à en être malades. Aux États-Unis, au lendemain du Super Bowl, entre
6 et 8 millions de personnes ne vont pas travailler à cause des excès de bouffe
et d’alcool – et ce jour-là, la vente d’antiacides augmente de 18 à 23 % selon
les données de l'OMS.
Lors du Super Bowl de 2016 : 32 000 tonnes d’avocats * furent
produites pour satisfaire à la demande! Cette monoculture est une réelle catastrophe
pour l’environnement, les pays producteurs et la main d’œuvre – des hectares de
destruction d'écosystèmes, de délocalisation de petits agriculteurs
indépendants, et de terres arables bourrées de pesticides et d’hormones. Il faut 1000 litres d'eau pour
produire deux avocats et demi...
La mondialisation et les accords de libre-échange
sont horrifiants et totalement dépourvus d’équité socioéconomique. Ils ne
rapportent qu'aux spéculateurs boursiers et aux monopoles industriels et
commerciaux qui ne conçoivent la misère humaine qu'en chiffres... Il y a de la souffrance, de la sueur, du sang,
de la maladie, de l’esclavage et de la mort dans tout ce que produisent les
grandes corporations – capitalistes et communistes.
* L’avocat,
or maudit du Mexique
Dans l'État
du Michoacan, non seulement on brûle les forêts et on assèche les cours d'eau
pour planter l'avocat, mais on tue pour l'or vert.
Un texte de Jean-Michel
Leprince
Publié le mardi 10 octobre 2017 | ICI Radio-Canada Info
Comme la tomate et les piments, le Mexique a donné
au monde un fruit merveilleux, l’avocat. Le nom, «aguacate» en espagnol, vient
du nahuatl, la langue des anciens Mexicains. «Ahuacatl», qui veut dire,
littéralement, testicule.
L’État
du Michoacan est le principal producteur et exportateur d’avocats au monde. Les
États-Unis et le Canada sont d'importants consommateurs. Mais, de plus en plus,
l’Europe, le Japon, la Chine en raffolent.
Il faut
dire que les vertus de l’avocat sont vantées sur toutes les tribunes. Ce fruit,
particulièrement riche en bons lipides, contient beaucoup de vitamines et des
substances antioxydantes. Il contribuerait à la réduction du cholestérol, à une
prévention des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2.
Forêts
brûlées et guerre de l’eau
José Luis Alvarez est propriétaire de La Cruz, une
immense pépinière de pins et de sapins. Il voit la forêt qui brûle autour de sa
propriété. Il voit les taches claires, de plus en plus nombreuses, où seront
bientôt plantés de jeunes avocatiers de trois ans.
Depuis
cinq ans, c’est la ruée sur les bonnes terres, qui se trouvent entre 1500 et
2500 mètres d’altitude et que le gel n’atteint pas. Là où il y a des forêts.
Deux récoltes par an, c’est payant.
L’ingénieur forestier Francisco Javier Hinojosa
estime que chaque année, les 14 municipalités du centre du Michoacan perdent
1000 hectares de forêts au profit de l’avocat. Le déboisement est pourtant
illégal dans cet État.
L’avocatier
nécessite beaucoup d’eau. La nappe phréatique baisse, ainsi que le niveau des
lacs Zirahuen et Patzcuaro, joyaux du Michoacan et destinations touristiques de
première classe. Les villages se battent pour l’eau, dit l’ingénieur. Des
canalisations sont détruites; c’est une véritable guerre, souligne-t-il.
Chaque année, pour la seule journée du
Super Bowl, le Mexique exporte pour 200 millions de dollars d’avocats. Pour
faire du guacamole à déguster devant les téléviseurs. Les marchands
mexicains et américains d’avocats ne lésinent pas sur la pub. Une publicité
pendant le Super Bowl coûte entre 5 et 12 millions de dollars. Pas étonnant que
la demande augmente sans arrêt.
Qui possède
les plantations illégales?
On produit de l’avocat depuis longtemps au
Michoacan. Les exportateurs sont étroitement surveillés, et la plupart des
agriculteurs sont raisonnables pour ce qui est des méthodes de production.
L’utilisation
des pesticides, fongicides et fertilisants est en principe contrôlée. Mais aucune règle ne s’applique aux plantations
sauvages d’avocatiers. On pulvérise allégrement dans les plantations.
Lors de
notre passage, un tournage d’une opération d’arrachage d’avocatiers illégaux
par le gouvernement du Michoacan a été annulé. Le programme a été suspendu en
raison de «plaintes». Qui sont les propriétaires de ces plantations illégales?
«Il y a
beaucoup de cas où on ne sait pas vraiment d’où vient l’argent avec lequel ils
achètent les terres et font les plantations. C’est un peu douteux, cette
histoire. Ça peut venir du trafic de drogue, du kidnapping, de l’extorsion. On
n’a pas de preuves de ça, mais ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas des
gens de la région.»
~ José
Luis Alvarez, pépiniériste
Tuer pour
l’or vert
Le jour de
notre arrivée au Mexique, sept travailleurs engagés pour arracher des
plantations illégales, des cousins de la même famille, ont été battus et
exécutés.
Tout ce
qu’on sait, c’est que la plantation de 200 hectares a appartenu à un
narcotrafiquant notoire. Il y a plusieurs cartels au Michoacan : la Familia et
les Caballeros Templarios sont en déclin, et Jalisco Nueva Generación semble
prendre le dessus.
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